ALDS : 8 bonnes raisons de suivre la série Astros vs Rays

Les Astros de Houston se lancent cette nuit dans leur postseason avec ces American League Division Series face aux Rays de Tampa Bay. A priori, la confrontation paraît déséquilibrée entre le grandissime favori Houston et les Rays, qui ont du passer par le wild-card game. Mais à regarder de plus près, la franchise de Tampa Bay pourrait donner du fil à retordre aux Astros. Voilà huit bonnes raisons de regarder cette série :

1/ Parce que cette série sera un véritable duel de lanceurs

La série va voir les 2ème et 3ème meilleurs ERA collectif de la saison : 3.65 pour les Rays et 3.66 pour les Astros. La rotation de Houston impressionne avec Gerrit Cole, Justin Verlander et Zack Greinke, un trio qui donne des sueurs froides aux attaques adverses (voir notre preview des Astros). Même si leur bullpen semble plus irrégulier avec un Roberto Osuna pas toujours fiable, il demeure quand même dans le haut du panier, sans compter qu’il peut s’appuyer sur l’exceptionnelle offensive de l’équipe pour ne pas tomber sous la pression.

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Quand tu réalises ton 3ème no-hitter

Si les Rays n’ont pas autant de grands noms chez les partants, ils alignent pourtant une belle profondeur avec, à leur tête, Charlie Morton, un ancien des Astros. Derrière, Tampa aligne de talentueux lanceurs comme le Cy Young 2018 Blake Snell, Yonny Chirinos, Tyler Glasnow et Ryan Yarbrough. La relève s’est révélée excellente avec notamment le closer Emiliano Pagan (2.31, 20SV). Résultat : les starters des Rays sont ceux qui conservent le plus la balle dans le terrain pour des retraits par la défense et c’est le pitching staff qui alloue le moins de homeruns sur 9 manches. Une dernière stat intéressante quand on sait qu’en face Verlander est le 3ème lanceur à allouer le plus de homeruns (36) et Cole le 21ème (29). Le premier Rays à apparaître dans cette catégorie est Chirinos, au-delà du 50ème rang.

Le pitching est l’atout numéro 1 des Rays et ils en auront bien besoin face à la puissance et la constance de l’attaque texane.

2/ Parce que ce sera aussi un duel de défense

Les deux équipes sont difficiles à bouger au monticule. Mais quand les équipes adverses y arrivent, elles peuvent compter sur leurs défenses qui sont dans le premier tiers des Ligues Majeures. En fielding %, les Astros se classent même au 2ème rang pour le 11ème côté Rays. Mais avec la sabermetric de Fangraphs, les écarts de resserrent en se basant sur la DEF (9.9 vs 9.1) soit les 10ème et 11ème de la MLB.

3/ Et ce n’est pas fini car ce sera également un duel de coachs

La victoire sur cette série se jouera aussi dans le dugout. Deux stratèges vont s’affronter dans une vraie partie d’échecs : AJ Hinch, coach des Astros et Kevin Cash, coach des Rays. Avec le General Manager Jeff Luhnow, Hinch a bâti une équipe qui peut prétendre à devenir une dynastie. Les Astros sont devenus le nouveau modèle de réussite à l’instar du Moneyball des A’s au début des années 2000. Les Astros étaient au fond du trou (trois saisons à 100 défaites) et Hinch fait partie de ces personnes qui en ont fait la fière armada d’aujourd’hui, avec un titre de champion en prime.

Kevin Cash n’est pas en reste. Il a mis au goût du jour la stratégie de l’opener pour compenser les faiblesse de sa rotation l’année dernière. Une stratégie reprise par d’autres équipes depuis. Il a su aussi tirer le meilleur de la deuxième plus faible masse salariale de la MLB et de l’une des équipes les plus jeunes des Majeures.

Les deux coachs savent s’adapter à leur équipe et aux situations qui se présentent, quitte à innover ou à avoir de vrais partis pris dans leurs décisions managériales. Eux aussi feront le show durant cette série.

Preview postseason 2019 : Houston Astros bâtir sa dynastie

4/ Parce que les Rays sont en pleine bourre

Le baseball est une histoire de momentum, de dynamique. Si les Astros arrivent en postseason avec un bilan de 107-55, les Rays (96-66) n’arrivent pas en tirant la langue. Ils ont aligné 17 victoires pour 8 défaites en septembre avant de remporter le wild-card game en maîtrisant les A’s. C’est une équipe en forme que les favoris texans ont face à eux.

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Quand tu te rends compte que tu as tes chances

5/ Parce que c’est un affrontement entre David et Goliath et le sport adore ça !

La série se présente très déséquilibrée. La 29ème masse salariale, au stade vide, affronte la meilleure équipe de la saison (6ème masse salariale), champions en 2017 et quasiment sans défaut, avec une attaque de feu et un trio de starters de calibre historique.

Et si on gratte, on se rend compte que les Rays ont du mal face aux grosses écuries. Contre les Astros, ils affichent une moyenne de frappe de .229 et leur deuxième pire OPS face à une équipe (.662). De plus, les Rays ne frappent qu’à .223 face aux lanceurs dont la vitesse moyenne est de 95mph ou plus (contre.250 pour la moyenne MLB). Or, les Astros ont le deuxième pitching staff à 95mph ou plus.

Même si les Rays ont un meilleur bilan face à Houston en ayant remporté 4 des 7 rencontres jouées, la majorité des victoire ont été obtenues lors de la série d’ouverture en mars. En revanche, les Astros ont gagné la série de septembre 2-1, en commençant par une raclée (15-1, 8-6, 8-9).

6/ Parce qu’on se délectera de voir Charlie Morton face à son ancienne équipe

Charlie Morton renaît sous le soleil de la Floride. Un ERA de 3.05 avec 240K en 194 manches. Comme l’écrivait Martin Keuchel dans sa preview des Rays, il a été une véritable ancre en alignant 33 matchs dans une rotation jeune et chahutée par les blessures. Il a tenu le choc du WC game et fait face désormais à son ancienne équipe. Une équipe dans laquelle il avait brillé, contribuant au premier titre des Astros, avec notamment une performance de sauveur dans le game 7 des World Series pour emmener les Texans à la victoire.

Charlie Morton face aux Astros, ce sera autant une menace qu’une madeleine de Proust.

7/ Parce que le mauvais base running des Astros pourrait leur être fatal

C’est l’un des rares points faibles des Astros cette saison. Les Astros sont désormais une équipe de l’American League et jouent de toute leur puissance offensive. Mais ils ont perdu l’esprit de la National League (comme la National League elle-même) en étant l’une des pires équipes en base running. Houston se classe au 17ème rang des vols de base (67) et 26ème pour les base running runs metrics du site Fangraphs. Ils sont même derniers des Majeures pour les extra-base pris à l’adversaire sur des frappes.

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On est trop fort dans tous les domain… quoi ?

Cela n’a pas d’importance au vu de la qualité offensive des Astros qui sont dans le top 3 MLB dans le domaine mais cela peut avoir son importance sur une série de postseason qui peut se jouer sur des détails. Car les Rays, eux, savent courir sur base avec 94 bases volées cette saison (8ème) et une huitième place aux base running runs metrics de Fangraphs.

Preview postseason : Tampa Bay Rays le début d’une nouvelle ère

8/ Parce que ce sont des franchises d’avenir

On l’a dit plus haut mais le management des Astros est devenu un modèle, à l’instar du Moneyball des A’s. Ainsi, malgré les départs de joueurs stars (Morton, Keuchel…) ou les blessures, la franchise aligne les saisons de haut vol depuis trois ans. Et elle ne compte pas s’arrêter là. Hors de question de repartir dans les bas fonds des Majeures. Avec des jeunes comme Yordan Alvarez et Abraham Toro ainsi qu’un effectif qui reste stable, Houston vise de nouveaux titres.

Les Rays aussi ont les yeux rivés vers l’avenir. Des yeux plein d’étoiles. Bien qu’imparfait, l’effectif se révèle déjà compétitif et talentueux malgré la 4ème plus jeune moyenne d’âge de MLB. De plus, la franchise a vu son farm-system classé au 2ème rang des Majeures par MLB.com dont le numéro 1 des top prospects, l’arrêt court Wander Franco et six top prospects dans le top 100. De quoi avoir espoir dans l’avenir et revoir des séries Astros-Rays en postseason dans les prochaines années.

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Fatality

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