Il y a un an à cette même période, le monde du baseball était en pleine effervescence avec la perspective de la World Baseball Classic et le début de la saison MLB. Et on peut dire que l’année 2023 nous a régalés entre le titre du Japon d’Ohtani face à Team USA, le retour des London Series et la première victoire en World Series des Texas Rangers. Nous avons eu droit à notre lot d’émotions, de beau jeu, de surprises, de déceptions, de rencontres, d’au-revoir (bye-bye Waino et Miggy)… et nous voilà déjà au départ de la saison 2024! Même sans compétition internationale à venir (il faudra attendre 2028 pour revoir le baseball/softball au programme des JO), on a hâte d’entendre PLAYBALL. Et pour tout savoir de cette saison MLB qui approche aussi vite qu’une balle lancée par Nolan Ryan, la rédac de The Strike Out vous propose sa traditionnelle série de previews. On poursuit avec les bien tristes Chicago White Sox.
La saison 2023
L’avantage de jouer en AL Central, c’est que même en étant une des pires équipes de la Ligue, tu n’es même pas sûr de finir dernier. Et c’est ce qui est arrivé pour ces White Sox version 2023. Qui aurait cru que cette équipe en serait là. A l’orée des années 2020, on faisait des White Sox une des équipes à suivre pour le futur, certains même (on peut plaider coupables) les voyait se rendre en World Series. Pourtant les joueurs que l’on supposait les piliers du futur de cette franchise ont bien répondu présent. On pense à Luis Robert, par exemple, qui termine 2023 avec 38 HRs, 20 bases volées, 80 RBIs et une moyenne de .264. Des stats dignes d’un joueur prétendant au titre de MVP.
Eloy Jimenez n’a toujours pas joué une saison complète, mais a prouvé qu’il n’était pas un cas perdu. Il signe en 120 rencontres, 18 HRs, 64RBIs avec une moyenne de 27%. Et enfin Andrew Vaughn, a lui aussi prouvé qu’il avait sa place à la table des grands. En effet, le joueur de première base conclut la saison avec 21 HRs, 80 RBIs et un peu moins de 26% à la batte. Un trio qui a de la gueule, qui est jeune et qui peut permettre d’avoir des espoirs.
Oui mais voilà, le problème, c’est qu’ils ne sont que trois. Le reste de l’effectif a été cataclysmique et l’attaque s’installe avant-dernière dans de nombreuses catégories. L’exemple parfait reste Tim Anderson. Annoncé comme un leader et la pierre angulaire de cette équipe, Anderson a été en dessous de tout et a tout raté cette saison. Perdant même un match de boxe.
Yasmani Grandal, censé être la dernière pierre de l’édifice, a lui aussi plongé offensivement et défensivement. Et Andrew Benintendi ne sera jamais un leader d’attaque, ou un lieutenant, malgré le contrat signé (15 millions à l’année, plus gros salaire du club).
Des problèmes qui ont même atteint le pitching staff pourtant considéré comme une des forces de cette équipe. La preuve : la star Dylan Cease a sorti une petite saison (4.58 d’ERA malgré 214K en 177 manches), Lance Lynn pourtant une valeur sûre de la ligue a sombré (6.47 d’ERA) même si on a eu le droit à la bonne version de Giolito (3.79 d’ERA), lui qui est si souvent sous courant alternatif. Dans le bullpen, on a tout de même eu le droit a deux belles surprises, Kendal Graveman (3.48 d’ERA, 8 sauvetages) et Gregory Santos (3.39 d’ERA). Mais ce sont bien les seuls, comme leur compère Robert, Jimenez et Vaughn.
Un effectif qui reflète bien les problèmes traversés par la franchise, également en dehors du terrain. Le choix de Tony LaRussa en 2021, pour mener l’équipe restera comme une des plus grandes incompréhensions. Alors LaRussa est une légende du baseball rien à dire. Mais ramener un coach d’un autre temps, du haut des ses 75 ans, pour mener un jeune roster à majorité hispanique, reste une énigme. Surtout quand on sait que le choix de la majorité du Front Office avait été de prendre AJ Hinch, manager qui a mené les Astros au titre. Mais c’est le propriétaire des White Sox qui a décidé de passer outre les conseils de ses employés pour signer LaRussa.
Alors oui, Chicago ira en playoffs sous la houlette de LaRussa. C’était en 2021, mais la différence de niveau et la jeunesse de l’équipe ont été criants face au mastodonte Astros. Et la cassure a été immédiate pour la suite provoquant par la même occasion l’effondrement des fragiles fondations. Depuis, on assiste au downfall de la franchise vers les bas-fonds de la ligue. En 2023, un nouveau coach, Pedro Grifol, plus dans l’air du temps, avait débarqu » dans le South Side. Tandis qu’en cours de saison, c’est un nouveau GM, qui a fait son apparition. Ce qui aurait dû être un indice.
Car à l’approche de l’été, l’annonce était officielle : les White Sox entrent en mode rebuild. C’est ainsi que Lynn, Giolito ou encore Graveman ont notamment fait leurs valises. La fin de saison a donc été anecdotique. En 2024, on s’attend donc a de nombreux changements, et les fans vont devoir s’armer de patience.
Pour 2024
Le nouveau GM, Chris Getz, un ancien de la maison, a été promu à ce poste et a continué le chantier démarré à l’été. Mais il fut moins important que prévu, ce qui pose d’énormes questions. En effet, on s’attendait aux départs de Dylan Cease, Luis Robert ou encore Eloy Jimenez, les dernières valeurs marchandes de l’équipe. Trois joueurs susceptibles de renflouer le farm sytem et apporté un peu de d’espoir auquel les fans pourraient s’accrocher. Il n’en fut rien.
On est donc dans un demi-rebuild, ce qui est assez surprenant. Car pour l’instant, l’effectif s’est affaibli par rapport à 2023 et pourtant il n’y a toujours pas de prospects intrigants et prometteurs. De ce que l’on appris, c’est que les demandes du GM ont été faramineuses pour ces trois joueurs, ce qui a découragé les autres équipes. Du coup, Robert, Vaughn et Jimenez seront encore isolés en attaque et vont produire offensivement pour rien. On espère que les trades auront lieu cet été, histoire que le club tourne définitivement cette page et parte sur un nouveau projet. A moins que l’idée soit de garder Robert et Jimenez qui n’ont que 22 ans pour débuter un nouveau cycle. Les deux étant sous contrat jusqu’en 2028 et 2027.
Du côté recrue, on tente de remplir les trous. Paul deJong et Nicky Lopez viennent renforcer le milieu de l’infield, d’un point de vue défensif, car offensivement… Ils viennent remplacer Anderson, qui est d’ailleurs toujours sans club. L’expérimenté receveur Martin Maldonado débarque également à Chicago. Ça va lui faire tout drôle, lui qui arrive des Astros. Il sera accompagné de Max Stassi pour le suppléer. Deux meneurs défensifs et de rotation, mais des attaquants plus que médiocre. Maldonado étant considéré comme l’un des pire attaquants de la MLB. Deux arrivées surprenantes puisque le club avait récupéré dans un trade le prometteur Korey Lee. Qui se retrouve désormais bloqué.
Ils auront pour but de faire (re)briller Dylan Cease, afin de faire remonter un peu sa valeur. Et pour remplacer numériquement Giolito et Lynn, le club a tenté le pari Erik Fedde, auréolé de succès en Corée et qui signe son retour en MLB. Chris Flexen aura pour but de manger des innings peu importe ses résultats, tandis que Mike Soroka, tentera de raviver sa carrière après des graves blessures.
Le pire étant peut-être le bullpen qui aura surement le titre de pire de MLB, au moins une réussite à l’actif des White Sox. En effet, il n’y pas de closer en titre, John Brebbia, une des signatures de l’hiver devrait avoir ce rôle. Même si Garret Crochet devrait à terme récupérer le poste. On en parlera juste après.
Voilà, on se donne rendez-vous en Juillet, et la trade deadline, pour reparler des White Sox. En attendant, bonne chance aux fans des South Siders. Car Chicago va se battre avec Oakland pour le titre de pire équipe de la MLB. A ce rythme autant donner des manches à Mathias Lacombe, notre français drafté par la franchise!
La Star
Évidemment que la star du côté des White Sox ne peut être que Luis Robert. J’ai déjà parlé de ses stats de la saison dernière un peu plus haut. Elles parlent d’elle même. Pour sa 4e saison complète dans l’élite, Luis Robert a pris une autre dimension. Décrochant au passage une sélection au All-Star Game et terminant 12e au vote du MVP. Et tout ça dans une équipe à la dérive. Alors certes, il a sacrifié un peu de moyenne au bâton mais en contrepartie, Robert a atteint 38 HRs, soit autant que sur ses 3 premières saisons réunies. Dans tout autre club que les White Sox, le Cubain aurait fait la une. Car en plus de sa puissance, il reste une menace sur les bases (20 bases volées). Devons-nous rajouter qu’il fait ça sans une protection autour de lui. C’est à dire que les batteurs peuvent se focaliser sur Robert puisque le reste de l’alignement fait bien moins peur.
Alors, on s’attend qu’il reproduise une saison d’un tel calibre en 2024, histoire de définitivement l’installer dans le rang des cadors de la Ligue. Et puis s’il pouvait trouver un nouveau point de chute, ce serait encore plus bénéfique pour lui
Le Joueur à suivre
Drafté en 20e position de la Draft 2020, Garret Crochet débarquait chez les White Sox avec beaucoup d’espoir. La preuve, il démarre en MLB la même année. Equipé d’une balle rapide supersonique, d’autant plus pour un gaucher, Crochet est dévastateur. Ainsi en 2021, Chicago lui donne une place prépondérante dans son bullpen où il disputera 54 matchs pour 65 strikeouts et un ERA de 2.82. Ultra prometteur, et un rôle de closer qui semble tout trouvé pour l’ancien pensionnaire des Volts du Tennessee. Oui mais voilà, une très vilaine blessure va le tenir écarté des terrains pour toute la saison 2022 et 23. En toute fin de saison dernière, nous avons pu revoir un peu de ses qualités, lors de son retour. Il a joué 13 matchs avec un ERA de 3.55 et 12Ks. Prometteur après presque deux ans loin des projecteurs MLB.
En 2024, il sera fin prêt pour de nouveau terroriser les batteurs. Mais devant la faiblesse du pitching staff des White Sox, des rumeurs font état d’une transition vers le poste de starter. Encore une fois un choix surprenant, mais que l’on avait déjà vu avec Michael Kopech qui a eu la même trajectoire que le jeune Crochet. Mais le positionner en starter, lui qui revient d’une grosse blessure, est tout de même inquiétant. Surtout que ces qualités en font un closer naturel. Même s’il est vrai qu’il n’aura pas trop d’occasions de clore des rencontres.
Même si j’aurais pu citer Robert ou Cease, des choix bien plus évidents, pas sûrs qu’ils soit encore sous la tunique blanche et noire. Et puis j’ai hâte de revoir ses qualités et ses balles rapides dévastatrices.
Le prono
Le record de défaites dans l’histoire de la franchise s’élève à 102 et date de 1932. Un record qui a du soucis à se faire, tant les White Sox 2024 semblent faibles. Heureusement que les Athletics seront là pour faire encore pire. L’objectif 2024 pour Chicago sera de renflouer son farm system en trouvant les meilleurs trades pour Robert, Jimenez et surtout Cease. Condoléances à nos amis fans des White Sox.
Notre prono : Dernier de l’AL Central 57 victoires et 105 défaites.
thestrikeoutfrance.com 
2 réflexions sur “Preview 2024 – Chicago White Sox : Un record de médiocrité ?”