London Series ’23 – Cubs vs Cards, le match des franchises

Pour marquer le retour des London Series, The Strike Out accueille également le retour du match des franchises qui évalue chaque équipe au regard de son ancienneté, de son palmarès, de ses joueurs de légende, de son impact sportif, de son poids économique et de son impact dans la culture populaire. Lors de l’édition 2019, dans un duel mythique, les New York Yankees l’avaient emporté face aux Boston Red Sox (comme sur le terrain londonien). Avec la série entre les Chicago Cubs et les Saint Louis Cardinals pour ces London Series 2023, c’est un nouveau duel de titans entre l’ex-franchise maudite et le deuxième club le plus titré de la MLB, deux équipes qui représentent l’une des plus grandes rivalités du baseball.

crédits : Data Viz / Peter McKeever

Ancienneté

Chicago Cubs : Disons-le de suite. Les Cards ont déjà perdu ce duel de l’ancienneté. Car revenir aux origines des Cubs, c’est tout simplement revenir aux origines du baseball professionnel. Alors appelés les White Stockings, le club chicagoan fut l’un des clubs fondateurs de la National League en 1876, celle que nous connaissons toujours comme l’une des deux ligues de la MLB. Les White Stockings furent même l’équipe qui lança cette nouvelle ligue pro grâce à son président, William Hulbert, et un lanceur prodige recruté chez les Boston Red Stockings (futurs Braves), un certain AG Spalding. Les deux compères fondent et dirigent la NL pour remplacer la National Association, la première ligue professionnelle du baseball, alors en pleins déboires. D’ailleurs, le club, créé en 1870, était déjà de la partie au sein de la courte existence de la NA entre 1871 et 1875. Seuls les Braves peuvent aujourd’hui s’enorgueillir d’être aussi anciens que les Cubs.

Et contrairement à ces derniers, les Cubs sont restés dans la ville qui les a vu naître, bien qu’ils aient changé de noms une paire de fois : White Stockings (1871-1889), Colts (1890-1897), Orphans (1898-1902) et enfin Cubs depuis 1903. Colts et Orphans étaient des noms donnés par la presse en référence au mythique et controversé leader du club Cap Anson. Il en fut de même pour Cubs qui, selon l’histoire connue, était simplement un des noms choisis par le Chicago Daily News pour permettre des titres plus simples à écrire. La presse de l’époque donnait plusieurs surnoms à chaque équipe et, de temps en temps, l’un d’eux devenait le nouveau nom officiel du club. Ce fut le cas pour Cubs à partir de 1907.

Saint Louis Cards : L’origine des Cards remontent également aux premières décennies du baseball professionnel. Au début, les Cards se nomment les Brown Stockings et ils sont une équipe itinérante rachetée en 1881 par un entrepreneur germano-américain qui les établit à Saint Louis sous le nom de Brown. Ces Saint Louis Browns sont différents de ceux qui arriveront en MLB avec la création de l’American League en 1901 et qui deviendront les Baltimore Orioles en 1954. Ceux-ci vont au contraire rejoindre la National League en 1892 après avoir été club fondateur de l’American Association en 1882, une ligue majeure concurrente de la NL qui fermera ses portes en 1891.

Depuis 1892, les Cards ont écumé les championnats de la NL sous trois noms : Browns au début, puis Perfectos pour la saison 1899 avant de devenir les Cardinals en 1900, en raison de la couleur rouge adopté pour le maillot en 1899, après le rachat du club. Les fans adorèrent cette nouvelle couleur et donnèrent ce surnom à l’équipe qui l’adopta officiellement dès la saison suivante. Et malgré la concurrence des Browns de l’AL, qui fut parfois difficile pour les Cards, jamais ils ne quittèrent Saint Louis.

Résultat : Deux clubs qui nous plongent dans les débuts du baseball professionnel mais l’un d’eux est celui qui a fondé la première ligue professionnelle puis la MLB actuelle via la National League. La victoire est nette. Le point va aux Oursons. Cubs victory !

Palmarès

Chicago Cubs : Malgré leur longue histoire, les Cubs n’ont remporté que trois World Series. La faute a une satanée malédiction, celle de Billy Goat. Le plus terrible dans ces 108 années de lose, ce fut la période de 1945, début officiel de la malédiction, jusqu’à ce qu’elle se brise en 2016, une longue disette sans trophées, pas même un titre en National League, malgré quelques saisons où les Cubs touchèrent du doigt ce rêve de victoire (coucou Steve Bartman). Malgré tout, cela reste un joli palmarès, auquel on peut ajouter un titre de champion en 1870 pour la dernière existence de la NABBP, le premier championnat national, amateur, de baseball aux Etats-Unis.

World Series (3) : 1907, 1908, 2016

National League (17) : 1876, 1880, 1881, 1882, 1885, 1886, 1906, 1907, 1908, 1910, 1918, 1929, 1932, 1935, 1938, 1945, 2016

Saint Louis Cards : Si les Yankees restent très loin devant avec leurs 27 titres en World Series, les Cards détiennent tout de même le deuxième meilleur palmarès des Séries Mondiales. Ils sont, avec les Yankees, la seule équipe, pour le moment, à avoir passé la barre des 10 victoires dans la grande série finale de la MLB. Ils agrémentent leur palmarès avec quatre titres consécutifs en American Association de 1885 à 1888. Un club habitué à la victoire.

World Series (11) : 1926, 1931, 1934, 1942, 1944, 1946, 1964, 1967, 1982, 2006, 2011

National League (19) : 1926, 1928, 1930, 1931, 1934, 1942, 1943, 1944, 1946, 1964, 1967, 1968, 1982, 1985, 1987, 2004, 2006, 2011, 2013

Les Cards victorieux aux World Series 1942

Résultat : un bon palmarès contre un très beau palmarès. Les Cards alignent le deuxième total de victoires en World Series de la MLB. Cela situe le niveau de gagne de la franchise de Saint Louis face au club qui fut longtemps le symbole suprême de la lose dans le sport américain voire mondial. Logiquement, les Cards l’emportent. Satané Murphy.

Hall of Famers

Chicago Cubs : Pas moins de 51 Hall of Famers sont passés par les Cubs depuis 1876 dont 16 furent intronisés à Cooperstown avec la casquette des Cubbies. Parmi eux, on trouve de grands lanceurs comme Mordecai « Three Fingers » Brown, Lee Smith et Ferguson Jenkins. Et de belles battes avec Ryne Sandberg, Gabby Hartnett, Billy Williams, Kiki Cuyler, Hack Wilson, Ron Santo, Billy Herman et King Kelly, la première popstar du baseball. Trois autres noms ressortent de la liste : Joe Tinker, Johnny Evers et Frank Chance, des stars à leur époque, magnifiés par un célèbre poème, qui, pour beaucoup, explique leur intronisation au Hall of Fame.

Et enfin, les deux derniers noms sont très symboliques. D’un côté Cap Anson, la grande star du baseball au 19ème siècle, joueur-manager tout puissant, peut-être le premier à atteindre les 3000 hits (les statisticiens ne sont pas sûrs de son nombre total en carrière), et de l’autre, Ernie Banks, aka Mister Cub, un des premiers joueurs noirs en MLB et le premier des Cubs en 1953. Les deux plus grands visages du club représentèrent deux faces de la même histoire. Cap Anson fut celui par qui la ségrégation arriva dans le baseball professionnel et Ernie Banks fut l’un des pionniers de la déségrégation de la MLB sur le terrain. L’Histoire est souvent ironique.

Ernie Banks, aka Mister Cub, aka Mister Sunshine – crédit : photo by Louis Requena/MLB Photos

Saint Louis Cards : 54 joueurs du Hall of Fame passèrent par les Cards et un certain nombre passèrent aussi par les Cubs, comme Roger Hornsby, Burleigh Grimes ou Mordecai Brown. Mais on trouve un peu moins de joueurs intronisés sous la casquette de la franchise : 12. Parmi ses légendes, deux noms ressortent particulièrement : Stan Musial, l’un des plus grands frappeurs de l’histoire, et Bob Gibson, l’un des plus grands lanceurs de l’histoire. Le reste de la liste n’est pas mal non plus : Lou Brock, Dizzy Dean, Ozzie Smith, Scott Rolen, Bruce Sutter, Whitey Herzog, Ted Simmons, Enos Slaughter, Billy Southworth et Red Schoendienst. En attendant un certain Albert Pujols.

Résultat : Quand on pense à faire un top 5 des plus grands lanceurs du baseball, Bob Gibson est l’un des premiers noms qui vient dans la discussion. Et Stan Musial n’est pas loin pour celui de meilleur frappeur. Les Cards ont deux légendes parmi les légendes mais que dire des Cubs avec les Cap Anson, King Kelly et Ernie Banks, des mégastars de leur époque et de véritables icônes américaines. Là aussi, on a du lourd. Les Cubs ont l’avantage d’avoir un peu plus de Hall of Famers dont léger avantage donné aux Cubs par les chiffres.

Impact sportif

Chicago Cubs : Pendant plus d’un siècle, les Cubs ont représenté l’échec ultime. Pour cela, leur impact s’est plus mesuré sur la culture populaire que sur le sportif pendant plus d’un siècle. Néanmoins, encadrant cette période maudite, deux expériences sportives des Cubs ont marqué l’histoire de la MLB. La première est la domination des Cubs à la fin des années 1900 où le club remporte quatre fois la National League et deux fois les World Series. En 1906, le club remporte 116 matchs sur 152 joués. Il s’agit encore du meilleur ratio win/lose de l’histoire de la MLB en saison régulière (.763 en pourcentage de victoire). Malheureusement, ils s’inclinent en World Series face au nouveau venu en ville, les Chicago White Sox. En 1907, ils remportent le titre pour la première fois après une autre saison historique : une fiche de 107 W – 47 L et .704 en pourcentage de victoire (7ème meilleur bilan de l’ère World Series, 2020 mis de côté). La saison 1907 des Cubs est considérée comme l’une des 10 meilleures saisons d’une équipe dans l’histoire de la MLB.

En 2016, les Cubs mettent fin à la malédiction et remportent les World Series face aux Cleveland Indians/Guardians, grâce au talent du génie Théo Epstein, General Manager qui avait déjà mis fin à la malédiction des Red Sox de Boston en 2004. Le tueur de malédiction démontre une nouvelle fois qu’une gestion intelligente des stats permet à un club de briser les pires séries d’échec. On se souviendra aussi de cet incroyable match 7 des World Series 2016, entré dans la légende de la MLB.

Mais l’impact sportif des Cubs dans l’histoire du baseball commença bien avant tout cela. Dès les années 1870, le club va transformer la manière de jouer au baseball. Sous la présidence d’Hulbert puis de Spalding, et le capitanat d’Anson, le club va changer la face du baseball professionnel. : réorganisation du club pour faire face aux problèmes de comportement, de désorganisation de la ligue et du comportement des joueurs, création de la première rotation à une époque où chaque club avait un seul lanceur partant, création du hit and run, clause de réserve, internationalisation du baseball, spring training, création du RBI (stat créée par la presse pour suivre les exploits d’Anson en la matière), etc. Qu’ils furent des inventeurs, des inspirations ou d’ardents pionniers de pratiques naissantes, les Cubs furent à l’origine de la structuration actuelle des clubs et de la ligue ainsi que de certaines pratiques sur le terrain ou dans les coulisses. Sans parler de la ségrégation pour la partie maléfique de cette histoire.

Bob Gibson, un ace parmi les aces !

Saint Louis Cards : L’équipe de Saint Louis n’a pas de saison régulièrement citée dans le top 10 des meilleures saisons mais elle affiche tout de même deux belles saisons marquantes, plus un joueur qui a changé le baseball par ses performances. Concernant les deux saisons marquantes, il s’agit des saisons 1942 et 1967. La première a conduit les Cards au titre face aux puissants New York Yankees grâce à un rookie exceptionnel, Stan Musial. Le club finit la saison avec 106 victoires devant les Brooklyn Dodgers. Une très belle prestation qui classe souvent celle-ci dans le top 20 all-time. Pour 1967, elle est en lien avec ce joueur qui amena le baseball a changé. Ce joueur, vous l’aurez deviné, c’est le lanceur Bob Gibson. Il forma, avec le jeune Steve Carlton et Dick Hughes, une rotation monstrueuse qui conduisit l’équipe au titre.

Déjà excellent en 1967, Bob Gibson sera juste magique en 1968, remportant le Cy Young et le MVP cette saison-là, à l’instar de Denny McLain chez les Detroit Tigers la même année. Les deux monstres se retrouveront dans les World Series, remportées par les Tigers. Cette domination des lanceurs, symbolisée par Gibson et McLain, donnera à cette saison le surnom de The Year of the Pitcher, et obligera la MLB à réduire la zone de strike et le monticule pour équilibrer les forces, les frappeurs étant devenus trop désavantagés depuis de nouvelles règles édictées au début de la décennie des sixties. Si McLain a gagné la MLB en 1968, c’est bien la saison de Gibson qui est le visage premier de cette Année du Lanceur, avec un ERA de 1.12, record de la live ball era.

Peu de temps après, les Cards vont être impliqués dans un autre changement majeur. En 1969, ils décident d’échanger l’une de leurs stars, Curt Flood. Ce dernier est révulsé et refuse. Il écrit alors au commissaire du baseball de l’époque, Bowie, Kuhn, afin qu’il annule ce transfert et mette fin à la clause de réserve, installée par AG Spalding quand il était à la tête des White Stockings et de la ligue, clause permettant d’enfermer les joueurs dans leurs contrats avec le club. Kuhn refuse et Flood ira au procès contre la MLB. Même s’il perd son procès, la MLB fera un premier assouplissement de la clause de réserve avant que, finalement, celle-ci ne saute avec l’avènement de la Free Agency en 1975. Indirectement, la décision des Cards a mis en route, ou accéléré, la fin programmée de la clause de réserve au sein du sport business.

On doit également parlé d’un autre impact sportif mais celui-ci est plutôt négatif au final. Avec le record de 70 homeruns de Mark McGwire sous leurs couleurs lors de la course aux homeruns de 1998, mettant aux prises l’ancien A’s avec Sammy Sosa et, un temps, Ken Griffey Junior. Cette haletante course au record de homeruns sur une saison relança, voire sauva le baseball après la catastrophique grève de 1994-95. Mais ce record fut permis grâce au dopage par stéroïdes, dopage connu de tous mais ignoré de tous, avant que le rapport Mitchell ne jette l’opprobe sur le baseball et ce record au milieu des années 2000. Encore aujourd’hui, c’est une page contrastée de l’histoire de la MLB, à la fois mythique et honteuse.

Résultat : Un duel difficile à juger à première vue. Les Cubs ont sauvé le baseball professionnel naissant et les Cards l’ont sauvé dans les années 1990, même si la manière ne fut pas belle. Chaque club a eu de grands moments de gloire sur le terrain, des moments d’exception dans l’histoire. Chacun a conduit à des changements majeurs dans le baseball. Numériquement, les Cubs en ont quand même amené plus même si cela remonte à plus de 130 ans. Mais quand on fonde une ligue, forcément, l’impact sportif est plus grand. Puis rappelons que Wrigley, le proprio des Cubs, fut à l’origine de la All-American Girls Professional Baseball League en 1943, participant à donner au sport au féminin sa ligue professionnel de baseball… même s’il lâcha rapidement l’affaire. Et surtout,c’est grâce à Spalding et ses White Stockings que la France eut son premier match officiel de baseball le 8 mars 1889 à Paris, lors de la tournée mondiale de l’équipe de Chicago et d’une sélection d’autres big leaguers. Finalement, nouvelle victoire des Cubs sans hésiter. La France n’oublie pas !

Poids économique

Chicago Cubs : La franchise de Windy City fait partie du top 5 des franchises ayant la plus grosse valeur marchande au sein de la MLB. Si elle laisse les trois premières places aux Yankees, Dodgers et Red Sox, elle bataille avec les San Francisco Giants pour les 4ème et 5ème places.

Actuellement, les Cubs sont installés au 4ème rang avec une valeur à 4,1 milliards de dollars en 2023. Malgré l’étiquette de losers, les Cubs ont toujours joui d’une excellente image au niveau marketing. Les Lovable Losers ont même profité de leur statut très particulier pour souder leur fanbase et obtenir, au-delà de celle-ci, un attachement qui s’est ressent dans le merchandising. Malgré tout, les Cubs doivent faire face à la concurrence des South Siders, les Chicago White Sox, leurs rivaux locaux de l’American League. Ceci peut expliquer que, malgré une fanbase hors-norme dans la 3ème ville du pays, le stade ne soit pas parmi le top de la ligue en nombre de spectateurs, même si ce nombre se situe tout de même dans le bas du top 10, et ce même avant le titre de 2016 et la fin de la malédiction. Cela reste plus qu’honorable.

Saint Louis Cards : Saint Louis n’est que la 75ème ville la plus peuplée des Etats-Unis. Comparé à Chicago, c’est un petit marché. Pourtant, cela n’empêche pas les Cards d’être dans le haut du panier des stades MLB les plus remplis. Ils ont même terminés la saison 2022 à la deuxième place, derrière les Dodgers et devant les New York Yankees, malgré la saison historique d’Aaron Judge. C’est dire la ferveur autour des Cards, devenues la seule équipe de la ville après le départ des Browns en 1954. Les Cards, c’est une grande marque du baseball et le merchandising en profite, tout comme les finances du club. Malgré ce petit marché, les Cards se classent généralement autour de la 10ème place en valeur marchande. Ils sont d’ailleurs 10èmes du classement Forbes 2023 avec une valeur de 2,55 milliards de dollars.

Résultat : Les billets verts ont parlé. Les Cubs sont devants, profitant d’être l’équipe historique de la troisième plus grande ville des Etats-Unis. Presque une injustice quand on voit les affluences au stade des Cards. Mais voilà, si les Cards sont une très belle marque de la MLB, les Cubs le sont plus.

Impact dans la culture populaire

Chicago Cubs : Que dire ? Les Cubs sont un monument de la culture populaire américaine. Bien sûr, grâce en premier lieu à la plus grande malédiction du sport, the Billy Goat Curse, et de cette image de Lovable Losers. Même L’Equipe Magazine avait mis en couverture les Cubs pour un numéro spécial sur la défaite. Jusqu’en 2016, cette image avait donné une identité spéciale au club et une aura sans pareille aux fans de la franchise, particulièrement depuis la fin de la malédiction du Bambino du côté de Boston. Cette période maudite a inspiré les artistes et, d’une manière générale, la position de la franchise dans l’histoire de la MLB.

Dans son roman Shoeless Joe, adapté au grand écran avec Field of Dreams, WP Kinsella ne parle pas uniquement des Black Sox de 1919 mais aussi des Cubs avec l’un des personnages, Eddie Scissons, ancien propriétaire de la ferme du héros et plus vieux joueur des Cubs encore en vie. Dans son autrze roman sur le baseball, Big Inning (ou The Iowa Baseball Confederacy), il fait jouer les Cubs face à une sélection all-star amérindienne de l’Iowa dans un match biblique de 40 jours, en 1908, dernière année de victoire avant la malédiction.

ROOKIE OF THE YEAR, Thomas Ian Nicholas, 1993. TM and Copyright © 20th Century Fox Film Corp.

Au cinéma, les Cubs ont aussi eu droit à leur heure de gloire. Le film Rookie of the Year (1993) se passe intégralement dans le club alors qu’un enfant, suite à un accident, obtient une vitesse de lancer incroyable, lui permettant de jouer pour des Cubs moribonds. Un des films les plus connus du baseball. Deux autres apparitions de l’équipe ont marqué les cinéphiles : le match de baseball au Wrigley Field auquel assiste le héros du film dans La Folle Journée de Ferris Bueller et, bien entendu, la fameuse scène dans Retour vers le futur 2. Dans cette scène, Marty McFly, propulsé en 2015, voit l’annonce que les Cubs ont gagné les World Series. Une scène amusante mais qui a pris une toute autre dimension quand les Cubs se sont retrouvés en finale de la Ligue Nationale en 2015. A mesure que les Cubs réalisaient une saison pouvant les porter vers le titre, la scène a commencé à tourner en boucle et l’espoir que la fiction et la réalité se rejoignent à galvaniser les fans de baseball. Malheureusement, les Mets ont mis fin à cette belle histoire pour perdre juste après en World Series. Franchise de rabat-joies…

Les Cubs ont également donné lieu à un célèbre poème de 1910, par Franklin Pierce Adams, appelé Baseball’s Sad Lexicon mais plus connu sous le nom de To Tinker To Evers To Chance, décrivant la beauté des double jeu du trio des Cubs. Un poème qui amena un surcroît de célébrité aux trois joueurs, si bien qu’ils furent intronisés au Hall of Fame en dépit que leurs stats individuelles les mettent un cran en-dessous de Cooperstown. La magie de la poésie.

Au-delà des multiples clins d’œil au Cubs dans le cinéma, la télévision ou la littérature, les Cubs, c’est l’un des plus vieux (1914) et mythique stade de baseball, Wrigley Field, avec son mur de lierre, le dernier à avoir accepté les lumières dans le stade (1988), c’est le Take Me Out To The BallGame d’Harry Caray (même s’il commença cette tradition aux White Sox grâce à Bill Veeck) ou celui de Bill Murray façon Daffy Duck, c’est le 7ème plus grand rassemblement connu d’êtres humains lors de la parade de 2016 (environ 5 millions de fans), ce sont les drapeaux Win/Lose, le concert d’Eddie Vedder en 2007 à Wrigley, et bien d’autres choses.

Saint Louis Cards : Les Cards ne sont pas l’équipe la plus inspirante et présente au sein des œuvres de fiction. On peut mentionner The Pride de St Louis (1952) qui revient sur la carrière de Dizzy Dean, mais il reste dans l’ombre du Pride of the Yankees, qui revient lui sur le grand Lou Gehrig.

Les Cards sont un monument du sport américain mais par leur persistance dans la victoire plus que par une aura particulière de leur stade ou de leurs fans. Si vous pensez Cards et culture populaire, la première image qui vous viendra, c’est la course aux homeruns dopée de 1998, pas un livre, un film ou une aura particulière du stade ou des fans. La franchise inspire plus le respect sur le terrain qu’elle n’inspire les artistes.

Une saison culte pour tous les pharmaciens des Etats-Unis

Résultat : Les Cubs compensent leur modeste palmarès par un rayonnement culturel digne des Yankees ou des Red Sox. Ce sont des géants de l’histoire et de la culture. Les Cards sont des géants sur le terrain. Mais sur ce duel, la victoire est sans partage pour Chicago. C’est même un anéantissement.

Verdict

Ce duel de titans aura tourné à la quasi boucherie même si les duels par catégorie ont souvent été difficiles à juger. Malgré l’incroyable palmarès et la longue histoire glorieuse des Cards, les Cubs ont pris l’avantage dans presque toutes les catégories, et parfois même, ont largement surpassés leurs rivaux du Missouri. Il faut dire que l’histoire des Cubs n’a pas seulement épousé l’histoire du baseball et de la MLB. Ils ont créé cette histoire et l’ont fait vivre. Néanmoins, depuis 2016, la franchise a perdu de son aura avec la fin de la malédiction et, peut-être qu’un jour, les Cards deviendront une source d’inspiration plus grande que les Cubs au sein de la culture baseball. La rivalité entre les deux équipes, qui remonte à leurs premières joutes durant l’ancêtre des World Series, l’opposition entre les champions de la National League et l’American Association (1885-1886), va connaître un nouveau chapitre à Londres. Et pas le dernier, c’est certain.

Pour en savoir plus sur sur les Cubs, vous pouvez retrouver notre En Toute Franchise n° 7 ici : https://atomic-temporary-101604880.wpcomstaging.com/2021/01/19/en-toute-franchise-episode-07-les-chicago-cubs/

Crédits : Data Viz / Peter McKeever

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