Auteurs d’une saison 2021 intéressante, les Tigers de Detroit semblaient avoir trouvé la bonne alchimie pour débuter 2022 sereinement. Des prospects en pagaille, quelques vétérans sérieux à défaut d’être des stars et un management reconnu. Mais les espoirs étaient très vite douchés, entre rookies non prêts pour la MLB et d’autres se blessant sérieusement. L’année 2022 se transformant alors en calvaire. Les Tigers peuvent-ils désormais y croire ? éléments de réponse.
Retour sur la saison 2022
Spencer Torkelson, Riley Greene, Casey Mize, Tarik Skubal, Matt Manning… ces noms parleront sans doute aux fans de la franchise du Michigan et aux aficionados des rankings qui classent chaque année les meilleurs prospects du pays. Detroit possède en effet un vivier assez exceptionnel de futurs stars en devenir et ces quelques noms ont trusté le top20 voire 5 ces dernières années. Et c’était sur cet aspect que le front office des Tigers misait, pour réussir une saison 2022 et aborder avec sérénité les bases d’une reconstruction.
Pour mener cette jeune équipe, les Tigers pouvaient également compter sur AJ Hinch, l’ancien chef d’orchestre mal aimé des Astros, qui a pour lui l’expérience d’avoi déjà mené une jeune bande de stars vers les sommets.

La saison 2022 débute pourtant de la plus mauvaise des manières : Riley Greene, incroyable outfielder tant en défense qu’à la batte, se fracture la main dès le spring training. Puis c’est au tour des deux pitchers Matt Manning et Casey Mize de passer par l’infirmerie (ce dernier pourrait d’ailleurs faire une croix sur la saison 2023).
Quant à la pépite Spencer Torkelson, alors qu’il avait éclaboussé le niveau AAA en 2021, le voilà propulsé dans le lineup à défaut d’avoir pu recruter un cogneur all star confirmé à l’intersaison… Spencer vivra un cauchemar (8HR, 28 RBI, .203 BA, .285 OBP). Trop tôt.
Les Tigers dépendaient donc de jeunes prospects impréparés, aussi talentueux soient-ils, et de deux all-stars signés à prix d’or par un général manager, Al Avila, débarqué depuis : Eduardo Rodriguez, le pitcher sérieux des Red Sox, signait un gros chèque et une saison pas à la hauteur(4.05 ERA, 1.330 WHIP) avant de se blesser lui aussi. Quant à Javier Baez, lui aussi auréolé d’un chèque en or, il insultait le baseball à chaque présence à la batte (.238 BA, .278OBP, 147 K en 555 at bat, c’est dire…).
Collectivement, les Tigers 2021 spécialistes du vol de base, devenaient les cancres en la matière (seulement 47 vols et sur uniquement 71 tentatives). Tout ce qui faisait la marque de fabrique d’une future équipe à surveiller s’était envolé, les espoirs avec.

Le seul rayon de soleil viendra du pitcher Tarik Skubal, 25 ans, et auteur d’une saison sérieuse : 3.2 ERA, 2.96 FIP, 1.156 WHIP. mais ce dernier devrait manquer une partie de 2023 suite à une blessure en août dernier… .
2023, le vrai envol ?

Al Avila remercié, les Tigers ont fait appel au jeune et inexpérimenté Scott Harris comme Président des opérations baseball. Si la première des actions menées aura été d’assainir un front office aux compétences douteuses, on ne peut pas parlé d’une même activité sur le plan sportif. Detroit n’a signé aucun joueur cet hiver.
Le marbre sera la chasse gardée de Eric Haase et Jake Rogers, qui n’a pas joué depuis juillet 2021 (Tommy John). En première base, les Tigers espère, et sans prise de risque, que Spencer Torkelson connaitra en 2023 une saison à la hauteur de son statut de 1er choix de draft et de futures stars du baseball.
Le sérieux Jonathan Schoop (qui aura vécu un enfer en 2022 après sa prolongation : .202 BA, .239 OBP) complètera avec Baez la charnière 2ème Base – shortstop. La 3ème base se jouera entre deux joueurs au potentiel incertain : Nick Maton et Tyler Nevin.
Le large champ du Comerica Park sera défendu par Akil Baddoo, prometteur en 2021 (13HR, 55 RBI, 18 SB, .330 OBP), blessé en 2022, Austin Meadow (dépression et blessure en 2022) et le prometteur Riley Greene !
Enfin, la place du DH sera dans un premier temps attribué à Miguel Cabrera qui aura vécu en 2022 l’année de trop (5HR, 43 RBI, .254 BA). Et qui va disputer sa dernière saison en MLB comme il l’a annoncé.
Miguel Cabrera is retiring after the 2023 MLB season, but he is not fully stepping away from the sport he loves ❤️ pic.twitter.com/FmcWg9jIrk
— ESPN (@espn) November 28, 2022
Côté rotation, Eduardo Rodriguez sera l’ace d’un monticule inquiétant en l’absence de Mize et Skubal. Viendront ensuite Matthew Boyd, Spencer Turnbull et puis… C’est tout !
Enfin le bullpen sonne également incroyablement creux. Bref vous l’avez compris, ca va être encore compliqué cette année du côté de Detroit.
Les joueurs à suivre : Spencer Torkelson & Riley Greene
Spencer Torkelson, 1er choix de la draft 2019, a un potentiel remarquable. Gros cogneur, patient au batting, solide défenseur sur sa première base. Pourtant, en 2022, alors que les Tigers étaient dépourvus en frappeur digne de ce nom, AJ Hinch lui a donné par défaut un rôle trop important pour ses épaules. Impréparé, Spencer a vécu une saison très compliqué, mêlant désillusion à la batte, petites blessures et redescente en AAA alors que certains de ses copains de promo s’éclataient en MLB : 360 AB, 99 strikeout, 8 HR, 28 RBI, .203 BA…)
Cette année, Spencer Torkelson se verra offrir … un rôle identique ! Charge à lui de montrer toute sa valeur s’il ne veut pas très vite subir une pression médiatique et la déception des (patients) fans des Tigers.
Quant à Riley Greene, sa saison tronquée en 2022 n’aura pas impacté sa progression fulgurante. Habitué des highlights par ses actions défensives, le jeune outfielder est également un très bon slugger. En 2022, il produira en seulement 376 AB, 18 doules, 4 triples, 5 HR, 42 RBi, .321 OBP).
En 2023, il pourrait très vite devenir un sérieux contender pour un gold glove et même être l’une des pièces maitresses offensives des Tigers. On en redemande !
La Star : Javier Baez
2 fois all-star, Worldseries champion en 2016, gold glove, silver slugger… Javier Baez a connu des années fastes lorsqu’il évoluait pour les Cubs de Chicago. 2ème pour le titre de MVP en 2018, le portoricain âgé de 30 ans relançait sa carrière dans le Michigan, après un crochet par Gotham, en paraphant un contrat juteux : 140 millions sur 6 ans.
Pourtant, à l’image des Tigers, Javier Baez va connaître la pire saison de sa carrière : 17 HR, 67 RBI, 9 bases volées ,.238 BA, .278 OBP et 26.4% du temps, il concédait un strike out… . Son attitude devenait quasiment détestable et sportivement, le shortstop vedette ne montrait pas le meilleur de lui-même.
Toutefois, entre septembre et octobre, Baez va connaître un gros mois sérieux : 6HR, 20 RBI, .293 BA, .322 OBP… de quoi espérer une changement d’attitude ? Car intrinsèquement, Baez reste l’un des joueurs les plus doués de sa génération. A lui de montrer ce dont il est capable et d’être un modèle pour les jeunes prospects en devenir des Tigers de Detroit.
Le prono
La saison 2023 risque d’être tout autant douloureuse pour les Tigers. Si Mize et Skubal reviennent en cours de saison, que Greene et Torkelson prennent leur envol et que Baez retrouve son niveau, les Tigers pourraient espérer alors faire mieux qu’en 2022. Cela fait beaucoup de conditions. D’autant que dans un petit marché, le front office s’est tiré une balle dans le pied en offrant des contrats mirobolants à Eduardo Rodriguez et Javier Baez. Ces signatures obligent alors le nouveau front office à prôner la patience et l’arrivée à maturité des jeunes prospects.
prono TSO : 5ème,d’AL Central 65-97
Une réflexion sur “Preview 2023 – Detroit Tigers : la patience de nouveau une priorité”