World Series ’21 – Les 6 raisons pour lesquelles Atlanta va remporter le titre

Vaincus au bout du suspense par les Dodgers lors des NLCS 2020, les Braves ont pris leur revanche cette année, disposant de manière convaincante (4-2) du grand favori pour la victoire en World Series. De retour dans le Fall Classic pour la première fois depuis 1999, Atlanta ne partira pas favori. Et pourtant, il y a de nombreuses raisons de penser que les coéquipiers de Freddie Freeman peuvent faire vaciller les redoutables Astros. Entre attaque et grand cœur, belles histoires et fraicheur, on vous explique en 6 raisons pourquoi Atlanta va remporter les World Series !

Freddie Freeman et Brian Snitker: les Braves dans la peau

1 – Parce que l’attaque n’a pas encore passé la seconde

Troisième attaque de National League en saison régulière (790 points marqués), derrière les Dodgers et les Giants, Atlanta a fait le taf pour se qualifier, mais les 40 runs marqués entre les Division Series et les Championship Series sont loin, bien loin des 67 de leurs adversaires texans (60 pour Boston, 48 pour les Dodgers).

Surtout, si les batteurs se sont relayés pour marquer les points cruciaux (Pederson exceptionnel en DS, Rosario historique en CS), on sent qu’il y en a encore sous le capot chez les Braves. Freddie Freeman a semblé monter doucement en puissance dans des Championship Series qu’il a commencées de manière catastrophique, Austin Riley (.200 AVG, 1  HR, 4 RBI, 2BB, 10 K) et Ozzie Albies (.280, 1 RBI, 2 SB) ont bien plus à offrir que leur bilan des Championship Series et Jorge Soler (Covid-19) devrait revenir pile au moment où Atlanta aura à remplir un poste de DH.

Attention à ne pas répéter l’erreur de Boston et de tout miser sur la puissance, ce qui serait aisé avec Pederson, Duvall, Rosario et Soler dans le même lineup. Mais face à un pitching des Astros qui semble émoussé et dans une série où ils ne seront, une fois de plus, pas favoris, les Braves ont toutes les cartes en main pour offrir à Dusty Baker et à ses protégés l’explosion offensive qui se fait attendre depuis le début de la postseason du côté de Truist Park.

2 – Parce que la gestion des lanceurs de Brian Snitker est parfaite

On a vu la rotation des Dodgers s’effondrer face aux Braves. On a vu les lanceurs de Houston souffrir et s’en remettre à un bullpen qui avait pourtant connu bien des déboires pendant la saison. On a vu la rotation de Boston affronter la dure réalité de la postseason. Et puis on a vu les Braves suivre sereinement leur plan de jeu au fil des matchs, sans céder à la panique.

Alors forcément, les Braves auront été aidés par l’incapacité offensives des Brewers, autant que par les belles performances de leurs lanceurs lors des Division Series, mais une décision de Brian Snitker illustre bien sa philosophie dans une époque où les lanceurs semblent toujours sous la menace en postseason (souvent trop tôt à mon gout). Rapidement touché par les Dodgers, avec notamment trois runs en deuxième manche, Max Fried lançait tout de même 90 pitches, jusqu’en 5eme manche, pour 5 runs mérités.

Pas top, certes, mais son travail permettait au bullpen de terminer le match sans faire appel aux meilleures armes de relève, tandis que Dave Roberts faisait lui défiler tout son bullpen en appelant Kelly, Graterol, Treinen, Knebel et Jansen sur le mont. Le lendemain, c’est tout le quatuor d’élite (Minter, Jackson, Matzek, Smith) qui prenait la relève d’Ian Anderson avec trois jours de repos pour en terminer avec Los Angeles.

Un luxe qui a payé, puisque les releveurs d’Atlanta n’ont concédé que deux hits et un run (tous par Luke Jackson) sur les 5 manches de relève décisives pour la qualification. Et tous seront frais et dispos pour les World Series face au pitching staff des Astros rempli de points d’interrogations et de petits bobos.

3 – Parce qu’ils ne pouvaient pas raisonnablement être là

Il y a un petit côté Nationals 2019 dans cette équipe des Braves, sans la rotation de légende mais avec plus de densité et de profondeur de lineup. Il y a aussi bien des similitudes dans les parcours des Nats 2019 (vainqueurs des Dodgers et des Astros) et celui des Braves.

A mi-saison, les Braves affichaient un bilan de 44-45, le huitième de National League, et le troisième de NL East derrière les Mets et les Phillies, avant de terminer la saison avec 88 victoires, le moins bon total de tous les qualifiés en postseason, wild-cards comprises.

Les Braves venaient juste de perdre Ronald Acuña Jr (genou) alors en course pour le titre de MVP, et leur As Mike Soroka (tendon d’achille) venait de rechuter et ne reviendrait pas en 2021, tandis qu’un autre outfielder All-Star, Marcell Ozuna, est suspendu depuis le printemps pour des faits de violences domestiques.

Et pourtant, toujours sans trop se brusquer, les Braves ont refait leur retard en NL East pour prendre le pouvoir au soir du 15 août et ne plus jamais le lâcher. Il y a une force tranquille et un enthousiasme chez ces Braves qui ne paniquent jamais. Et, sans émotion particulière à l’égard des Astros, au contraire des Red Sox, des Dodgers ou des Yankees, les Braves peuvent voir venir leur moment sereinement. « Oublie que t’as aucune chance, vas-y, fonce… »

4 – Parce que l’histoire est belle :

L’organisation des Braves est pleine de belles histoires, du front office au centre du terrain. Charlie Morton, à 37 ans, vivra ses troisièmes World Series, les troisièmes en quatre ans avec Houston, Tampa Bay et maintenant Atlanta. Alex Anthopoulos, le VP et GM, est rentré au poste de Gaston Lagaffe, stagiaire sans paie au service du courrier chez les Expos à 23 ans, avant de se faire une place dans le staff, monter les échelons à Toronto et être aujourd’hui, le cerveau du champion de National League.

On pourrait parler d’Eddie Rosario, lâché par les Twins l’an dernier et signé pour un an seulement par les Indians en février, qui l’ont lâché avec du cash en échange de Pablo Sandoval (oui, le Pablo Sandoval) à la Trade Deadline : MVP des Championship Series. On parlera un peu plus loin de Freddie Freeman, le Local Hero, mais intéressons-nous ici au manager des Braves, Brian Snitker.

Drafté au 25e tour par les Cubs en 1976, c’est chez les Braves que Snitker a fait ses classes en Major League dès l’année suivante. Trois saisons sans relief plus tard, il était libéré mais restait dans l’organisation d’Atlanta pour y devenir un instructeur puis un manager à différents niveaux des Ligues mineures. Brièvement en charge du bullpen des Braves dans les années 80, il devenait le coach de troisième base de la franchise de 2007 à 2013, reprenait ensuite la Triple A pour trois saisons, avant de finalement recevoir LE coup de fil en mai 2016, presque 40 ans après ses premiers pas dans l’Alabama.

D’abord Manager par intérim, il était confirmé en fin de saison pour une saison, puis une de plus en 2017, puis prolongé de deux saisons fin 2018, avant de recevoir le titre de Manager of the Year. Désormais à la tête d’une équipe quadruple tenante de la NL East en titre, il a passé les échelons un à un (DS en 2019, CS en 2020, WS en 2021), en compagnie de son équipe, pour s’offrir, 44 ans après ses débuts dans l’organisation, une toute première participation aux World Series.

A noter que pour cette grande première, Brian ne sera pas le seul Snitker sur le terrain puisque son fils Troy, lui aussi Major Leaguer pendant trois saisons, est le hitting coach des Houston Astros. Une belle histoire comme on les aime.

5 – Parce qu’à la fin, ce sont toujours les gentils qui gagnent

Il n’y a en 2021 plus aucune raison de s’acharner sur les Houston Astros pour leurs écarts de 2017 : les cerveaux de l’opération ont quitte les lieux, les stars encore présentes dans le roster ont prouvé qu’elles étaient de véritable stars, sans poubelles ni buzzers, et les jeunes talents du Minute Maid Park sont eux aussi a la hauteur de l’évènement.

Plus aucune raison de s’acharner donc, surtout que l’on sait aujourd’hui que les méthodes de Houston n’étaient pas forcement uniques parmi les contenders des Major Leagues, mais on va quand même continuer un peu juste pour le plaisir, ce serait dommage de s’en priver. Promis, une fois Carlos Correa parti on arrête, au moins pour une semaine.

En attendant et si Houston peut laver son nom et prouver que son titre de 2017 n’était pas juste une histoire de magouilles et de poubelles, les Braves n’en restent pas moins le gentil de l’opération. Loin des Dodgers, des Red Sox ou de l’Evil Empire, on parle ici d’une équipe qui, il y a deux ans seulement, a offert 10 runs d’avance à son adversaire dès la première manche lors du Game 5 décisif. Comme pour se démarquer de ses adversaires à l’intégrité variable (ou tout simplement parce que, ce jour-là, l’ex-futur grand espoir Mike Foltynewicz vécu un calvaire dont il ne s’est pas encore vraiment remis, vous choisissez), Atlanta a su doser parfaitement la classe et la lose pour s’offrir, à coups de défaites douloureuses, une image de sympathique outsider.

En 2020, c’est avec deux victoires d’avance que les Braves abordaient le Game 3, avant de concéder 11 runs en première manche (une habitude dites-moi, vraiment trop sympa ces Braves !), de remporter le match 5 et de perdre les Series d’un Run au Match 7. Vous l’aurez compris, les Braves pourraient bien concéder 12 runs dans la première manche d’un match crucial de ces World Series, parce qu’ils sont parfaitement faillibles, profondément humains et ils dégagent une énergie qui ne dégage ni rancœur ni colère (coucou les Grands de notre temps) mais juste un plaisir de jouer, de vivre le baseball et de profiter de l’instant présent.

Et, comme dans toutes les belles histoires, c’est le gentil qui gagne à la fin et les Astros, impuissants en 2019 face à la magie du Baby Shark, ne pourront encore fois rien face a la franchise du Freeze et de Little Charlie. #TeamSympa

6 – Parce que Freddie a promis une bague à Charlie

Ils sont l’un des plus grands Power Couples du Baseball Majeur. A ma droite Freddie Freeman, 32 ans, 1m96 pour 92 kilos, 5 fois All Star, MVP 2020 et le roc absolu de l’organisation des Braves, qui l’ont drafté en 2007 et pour qui il a fait ses débuts en 2010. Exemplaire sur le terrain comme en dehors, quasi-indestructible physiquement et Captain Clutch à ses heures perdues, Freddie est l’un des joueurs de baseball les plus appréciés par ses pairs et les supporters.

Les heures sombres, la fin de Turner Field, la reconstruction et maintenant le succès avec quatre titres de division consécutifs, un Home Run décisif en NLDS la semaine dernière et un premier Pennant de National League ce week-end : Freeman a tout vu et tout connu avec les Atlanta Braves, et il ne lui manque qu’une bague pour couronner le tout, et satisfaire la soif de trophées de Charlie !

A ma gauche, Charlie Freeman, 5 ans, et déjà un swing a faire pâlir d’envie pas mal de joueurs du dimanche, est le parfait Mini-me du héros d’Atlanta… et une star des réseaux sociaux ou les fans d’Atlanta et d’ailleurs peuvent suivre, depuis plusieurs saisons déjà, les aventures baseballistiques de Charlie et de son illustre slugger de Papa.

Oui mais voilà, fan absolu de baseball, Charlie s’est également affirmé lors du dernier All Star Game comme un fan de Fernando Tatis Jr. Le choc ! Si Freddie l’a plutôt bien pris, il n’y a qu’une seule manière pour lui de reconquérir la première place dans le cœur de son premier né : il n’a pas le choix, il DOIT lui ramener une bague de champion pour qu’il puisse la montrer à ses copains à la rentrée.

(Et puis un peu pour lui aussi, une victoire en World Series lui permettrait de rajouter une ligne à un CV qui commencerait doucement à ressembler à celui d’un futur Hall of Famer).


Laisser un commentaire