On a testé pour vous : le Loan Depot Park, Miami

Inside – dès que l’occasion s’en présentera, nous nous attacherons à vous faire découvrir l’atmosphère des stades de baseball d’Amérique du Nord et d’ailleurs. Les stades, le jeu, l’ambiance, la bouffe. Suivez-nous aujourd’hui pour une visite du Loan Depot Park, officieusement Marlins Park, antre des Marlins de Miami.

A la recherche de la ferveur

Son emplacement géographique, son pluriculturalisme, son attractivité, sa relative jeunesse et pourtant son palmarès déjà plus important que d’autres franchises historiques du baseball, Miami a tout d’une grande. Et pourtant, cette ville a toujours eu du mal à attirer les foules. Il faut dire que la franchise a énormément de mal à atteindre les playoffs, puisqu’en 28 ans d’existence, les Marlins les ont atteint 3 fois, avec une dernière campagne positive encore fraîche dans nos têtes, ayant eu lieu la saison dernière, à la surprise générale.

On ne va pas refaire toute l’histoire de la franchise, on va plutôt se balader dans leur nouvelle maison (ouverture en 2012). Passer du Hard Rock Stadium au Marlins Park, avec un changement de nom au passage, n’a pas aidé à donner un nouvel élan à l’équipe présidée par Derek Jeter, et gérée par Kim NG, et je peux vous le dire, la ferveur est difficile à percevoir aux alentours du stade, à moins d’une heure du coup d’envoi. La venue des Yankees en ville amène un petit peu “d’épices”, car oui il faut se le dire, il faut se l’avouer, les Bronx Bombers possèdent des fans dans chaque recoin du pays, et ces derniers s’attèlent à mettre un minimum d’ambiance.

L’horaire n’est pas propice, en pleine région tropicale, en pleine période estivale, le match ayant lieu à 13h10. En effet, entre les mini tempêtes de 30 minutes, suivie d’une chaleur moite vous faisant regretter la plage, et l’emplacement même du stade, en plein Little Havana, dans une zone où les activités intéressantes ne sont pas légion, difficile de convaincre le public, mais…

Un petit bijou architectural

Si le début de cet article pose certains aspects négatifs, on va parler de l’un des points positifs principaux : le stade. Le Loan Depot Park est une belle œuvre, alliant grâce esthétique et artifice technologique pour le confort et le bonheur de tout spectateur venant y passer une partie de la journée ou de la soirée. Ce stade a été construit sur les “ruines” de l’ancien Miami Orange Bowl, ancien stade de l’université de Miami (1937-2007), ancien stade des Dolphins également pendant une vingtaine d’années (1966-1986).

Pourquoi je vous parle de cela? Eh bien, que ce soit le Miami Orange Bowl ou le Hard Rock Stadium, quelque chose clochait concernant le baseball : les capacités de ces stades étaient bien trop élevées pour des matchs du passe-temps national dans la “Vice City”, mais surtout, beaucoup de matchs étaient reportés ou en retard, en raison du temps assez capricieux de cette zone géographique pendant la période estivale, période charnière du calendrier MLB.

Avec le Loan Depot Park, la problématique climatique se retrouve réglée, car ce stade fait partie de ceux ayant un toit rétractable, transformant au besoin le tout en un dôme protégé. Concernant la capacité, avec un peu moins de 37 000 places, le stade fait clairement partie des plus petits stades de baseball dans les majeures. Cela ne l’empêche pas d’être joli, fonctionnel, et comme toutes les enceintes de baseball nord-américaines, souvent plus vivant autour de ses stands de nourriture et de merchandising que dans ses gradins.

Vue d’extérieur

Avant-match

Arrivés en VTC, depuis l’université de Miami, difficile de vous parler d’ambiance dans les transports en commun ou autre, mais une fois sur place, nous pouvons nous apercevoir que l’attente ne sera pas énorme. Il y a très peu de portes d’accès engorgées, et si les accès aux casiers pour y ranger tout matériel interdit (j’ai eu l’audace/la bêtise/l’inconscience de tenter de passer avec une caméra 4k, oui, oui!) peuvent être un peu plus encombrés, les 20 000 spectateurs présents pour ce match ont fait de l’arrivée à l’intérieur du dôme une partie plaisante et plutôt rapide. Le match commence dans quelques minutes, mais nous avons l’impression d’être à quelques heures de ladite rencontre, même si des “Let’s go Yankees!” se font entendre alors que nous nous rapprochons des escalators nous amenant au troisième étage.

L’ambiance se réchauffe au moment où nous passons devant diverses enseignes “gastronomiques” et ma femme en profite pour me faire faux bond, attirée par des parts de pizza lui rappelant sa ville de Buffalo, pourtant à l’autre bout du pays. Des files gigantesques, peu COVID friendly, dans un Etat très touché par le virus, se trouvent à chaque restaurant, fast food et boutique devant lesquels je passe. La bonne humeur des spectateurs, dans l’attente de leur met, se fait sentir. La langue espagnole se fait entendre tout autour de moi, me rappelant la spécificité de cette ville qui possède une forte communauté cubaine, célébrée d’ailleurs dans tout le stade.

Ma section trouvée, je me dirige vers nos places, alors que Sandy Alcantara retire déjà Aaron Judge, en haut de première manche…

Stadium Experience

Les tempêtes éclair menaçant la tenue du match, le toit est de sortie et apporte une profondeur, un écho, qui semble amplifier les applaudissements, chants et cris des fans! Le seul bémol, en bon rabat-joie que je suis, concerne la fréquence de ses manifestations du public : trop éparses, compte tenu de l’affluence (plus de 20 000 personnes, je le rappelle). Alors, comme dans toutes les salles, tous les stades nord-américains, les salariés spécialisés ambiancent la salle comme ils le peuvent, avec les fameux plans caméras sur les spectateurs, les jeux de danse, la venue et présentation de stars musicales cubaines…

Beaucoup d’événements dans le match pour nous donner l’illusion d’une ambiance continuellement soutenue, mais la vérité est bien différente. Tout ça finalement reste un constat d’un Français, habitué à d’autres types d’ambiance, notamment lorsqu’il s’agissait d’aller voir des matchs de football, de basket, à Rouen comme à Toulouse, à Brest comme à Paris… Il s’agit d’une autre culture, d’une autre façon de vivre et d’apprécier un match, donc aucune critique de fond à émettre, je serais très mal placé pour oser.

Pour retrouver une ambiance proche de ce que l’on peut retrouver en Europe, pas besoin d’aller chercher loin cependant, car les fans des Yankees présents au stade s’occupent de tout: railleries lorsqu’Alcantara lance, joie lorsque Judge nous frappe une single, etc. Rien à dire, nos amis “Bronxois” sont clairement dans le match et le font savoir!

 

Le match

Situés en haute section, dans la zone du champ droit, nous avons une belle vue plongeante sur l’ensemble du terrain, cependant, il est difficile de bien reconnaître les types de lancers de Montgomery et Alcantara sans l’aide des ralentis sur grand écran.

 

 

 

 

 

 

 

 

En parlant des deux starters, ils vont dominer le début de rencontre. Si Montgomery va tout de même concéder rapidement deux coups sûrs et un point (notamment un double de Miguel Rojas, qui va également marquer ce fameux point), il va garder les battes des Marlins muettes sur son passage de cinq manches, retirant 5 batteurs, ne concédant que trois coups sûrs, un point donc et un walk.

Sandy Alcantara quant à lui aura été la star du match, lançant sur 7 manches, ne concédant que deux coups sûrs et un walk pour dix retraits!

On peut ajouter que les attaques n’étaient pas dans leur assiette d’un point de vue général, sans vouloir enlever du crédit aux lanceurs. Miami a notamment été incapable de profiter du match exceptionnel de son starter, et a fini par le payer, en 8e manche, lorsque la relève, avec Anthony Bass en symbole, a été prise à revers par Anthony Rizzo et consorts:

Brett Gardner se place par un single, avant de voir Stanton profiter d’une erreur de Brian Anderson, pour que Rizzo et Judge ne les fassent rentrer à la maison sur deux base hits!

Jazz Chisolm Jr ira de son erreur pour permettre à Gleyber Torres de clôturer la marque, Aroldis Chapman s’occupant du reste. Un score final de 3-1 en faveur des New Yorkais, sous les applaudissements des fans des Yankees présents, et la légère indifférence du reste du public.

 

Une belle enceinte pour une ambiance légèrement inégale: l’expérience aura en tout cas été très sympa, et si, vous aussi, vous passez un jour à Miami, ne manquez pas l’opportunité de voir un match au Loan Depot Park, ne serait-ce que pour profiter d’un bon moment entre amis, en famille et/ou côtoyer d’assez près vos joueurs MLB préférés.

 

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