NLDS – Dodgers vs Padres : Une histoire de suprématie Californienne

A l’image des duels d’American League entre les Yankees et les Rays ou entre les Astros et les Athletics, le duel de National League Division Series entre les Los Angeles Dodgers et les San Diego Padres oppose des ténors des Ligues Majeures. La meilleure équipe de saison régulière de ces dernières années face à son nouveau rival de division, outsider aux dents longues et prêt à combattre les coéquipiers de Clayton Kershaw pour la suprématie en NL West, en National League et même dans la course au titre suprême. Pour se hisser au niveau de leurs rivaux, les Padres se sont donnés les moyens de leur ambitions, complétant les promesses d’un farm system incroyable avec un recrutement de très très haut niveau. Suffisant pour faire vaciller le géant Californien, si celui-ci parvient à ne pas se savonner la planche tout seul comme il a pris l’habitude de le faire ? On fait le point sur les forces en présence avant ce choc des NLDS. 

National League Wild Card Game 1: Milwaukee Brewers v. Los Angeles Dodgers
Corey Seager et les Dodgers n’ont peur de personne.  Mais sont-ils vraiment invincibles (Photo by Robert Beck/MLB Photos via Getty Images)

Comment en est on arrivé là ?

Au terme de la saison régulière, il n’y a finalement pas grand-chose qui sépare les Los Angeles Dodgers, meilleur bilan de NL West, de National League et des Ligues Majeurs, et son dauphin de division. Six victoires certes, puisque les Angelinos ont ramassé un total impressionnant de 43 succès… mais avec leurs 37 Wins, les Friars assurent tout de même le deuxième total de National League et le troisième des Majors (les Rays remportant la division AL East avec un bilan de 40-20). Surtout, les Padres ont fait quasi jeu égal avec leurs adversaires cette saison, les séries entre les deux équipes se terminant sur un bilan de 6 victoires à 4 pour les hommes de Dave Roberts, avec des scores souvent serrés (5 de ces matchs se sont terminés avec un ou deux runs d’écart). La différence au classement final, les Dodgers l’ont véritablement faite en exécutant les Angels 6-0, tandis que les Padres obtenaient un bilan de 1-3, et en punissant allègrement les D’Backs 8-2, contre 5-5 pour les Padres.

Cela signifie-t-il que les Padres peuvent dès aujourd’hui se comparer aux Dodgers, clairement la meilleure équipe de ces dernières années sur la durée ? Clairement pas. Tout d’abord en terme d’expérience : alors que les coéquipiers de Clayton Kershaw viennent de remporter leur huitième titre de division consécutif, les Padres s’invitent aux fêtes automnales pour la première fois depuis 2006. Et, avant son succès lors des Wild Card Series face aux Cardinals, la franchise de San Diego n’avait pas remporté une série de playoffs depuis 1998. Ils avaient alors poursuivi leur chemin jusqu’aux World Series, où ils s’étaient fait sweeper par une équipe de petits jeunes qui ferait parler d’elle pour la décennie à suivre, les New York Yankees. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos bâtons…

Premier et deuxième bilan de National League mais aussi de leur division, les Dodgers ont logiquement reçu les seeds 1 et 4, le titre de champion de division ayant priorité sur le bilan W/L, et se retrouveront donc opposés en NLDS pour un match, on l’a dit ci-dessus, beaucoup plus incertain qu’il n’y parait. Avant de se rencontrer, ils auront tout de même du passer par la formalité de la Wild Card…

Padres

Une Wild Card de glace et de feu

Une formalité en ce qui concerne les Dodgers qui ont dominé des Brewers plutôt faiblards comment tant d’adversaires de saison régulière. Les mauvaises langues se demanderont si c’est parce qu’il n’a pas remarqué qu’il était sorti de la saison régulière que Kershaw a fait du Kershaw lors du match 2 face à Milwaukee, écœurant Yelich et ses copains de huit manches resplendissantes, pour trois coups sûrs concédés, 1 walk et la bagatelle de 13 strikeouts. Les supporters des Dodgers verront certainement en cette sortie stratosphérique le déclic pour le futur Hall of Famer, et on a envie d’y croire, tellement le gaucher de Dallas mérite de connaitre, enfin, le bonheur et la sérénité en Séries de postseason. Et puisque la veille, les Dodgers n’avaient pas vraiment tremblé en disposant déjà de leurs rivaux du Wisconsin (4-2), ils sont passés sans trop se fatiguer, sans se faire peur, et sans fatiguer le bullpen (3 manches lancées pour Urias, 1 pour Treinen, Jansen et Graterol, sans le moindre run concédé). Reste juste à faire chauffer les battes, qui ronronnent pour le moment puisque ni Turner, ni Muncy, ni Will Smith, entre autres, n’ont frappé le moindre coup sûr lors de ce premier tour. Ce n’est pas le cas de Mookie Betts en revanche, qui affiche déjà 3 hits, 1 walk et 3 RBI sur ses 7 premiers passages au bâton, en attendant que les hostilités démarrent vraiment.

Si les Dodgers ont passé l’obstacle Wild Cards avec la sérénité d’un Dalaï-Lama sous Prozac, les Padres ont vécu un scénario totalement inverse, une série complètement aens dessus dessous, compliquée et aussi spectaculaire qu’un vol de base du bonhomme Tatis. Tout a commencé, il faut le dire, par deux bien mauvaises nouvelles puisque Mike Clevinger et Dinelson Lamet, soient les deux premiers lanceurs de la rotation des Padres, étaient forfait pour ce tour. Ils restent incertains pour la suite et, on le verra plus tard, cela pourrait absolument tout changer au déroulement de cette série royale face aux Dodgers. Bref, faute de Clevinger ou de Lamet, les Padres pouvaient tout de même compter sur Chris Paddack (4.73, 4-5, 58 K en saison régulière) et Zach Davies (2.73, 7-4, 63 K) pour montrer le chemin lors des matchs 1 et 2… Et… Ca ne s’est pas bien passé… du tout…

Paddack aura duré 2.1 manches, Zach Davies 2.0, le premier aura encaissé 6 runs et le second 4, foudroyés par les Goldschmidt, les Wong, et les Carpenter, toutes ces battes que l’on pensait perdues. Apres la sortie de Davies dans le match 2, on voyait mal comment les Padres allaient pouvoir revenir. Menés 4-0 après deux manches, battus (7-4) dans le premier opus. Et puis Tatis, Machado et même Myers se sont souvenus que les vacances étaient terminées. 2 Home Runs pour Tatis, et un bat flip des grands soirs, le même tarif pour Myers et un petit supplément plaisir de la part de Machado, et les Padres ont retourné la partie et les séries malgré quelques approximations défensives assez incroyables (Hello Tatis et Pham). Assommés, les Cardinals ne s’en remettaient pas et tombaient sans marquer le moindre point lors d’un match 3 entièrement lancé par le bullpen de San Diego. Neuf lanceurs, neuf manches, quatre hits, aucun point encaissé. Vous avez bien lu, c’est une première historique. Reste que le bullpen des Padres a lancé 22.2 manches sur ces séries, contre 6 pour celui des Dodgers. Certes, les Padres auront trois jours de repos avant le début des NLDS, mais un tel effondrement lors des Division Series serait rédhibitoire.

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8.0 IP, 13K, 0 R face aux Brewers. Clayton Kershaw a-t-il enfin trouvé la recette du succès en playoffs? (Photo by Keith Birmingham, Pasadena Star-News/SCNG)

Les Dodgers vont-ils enfin prendre la mesure de la postseason ?

Comme chaque année désormais, alors que s’endort la nature et que les feuilles mortes se ramassent à la pelle, une seule question est sur toutes les lèvres : qu’est-ce qui pourrait empêcher les Dodgers d’aller jusqu’aux World Series et de soulever enfin le Commissioner’s Trophy, sinon eux-mêmes ? Si Clayton Kershaw est l’exemple le plus tristement célèbre de cette capacité des Dodgers à choker, année après année, c’est tout le roster qui hésite, à tour de rôle, entre virtuosité et médiocrité lorsqu’apparait la postseason.

Ce rappel d’usage étant fait, inutile de préciser que les Dodgers, une fois de plus, ont roulé sur la saison régulière avec le meilleur pitching staff des Ligues Majeures, et pas qu’un peu. Dans un sur-groupe finalement plutôt relevé puisque quatre de ses équipes (Houston et les A’s en AL, les Padres et les Dodgers en NL), les Dodgers ont conquis 43 victoires grâce à la meilleure rotation de National League en termes d’ERA (3.29, 116 points concédés dont 101 mérités) et le meilleur bullpen de National League sur le même critère (2.74). Légèrement derrière les Indians (3.17) pour les starters et les A’s (2.72) pour les releveurs au niveau des Ligues Majeures, ils terminent bien entendu la saison avec le meilleur ERA collective général des Ligues Majeures (3.02).

A la tête de cette armada défensive, on a eu le plaisir de voir un Clayton Kershaw retrouvé sur cette saison raccourcie. En 10 starts, et avant sa gemme des Wild Card Series, le vétéran a empoché 6 victoires pour un ERA de 2.16, un WHIP de 0.84 que seuls Maeda, Bauer et Plesac ont surpassé ou encore une moyenne au bâton adverse de .194, du très bon Kershaw en somme, et qui arrive en postseason avec de l’énergie à revendre et des innings plein les bras. Pour l’accompagner, Dave Roberts comptera sur l’autre lanceur star des Dodgers, Walker Buehler, malgré son premier départ de postseason hésitant (4.0 IP, 3 H, 2 ER), lui qui a connu deux courts passage sur l’Injury List cet été pour cause d’ampoules aux doigts, il pourra également appeler Julio Urias, auteur d’une saison parfaitement respectable et très propre sur ses trois manches en relève de Buehler (3.0 IP, 3H, 0R, 5K).

Reste bien sûr la paire de golden rookies Tony Gonsolin (46.2 IP, 2.31 ERA en 2020) et Dustin May (56 IP, 2.57 ERA). Quatre de ces cinq lanceurs devraient se partager les départs, le cinquième offrant une option luxueuse de relève longue, avant de laisser la place au plus terrifiant des bullpens. Car une fois les amabilités de rigueur terminées et les six ou sept premières manches lancées, il faudra s’envoyer le digestif, sous la forme d’une équipe de relève qui, si aucune individualité ne se démarque vraiment, est terrifiante d’homogénéité. De l’ancien d’Oakland Blake Treinen (25.2 IP, 3.86, 3W, 1 SV) au terrifiant closer Kenley Jansen (24.1 IP, 11/13 SV, 12.21 SO/9) en passant par le surpuissant Brusdar Graterol (21 IP, 3.00, 0.86 WHIP et une fastball qui touche les 102 mph) ou le très efficace Adam Kolarek (19 IP, 0.95 ERA, 0.79 IP, 185 BAA). Sans oublier Dylan Floro (24.1, 2.59), Jake McGee (20.1, 2.66) , Ferguson, Gonzalez ou encore Pedro Baez, le potentiel des Dodgers est sans limite.

Reste à ne pas connaitre le slump de la postseason, et le bilan des cinq dernières années est édifiant dans ce domaine : de 2015 à 2019, les Dodgers affichent un ERA Collectif de 3.47 en saison régulière, il s’élève à 3.82 lors des fêtes d’octobre, soit un malus presque un demi-point lorsque le contexte exige l’excellence. Ajoutons à cela des stars qui se craquent au moment le moins opportun (Kershaw, Jansen, Darvish) et vous avez la recette, côté monticule pour des Dodgers qui courent encore et toujours après leur premier titre en 32 saisons. La série face aux Brewers aura-t-elle permis d’exorciser ces vieux démons ?

084da11f-bac4-46da-8459-68b490b0ee8c-USP_MLB__Game_One-San_Francisco_Giants_at_San_DiegLancera, lancera pas? Une grande partie des ambitions des San Diego Padres repose sur la presence ou non de leur nouvel As, Mike Clevinger.

Deux salles, deux ambiances. Du côté des Padres, le pitching staff est loin d’être ridicule, soyons clairs, puisque l’on parle ici du 3e ERA en termes de starting pitchers (3.46), et du 8e en général. Alors que l’on imaginait le bullpen de San Diego comme son arme première, c’est en effet du côté des starters que les Friars ont brillé, dans le sillage d’un Zach Davies étincelant en saison régulière (69.1 IP, 7-4, 2.73 ERA, 63 K) mais juste un peu moins brillant que le sophomore Dinelson Lamet (69 IP, 3-1, 2.09 ERA, 93 K). Si ça ne suffisait pas, les Padres ont également recruté l’as déchu des Cleveland Indians, Mike Clevinger, tandis que le très talentueux mais plus irrégulier Chris Paddack et l’expérimenté Garrett Richards complètent le lineup. Pas aussi clinquant que le pitching staff des Dodgers, mais plutôt solide pour tenter crânement sa chance.

Las, le hic est que les hics sont nombreux. Tout d’abord parce que ce pitching staff, tout aussi attractif qu’il soit, est terriblement inexpérimenté en postseason. Alors certes, Clevinger a participé à quelques séries avec les Indians, sans grand succès (7 G, 12 IP, 4.50 ERA, 6 ER, 12 BB, 15 K), mais derrière, le manque d’expérience est flagrant : Zach Davies a lancé une manche de relève l’an dernier avec les Brewers, les autres découvrent ou vont découvrir un nouveau monde sous le feu des projecteurs. Mais bien évidemment, on le sait bien, l’expérience n’est pas toujours ce qui fait la différence entre les bêtes de playoffs et les champions de saison régulière. Second hic, c’est qu’en l’absence de Dinelson Lamet et Mike Clevinger lors des Wild Card Series, Chris Paddack et Zach Davies n’ont pas mais alors pas du tout convaincu (voir plus haut). Le troisième, et peut-être le hic le plus dramatique, c’est l’incertitude sur l’état de santé de Mike et Dinelson, handicapés respectivement par une blessure au coude et au bicep. Le staff des Padres semble optimiste pour le premier, plutôt pessimiste pour le second, mais cela restera dans tous les cas une décision de dernière minute. Et bien entendu, la présence ou non des deux aces des Padres pourrait changer tout le visage de ces Division Series.

Côté bullpen, les releveurs des Padres n’ont pas vraiment impressionné durant la saison régulière, à l’exception peut-être de Trevor Rosenthal, signé à la trade deadline et auteur de 4 saves en 5 tentatives. Pour le reste, le bilan fut plutôt décevant, à commencer par le closer Emilio Pagan, que l’on attendait comme un finisseur providentiel et qui aura terminé la saison avec un bilan de 2 sauvetages en 7 tentatives et un ERA de 4.50, indigne de son potentiel. Un bilan bien sombre au final, s’il n’y avait pas eu ce fameux match 3 des Wild Card Series : et soudain, de bullpen faillible, on est passé à un groupe de neuf releveurs capable de se relayer de la première à la neuvième manche pour réaliser une première historique en postseason et un shutdown total de son adversaire. Reste à confirmer cela, séparément et sous pressions lors des séries à venir.

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Attention, Fernando Tatis Jr. est dans la place, et il a bien l’intention de flipper des battes aux dépens de qui voudra l’arrêter!

La force tranquille des Dodgers, la fougueuse folie des Padres

Vous l’avez compris, l’avantage est clairement pour les Dodgers pour ce qui est du pitching, mais qu’en est-il du bâton ? Et bien nous sommes ici en présence de la meilleure et de la troisième attaque des Ligues Majeures. Avec 349 runs marqués (dont 118 HR!), ce sont encore les Dodgers qui mènent la danse sur l’aspect offensif, mais attention aux Padres qui sont plein de talent, plein de folie, et capables des performances les plus imprévisibles : les 7 HR marqués par San Diego lorsque les bases sont pleines sont bien entendu un record (Oakland, second, a frappé quatre Grand Slams dans les mêmes conditions), tout comme les 29 HR, 222 RBI et l’OPS de .953 avec coureurs en position de marquer.

Vous l’avez compris, les Padres sont absolument uniques par leur capacité à briller sous pression. Et qui pour incarner cette douce folie mieux que le fantasque et fantastique Fernando Tatis Jr., qui a offert toute sa palette, pour le meilleur et pour le pire, lors des Wild Card Series, entre souplesse de chat pour éviter le tacle assassin de Bader en deuxième base, double Home Run et Epic Bat Flip pour sauver son équipe dans le Match 2, ou encore cette défense absolument risible quelques minutes plus tard pour garder les Cardinals dans la course bien malgré lui. Accompagné lors de la saison régulière par un Myers retrouvé (.288, 15 HR, 48 RBI), un Machado (.304, 16 HR, 47 RBI, 26 BB, 37K) qui pourrait bien être l’un de ses rivaux dans la course au MVP ou encore un Jake Cronenworth qui semble bien placé dans la course au trophée de Rookie of the Year, Tatis (.277, 17 HR, 45 RBI, 11 SB) incarne mieux que quiconque la folie et l’imprédictibilité qui font le charme du jeu de baseball. Et vous pouvez compter sur lui, une fois de plus, pour apporter ce petit grain de folie qui fera basculer une série de postseason en une expérience surréaliste.

Du surréalisme, de la folie, des situations inattendues ? C’est tout ce que les Dodgers ne connaissent pas, et peut-être – probablement – la chance des Padres. S’ils peuvent rendre ce match complètement fou par leur agressivité au bâton, la réaction des Dodgers pourrait devenir intéressante à voir, eux qui ne sont finalement pas, mais alors pas du tout habitués à l’adversité en saison régulière, une autre mauvaise habitude due au manque de compétition crédible durant les matchs précédant la postseason. Alors oui, les Bellinger (12 HR, 30 RBI) et Muncy (12 HR, 27 HR) font rentrer les points sans avoir besoin de lacer leurs chaussures, tandis que les Seager (.307, 15 HR, 41 RBI), Pollock (.276, 16 HR, 34 RBI), Taylor, Smith, Turner, font leur boulot offensif et défensif. Et bien entendu, Mookie Betts (.292, 16 HR, 39 RBI, 10 SB et une défense stratosphérique) brille au-dessus de ce petit monde en s’annonçant, lui aussi, comme un MVP potentiel malgré un début de saison relativement poussif au bâton.

Mais l’on sent, encore une fois, des Dodgers tellement tranquilles et sûrs de leur force que l’on ne peut que s’inquiéter pour leur capacité à se surpasser dans l’adversité, et les performances plutôt léthargique (0 hit pour Turner, Hernandez, Pederson, Smith, Rios et Muncy) d’une partie du lineup de Los Angeles, lors de cette série un petit peu trop facile face aux Brewers, ne rassurera pas les plus anxieux des supporters de L.A. . Reste à faire chauffer les battes, accompagner la folie ou la maitriser, et offrir ce véritable run support qui permettra aux lanceurs de s’offrir ce duel qui parait tellement à leur portée. Pour le spectacle, on souhaitera bien entendu un peu moins de contrôle et plus de folies délirantes et de bat flips sauvages, quel que soit le vainqueur au final.

Les joueurs qui peuvent faire la différence

Le joueur qui peut tout changer du côté des Padres est bien entendu l’imprévisible Fernando Tatis Jr., irrésistible en août, très moyen en septembre, et de retour au top en ce début de postseason. Mais le joueur qui pourra faire la différence, selon qu’il sera ou non en mesure de participer à ces NLDS, est Mike Clevinger. A déjà 29 ans, lui qui avait fait ses débuts dans les Ligues Majeures avec les excellents Indians de 2016, il doit aujourd’hui passer un palier et devenir, plus qu’un As, un leader pour une équipe des Padres relativement inexpérimentée, au même titre que d’autres leaders tels que Manny Machado et Eric Hosmer. Si son bilan personnel en postseason reste aujourd’hui plus que médiocre, sa seule sortie en tant que starter (2018, ALDS, 5.0 IP et 1 ER face aux Astros) fut plutôt convaincante. Cette série face aux Dodgers sera pour lui, s’il est capable de lancer, l’occasion de prouver qu’il est plus, bien plus, qu’un lanceur d’appoint pour un outsider, mais vraiment un lanceur de choc pour un prétendant.

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Ces deux hommes ont toutes les armes. Vont ils permettre aux Dodgers de revivre, enfin, l’ivresse de la Victoire?

Côté Dodgers, le Facteur X sera bien évidemment la légende du Dodgers Stadium, le numéro 22, le merveilleux Clayton Kershaw. Parce que cette postseason lui appartient, si sa convaincante victoire des Wild Card Series a pu lui servir de déclic et de déblocage mental. Après toutes ces années de peine et de rêves brisés, il n’est pas un fan de baseball, pas même un Astro, qui ne veut pas dans un coin de son cœur voir Kershaw soulever le trophée du Commissioner. Et autant le dire clairement, si CK trouve la recette pour lancer relâché et redevenir lui-même, ses coéquipiers n’auront pas grand-chose d’autre à faire qu’accompagner le mouvement. Les Dodgers sont la meilleure franchise de MLB, de loin et de toutes les manières possibles, et la simple présence d’un Betts et d’un Kershaw au diapason et  à leur meilleur niveau les placerait là-haut, tout là-haut, loin au-dessus de la mêlée.

Verdict

Tandis que les Los Angeles Dodgers tenteront de faire défiler cette série par le contrôle et la maitrise des plays, comme ils savent trop bien le faire, les Padres et Tatis Jr. n’auront qu’un seul objectif : injecter de la folie, mettre à mal les certitudes de leurs adversaires, frapper là où ils ne peuvent pas frapper, courir là où ils ne peuvent pas courir. Les Padres ont les armes pour faire vaciller leur puissant voisin, mais il semble difficile d’imaginer qu’ils puissent répéter cette folie et maintenir l’effet de surprise et l’agression nécessaire sur 3, 4, 5 matchs. Avec toute la sympathie qui m’anime pour les Padres, je ne les vois pas parvenir à être plus qu’un bon sparring partner pour les Dodgers avant de s’attaquer à la version supérieure et plus expérimentée de la franchise imprévisible, irrésistible offensivement mais toute aussi limitée dans le pitching, à savoir les Atlanta Braves. Je pronostique une victoire du cœur pour des Padres qui tomberont les armes à la main lors d’un match 4 héroïque, mais une victoire réelle de Dodgers beaucoup trop complets pour se laisser surprendre plus d’un match par leurs excitants voisins californiens . 3-1 Dodgers.

 


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