Tout au long de cette année, The Strike Out vous propose un coup d’œil dans le rétroviseur. Quels ont été les meilleurs joueurs, les meilleurs lanceurs, les meilleurs matchs, les plus grandes révélations… ? Embarquez dans notre machine à remonter le temps ! On se penche ici sur les plus grands Managers de la décennie 2010-2019.

Ils sont les gardiens du temple, les archéologues de notre histoire. Dans le classement qui va suivre, certains noms font déjà partie du panthéon de notre sport et rejoindront dans quelques années les légendes de Cooperstown. Tous ont traversé des zones de turbulences mais pas un Manager de cette liste n’a passé cette décennie sans braquer un Pennant, une World Series ou un prix de Manager de l’année à un moment donné. Ils sont les dignes héritiers des Earl Weaver, Tony La Rusa, Joe Torre ou Sparky Anderson, voici les meilleurs managers des 2010’s.
#10 Buck Showalter (Baltimore 2010-18)
De tout le classement qui va suivre, cette 10e place a été la plus difficile à trouver. Aucun candidat ne s’imposait. On pourrait tomber sur un autre Manager à la place de Showalter dans le top 10 du voisin mais c’est ma wild-card. Et ce pour deux raisons.
La première c’est que Buck Showalter a réussi à remporter un Manager of the Year sur trois décennies différentes : 94, 2004, 2014. Tous les dix ans pendant trente ans, Buck devient ou redevient le meilleur Manager de la planète. Ensuite parce que l’ex-manager des Yankees, Dbacks et Rangers a réussi, dans les 2010’s, à redonner vie à une équipe moribonde. Avant son arrivée, les Orioles n’avaient plus atteint les play-offs depuis 1997. En 26 ans, les O’s avaient atteint le plateau des 90 wins qu’à une seule et unique reprise, en 97 justement.
En 9 saisons sur le banc de Baltimore, Showalter réussit deux saisons à 90+ wins (2012 et 2014), atteint trois fois la postseason et ramène une American League East aux fans des « Orange Birds ». Derrière l’intouchable Earl Weaver, il est le Manager avec le plus de victoires sur le banc de la franchise du Maryland. Avec six saisons sur neuf sans être dans le négatif. A Baltimore c’est un exploit.
#9 Ron Washington (Texas Rangers 2010-14)
Ron Washington a réussi à remporter deux Pennant consécutifs. Qui peut en dire autant ? Inutile d’aller fouiner sur le net, la réponse arrive dans ce classement. En attendant, Washington a mené les Rangers à un back-to-back en World Series sans pour autant réussir à l’emporter. Pour un seul out. Pire, pour un seul « strike ».
Car par deux fois lors du Game 6 des WS 2011, alors que Texas mène la série 3-2, les Rangers vont s’imaginer soulever un trophée qui va se dérober à chaque fois au pire moment. Les hommes de Ron Washington mèneront au score en bas de 9e manche puis en bas de 10e manche avec deux retraits et le compte à « 2 strikes ».
Une histoire folle qui aurait pu propulser Ron Washington plus haut dans ce classement si ses lanceurs Felix ou Feldman avaient réussi un seul petit strike de plus…
#8 Mike Matheny (St. Louis Cardinals 2012-18)
Difficile de prendre la place d’un des plus grands managers de l’histoire de ce sport. En 2012, Matheny prend le relais de Tony La Russa. Pour les plus jeunes, La Russa est une légende des bancs de touche. Il est l’homme aux 2 728 victoires (3e all-time) 6 Pennant, 3 WS et 4 titres de manager de l’année (un record).
Après 16 ans à St. Louis, Tony tire sa révérence sur un 2e sacre chez les Cards. Bref, la tâche de Matheny était tout sauf simple mais l’ancien catcher MLB s’en est très bien tiré.
Sur le banc des « Redbirds » il ne connaît aucune saison négative en 7 exercices, remporte trois fois sa division et mène ses joueurs en play-offs à quatre reprises dont une défaite en World Series (2013).
#7 Dave Roberts (Padres 2015, Dodgers 2016-19)
On a presque tous oublié que Roberts avait officié dans le dugout des Padres et pour cause ! Le Manager de l’année 2016 y a dirigé un seul et unique match avant de marquer sa décennie chez les Dodgers.
Depuis son arrivée en 2015, ses équipes ont toutes remporté plus de 91 victoires dépassant par deux fois la barre des 100. Il signe la plus belle et la 3e meilleure saison régulière de l’histoire de la franchise californienne en 2019 (106 wins) et 2017 (104 wins) et emmène « Los Doyers » par deux fois en World Series. Le tout en quatre ans.
Mais les classiques d’automne se refusent toujours à lui. Malgré tout, il reste une référence à son poste même si sa gestion de sa rotation, notamment Clayton Kershaw en play-offs, laisse à désirer.
#6 A.J. Hinch (Diamondbacks 2010, Astros 2015-19)
Après avoir été viré en juillet 2010 par Arizona suite à un départ raté (31-48), il était difficile d’imaginer que le Manager des Stros terminerait dans ce classement. Surtout avec seulement 5 saisons coachées. Mais Hinch a fait un travail tellement remarquable sur la fin de décennie à Houston qu’il décoche naturellement sa place parmi les tous meilleurs.
Il a disputé en 5 ans les séries mondiales à deux reprises, ce que seuls quatre autres Managers ont réussi dans les 2010’s. Puis il y a cette saison 2017 et cette bague obtenue. Malgré le scandale Astros que l’on connaît, il mérite sa place sans sourciller dans ce top 10 même s’il n’a décroché aucun titre de Manager de l’année. Une injustice à mes yeux.
#5 Ned Yost (Royals 2010-19)
Lorsqu’il débarque au chevet d’une équipe des Royals malade, Ned Yost est face au challenge d’une vie. On est en 2010 et Kansas City n’a alors plus connu les play-offs depuis 25 ans ! Par comparaison, le record absolu d’aujourd’hui est détenu par les Mariners avec 18 saisons d’attente. L’ex-manager des Brewers doit donc réaliser une mission impossible : qualifier « The Crowns » en postseason !
Sur sa première moitié de décennie, il ne cesse de faire progresser les Royals de manière constante. 67 victoires en 2010, 71 en 2011, 72 en 2012, 86 en 2013. A sa 5e tentative, il accompli le rêve le plus fou des habitants du Missouri, ramener les play-offs au Kauffman Stadium.
Après 89 wins, les hommes en bleu décrochent leur ticket pour le wild-card game. La magie opère et la bande à Ned Yost n’échoue finalement qu’à l’ultime match des World Series face à la dynastie des Giants.
Mais l’histoire est en route et Ned Yost influe un esprit de revanche incroyable à ses garçons. 95 wins plus tard, les revoilà en play-offs pour tout casser. Ou plutôt pour revenir à chaque fois d’entre les morts. C’est la génération des « Comeback Kids ». Kansas City remporte son premier titre depuis 30 ans. Et Yost réussit l’inimaginable.
#4 Bob Melvin (Oakland 2011-19)
C’est le dernier des Mohicans. En 2019, Bob Melvin voit ses compères Yost, Bochy et Hurdle quitter leur banc pour différentes raisons. Ces quatre-là formaient le club des dinosaures. Ils étaient les seuls managers présents sur le même banc depuis au moins 9 ans.
Melvin va aller chercher le club très fermé des 10 ans au même endroit, dans une franchise qui n’est pourtant pas réputée pour conserver ses meilleurs joueurs. Pour ce qui est du staff, c’est une autre histoire. Le duo qu’il forme avec Billy Beane est sans doute l’un des plus mythiques du baseball.
En une décennie Melvin remporte ses 2e et 3e Manager de l’année faisant de lui le coach le plus titré (à égalité) derrière Cox et La Russa. Melvin a même connu un match victorieux avec Oakland en… postseason ! Quand on vous parlait d’un « dinosaure ».
#3 Terry Francona (Boston 2010-11, Cleveland 2013-19)
Comme un autre Manager qui va suivre, Francona a mis fin en 2004 à une malédiction. Celle du Bambino à Boston. Son nom est donc inscrit dans le grand livre du baseball pour l’éternité. Surtout depuis 2000, Francona a dirigé 15 saisons sur un banc. Les 15 se sont ponctuées par un bilan positif.
Dans les 2010’s, le double « Manager of the Year (2013 et 2016) s’est assagi. Il termine notamment trois saisons sans la moindre éjection (2014, 17 et 18) et n’est renvoyé par les “umpires” qu’à 10 reprises en 1132 matchs dirigés sur le banc de Cleveland.
Ce calme lui permet de mener « The Tribe » aux sommets, à deux doigts (et un match) de remporter les World Series mais il échoue sur la dernière marche. Il reste le skipper qui aura mené son équipe à bord de 22 victoires consécutives en 2017. La meilleure marque de l’histoire de l’American League.
#2 Joe Maddon (Rays 2010-14, Cubs 2015-2019)

Après avoir réussi quatre saisons sur cinq à plus de 90 wins avec les Rays, Maddon ramène surtout les World Series aux Cubs après 108 ans d’attente. Un événement rassemblant plus de cinq millions de personnes dans les rues de Chicago. On parle ici d’un homme qui est à l’origine du 7e plus grand rassemblement humain de l’histoire…
Avant son arrivée chez les Cubbies en 2015, les « Northsiders » n’avaient jamais connu un bilan positif sur la première moitié de décennie (2010-14). Avec Maddon à la barre sur la seconde moitié (2015-19), Chicago n’a jamais connu autre chose qu’un bilan positif. Cinq saisons sur le banc, toutes positives, quatre qualifications en play-offs, un titre. Avec en plus deux trophées de « Manager of the Year » sur la décennie, le « sorcier » est un homme à part. Le seul capable de vaincre la « Billy Goat Curse ».
#1 Bruce Bochy (Giants 2010-19)
Quand tu façonnes une « bonne équipe » pour bâtir la seule et unique dynastie du XXIe siècle, ta place est forcément au zénith en attendant de rejoindre Cooperstown. Avant de rejoindre le temple de la renommée du baseball, Bochy a construit une équipe capable de décrocher trois World Series en six ans (2010, 12, 14).
Aucun autre Manager n’a remporté plus de deux bagues depuis les quatre sacres de Joe Torre dans la fin des années 90. Avec 2003 victoires, dont le quart sur la décennie écoulée, le natif de Charente-Maritime se place à la 11e place de l’histoire.
Les 10 noms qui le précèdent sont tous au 62, Main Street, Cooperstown. Mais en attendant d’être intronisé en 2025, le meilleur manager MLB de la décennie a donc pris la tête… de l’équipe de France. Pour notre plus grand plaisir.
Mentions honorables: Bud Black, Kevin Cash, Terry Collins, Alex Cora, Ron Gardenhire, Clint Hurdle, Tony La Russa, Jim Leyland, Mike Matheny, Don Mattingly, Mike Scioscia, Dusty Baker, Joe Girardi, John Farrell, Craig Counsell.
J-Sé Gray : « In Billy Beane we trust »
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