[Top 10 2010’s] – Best Players

Ils sont nombreux à toquer au portillon de ce #Top10 sans avoir le droit de venir s’asseoir dans le dugout des dix meilleurs joueurs de la décennie. Parmi ces stoppés de dernière minute, on retrouve des lanceurs d’exception comme Chris Sale, Jacob deGrom, Zack Greinke, Cole Hamels ou encore Stephen Strasburg pour ne citer qu’eux. Côté frappeurs, resterons éternellement « on deck » les Betts, Harper, Arenado, Bryant, Donaldson, Stanton ou Yelich à qui il manquera ici quelques années au compteur des 2010’s, là une récompense individuelle ou parfois une saison « for the ages ». Après les starters, les équipes, les managers, les rookies, les moments WTF, les power hitters et les trades, voici venu le temps d’annoncer les dix meilleurs joueurs de la décennie, tous postes confondus. Showtime !

#10 / Adrián Beltré (Boston 2010, Rangers 2011-18)

Lorsqu’il entame la décennie du haut de ses 31 piges, Adrián Beltré est un joueur respecté mais loin d’être cette idole absolue des Rangers à l’aube de sa retraite fin 2018. Dix ans plus tard, on ne parle plus d’un joueur quelque peu décevant mais d’un numéro retiré dans le Texas qui est destiné à rejoindre Cooperstown à partir de 2024. Et ce après avoir éclaboussé les 2010’s de son talent… mais pas seulement.

Car celui qui fut surnommé « Kojak » adolescent par son oncle, en référence au crâne chauve de Telly Savalas dans la série télévisée des années 70, est aussi connu pour ses célèbres fantaisies en plein match…

Ceci étant, jusqu’à 2018 le dominicain s’illustre par une WAR par saison à 6.5 de moyenne, cinq top-10 au MVP et des récompenses à la pelle. All-Star sans interruption entre 2010 et 2014, il remporte trois Gold Glove de plus sur la décennie (2011, 12 et 16) sans délaisser la frappe pour autant avec là encore une triplette de bâton d’argent sur l’étagère (2010, 11, 14). Sans oublier la plus belle des récompenses : El Koja est top dix chez TSO.

#9 / José Altuve (Astros 2011-19)

José Altuve MVP de la saison 2017 pour le plus grand plaisir des Yankees Astros… / CP : Alton Telgraph

Je vous vois venir. Oui José Altuve pourrait ne pas être dans ce top 10 suite au scandale des Astros. Mais le meilleur 2B de la décennie (mes excuses à Canó) pourrait aussi être un peu plus haut… Au final cette place vient récompenser le rouage essentiel de la machine de guerre « Astros » de ces dernières années.

Quand un Canó qui a remporté sa seule bague la décennie précédente (2009) n’a plus eu l’opportunité de jouer en postseason depuis 2013, Altuve, lui, a brillé sur le terrain pour devenir l’un des joueurs majeurs en MLB. L’âme de Houston, c’est lui. L’arme suprême d’une franchise ayant dépassé les 100 victoires trois saisons de suite, c’est encore lui. Le cœur d’une armada que l’on peut détester pour la triche que l’on connaît, mais qui a roulé sur la ligue entre 2017 et 2019, c’est toujours lui.

En dix ans, cette machine à coups sûrs frappe à trois reprises au dessus des 33% atteignant une moyenne après 1200 matchs de .315. Sur cette période, un seul joueur fait mieux. Mais Altuve a aussi des jambes de feu (254 bases volées, 5e total des 2010’s) en plus de son bâton récompensé à cinq reprises (Silver Slugger entre 2014 et 2018). Son année 2017 reste sa plus belle avec le doublé MVP et World Series mais le début de la nouvelle décennie viendra malheureusement entacher le résultat et noircir le tableau de sa glorieuse saison devenue aujourd’hui la plus contestée de sa carrière.

#8 / Miguel Cabrera (Detroit 2010-19)

Miggy, roi de Westeros

8e au nombre de longues balles sur la décennie (268), 4e en points produits (941 RBI), Miggy a fait du Cabrera dans les 2010’s affichant même la meilleure moyenne des Majors au bâton avec un .317 au-dessus des métronomes que sont les Altuve, Trout, Votto et consorts. Et tout ça en cognant à chaque fois en dessous de la fameuse barre des .300 sur le dernier tiers de la décennie (2017, 18 et 19). C’est dire les sommets qu’a tutoyé la légende vénézuélienne lors de son prime avec des 1e places à peu près à tous les étages.

  • 2010 ? 1e en RBI (126) et OBP (.420).
  • 2011 ? 1e en doubles (48), AVG (.344) et OBP (.448)
  • 2012 ? 1e en HR (44), RBI (139), AVG (.330), SLG (.606), et OPS (.999)

Si vous connaissez un chouïa la fabuleuse histoire de ce sport, vous remarquerez logiquement que se cache une Triple Crown dans la dernière ligne de stats. Et son énorme contrat qu’il traîne aujourd’hui comme un boulet pour Detroit (environ 31M$/an jusqu’en 2024) ne doit pas faire oublier l’exceptionnel joueur qu’il a été. Un batteur capable de réaliser une plus belle cuvée un an après son millésime de 2012 est un joueur qui rentre dans ce top ten tous les jours.

Double MVP, 7 fois top 15 sur les 2010’s, quintuple bâton d’argent, « Miggy » est et restera un acteur majeur de la dizaine écoulée. Avec notamment cet exploit majuscule et inédit depuis près de 50 ans et un certain Carl Yastrzemski, HOF et grand-père de Mike Yastrzemski qui fût le dernier frappeur à revêtir la plus belle des couronnes. Le dernier souverain avant que le natif de Maracay vienne, à son tour, se couvrir d’or en 2012. A ce jour, il est toujours dans l’attente de son successeur…

#7 / Madison Bumgarner (San Francisco 2010-2019)

Aucun autre pitcher n’a plus influencé le cours d’une postseason que Madison Bumgarner durant la dernière décennie. Un impact gigantesque qui lui a valu une belle 4e place des Starting Pitchers dans notre premier top 10 de l’année mais surtout une trace pour l’histoire. Jugez plutôt.

5 matchs de World Series, 4 départs pour 4 victoires et une ERA à 0.25, du jamais vu sur la plus belle marche du monde. Son 5e et dernier match à ce niveau sera une véritable merveille. En sortie de bullpen dès la fin de de la 4e manche du dernier match des Séries Mondiales au Kauffman Stadium, « MadBum » blanchit les 5 dernières manches avec 50 strikes sur 68 lancers, empoche un save XXL et offre à tout un peuple la dernière pièce d’une dynastie. Mythique.

Surtout lorsque l’on sait que 3 jours avant, il s’offrait un shutout complete game lors du G5 face à des Royals totalement impuissants. Probablement le plus beau match de sa légendaire carrière avec pas moins de 84 strikes sur 117 pitches, 0 walk et 8 Ks. Roi parmi les hommes en play-offs, ace parmi les Cy Young en saison régulière, MadBum aurait pu être plus haut dans ce classement si à défaut de rodéo, il avait su dompter une régulière entière…

#6 / Joey Votto (Cincinnati Reds 2010-2019)

Voici une machine à monter sur bases… / CP : TVA sports

Existe-t-il une superstar plus sous-estimée que « JoVo » depuis 20 ans ? Pas sûr. Joey Votto est discret, humble et ne fait pas de bruit. Clairement pas le genre de tête d’affiche sexy que peuvent être les Tatis Jr, Acuña, Soto ou encore Judge. Devinez par exemple qui ne figure que trop rarement dans les spots publicitaires de la MLB ? Joey Votto. Le 1e base des Reds n’est donc pas le prototype du joueur bankable mais peu importe.

Il est sans conteste le batteur le plus fort lorsqu’il s’agit de ne pas se faire retirer ce qui, au final, reste la finalité simpliste d’un jeu complexe. Avec une WAR de 48.1 en 10 ans, le célèbre 19 de Cincinnati est l’unique frappeur à afficher une présence sur bases au-dessus des .420. Car là réside toute la force du Canadien : Joey Votto entend que trop rarement les « out » des hommes en noir !

Un titre MVP pour entamer la décennie, un autre abandonné d’un vote sept ans plus tard – 2e derrière Stanton en 2018 pour 2 petits points -, « Votto-matic » est l’archétype du métronome. Sa présence sur base (.428) en dix ans est supérieure à celle d’un Ken Griffey Jr sur une unique saison par exemple… Rajoutez six matchs des étoiles et vous vous demanderez pourquoi il aura fallu attendre le 2e tour de la Draft 2002 pour le voir sélectionné.

#5 / Justin Verlander (Tigers 2010-17, Astros 2017-19)

Le mari de Kate Upton serait sans doute un peu plus haut dans ce classement, que l’on rappelle être totalement subjectif, sans cet Astros gate du début d’année. Oui la seule bague remportée par JV dans les conditions que l’on connaît a quelque peu fait descendre Verlander de mon top 10.

Ceci étant dit, revenons deux minutes sur la décennie écoulée du 2e choix de la draft 2004. Car sans même prendre en compte son glorieux passage du côté du Minute Maid Park il serait déjà très haut dans ce classement…Normal tant l’ex étudiant de Goochland HS a éclaboussé la ligue de bout en bout du haut de ses 1,96m.

Triple Crown, Cy Young et MVP en 2011 histoire d’ouvrir avec brio la dizaine, Verlander a terminé les 2010’s de la même manière : au zénith. Un second Cy Young empoché 8 ans plus tard, 160 victoires décrochées entre les Tigers et les Stros (2e à une victoire de MadMax), et 2260 batteurs remballés avec le K dans le dos, le numéro 35 des Texans a été ultra-dominant pendant dix ans. Lui aussi est comme le vin. Avec le temps, il se bonifie.

#4 / Buster Posey (San Francisco 2010-19)

Lorsque Buster Posey débarque dans le grand show en 2010, il est attendu comme un espoir sur qui bâtir un futur radieux à un poste capital. 5e choix de la draft 2008, il confirme les attentes dès sa première saison avec 20 votes de Rookie de l’année obtenus sur 30 et s’adjuge le ROY sans contestation possible.

Ce que l’on ignorait en revanche, c’est que le natif de Georgie serait le pilier central de la dernière dynastie contemporaine du XXIe siècle et permettrait aux Giants de remporter 3 titres en 5 ans. On avait vu venir un futur grand joueur et nous avons eu sous les yeux un meneur d’hommes incroyable, véritable relais d’un emblématique Bruce Bochy.

Sa première saison aura donc été celle d’un triptyque ROY, top 15 MVP et World Series. La suite aura été encore plus belle avec ses deux autres bagues remportées mais aussi un titre MVP en 2012, un Gold Glove, 4 Silver Slugger et six participations au All-Star Game en dix ans.

Plus que le visage d’une franchise, Buster Posey a incarné le poste de Catcher des 2010’s, succédant parfaitement à Molina qui sera resté lui aux portes de ce top ten, la faute à une hégémonie partagée sur deux décennies. Un joueur comme Posey qui incarne le renouveau d’une franchise attendant un titre depuis 46 ans ne peut être que très haut dans ce classement…

#3 Clayton Kershaw (Los Angeles Dodgers 2010-19)

Clayton Kershaw n’avait que 21 piges à l’aube de cette décennie, ce qui est remarquable avant même de considérer qu’il avait déjà deux saisons et 51 départs dans les pattes à son actif. Son exercice 2010 a été excellent mais ce n’est qu’à partir de 2011 qu’il a commencé à bâtir sa légende vers le Hall Of Fame.

4 ERA title consécutifs (2.28, 2.53, 1.83 puis 1.77 de 2011 à 2014), 5 sur la décennie soit une année sur deux avec la meilleure moyenne des starters, all star chaque saison à l’exception de 2010 (13-10, 2.91 tout de même) et 2018 (9-5, 2.73), Kershaw est une fucking légende. Et comme toute légende, il a ses fans et ses détracteurs qui n’hésitent pas à rappeler ses stats catastrophiques une fois venu le mois d’octobre.

Mais dans le fond peu importe. Sa place est déjà elle aussi assurée à Cooperstown. Son engagement envers sa franchise et sa capacité à relever la tête saison après saison malgré des désillusions toutes plus grosses les unes que les autres restent admirables. Ses déboires en postseason ne doivent surtout pas faire oublier l’exceptionnel lanceur qu’il est, alignant 21 départs à chaque saison pendant dix ans, remportant une Triple Crown, trois CY et un trophée de MVP.

« Kersh » a tout gagné ou presque. Et on est prêt à parier qu’il échangerait une place dans le top 10 de la prochaine décennie contre une bague de World Series…

#2 Max Scherzer (Tigers 2010-14, National 2015-19)

Une saison. Une unique et seule saison aura vu MadMax terminer avec plus de 4.00 d’ERA. C’était en 2011 et rien ne laissait destiner que Scherzer terminerait 9 ans plus tard au panthéon des pitchers et pourtant…

Trois Cy Young (un record), 161 victoires (un record) et 2462 strikeouts (ô surprise, un record) plus tard, force est de constater que le 11e choix de la draft 2006 a tracé une ligne de TGV direct pour Cooperstown. A grand coup de Ks donc, mais aussi et surtout de détermination pour dominer dans un premier temps l’American League puis la National League avant de s’offrir cette bague en 2019. Une petite bague pour une grande place dans l’histoire. Un petit rien qui change tout.

Au fil des ans, l’ace semble être devenu totalement infaillible au moment de monter sur la butte comme le prouve son visage affiché à chaque départ. Son masque symbolisé par ce regard intense et concentré, marqué par deux yeux vairons qui brillent au moment de prendre les signaux, est d’ailleurs devenu l’une des images fortes de cette ère.

Pourtant, il semble encore exister une brèche dans le mental du champion. Tout MadMax qu’il est, lorsqu’est arrivé le money time des dernières World Series, Scherzer a eu besoin d’être rassuré. L’anecdote, signée Doolittle, est absolument géniale.

#1 Mike Trout (Los Angeles Angels 2011-19)

Qui d’autre ? Personne, évidemment. Et par où commencer tant le joyau des Angels est un véritable phénomène, affichant tout simplement une WAR stratosphérique à 73.4 en 8 grosses saisons. Lorsqu’on sait qu’aucun autre joueur de champ n’a dépassé les 53 WAR avec près de deux saisons de plus que lui, on comprend vite l’écart abyssal qui sépare Mike Trout du reste du peloton…

Alors, par où commencer ? Son année de rookie ponctuée par un ROY et une 2e place au MVP ? Ses 7 Silver Slugger ? Ses 8 All-Star Game ? Ses 7 exercices terminées sur les deux premières places du MVP ? En 2017, Trout termine au-delà de la 2e place pour la première et dernière fois. Sa pire saison est en réalité une… 4e place. Voilà comment résumer le triple MVP.

Ça vous classe le prodige drafté pourtant qu’à une insipide 25e place en 2009. Le plus impressionnant avec « la Truite », c’est que l’on ne sait plus trop ce qui est le plus fort… Sa défense ? Son bâton ? Sa rapidité sur les sentiers ? Sa puissance ? Son bras ? De toute évidence, le « Kiiiiid » avec 5 « i » pour symboliser chaque tool du « five tools players » est un joueur de baseball comme il en existe une fois par siècle.

Le XXe siècle a vu Babe Ruth. Le XXIe siècle aura vu Mike Trout, une étoile nait pour briller et devenir LE visage de ce sport.

Mentions honorables: Nolan Arenado, Mookie Betts, Ryan Braun, Kris Bryant, Robinson Canó, Jacob deGrom, Josh Donaldson, Freddie Freeman, Paul Goldschmidt, Zack Greinke, Cole Hamels, Bryce Harper, Evan Longoria, Andrew McCutchen, David Price, Giancarlo Stanton, Stephen Strasburg, Christian Yelich, Yadier Molina

J-Sé Gray : « In Billy Beane we trust »


Laisser un commentaire