Il existe deux périodes charnières dans l’année où nos esprits se laissent aller au doux parfum du baseball. La deuxième c’est évidemment lorsqu’arrive l’automne et ses feuilles mortes synonyme de postseason. Quant à la première, il s’agit de la fin de l’hiver accompagnée comme toujours du retour de la MLB et des espérances de chacun. Vous savez ces dernières semaines avant la reprise où l’on se surprend à croire que « cette année est la bonne », où l’on se met à rêver de voir son équipe jouer au baseball fin octobre ou à enfin finir avec un bilan positif. Comme l’an passé, The Strike Out passe en mode 30 franchises en 30 jours et vous propose de faire le tour complet de la Ligue. Pour calmer vos ardeurs de supporters ou au contraire les ranimer, même si en baseball rien n’est jamais fixé dans le marbre. Et on enchaîne avec les Pittsburgh Pirates.
A Pittsburgh, sur les rives de l’Allegheny, aux confins de la Pennsylvanie, il n’y a désormais plus que le funiculaire Duquesne pour prendre un peu de hauteur afin d’établir ce constat désarmant : les Pirates n’ont plus gagné de titre de division depuis 1992, et ça n’est pas prêt de s’arranger.
Retour sur l’année 2019
En 2019, malgré une bonne entame de saison, les tensions dans les vestiaires se sont vite transformées en situations tellement toxiques que les joueurs en sont venus aux mains entre eux… quand ça n’était pas face à l’équipe adverse. Le pugilat contre les Reds aura eu raison du manager Clint Hurle et du GM, remplacée par Ben Cherington.
L’équipe sexy des années 2013, 2014 et 2015, n’est plus. En 2019, les Bucs pouvaient tout de même compter sur un Josh Bell en grande forme, un Starling Marte toujours aussi agressif entre les bases, et des joueurs de devoir, Bryan Reynolds (16 HR, 68 RBI, 0.314) ou Colin Moran (13HR, 80RBI, 0.277), sérieux en défense et en attaque.
Sur le monticule, l’affaire était beaucoup plus compliquée : la rotation de partants affichait le 28ème plus mauvais bilan en ERA, 26ème en WHIP, 20ème en HR concédés… et la relève ne faisait guère mieux : 23ème en ERA, 26ème en WHIP. Et au rayon des déceptions, Chris Archer (3W-9L, 5.19 ERA), l’ace de la franchise Black and Yellow, et à moindre mesure, Jordan Lyles (5,36 ERA, 1.470 WHIP) et Trevor Williams (5.38 ERA) n’auront pas aidé les Pirates à sortir la tête haute d’une saison à oublier.
La délicate saison 2020
Avant de débuter cette saison, on notera le départ de Starling Marte parti dans l’Arizona contre deux prospects et la transaction avortée de Josh Bell qui refera surface en ce début de saison. Car l’objectif de la franchise est clair : vider la (petite) masse salariale de la franchise, mettre la main sur de nouveaux prospects et reconstruire un plan d’attaque efficace qui a porté ses fruits pour d’autres franchises : le tanking. Cela passe par des longues années de disette et c’est à cela que devront se préparer les fans des Pirates.
Pour compenser le départ de Marte à Phoenix, les Pirates ont signé récemment Jarod Dyson, qui a joué la saison 2019… à Phoenix, sans pour autant briller (0.230, 27RBI). Il évoluera aux côtés de Gregory Polanco, benché l’an passé et qui lui aussi attend désormais un trade. Brian Reynolds complètera le champ.
La paire Kevin Newman et Adam Frazier composera la charnière 2B-SS. Rien de clinquant mais deux joueurs qui font le travail. En 3ème base, la barbe rousse de Colin Moran tentera de réaliser une meilleure saison qu’en 2019, qui aura été toutefois sérieuse.
La rotation n’a vu aucune amélioration par rapport à la saison passée. Les espoirs porteront sur les épaules de Joe Musgrove. L’ancien Astros a obtenu 11 victoires en 2019 et devrait rapidement devenir l’ace de cette équipe. Enfin les fans s’intéresseront de plus près à Mitch Keller, 31ème prospect de MLB et bien en vue la saison passée à Pittsburgh.

Dernier point et pas des moindres, l’arrivée en tant que manager de Derek Shelton. L’ancien bras droit de Joe Maddon à Tampa Bay et bench coach de Rocco Baldelli à Minnesota en 2019 (lui-même ancien joueur de Tampa à l’époque des World Series de 2008 sous Maddon), est un adepte de la communication (ce qui a sans doute manqué l’an passé chez les Pirates), appréciant les analytics tout comme le jeu prôné par la vieille école. Son charisme sera un autre de ses atouts pour réussir à Pittsburgh.
Le joueur à suivre

Il n’a pas disputé un seul match de MLB et on ne sait même pas lorsqu’il apparaitra pour la première fois sur un terrain des ligues majeures mais Ke’Bryan Hayes a tout d’un grand. En 2019, le fils de Charlie a joué 3ème base en AAA mais peut évoluer en 2B, voire en 1ère. Il peut voler des bases, frapper, claquer des HR et possède des aptitudes prometteuses en défense. Si certains pensent que Ke’Bryan a besoin d’une année supplémentaire en AAA, d’autres le voient comme le sauveur d’une franchise en détresse. Les paris sont donc lancés mais il est fort probable qu’il soit appelé cet été pour garnir les rangs d’une équipe moribonde.
La Star
Josh Bell a réussi la meilleure saison de sa jeune carrière : 37HR, 116 RBI, une moyenne à la frappe de .277 et pour couronner le tout, une sélection au All star game. Mais cet hiver, son nom a beaucoup circulé dans les rumeurs de transfert car les Pirates souhaitent récupérer des contreparties plus jeunes.
En attendant c’est bien sur le 1er coussin du PNC Park que le ce natif d’Irving dans le Texas va amorcer son 5ème printemps dans les ligues majeures. Mais pour combien de temps encore ?
Nos pronos :
La saison risque d’être longue à Pittsburgh. Josh Bell partira ou partira pas ? Il est à ce jour la seule valeur marchande qui pourrait intéresser d’autres franchises. Et quand bien même il resterait un Pirate, l’effectif est beaucoup trop faible pour espérer quoique ce soit cette saison. Dans une division plus relevée et indécise que jamais, les Pirates vont faire office de figurants.
The Strike Out : 5ème NL Central : 55 victoires – 107 défaites.
Bleacher Report : 5e NL Central : 68 victoires – 94 défaites.