La NFL ? Terminée. La NBA ? Presque terminée. Ces deux sports majeurs aux Etats-Unis vont peu à peu laisser leurs places au 3e larron. La MLB. Un peu comme la nature, au printemps, la MLB sort de son hibernation et vient fleurir nos soirées (et surtout nos nuits). Alors qu’on se rapproche de plus en plus du début de la saison régulière, il est grand temps de de pencher sur les forces en présence. Du coup The Strike Out passe en mode présentation et vous propose de faire connaissance avec les versions 2019 des 30 franchises. Chaque jour, retrouvez une nouvelle équipe et on continue notre série avec les Toronto Blue Jays.
Retour sur 2018 : une année à oublier
73 victoires – 89 défaites, une 4e place en AL East… C’est le bien triste bilan rendu l’an dernier par les Blue Jays. Un bilan encore moins bon que celui de l’année précédente et évidemment loin de celui de 2016 quand Toronto poussait sa saison jusqu’en octobre. Ce n’est pas qu’on attendait Toronto au-dessus des 2 monstres de la Division mais au moins pas trop trop loin derrière, mais le trou d’air connu entre le 20 avril et le 7 juin (14 victoires-30 défaites) a fait beaucoup de mal, à la fois au niveau purement comptable mais aussi dans les têtes. Les blessures n’ont pas non plus arrangé les choses : rotation limitée à 28 starts pour Estrada, mais seulement 20 pour Sanchez et 19 pour Stroman (voir plus bas) ; 38 matchs seulement pour Josh Donaldson avant son transfert de juillet ; 0 pour Troy Tulowitzki. Le coup de chaud de Kendrys Morales en août (7 matchs consécutifs avec au moins un HR) ne suffit pas à masquer une saison passable. Ajoutez à cela que les recrues ont déçu à l’image de Diaz et Solarte.
Si l’attaque s’est un peu illustrée par une certaine puissance (3e en AL en nombre de HR et 5e en SLG .427), elle n’a pas été du tout régulière (9e en RBI ; 10e en AVG .244, hits et runs ; et 11e en OBP (.312). Côté pitching on l’a dit beaucoup d’absences et donc du bricolage dans la rotation pour des résultats très moyens : 12e en ERA (4.85) et BBA, moyenne de batting pourcentage adverse (2.65) ; 9e en nombre de strikeouts.
Que faut-il attendre pour 2019 : un nouveau coach pour lancer les jeunes
John Gibbons avait prolongé son contrat il y a un an à Toronto… Il n’en est plus le manager aujourd’hui, laissant son siège à Charlie Montoyo. Joueur, le Portoricain a écumé les Ligues Mineures pendant dix ans et n’a disputé que quatre matchs en Majeurs sous le maillot de feu les Expos en 1993. Sa carrière de coach a suivi le même trajet : 18 saisons en Ligues Mineures dans l’organisation des Rays avec un bilan honorable de 52,6% de victoires. Coach de Porto-Rico lors des World Baseball Classics 2009, Montoyo a intégré le staff MLB en 2015 : coach de 3e base pendant trois ans puis bench coach en 2018. Il se voit confier les clés des Blue Jays en opération reconstruction un peu déguisée.
Certains cadres sont toujours là (Stroman – voir ci-dessous -, Sanchez, Smoak, Pillar, Grischuk…) quand d’autres sont partis (Martin aux Dodgers, Estrada aux A’s, Tulo aux Yankees). Le recrutement n’est pas celui d’un club aux abois : Freddy Galvis (infileder), Clay Bucholtz, David Phelps, Clayton Richard, Matt Shoemaker et Bud Norris (lanceurs). On attend quand même un sacré coup de jeune dans l’effectif canadien : les prospects Danny Jansen et Reese McGuire se disputeront la place de catcheur titulaire lors du Spring Training ; les Lourdes Gurriel Jr., Teoscar Hernandez, Richard Urena ou Billy McKinney seront dans l’alignement ou pas loin ; en attendant l’arrivée prochaine des “fils de” Bo Bichette et Cavan Biggio ; Pannone et Borucki tenteront d’arracher une place dans la rotation… Sans parler d’un certain Vladimir Guerrero Jr…
La star à suivre : Vladimir Guerrero Jr.
Quand votre star est un joueur qui n’a pas encore foulé le terrain d’un stade de Ligues Majeures, ce n’est pas flatteur pour le reste de l’effectif… Mais aucun doute pour moi : le joueur le plus attendu cette saison sous le maillot des Blue Jays c’est le prodige né à Montréal où son papa désormais Hall of Famer régalait les foules. On parle de Vladimir Guerrero Jr. comme du prospect au plus gros potentiel depuis un certain Bryce Harper qui faisait la couv’ de Sports Illustrated à l’âge de 16 ans. Il vient sans surprise de se classer à la première place du Top 100 des meilleurs prospects signés des spécialistes de MLB Pipeline.
Avant d’en dire plus sur le garçon qui aura 20 ans à la mi-mars, précisons que s’il est bien sûr invité au camp d’entraînement, on ne sait pas encore s’il sera dans le roster de 25 en début de saison. Si oui tant mieux. Si non pas d’inquiétude, sa promotion arrivera vite. Vlad Jr. en Ligues Mineures c’est ça : 276 matchs ; AVG .331 ; 41HR ; 200 RBIs ; 341 hits ; OBP .414 ; SLG .529 ; OPS .943 ! Ces chiffres prenant en compte sa saison en Rookie League. Car par exemple rien que sur l’année 2018 aux niveaux AA et AAA – soit beaucoup plus relevés – on est sur du : AVG .381 ; SLG .636 ; OPS 1.073 ; 78 RBIs en 95 matchs !! Seule contrariété dans sa saison 2018 : une blessure au genou qui l’a éloigné des terrains pendant un mois et qui a sans doute fait qu’on le n’ait pas vu en septembre lors de l’ouverture des rosters de Ligues Majeures. On piaffe d’impatience de voir les duels Guerrerro vs. Chris Sale ou vs. Corey Kluber ou vs. Aroldis Chapman… et pas évident de savoir qui en sortira vainqueur!
Le joueur à suivre : Marcus Stroman
Son nom est souvent revenu dans les rumeurs de trades de l’intersaison mais “Stro” va bien débuter sa 6e saison sous le maillot des Blue Jays… Pas sûr cependant qu’il ne la termine. On imagine bien le lanceur droitier quitter Toronto en juillet pour renforcer la rotation d’un contender et permettre l’arrivée de plusieurs prospects en échange. Marcus Stroman est l’un des chouchous du Rogers Centre et le joueur le leur rend bien au point de se faire tatouer la skyline de Toronto sur le torse il y a quelques jours! Cette année sera peut-être la dernière, les fans canadiens devront donc profiter et savourer chacune de ses sorties. Il n’y en a eu malheureusement que 19 la saison dernière en raison de blessures pour un bilan peu flatteur de 4 victoires et 9 défaites et un ERA de 5.54 indigne de son talent (3.91 en carrière). En bonne santé, Stroman fait partie des valeurs sûres de l’American League grâce notamment à sa capacité à provoquer des ground-balls. J’ai fait un rêve : voir “Stro” remporter le Cy Young sous le maillot des Blue Jays à la surprise générale à la manière d’un Blake Snell l’an dernier.
Notre prono
Pas facile de situer cette franchise un peu à cheval entre “regardons vers le haut car le potentiel est intéressant” à “on assure un minimum de victoires avec nos cadres qu’on échange à la trade deadline pour récupérer de jeunes pépites”. Dans une autre division – hello la AL Central – il y a fort à parier que ces Blue Jays là pourrait s’illustrer… mais dans la AL East, dur dur! Sans même parler des Red Sox et des Yankees pour qui les 100 victoires sont un minimum, il faut en plus se coltiner les Rays et leur terrifiant Snellzilla. Heureusement pour Toronto, le tank des Orioles restera derrière. On peut imaginer une bonne première moitié de saison mais la trade deadline de juillet et le départ possible des cadres (Stroman, Sanchez, Smoak…) pourrait bien réduire les ambitions canadiennes. Si le jeune Vlad éclot cette année, le futur de la franchise sera quand même radieux.