Preview 2019 – San Francisco Giants : Le Crépuscule des Géants

La NFL ? Terminée. La NBA ? Presque terminée. Ces deux sports majeurs aux Etats-Unis vont peu à peu laisser leurs places au 3e larron. La MLB. Un peu comme la nature, au printemps, la MLB sort de son hibernation et vient fleurir nos soirées (et surtout nos nuits). Alors qu’on se rapproche de plus en plus du début de la saison régulière, il est grand temps de présenter les forces en présence. Du coup The Strike Out passe en mode présentation et vous propose de faire connaissance avec les versions 2019 des 30 franchises. Chaque jour, retrouvez une nouvelle équipe. Place aujourd’hui aux San Francisco Giants.

 

SF-Giants

Retour sur 2018 : 50 teintes de Beige

Pas grand-chose à dire sur la saison 2018 des San Francisco Giants, sinon qu’elle fut banale à tous points de vue. On allait voir ce qu’on allait voir avec les recrutements d’Evan Longoria et Andrew McCutchen, on allait retrouver le Bumgarner des grands jours… San Francisco n’avait pas vocation à venir rivaliser avec les Dodgers, bien entendu, mais on les voyait bien revenir à la lutte avec les Diamondback, les Rockies, et quelques autres franchises de National League pour titiller la Wild Card. Que nenni.
Longoria et McCutchen auront bien été (avec Brandon Crawford), les deux meilleurs atouts offensifs de San Francisco, mais avec des lignes de stats loin d’être impressionnantes pour des joueurs de leur calibre (respectivement : .244,.281,.413 / 16HR, 54 RBI et .255,.357,.415 / 15HR, 55 RBI), le second quittant la franchise californienne avant le terme de la saison pour rejoindre les New York Yankees.

Bumgarner, quant à lui, s’est fracturé l’auriculaire a une semaine de l’Opening Day, manquant deux mois pleins de compétition. A son retour, il aura été l’un des meilleurs starters californiens – sinon le meilleur -, sans aucun doute, mais il terminera la saison avec une fiche de 6-7 et un ERA de 3.26. Un seul starter régulier aura bouclé la saison avec un bilan positif : il s’agit du rookie Dereck Rodriguez (6-4 et un ERA de 2.81 en 19 matchs débutés), un des seuls (le seul ?) motif d’optimisme au terme d’une année 2018 excitante comme un catalogue de peintures beiges, qui se terminera sur un bilan de 73-89.

2019: Dernière tournée avant le crépuscule

Il l’a annoncé il y a quelques semaines : Bruce Bochy, le légendaire manager des Giants, prendra sa retraite au terme de la saison 2019, au terme de sa vingt-cinquième saison en tant que head coach chez les Padres puis les Giants. Triple vainqueur des World Series à San Francisco, Bochy voudra certainement boucler la boucle avec panache, mais en a-t-il les moyens ? Actifs sur le marché des Free-Agents, les Giants n’ont pu faire signer ni Manny Machado ni Bruce Harper, malgré leur intérêt prononcé surtout pour le second. Les Californiens se consoleront avec Maybin, Solarte ou encore Parra, des joueurs capables du meilleur et du pire.

La rotation reste plus ou moins inchangée, avec l’arrivée de l’expérimenté Drew Pomeranz comme seule addition significative, tandis que le bullpen reste lui aussi relativement inchangé avec Will Smith dans le rôle du closer, principalement supporté par Dyson, Watson, Blach et Melancon.
Dans une National League hautement compétitive, San Francisco ne semble plus vraiment armé pour rivaliser avec le haut du panier, mais il reviendra aux Posey, Bumgarner, Panik et autres Crawford de tirer leurs partenaires vers le haut et offrir a leur mentor une tournée d’adieu à la hauteur de son immense carrière.

En attendant, l’humeur est bien morose dans la baie, et elle a encore été un peu plus plombée cette semaine par une altercation physique remarquée entre le CEO de la franchise, Larry Baer, et sa femme, et l’arrestation du néo-Giant Cameron Maybin pour conduite sous influence. Atmosphère…

La Star : Madison Bumgarner

Dans ses temps forts, Madison Bumgarner se place sans aucun souci parmi les tous meilleurs lanceurs de sa génération, aux cotes des Kershaw, Kluber, Scherzer ou autre Chris Sale. Il est aussi sans conteste l’un des As les plus « clutch » du 21e siècle, capable de se sublimer pour atteindre un niveau d’excellence quasi mystique aux moments les plus importants, comme lors des World Series 2014, ou lors de ce Wild Card Game de légende remporté presque à lui tout seul face aux Mets en 2016.

Malheureusement, MadBum a passé plus de temps à l’infirmerie que sur les monticules, ces deux dernières saisons. La faute à une chute en dirt-bike lors de la saison 2017 (entorse à l’épaule, trois mois d’arrêt) et a une fracture de l’auriculaire la saison dernière (voir ci-dessus). Free Agent en Novembre prochain, Madison Bumgarner quittera probablement San Francisco au terme de la saison, en même temps que son mentor Bruce Bochy.

Avant cela, nul doute que MadBum voudra prouver, une fois pour toutes, qu’il a sa place parmi les meilleurs lanceurs de l’histoires de la MLB. Et pourquoi pas, si le corps tient le coup, aller chercher ce Cy Young qu’il n’a encore jamais réussi à approcher.

Le joueur à suivre : Joey Bart

Il est des légendes que nul ne peut remplacer. Buster Posey est l’un de ces héros dont le nom restera gravé dans et sur le marbre de l’Oracle Park. Six fois All Star, MVP 2012, Triple vainqueur des World Series et sans aucun doute l’un des meilleurs receveurs de l’histoire du baseball, Posey a tout vécu avec les Giants.

Mais à 32 ans, le corps fatigue et la relève pousse.  Tandis qu’il se remet d’une opération a la hanche, le backstop des Giants observe sans doute de près la progression du jeune Joey Bart. Drafté en deuxième position en juillet dernier, Bart a tous les aspects du parfait receveur moderne : solide défensivement, rapide et performant au bâton (.294, .364, .588 en 2018 en Ligues mineures), il est aujourd’hui le prospect #22 de toute la Major League (Ranking MLB), et fait partie du squad des Giants lors du spring training. Et il semblerait que le front office ne veuille pas perdre de temps.

Du côté de San Francisco, on compte beaucoup sur Bart, et on a déjà établi un plan d’action agressif pour le faire monter le plus vite possible à travers les différents niveaux de ligues mineures : on parle même de débuts en MLB dès septembre, après l’élargissement des rosters.  Une trajectoire théorique qui n’est pas sans rappeler celle d’un autre catcher des Giants, promu en Major League en 2009, tout juste un an après une sélection au premier tour de draft : vous avez deviné, bien sûr, il s’agissait alors du légendaire Buster Posey !

Notre prono

Ça va être compliqué pour les Giants, dans une division où les Dodgers devraient continuer à dominer, où les Rockies veulent retourner en post-season et où les Padres veulent – enfin – de nouveau exister. Si les Giants ne sont pas encore entièrement en mode « rebuild », et s’ils essaieront peut-être de se battre pour offrir un dernier tour d’honneur digne de ce nom à leur Manager, difficile d’imaginer les voir se battre pour les places d’honneur quand viendra le mois de Septembre.

On mise plutôt sur une fin de règne tristounette, un bilan de 70-75 victoires, et la conclusion définitive en Octobre prochain d’une histoire extraordinaire, la plus belle et la plus glorieuse de l’histoire des San Francisco Giants.

 


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