La NFL ? Terminée. La NBA ? Presque terminée. Ces deux sports majeurs aux Etats-Unis vont peu à peu laisser leurs places au 3e larron. La MLB. Un peu comme la nature, au printemps, la MLB sort de son hibernation et vient fleurir nos soirées (et surtout nos nuits). Alors qu’on se rapproche de plus en plus du début de la saison régulière, il est grand temps de présenter les forces en présence. Du coup The Strike Out passe en mode présentation et vous propose de faire connaissance avec les versions 2019 des 30 franchises. Chaque jour, retrouvez une nouvelle équipe. Place aujourd’hui aux New York Mets.
Retour sur 2018 : De Grom, bras d’acier
Si les Mets avaient tenu toute la saison leur rythme des 81 premières matchs (33-48), ils auraient terminé 2018 à égalité avec San Diego, deuxième pire bilan de National League. S’ils avaient tenu toute la saison leur rythme des 81 matchs suivants (44-37), ils auraient terminé la saison à égalité avec St Louis, première équipe non qualifiée pour le Wild Card Game. Voilà tout le paradoxe de la saison 2018 des New York Mets. Ou quand une franchise ne sait toujours pas décider si elle doit entamer une reconstruction nécessaire ou continuer à tâtonner dans l’ombre, en espérant enfin réussir à tirer le maximum d’une génération de lanceurs que certains voyaient il n’y a pas si longtemps devenir l’une des meilleures de l’histoire de la franchise.
On aura tout de même vu Jacob De Grom illuminer la saison de son talent, postant un ERA de 1.70 en 32 matchs lancés (217 IP, 10-9, 28 Quality Starts !) et emportant un Cy Young bien mérité malgré un manque de support chronique de la part de sa défense et de son lineup. Toujours côté lanceurs, on notera également la belle seconde partie de saison de Zack Wheeler (9-1, 1.68 après le All Star Game) et Noah Syndergaard (8-3, 3.08 dans le même temps), eux aussi artisans du retour en forme – trop tardif – des Mets sur cette année que tous, sauf Jake De Grom bien entendu, oublieront bien vite.
Pour le reste, rien de bien excitant. On retiendra surtout les débuts et fin de saison tonitruants de Brandon Nimmo et le bon retour de Conforto après le All Star Break (17 HR, 52 RBI). En l’absence de Yoenis Cespedes, qui ne reviendra pas avant le All Star Game 2019, ces deux-là seront encore deux des principaux atouts offensifs du line-up des Mets pour la saison à venir.
2019 : A la recherche du temps perdu
Atteint d’un cancer, aujourd’hui en rémission, le General Manager Sandy Alderson a quitté son poste en cours de saison dernière. Il a depuis rejoint les Oakland Athletics, tandis que les Mets recrutaient l’agent de Jacob De Grom et Yoenis Cespedes, Brodie Van Wagenen pour prendre le contrôle de leur front office.
Et au moment de choisir entre reconstruction et ambition, Van Wagenen a choisi de tenter lui aussi sa chance à la recherche d’un retour en postseason. Dans une Nationale League East qui s’annonce ultra-compétitive et ou la course à l’armement fait rage avec les Nationals, les Phillies et les Braves; les Mets veulent tirer leur épingle du jeu. Bienvenue donc à l’octuple all-star Robinson Cano, au Catcher Wilson Ramos (.306, 15 HR, 70 RBI en 2018), au 3B (et utility man) Jed Lowrie, All Star en 2018 (.267/.353/.448, 23 HR, 99 RBI) coté batteurs ; et bienvenue aux releveurs Justin Wilson (54.2 IP, 3.46, 69K pour les Cubs en 2018), Edwin Diaz (1.96, 57 saves en 2018) et Jeurys Familia, un ancien de la maison, pour renforcer un bullpen un peu trop friable la saison passée.
Armés aujourd’hui d’un effectif compétitif, d’un line-up qui semble armé pour affronter la saison, d’une rotation de luxe et d’un bullpen alléchant, les Mets veulent rattraper le temps perdu depuis la postseason 2015, sans passer par la case rebuild. Cela s’avèrera-t-il être un All-In désespéré ou un baroud d’honneur triomphal ? Toujours est-il que la franchise se veut ambitieuse, et il ne serait pas suprenant de voir les Mets encore renforcer cet effectif d’ici le début de la saison.
Peut-être avec un starter supplémentaire (Gio Gonzalez ?) pour accompagner De Grom, Wheeler et Syndergaard en tête de rotation, et pourquoi pas avec un dernier gros coup dans cette free-agency qui n’a pas encore donné son verditc finale, afin de s’affirmer clairement et sans aucun doute comme un prétendant légitime à la qualification pour les play-offs.
La Star : Robinson Cano
Son arrivée dans le Queens, dans le cadre d’un mega-trade avec les Mariners incluant Edwin Diaz, Robinson Cano, Jay Bruce et Anthony Swarzak, notamment, fut doublement controversée. En effet, en plus d’être un joueur sous contrat avec l’agent Van Wagenen, avant que celui-ci ne quitte ses fonctions pour prendre celles de General Manager des Mets, le slugger dominicain a vu sa saison 2018 écourtée par une suspension pour un contrôle positif au Furosemide, un diurétique interdit par le code anti-dopage de la MLB.
D’un point de vue purement sportif, cependant, son arrivée dans le line-up des Mets va faire un bien fou à une franchise qui souffre depuis plusieurs années d’une inefficacité offensive chronique. Huit fois All-Star, titulaire d’une slash-line en carrière de .304/.355/.493 pour 311 Home Runs et 1233 RBIs, jamais blessé, Robinson Cano ne montre aucun signe de faiblesse physique ou mentale à 36 ans passés. Sa puissance et sa régularité au bâton seront-t-elles suffisantes pour tirer vers le haut le reste d’un line-up aussi inconstant que talentueux ? On demande à voir !
Le joueur à suivre : Peter Alonso
En voila un qui ronge son frein depuis plusieurs mois déjà, répétant à l’envi qu’il est prêt pour les Big Leagues et qu’il mérite qu’on lui donne sa chance au niveau MLB. Prospect #58 et second prospect des Mets selon la MLB, Alonso a impressionné en Ligues Mineures l’an dernier, frappant 36 HR et 119 RBIs en 132 matchs pour les équipes AA et AAA des Mets (.285 AVG, .975 OPS). On en parlait d’ailleurs ici : Les 10 prospects qui vont faire 2019
S’il est difficile d’imaginer Alonso, pur 1B, se faire une place de titulaire immédiatement dans un infield des Mets déjà surpeuplé (Frazier, Cano, Rosario, Lowrie, Smith, McNeil…), nul doute que les méformes et blessures de l’un ou de l’autre lui offriront l’opportunité de montrer ce qu’il est capable de faire au plus haut niveau. Et si tout se passe bien, cela pourrait parfaitement devenir un véritable feu d’artifice en mode Bellinger 2017. N’attendez de lui ni exploits défensifs ni folles courses sur base, mais bien ce qui fait la caractéristique de la plupart des grands joueurs de première base modernes : frapper juste et frapper fort.
Notre prono
Difficile de faire un pronostic dans une NL East particulièrement serrée et relevée, plus encore depuis l’arrivee de Bryce Harper chez les Phillies, mais les Mets semblent bien armés pour au moins se mêler à la lutte, avec potentiellement l’effectif le plus complet s’il n’est pas le plus talentueux. Si le one-two-three ticket De Grom / Syndergaard / Wheeler tient son rang sur toute une saison, les Mets seront dans le coup jusqu’à l’automne. Allez, on va prendre le pari d’une saison à 90 victoires et d’une qualification, de justesse, pour le Wild Card Game.