Maintenant que la MLB a mis un point final à une horrible saison par une horrible victoire de l’horrible équipe des Red Sox, elle ne peut plus faire de l’ombre à notre D1 française. Il est donc temps de faire un bilan de la saison 2018 qui aura enchaîné les surprises et les rebondissements (comme annoncé dans ma preview en avril dernier, d’ailleurs) pour finalement accoucher d’un résultat fort classique : la victoire de Rouen en French Series. Retour équipe par équipe, tout en gif et en bonne humeur, sur la D1 millésime 2018.
Huskies Rouen : champion toujours

Champion de France
Saison régulière : 4ème (15v-9d)
Dans un top 4 qui se tenait à quelques victoires, Rouen a tout de même fini 4ème de la saison régulière, montrant des signes de faiblesse inhabituels malgré une victoire en Challenge de France et deux aces en pleine forme (Owen Ozanich et Kender Villegas). De quoi laisser un (faux) espoir aux trois autres prétendants pour faire tomber le champion. Que nenni. Le grand Rouen s’est réveillé et a enchaîné 8 victoires de rang en playoffs pour remporter un 16ème titre de champion de France, collant quelques raclées au passage à Savigny (15-2) et, plus étonnant, à Sénart (11-0/10-0). Si Montigny leur a donné du fil à retordre en finale, les Huskies ont su s’imposer grâce à des performances de très haut niveau de leurs partants dont un one-hitter shutout complete game dans le match 3 d’Owen Ozanich, se faisant priver d’un match parfait dans la dernière manche. Balaise. Comme le nouveau doublé Challenge-Championnat du club qui continue son règne quasi sans partage sur l’élite du baseball français.
Cougars Montigny : ascension fulgurante

Vice-champion de France
Saison régulière : 3ème (15v-9d)
À première vue, en regardant la saison 2018 des Cougars, difficile d’imaginer qu’ils ont retrouvé la D1 la saison passée après plusieurs années en D2. Pourtant, dès leur remontée, les Cougars n’ont pas joué le rôle de chaton et se sont placés dans le top de la D1, récoltant les fruits d’un travail de longue haleine sur le formation qui a fini par payer. Il manquait aux Cougars de renforcer leur rotation et d’ajouter de la puissance, d’où un très beau recrutement qui a vu revenir dans son club formateur le power-hitter Bastien Dagneau, l’international Simon Vincente, Antoine Rault et le meilleur lanceur de la saison régulière Yorfrank Lopez. Les Cougars ont fini avec la meilleure rotation de la saison régulière et ont su prendre le meilleur sur Montpellier, qui avait dominé le championnat, en trois matchs. Un peu plus de constance au bâton et les French Series auraient pu tourner différemment. Le chantier à venir pour la saison 2019 ?
Barracudas Montpellier : désillusion au pays du soleil

Demi-finaliste
Saison régulière : 2ème (16v-8d)
Depuis deux saisons, les Barracudas ambitionnent d’être champions. Depuis deux saisons, ils se prennent les pieds dans le tapis. Certes, le soleil de Montpellier réchauffe les cœurs mais la saison 2018 a été un vrai crève-cœur. Montpellier a été la meilleure équipe de la saison régulière, terminant à la deuxième place pour des histoires de règlements entraînant un double forfait lors de la dernière journée. Sur le terrain, ils se sont montrés les plus solides. Cela ne les a pas empêché d’être méchamment sortis en demi-finale par Montigny. Non que cela soit une contre-performance en soi mais la sortie de route s’est faite en trois matchs où les Barracudas n’ont fait illusion que dans le premier (4-3) avant de chuter très lourdement (10-0/9-0). On peut compter sur les Barracudas pour revenir revanchards en 2019 et ne pas se satisfaire d’une place en demi-finale et d’un taux d’ensoleillement record.
Templiers Sénart : une belle saison insipide

Demi-finaliste
Saison régulière : 1er (16v-8d)
Sénart a terminé en tête de la saison régulière et a été finaliste du Challenge de France. Pourtant, cette saison 2018 a un goût insipide pour le spectateur assidu de la D1, et certainement pour les Templiers eux-mêmes. Il faut dire que la saison 2017 avait été de toute beauté, Sénart remportant le Challenge de France à Rouen après avoir fait chuter les Huskies en demi-finale. Puis ils s’étaient inclinés en French Series au bout d’une folle série en cinq matchs se terminant dans le chaos d’une nuit naissante, un dimanche. Certes, les Templiers étaient sortis en colère de cette finale, mais leur saison 2017 avait du panache. En 2018, ils ont vécu le championnat dans l’ombre de Montpellier avant de se faire éclater par Rouen en demi-finale. Ces derniers les avaient déjà maltraités en finale du Challenge de France. Les Templiers ont le talent et un jeu solide mais ils ont manqué de panache comparé à 2017. La différence entre une équipe titrée et une équipe presque titrée.
Lions Savigny : En progrès. Doit continuer ses efforts.

Quart de finaliste
Saison régulière : 5ème (13v-11d)
Les Lions de Savigny ont confirmé le léger mieux observé en 2017. Ancien cador du championnat, Savigny veut retrouver le haut du tableau. Cela faisait longtemps que Savigny n’avait plus connu une saison avec une fiche positive de victoires. Cette positive attitude dans les stats, elle le doit à un recrutement étranger efficace (Yexon Ruiz, Conor Lourey, Tim Mansfield) qui ont donné de la puissance à l’attaque et au monticule des Lions. L’heure où Savigny affrontera de nouveau Rouen en finale n’est pas encore arrivée, mais les Lions auront l’ambition en 2019 de continuer leur progression vers le top 4 du championnat.
Boucaniers La Rochelle : promotion d’honneur

Quart de finaliste
Saison régulière : 6ème (6v-18d)
Les Boucaniers représentent l’un des clubs les plus dynamiques du baseball français et ils se sont frayé rapidement un chemin vers la D1. Et ils n’ont pas été ridicules, loin de là même, malgré des faiblesses rédhibitoires au pitching. Ils sont monté en puissance grâce à leur attaque, symbolisée par le meilleur frappeur de la saison et néo-international français Ariel Soriano, impressionnant sur le terrain. Avec un pitching plus consistant, les Boucaniers pourraient bouger plus facilement le top 5 et passer de petit poucet à équipe qui compte. Une saison honorable pour un promu.
Paris Université Club : saison WTF

Bon dernier
Saison régulière : 7ème (3v-21d)
Parfois méritants, plus souvent désastreux, et plusieurs fois entre les deux, le PUC a livré une drôle de saison. Capable de prendre deux matchs à Montpellier, de challenger les meilleures équipes, ils ont aussi pris un certain nombre de pilules peu digestes et ont également échoué à rien de prendre des matchs capitaux pour atteindre les playoffs. Cependant, le bilan comptable est désastreux avec trois victoires dont une, chanceuse, par forfait face à Montigny. L’ancien Major Leaguer Harvey Garcia n’a pas su se relancer à Paris et il a manqué de tout au PUC pour faire une toute autre saison. Heureusement que les pucistes avaient récupéré l’enfant chéri du club, Douglas Rodriguez dont la batte a encore permis aux pucistes d’exister.
Ducks Saint Just-Saint Rambert :
petits anges partis trop tôt

Pouf ! Envolés !
Saison régulière : retrait de l’équipe en cours de saison
Les Ducks étaient arrivés plein d’ambition en D1 la saison dernière mais avaient du se résoudre au rôle de punching ball la plupart du temps. Ils étaient repartis sur les mêmes bases en 2018 mais au vu de l’investissement que cela demandait, la nouvelle équipe dirigeante a préféré arrêter les frais assez tôt dans la saison, après le Challenge de France. Du coup, la D1 s’est retrouvée à 7 alors qu’elle est sensée s’élargir à 12 en 2019. Couac. Les Ducks, missing in action.
En résumé…
Comment battre Rouen ? Même chahutés, les Huskies arrivent à élever leur niveau de jeu quand cela compte vraiment, aidés par deux lanceurs impitoyables. Les Huskies se sont fait une spécialité de recruter des lanceurs de haut niveau. Montigny semble avoir pris le pli et, comme par hasard, les voilà en finale à asticoter nos champions. Manque juste à renforcer l’attaque avec plus de constance.
Sénart et Montpellier vont devoir réagir s’ils ne veulent pas laisser leur place de premiers challengers aux Cougars, et surveiller leurs arrières avec Savigny et La Rochelle qui ne veulent pas rester des équipes de seconde zone de l’élite. Le PUC risque lui de surveiller ses arrières avec la vague de nouvelles équipes qui vont intégrer la D1 à 12. Enfin, si cela se fait…
