On s’attendait à un choc de titans entre les Astros et les Indians lors des ALCS, ce duel a vite tourné en “One Man Show”. La faute à Houston tout simplement trop fort pour des Indians dépassés dans toutes les catégories. Au final, un gros sweep 3-0 avec seulement 6 points encaissés pour les hommes d’Aj Hinch. Propre. Mais il va falloir faire encore plus en Championship Series car c’est Boston qui s’avance désormais et on peut s’attendre à du gros spectacle entre les deux meilleures équipes de la MLB. Allez Direction le Texas pour un petit état des lieux.
21 points marqués, 6 encaissés. 8 Homeruns, dont 3 pour le seul Springer contre 2 pour les Indians (par le seul Lindor). 8 lanceurs utilisés pour un ERA collectif de 2.00. Les stats sont sans appel, Houston n’a fait qu’une bouchée des pauvres Indians. Le champion en titre a démonté qu’il avait bien l’intention de garder sa couronne. Et ce grâce à ses stars. Alex Bregman et Georges Springer pour l’aspect offensif et Justin Verlander et Gerrit Cole en gardien du monticule. On va épargner les supporters de Cleveland en n’affichant pas les stats individuelles des Astros, mais elles sont indécentes. Houston a étalé toute la palette de ses qualités et a impressionné le monde de la MLB.
Houston vs Boston : La Guerre Froide
Mais attention en face, Boston est aussi bien armé. Si bien qu’on s’avance vers une Guerre Froide entre les deux meilleures équipes des Majors. Pour preuve, Houston est la franchise la plus redoutable à l’extérieur cette saison avec 57 victoires pour 24 défaites. Tandis que Boston présente le meilleur bilan à la maison avec …. 57 victoires et 24 défaites. L’équipe texanne possède le meilleur pitching staff de la MLB (meilleur ERA collectif pour les partants et le bullpen) mais surtout elle ne concède pas de point. Ainsi les “Stros” n’ont encaissé que 534 runs cette saison soit une moyenne de 3,3 points par match. Le 2e dans cette catégorie, est loin, très loin, avec 610 points pris (Los Angeles Dodgers). En somme, Houston est expert dans ce que l’on appelle le Run Prevention. Oui mais voilà, en face débarque la meilleure attaque de la MLB. Les Red Sox 2018 sont au sommet dans les catégories points marqués, moyenne au batôn, présence sur base mais également 3e en bases volées. Alors oui, Fenway Park peut affecter ces résultats mais c’est oublier que Boston est la 4e attaque de MLB à l’extérieur (en terme de points marqués). Pour terminer, ces deux équipes se sont affrontées à 7 reprises durant la saison régulière avec 4 victoires pour les Astros sur un score global de 34 à … 31.
Le Bullpen comme juge de paix ?
Les deux équipes semblent faire jeu égal mais l’équilibre des forces peut-être mis à mal par le bullpen.

Dans cette course à l’armement entre les deux superpuissances, Houston a peut-être pris un gros avantage au niveau du bullpen. Voir sortir Verlander ou Gerrit Cole peut être un soulagement pour beaucoup d’équipes. Pas totalement puisqu’AJ Hinch a le luxe de pouvoir compter sur un bullpen fourni et efficace. D’abord avec ses deux recrues de l’été Ryan Pressly et Roberto Osuna lors des fins de matchs. Des recrues impeccables avec un seul hit concédé à eux deux en 4.2 manches lors des ALDS. Mais ce n’est pas tout. Colin McHugh et Lance McCullers, deux lanceurs de départ à la base, font également le travail en sortant de l’enclos. Nouveau dans ce rôle de releveur, McHugh a été étincelant cette saison avec un ERA de 1.99, lui qui avait déjà connu une saison exceptionnelle en 2017 en tant que lanceur partant (3.55 d’ERA). En ALDS, il a écœuré les Indians lors du match 3 avec 2 manches lancées en relève de Keuchel pour 4 K et une victoire à la clé. McCullers, de son côté, a déjà joué dans le bullpen lors de la postseason 2017. Et le manager des Astros, AJ Hinch, lui a renouvelé sa confiance dans ce rôle pour la cuvée 2018. Lui aussi a lancé deux manches (en deux matchs) avec aucun point encaissé au compteur. Houston n’a même pas eu à utiliser le reste de son bullpen qui arrive donc reposé et en confiance pour affronter les Red Sox.
Le facteur X : Carlos Correa

Si dans le ciel texan tout semble au beau fixe (si bien que même le club de Football Américain de Houston se met à gagner), il y a, au loin, ce petit nuage qui semble insignifiant pour le moment mais qui pourrait devenir inquiétant. Ce petit cumulus se nomme Carlos Correa. L’arrêt-court qui fait la pluie et le beau temps depuis deux saisons est en grande difficulté cette année. Surtout depuis le All-Star Game. Il a ainsi connu la pire saison de sa jeune carrière (.239/15HR/65RBI) avec une terrible moyenne au batôn de .180 post All-star Break. Le portoricain a été arrêté 6 semaines durant l’été pour des problèmes au dos. Et c’est bien là que le bât blesse. En effet le joueur vient de se confier à l’Associated Press et a annoncé être toujours très gêné par ses douleurs au dos : “Je ressens une douleur dans le bas du dos, une douleur constante qui s’accentue quand je me baisse ou quand je me tourne. Je ne me sens pas bien à la batte et quand je frappe. Car je sais que si je rate mon swing la douleur va être intense. Alors j’essaye de ne pas me rater quand je frappe ou alors je frappe à moitié. Et cela affecte forcément la qualité des mes passages. C’est vraiment difficile. Mais je suis un compétiteur et donc je me dois de donner l’impression que tout va bien, alors que je souffre énormément.”
Des déclarations qui corroborent les performances du joueur lors des ALDS face à Cleveland avec un seul coup sûr (Un HR à 3 points lors du 3e match) en 10 passages à la batte. Malgré tout sa défense reste impeccable et apporte un sentiment de sécurité à ses lanceurs. Se pose alors la question qui fâche. Faut-il se passer du joueur qui est une des armes principales des Astros ? Pour rappel, en carrière lors des postseasons, Carlos Correa présente une moyenne de .271 avec 8 HR et 21 RBI en seulement 27 matchs. Un gros dilemme en perspective pour AJ Hinch car Houston aura besoin de toutes ses armes pour faire chuter les Chaussettes Rouges.
*Au moment où j’écris ces lignes, Carlos Correa est incertain pour le premier match de la série.
Les forces cachées des Astros
Mais fans des Astros, rassurez-vous. Il y a aussi des bonnes nouvelles. En attaque notamment, où, deux joueurs se sont affirmés pour tenter de faire oublier la méforme de Correa. Ils sont même devenus des rouages indispensables qui font le travail dans l’ombre de stars comme Bregman ou Springer. Il s’agit de Marwin Gonzalez et Tyler White. Le premier est le couteau suisse des Texans puisque cette saison encore il a joué à tous les postes défensifs à l’exception de lanceur et receveur. Et si offensivement il est redescendu sur terre (.247/16HR/68RBI) après une année 2017 exceptionnelle où il a terminé à la 19e place au MVP, Marwin a été injouable durant les ALDS. 7 coups sûrs en 13 passages (dont un 4 sur 4 lors du match 2) et 5 points produits (meilleur total de son équipe). Le tout sans le moindre HR frappé. Cerise sur la gâteau, il sait aussi être clutch. Discret mais indispensable au dispositif d’AJ Hinch, Marwin Gonzalez est sans aucun doute le N’Golo Kanté des Astros. De quoi se voir offrir un joli bail cet été, lui qui est en fin de contrat.
Houston peut également compter sur une autre arme offensive que l’on n’attendait pas : Tyler White. Le joueur sélectionné 977e par les Astros lors de la draft 2013 (j’avais d’ailleurs fait son portrait il y a deux ans : Tyler White, la belle histoire du baseball ) a été la très belle surprise de Houston cette saison. Pas dans le roster en début de saison, le joueur a fait son retour en juin pour ne plus quitter l’équipe devenant peu à peu le DH en titre, poussant ainsi Evan Gattis sur le banc. Il a même été intenable durant le mois d’août. Et il a répété cela lors des ALDS avec une moyenne au batôn de .500. S’il n’a pas marqué ou produit le moindre point, il a mis la pression sur les lanceurs adverses tout en soulageant ses coéquipiers puisque White frappe entre la 6e et la 7e position. Quand on parlait de rouage indispensable ….
La clé du matchup : Chris Sale

On le sait, ça va être des retrouvailles pour ces deux équipes. L’an dernier, elles s’étaient affrontés lors des ALDS avec une victoire de Houston en 4 matchs (3-1). L’attaque de Houston avait été royale notamment en trouvant la solution face à Chris Sale. Et pas qu’un peu. L’ace des Red Sox avait été complètement dépassé par les Astros, terminant la série avec deux défaites au compteur (dont une en relève dans le 4e match décisif) et un ERA de 8.38. Avec au passage un HR concédé à Alex Bregman lors du Match 4. Quand on sait la forme du 3e base des Astros, on peut être inquiet pour Sale. Même s’il a été plutôt bon contre les Yankees, au tour précédent , il revient de blessure. Surtout aura t-il digéré ses performances de 2017 face à ces mêmes Astros ? Réponse dès le match 1.
Au final on a deux équipes impressionnantes. Des duels à tous les étages : Sale vs Verlander, Price vs Cole, JD Martinez et Mookie Betts vs Bregman et Springer. En gros un choc indécis mais qui s’annonce intense et spectaculaire. Au final, je vois une victoire des Astros en 7 matchs car le bullpen de Houston semble un poil au dessus.
Une réflexion sur “ALCS / Astros : Bis Repetita ?”