[Preview] AL West : Les Astros intouchables ?

Le retour de la MLB est proche. Si l’on peut déjà savourer des matchs du Spring Training, rien ne vaut l’odeur de l’Opening Day. La saison régulière se rapprochant de plus en plus, il est temps pour The Strike Out de faire sa rentrée. Et comme chaque année, histoire de bien vous préparer pour la saison, l’équipe vous propose une série de previews, division par division. On commence, par l’AL West, l’antre du champion en titre

En AL West, les Astros se sont baladés en 2017 et semblent programmés pour une nouvelle fois dominer leur division. Si personne ne semble assez armé pour contester l’autorité de Houston, les Angels vont tenter de titiller le champion en titre avec pour objectif de retrouver les play-offs. Les jeunes Athletics auront à cœur de montrer les muscles en 2018 et engranger de l’expérience pour le futur. Pour les Mariners et les Rangers, le temps est compté avec des effectifs vieillissants. On fait le point sur les forces (et les faiblesses) en présence. 

Les équipes sont classées par l’auteur selon son pronostic  

Houston Astros

Saison 2017 : 101-61, 1e
Principales Arrivées : Gerrit Cole (SP – Pirates), Joe Smith (RP – Free Agent), Hector Rondon (RP – Free Agent)
Principaux départs : Carlos Beltran (OF/DH – Retraite), Luke Gregerson (RP – Cardinals), Mike Fiers (SP – Tigers), Cameron Maybin (OF – Marlins)
Prédictions selon Bleacher Report pour 2018 : 1er / 103-59

56 ans après la création de la franchise, Houston peut enfin soulever son premier trophée des World Series. En 2017, l’équipe a survolé les débats dans sa division en terminant avec 21 victoires d’avance sur son dauphin. Avant de montrer une incroyable force de volonté pour se défaire successivement des Red Sox, des Yankees puis des Dodgers lors des phases finales. Une victoire rendue possible grâce à une incroyable rotation composée de Justin Verlander (arrivé fin août dans le Texas), Dallas Keuchel, Lance McCullers, Charlie Morton et Brad Peacock. Un groupe si formidable qu’A.J. Hinch n’a pas hésité à faire lancer ses starters en tant que releveurs durant la postseason. Avec en point d’orgue les 4 manches en relève de Charlie Morton pour terminer le match 7 des World Series. Si cette rotation semblait déjà impériale, quels seront les mots pour définir la rotation de 2018 ? Car oui, les Astros se sont encore activé cet hiver en allant chercher l’as des Pirates, Gerrit Cole.

L’ancien As des Pirates, Gerrit Cole, vient renforcer encore plus la rotation des Astros. Photo : New-York Post

Oui, oui, vous avez bien lu, Houston possède dans son effectif, 3 lanceurs de départ qui ont été les lanceurs partants de l’Opening Day 2017 (Verlander avec les Tigers, Keuchel avec les Astros et Cole avec les Pirates). De quoi faire des Astros, une, si ce n’est, la meilleure rotation de la MLB. Vous voulez une autre preuve ? Brad Peacock (10-2, 3.22 ERA en tant que starter) devrait commencer la saison dans le bullpen.

Mais si Hinch a fait appel à ses starters en relève, c’est aussi car le bullpen reste une source de questionnement. Et cela depuis bien longtemps.

Costaud en saison regulière, Ken Giles, le closer des Astros, s’est écroulé durant la postseason. Photo : Getty Images

Certes Ken Giles semble être un closer compétent durant la saison régulière, avec des hauts et des bas, mais il a encore du mal à gérer l’énorme pression des play-offs  (11.74 d’ERA, 10 points concédés en 7.2 manches lors de la postseason 2017). C’est un peu le sentiment pour l’ensemble des membres du bullpen. Impressionnant en saison régulière, à l’image de Chris Devenski, mais lui aussi fut en difficulté en phases finales. Luke Gregerson, un des lanceurs de relève les plus expérimentés (et closer de la Team USA) a été laissé libre, et pour le remplacer l’équipe a décidé de prendre Joe Smith (3.33 ERA, 71 SO en 54 manches), un très bon lanceur de fin de match, mais qui a connu quatre clubs sur les deux dernières saisons. Mais également Hector Rondon, closer des Cubs entre 2014 et 2015. Cependant depuis deux ans, il semble être sur la pente descendante puisque son ERA est passé de 1.67 en 2015 à 3.53 en 2016 avant d’atteindre 4.24 la saison dernière. Pas très rassurant pour un bullpen de champion en titre.

Concernant les batteurs, ce sera exactement le même groupe que l’an passé avec le prometteur Derek Fisher en champ gauche pour prendre la place de 4e champ extérieur après le départ de Maybin. Il reste une place à prendre dans le roster des Astros, celle de Gurriel en 1ère base, puisque ce dernier sera blessé pour la reprise mais également suspendu 5 matchs dès son retour après son geste envers Yu Darvish lors des World Series. Une place qui devait se jouer entre les jeunes White, Reed ou Davis.  Il faudra néanmoins toujours compter sur la meilleure attaque de la MLB puisqu’elle sera une nouvelle fois menée par le MVP 2017, José Altuve, le MVP des World Series George Springer, ou encore Correa, Bregman et Gonzalez. Le club pourra également s’appuyer sur un farm system qui reste performant malgré les nombreux trades. On pense notamment à Kyle Tucker, étincelant durant le Spring Training et considéré comme le 16e meilleur prospect de la MLB.

Si le bullpen sera à suivre de très près, l’effectif des Astros reste splendide. Avec 3 as en puissance dans sa rotation, un MVP en titre dans son alignement et un groupe à peine modifié, le club part largement favori dans sa division mais aussi pour le titre d’American League. Cependant, après l’achèvement de l’obtention du premier titre de l’histoire de la franchise, est ce que la faim sera toujours là ?  Il est toujours difficile de se remettre en route après un titre, les Cubs et les Royals peuvent en témoigner. Surtout est ce que l’alchimie dans le vestiaire sera toujours au rendez-vous ?Les patrons du vestiaire, Carlos Beltran et Alex Cora ne sont plus là et la majorité des joueurs de l’effectif vont arriver en fin de contrat lors des deux prochaines saisons. AJ Hinch va donc devoir trouver les mots pour fédérer son équipe, afin de faire de ses Astros, une dynastie.

 

Los Angeles Angels

Saison 2017 : 80-82 , 2e
Principales Arrivées : Shohei Ohtani (OF/SP – Hokkaido), Ian Kinsler (2B – Tigers), Zack Cozart (3B – Free Agent), Chris Young (OF – Free Agent)
Principaux départs : Ben Revere (OF – Reds), Bud Norris (RP – Cardinals), Huston Street (RP – Free Agent)
Prédictions selon Bleacher Report pour 2018 : 2 / 88-74

Shohei Ohtani (à g.) et Mike Trout (à d.) le nouveau duo de feu des Angels. Photo : DR

L’an dernier, j’avais fait des Angels un concurrent dangereux pour la 2e place de l’AL West grâce à leur recrutement intelligent. Le club est parvenu à arracher cette 2e place mais sans un bilan positif et loin des WildCards. Du coup, les Halos sont passés à la vitesse supérieure durant l’intersaison et notamment en fin d’année. Entre novembre et décembre, le projet des Angels a pris une autre dimension. En effet le club a d’abord prolongé le contrat du puissant champ extérieur Justin Upton. Avant de frapper un grand coup, et en prenant par surprise l’ensemble du monde de la MLB, avec la signature de la superstar japonaise Shohei Ohtani. Le joueur qui souhaite évoluer à la fois en tant que lanceur et batteur était un joueur très demandé (Dodgers, Rangers, Mariners, Yankees). C’est donc désormais officiel, les Angels veulent jouer dans la cour des grands. Le club a ensuite enregistré les signature du All-Star Zack Cozart (.297/24HRs/63RBIs) ainsi que celle de l’expérimenté et toujours très utile Ian Kinsler (.236/22HRs/52RBIs). De quoi (enfin) bien entourer Mike Trout. Surtout qu’Albert Pujols pourra encore rendre de fiers services et que Kole Calhoun, dans l’ombre de Trout, continue de faire un gros travail offensivement. Même en cas de défaillance d’Ohtani à la batte, l’alignement a de quoi faire peur.

Garrett Richards, l’ace des Angels, pourra t-il rester en bonne santé toute la saison ? Photo : Victor Decolongon / Getty Images

Mais on le sait, le gros problème des Halos ces dernières saisons c’est le pitching staff. Décimée par les blessures lors des dernières années, la rotation des Angels n’a jamais pu venir à la rescousse de Mike Trout, qui devait se sentir bien seul. Pourtant le club possède des lanceurs de talent comme Garrett Richards ou Tyler Skaggs, mais ces derniers se croisent plus souvent à l’infirmerie que  dans le dugout. L’arrivée d’Ohtani sur la butte pourrait enlever un peu de pression aux autres lanceurs puisque les yeux seront rivés sur le phénomène nippon. Mais surtout, le passage à une rotation à six lanceurs devraient permettre plus de repos et ainsi éviter les blessures. Si la rotation parvient à rester en bonne santé, le club pourrait aller titiller les Twins, et un des deux gros de l’AL East pour une place de Wild Card.

Enfin, concernant le bullpen, le club a surpris l’an dernier. Puisque des belles surprises sont apparues en relève notamment, Keynan Middleton (3.86 ERA) et Cam Bedrosian (4.43 ERA). Mais la plus belle révélation reste Blake Parker (2.54 ERA, 8 sauvetages). En très grande difficulté depuis 2014, le joueur a sorti l’une de ses meilleures saisons l’an dernier et, il est peu à peu devenu le closer des Angels. C’est à lui que devrait revenir ce poste pour 2018, et il sera l’un des joueurs à suivre cette saison.

L’arrivée d’Ohtani en Californie a relancé la “hype” du côté d’Anaheim. Les Angels semblent suffisamment armés en attaque pour s’emparer de la 2e place en AL West, mais aussi pour jouer un rôle en American League. Mais comme chaque année, il y a des interrogations sur la santé des lanceurs de départ. Cependant le probable passage à une rotation à six lanceurs semble être une bonne stratégie pour épargner un peu les starters. Enfin, Shohei Ohtani qui souhaite joueur des deux côtés du terrain va devoir réussir sa transition entre le Japon et la MLB. Si pour le pitching, le Nippon devrait s’en sortir, c’est au niveau de la batte qu’il pourrait être en difficulté. Mais s’il parvient à bien performer à la fois sur la butte et au diamant : “Sky is the limit” pour les Angels.

Oakland Athletics

Saison 2017 : 75-87, 5e
Principales Arrivées : Stephen Piscotty (OF – Cardinales), Jonathan Lucroy (C – Free Agent), Ryan Buchter (RP – Royals)
Principaux départs : /
Prédictions selon Bleacher Report pour 2018 : 5e /72-90

Jed Lowrie et Khris Davis seront les leaders des A’s cette année encore. Photo : NBC.

Oui, je me mouille : les A’s vont s’emparer de la 3e place. Après trois saisons à la dernière place de l’AL West, le club se dirige dans la bonne direction avec un bon mélange entre jeunes pousses et anciens revanchards. Le club n’a perdu aucun élément (au moment où cet article est écrit), et a réalisé un recrutement très intelligemment. D’abord avec Stephen Piscotty, l’enfant du pays, en provenance des Cardinals mais aussi en signant, à la surprise générale le (très bon) catcher Jonathan Lucroy. Ce dernier va pouvoir encadrer et guider les jeunes lanceurs du club, mais aussi apporter sa batte dangereuse dans un alignement déjà très prometteur. En effet Oakland est la 4e équipe à voir frappé le plus de Homeruns la saison dernière grâce, notamment,à sa star Khris Davis qui a claqué 43 Homeruns portant son total à 85 coups de circuit en seulement deux ans chez les A’s. Mais par rapport à 2016, il n’est plus seul puisque en 2017, le club nous a sorti de son farm system un duo de Matt redoutable. Ainsi Matt Olson et Matt Chapman ont fait une entrée fracassante sur la plus grande des scènes.

Matt Olson, la nouvelle perle des A’s. Photo : USATI

D’abord Olson, évoluant en première base, qui a frappé 24 Homeruns en seulement 59 matchs, ainsi que 54 RBIs. Une véritable machine à longue balle qui a terminé à la 4e place de la course au Rookie of The Year. De son côté Chapman a été un peu passé dans l’ombre de son compère de prénom, mais il s’est révélé être un très bon défenseur et un attaquant plutôt polyvalent. Capable de frapper des Homeruns (14) mais aussi de monter en base, un concept si cher à Billy Beane, avec un OBP (On-Base pourcentage) de 31%. Ces jeunes seront encadrés par l’infatigable Jed Lowrie (.277/14HRs/69RBIs/.360 OBP) qui a réalisé l’une de ses meilleures saisons en carrière mais aussi de la bonne surprise Matt Joyce (.243/25HR/68RBI). Une équipe résolument tournée vers l’attaque et la puissance.

A suivre également Boog Powell, le champ centre de l’équipe, arrivé en provenance des Mariners en fin de saison et qui a eu un impact immédiat (.321/.380 OBP/29 hits en seulement 29 matchs). Il devrait être la machine à monter en base de l’équipe et apporter un peu plus d’équilibre à l’alignement. Surtout, le farm system des A’s est très prometteur et on est pas à l’abri de nouvelles arrivées. Je pense au lanceur AJ Puk, mais aussi aux SS Franklin Barreto ou Jorge Mateo, sans oublier l’OF Dustin Fowler.

Concernant les lanceurs, l’équipe a fait confiance à ses jeunes lanceurs malgré des difficultés. Or, cette expérience devrait être très bénéfique puisque les jeunes starters ont pu tranquillement s’acclimater au contexte très difficile de la MLB. Et ils en auront besoin car Sonny Gray, l’ace qui prenait la pression sur lui, est parti du côté des Yankees. Kendall Graveman et Sean Manaea seront les figures de proue de la rotation. Derrière Daniel Megden, étincelant lors de ses 7 premiers matchs en MLB, et Paul Blackburn sont très prometteurs.

Au niveau du bullpen, les A’s possèdent un très bon trio de fin de match, à savoir Ryan Butcher ( 2.89 et 65 SO en 65.1 manches), Liam Hendricks (4.22 et 78 SO en 64 manches) et Blake Treinen (2.13 et 13 sauvetages en 35 matchs avec les A’s) qui sera le closer. A noter la bonne addition de Yusmeiro Petit (2.76 et 101 SO en 91.1 manches) qui devrait également avoir un grand rôle notamment en tant que long reliever.

Pour résumer, l’attaque des A’s s’annonce ultra performante surtout dans le domaine des Homeruns. Le club pourra compter sur des joueurs aguerris (Davis, Lowrie, Joyce et Lucroy) pour encadrer les jeunes pépites (Olson et Chapman). Pour ces derniers,  il faudra éviter le coup de mou, redoutable et redouté, de l’année sophomore. La rotation a engrangé de l’expérience durant la saison dernière et devrait en profiter cette année. Il y a beaucoup de paris dans cette équipe, mais j’y crois pour la 3e place. Avant pourquoi pas le retour aux play-offs dans les années à venir.

Seattle Mariners

Saison 2017 : 78-84, 3e
Principales Arrivées : Dee Gordon (OF/2B – Marlins), Ryon Healy (1B – A’s), Juan Nicasio (RP – Free Agent), Ichiro (OF – Free Agent)
Principaux départs : Yonder Alonso (1B – Indians), Jarrod Dyson (OF – Dbacks), Yovani Gallardo (SP – Brewers)
Prédictions selon Bleacher Report pour 2018 : 4e /75-87

Malgré leur age, Robinson Cano (à g.) et Nelson Cruz (à d.), seront les leaders offensifs des Mariners.
Photo : USATSI

Malgré son hyperactif Général Manager, Seattle semble être sur la pente descendante. La fenêtre de tir pour les playoffs semble se refermer de plus en plus et il est fort probable que cette saison soit la saison de la dernière chance pour ce groupe. En effet l’ace Felix Hernandez semble s’essouffler, Nelson Cruz fêtera bientôt ses 38 ans et Robinson Cano ses 36. Cependant ils devraient, cette année encore, être les fers de lance des Mariners. Au niveau de l’attaque, Seattle possède pourtant d’autres atouts non-négligeables avec Jean Segura (.300/.349 OBP), Kyle Seager (.249/27HRs/88RBIs) ou encore la fusée Dee Gordon (.308/.341 OBP/60SB), la recrue star. Mais ce dernier va devoir, en plus de s’adapter à un nouveau club, appréhender un nouveau poste. En effet Gordon, 2e base de formation, va évoluer au poste … de champ centre pour les Mariners, une première dans sa carrière. Sa vitesse devrait l’aider dans le champ extérieur spacieux de Safeco Field, l’enceinte du club, mais il risque de manquer de repères et d’instincts à ce poste.  Il y aura un joueur à suivre de près du côté de Seattle : le catcher, Mike Zunino. Il connaît une progression constante en MLB et a signé en 2017, la meilleure saison de sa carrière (.251/25HRs/64RBIs).

Mais le gros problème du club, et cela depuis de nombreuses années, reste le poste de première base. L’an passé, la production à la batte des joueurs de première base de l’équipe, était l’un des pires de la MLB.  Malgré de nombreux joueurs libres à ce poste cette intersaison, Jerry Dipoto n’est pas parvenu à pêcher un gros poisson. Du coup les fans devront se contenter de Dan Vogelbach, Ryon Healy ou Dan Ford. Pas flamboyant pour une équipe qui vise les play-offs. Outre ce problème en première base, le club possède un alignement très équilibré mélangeant à la perfection vitesse (Segura, Gordon) et puissance (Cruz, Seager). De quoi tenir la barque.

Malgré des blessures à répétition, Jams Paxton s’impose de plus en plus comme l’ace des Mariners.
Photo : Seattle Times

Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est bien la rotation des Mariners. Et c’est cette dernière qui risque bien de faire couler le navire. Félix Hernandez, au club depuis 2005, est sur la pente descendante et enchaîne les blessures depuis deux ans. Il a connu l’une des pires saisons de sa carrière en 2017 (4.36 d’ERA) et n’a joué que 16 petits matchs. Heureusement, un nouvel ace semble émerger à Safeco Field puisque James Paxton s’affirme de plus en plus comme LE lanceur des Mariners.  Malgré des stats hallucinantes (2.98 d’ERA, 156 SO, 1.103 WHIP), ce dernier est trop souvent blessé. Il n’a joué que 24 matchs, la saison dernière, ce qui est pourtant son record en carrière. Ce gaucher a toutes les qualités pour être l’un des meilleurs lanceurs de la MLB, et Seattle serait bien avisé de trouver une solution pour le garder en bonne santé. En août dernier, Jerry Dipoto a pris le risque de faire un trade pour Mike Leake, en grande difficulté à Saint-Louis. Un pari réussi puisque le lanceur a été étincelant lors de ses cinq matchs sous ses nouvelles couleurs (2.53/1.063 WHIP/27SO en 32 manches). Reste à savoir si en 2018, les fans auront le droit au Mike Leake, version Cardinals ou version Mariners. Mais derrière, c’est le néant. Marco Gonzales (5.47 d’ERA en carrière), Erasmo Ramirez, Andrew Moore (4.66) ou Ariel Miranda (4.71 en carrière) vont se disputer les deux dernières places. La rotation se résume donc, à une star en fin de course, une étoile montante mais trop souvent blessée, un énorme pari, et des joueurs plus que moyens. Quand on voit les alignements offensifs des trois équipes de tête … Et le bullpen, malgré sa grande qualité, ne pourra pas faire grand chose.

Enfin dernier point négatif, le farm system des Mariners est désastreux avec un seul joueur dans les 100 meilleurs jeunes de la MLB (Kyle Lewis, classé 70e). Une tempête approche du côté de Seattle. Même avec le retour de la légende Ichiro, qui va entamer sa 17e saison en MLB.

Texas Rangers

Saison 2017 : 78-84, 4e
Principales Arrivées : Matt Moore (SP – Rays), Mike Minor (SP – Free Agent), Doug Fister (SP – Free Agent), Tim Lincecum (RP – Free Agent), Seung hwan Oh (RP – Free Agent)
Principaux départs : Andrew Cashner (SP – Orioles), Carlos Gomez (OF – Rays), Mike Napoli (1B/DH – Free Agent)
Prédictions selon Bleacher Report pour 2018 : 3e /78-84

Du haut de ses 39 ans, Adrian Beltre reste l’atout numéro 1 des Rangers. Photo : DR

Pour les Rangers, le constat semble être le même que pour les Mariners. C’est à dire, un groupe qui arrive en bout de course. Après une année 2016 éblouissante, le club d’Arlington s’est complètement écroulé en 2017. Les révélations Rougned Odor et Nomar Mazara se sont retrouvés en difficulté et le bullpen, si solide jusque là, a implosé à l’image de son closer Sam Dyson (qui sera même libéré au courant de l’année). Du coup, le front office du club commence les grandes manœuvres. Ainsi la star et ace de l’équipe, Yu Darvish a été échangé, durant l’été, aux Dodgers contre des prospects. Et aucun lanceur de son calibre n’est arrivé pour le remplacer.

Décevant en 2017, Cole Hamels doit retrouver son niveau pour aider une rotation en chantier. Photo : DR

Surtout l’autre star de la rotation, Cole Hamels, lui, est resté, mais a déçu avec des stats indignes d’un joueur de son standing (4.20 ERA/105 SO en 148 manches). Matt Moore a débarqué à Arlington cet hiver, en provenance des Giants, pour endosser le rôle de deuxième lanceur dans la rotation. Si son début de carrière a été étincelant, depuis 2015, il est dans la tourmente. D’autant qu’en 2017, il a réalisé la pire saison de sa carrière avec 15 défaites au compteur, le 2e pire total de la MLB, ainsi que 107 points concédés soit le 3e pire bilan de la MLB et un ERA de 5.52. Le reste de la rotation est un assemblage de paris. Avec des anciens Doug Fister (4.88 d’ERA) et Bartolo Colon (6.48), en fin de course, et des lanceurs de relève transformés en starters comme Mike Minor, intraitable dans le bullpen des Royals en 2017 (2.55/88 SO en 77 manches), ou Matt Bush (3.78/10 sauvetages pour les Rangers).

Du côté du bullpen, là aussi, on nage dans l’inconnu. Alex Claudio a hérité du poste de closer en fin de saison, mais sa balle rapide chronométrée à 85 MPH n’est gage de sécurité. Keone Kela, a été remarquable avec son ERA de 2.79, mais il a tendance à souvent se blesser. Du coup là aussi, le front office a bricolé en signant Seung hwan Oh, impérial en 2016 en tant que closer des Cardinals mais qui a sombré en 2017. Surtout le club a signé Tim Lincecum, pourtant à la dérive, pour évoluer dans son bullpen. Et il se dit même qu’il pourrait avoir une chance en tant que finisseur.

Bref, le monticule des Rangers est un vaste chantier. Petit motif d’espoir pour les fans des Rangers, le secteur offensif semble lui plus clair. On l’a dit Nomar Mazara et Rougned Odor se sont écroulés en 2017. Mais écroulés, par rapport à une sublime saison 2016. Odor a tout de même frappé 30 Hrs, l’an passé mais c’est sa moyenne au bâton qui s’est effondrée (de .271 à .204). De son côté Mazara a réalisé une saison correcte (.253/20HRs/101RBIs) mais n’a montré aucun signe d’amélioration.

Il y a aussi eu des belles surprises comme Joey Gallo, qui a enfin réalisé une saison entière, avec à la clé une montagne de Homeruns (41) mais aussi de Strikeouts (196), ou Elvis Andrus qui s’est trouvé une puissance en 2017 avec 20 coups de circuit (il n’avait jamais dépassé la barre des 10) tout en conservant son efficacité au bâton (.297/.337 OBP/191 hits). Mais surtout, l’inusable Adrian Beltre. Du haut de ses 39 ans, il reste l’arme offensive numéro une des Rangers. En 2017, malgré une blessure, il a signé une saison XXL (.312/17HRs/71RBIs/.383 OBP). Beltre est surtout l’âme et le capitaine de cette équipe.

A suivre également deux joueurs, Delino Deshields et Willie Calhoun. Pour sa troisième saison à Arlington, le premier a réalisé la meilleure année de sa carrière avec une moyenne au batôn de .269 mais aussi 29 bases volées. En 2018, il pourrait être le leader de l’AL dans cette catégorie. De son côté Calhoun, pièce majeure dans le deal de Yu Darvish, a tout écrasé dans les ligues mineures (.300 et 31 HRs). Il devrait être titulaire en champ gauche en 2018 et aura à cœur de montrer ce qu’il sait faire.

Pour résumer, l’attaque des Rangers a un énorme potentiel tant en puissance (Odor, Gallo, Calhoun), qu’en vitesse (DeShields). Mais pourra t-elle sauver un pitching staff, très limité ? Chez The Strike Out, on n’y croit que très peu et il fort probable que l’équipe passe en mode reconstruction dès cet été.


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