Pitchers, le top 10 de la postseason / Partie I

A-t-on souvenir d’un plateau de lanceurs aussi relevé pour une postseason. Alors que l’on se prépare au grand festival d’Octobre et aux nuits blanches devant MLB TV, alors que nous cherchons déjà à déterminer quelle sera LA rencontre « Frissons » de ce Final Bracket, un coup d’œil aux forces en présence sur le monticule donne le vertige. Alors certes, il manque l’Homme de la Postseason, Madison Bumgarner, il manque l’ex-future rotation légendaire des Mets et les surprises de la saison, Jason Vargas et Zack Davies… mais sinon ils sont tous là :  Kershaw, Scherzer, Sale, Kluber, Bauer, Gonzalez, Carrasco, Strasburg, Greinke, Santana, Verlander, Tanaka, Severino… Et on ne parle ici que des Lanceurs Partants. Madness

 Ervin Santana

Avec un plateau comme celui-là, que peut-il nous arriver ? Eh bien, tellement de choses que je ne savais pas vraiment par où commencer cet article. Car ce mardi, c’est un autre championnat qui commence, la postseason ou se révèlent des pitchers aux ressources insoupçonnées, ou des légendes se forgent aux dépens de ces bras que l’on pensait intouchable. Un monde à part, dans lequel finalement la vie normale n’a plus cours, ou même Clayton Kershaw peut devenir humain… Je ne savais pas par ou débuter, alors j’ai commencé par la fin. Voici donc les 10 lanceurs à suivre, un par équipe, au cours de ces playoffs !

 

10 – Jon Gray

Est-ce un choix par défaut ? Un tout petit peu. Dans un pitching staff des Rockies qui fait la part belle aux rookies, avec trois débutants parmi le 5 majeur, et ou Tyler Chatwood n’est decidement pas capable de s’affirmer sur le long terme comme un joueur plus que moyen (8-15, 4.69 en 2017) Jon Gray fait figure de lanceur de confiance, lui qui n’a que deux saisons pleines sous sa ceinture.

Parmi la jeune garde de Denver, il a obtenu moins de victoires que Marquez (11-7, 4.39) et Freeland (11-10, 4.06), mais il affiche néanmoins le meilleur bilan sur la saison (10-4) et est le seul lanceur partant des Rockies à afficher un ERA inferieur à 4, malgré le handicap lourd qu’est lancer dans Coors Field, le stade de MLB le plus propice aux hitters.

Gray, qui a travaillé dur la saison dernière pour améliorer l’envoi et le spin de ses lancer lents, arrive en ce début de postseason avec un arsenal complet, et notamment un slider et une balle courbe parfaitement aux point pour forcer la décision dans les moments décisifs. Reste à voir s’il saura tenir ses nerfs et son match, lui qui a parfois tendance à laisser les batteurs adverses prendre l’avantage lors du deuxième passage au bâton.

Dénué de toute expérience en postseason, comme tous ses coéquipiers de la rotation, Jon Gray ira chercher la confiance dans ses performances cette saison face aux Diamondbacks : 2 matchs débutés pour treize manches lancées, 4 points concédés, et deux victoires face à Robbie Ray et Taijuan Walker. Mais cela suffira-t-il face à des Diamondbacks gonfles à bloc et un Zack Greinke revenu à son meilleur niveau ?

9 – Ervin Santana

On le croyait perdu, et pourtant le voilà qui revient sur le devant de la scène. A 34 ans, Ervin Santana s’est offert une saison majuscule et un rôle prépondérant dans la qualification des Twins pour le Wild Card Game d’American League. Lui qui n’avait connu qu’une saison dans le positif depuis 2010, est revenu à son meilleur niveau au meilleur moment, pour accompagner l’éclosion surprise des Twins et de leur Franchise Player annoncé, Byron Buxton.

Résultat, Santana s’est offert un bilan de 16 victoires pour 8 défaites cette saison, un ERA de 3.28 sur la saison, à 4 centièmes de son record personnel (3.24 en 2013 avec les Royals) et une seconde étoile, neuf ans après sa seule participation au All Star Game (2008, avec les Angels). Il s’est aussi payé le luxe de s’offrir 5 « Complete Games » dont trois blanchissages, comme Corey Kluber. Aucun autre lanceur des Majors n’a lancé plus de deux matchs complets en 2017 et parmi eux, seul Carlos Martinez (Cardinals) a réussi deux blanchissages. Ça vous classe un pitcher.

Reste que Santana n’a jamais vraiment posé sa patte sur la postseason, qu’il n’a pas disputée depuis 2009. En huit apparitions, il n’a démarré que deux matchs lors des play-offs, et obtenu ses deux victoires en sortant du bullpen. Il affiche en Postseason un ERA de 5.56, bien loin de son 4.02 en carrière, ou des performancces affichées cette saison. Alors, sera-t-il capable de contenir les battes de la jeune garde New-Yorkaise ?

8 – Luis Severino

Et puisque l’on parle de jeune garde New Yorkaise, accueillons ici un autre joueur de la République Dominicaine, et la nouvelle star du Bronx, coté monticule. J’ai nommé, bien entendu, Luis Severino. Après deux saisons d’apprentissage, quelques petites difficultés d’adaptation et un passage par le bullpen, le jeune lanceur des Bombers a explosé cette saison. A 23 ans, il s’offre une saison remarquable avec un bilan de 14-6, un ERA de 2.98 (3e AL, 8e MLB), et pas moins de 230 retraits sur prises (4e AL, 6e MLB).

Jusqu’à cette saison, Severino avait alterné le très bon et les grosses galères, notamment en raison de certaines difficultés à contrôler la trajectoire de ses lancers. Cette saison, il n’en est rien. Le lanceur de Sabana de la Mar termine l’année 2017 avec la fastball la plus rapide de la saison (101.2 mph) pour un lanceur partant, mais surtout avec une palette de trois lancers tout aussi efficaces les uns que les autres : que ce soit avec sa balle rapide, son Slider ou son Changeup, Severino a trouvé la mire, et il pourrait se révéler comme l’un des meilleurs lanceurs de sa génération.

D’autant que son éclosion coïncide avec celle d’un roster des Yankees en pleine renaissance. On observera de très près les performances du lanceur dominicain dès ce mardi lors du All Star Game, tout comme l’on attendra avec impatience de voir ce que peuvent offrir les Aaron Judge, Gary Sanchez ou encore Didi Gregorius quand la pression monte, quand l’atmosphère devient irrespirable et le Yankees Stadium s’enflamme pour le retour de la postseason. C’est ce mardi, face aux Twins, que l’on commencera à en savoir un peu plus sur Luis Severino, et sur sa capacité à répondre présent dans les grands rendez-vous.

7 – Jake Arrieta

Peut-on dire que la saison 2017 de Jake Arrieta est décevante ? Difficile au vu de son bilan, avec 14 victoires pour 10 défaites, et un ERA de 3.53. Tentant, pourtant, tellement l’As des Chicago Cubs nous a habitué au meilleur, lui qui a survolé la National League ces deux dernières années, avec comme point d’orgue le titre de Cy Young 2015 (avec un bilan de 22-6 et un ERA de 1.77).

Cette saison, Arrieta a été à l’image des Chicago Cubs : il n’a pas véritablement brillé, n’a pas fait de coup d’éclat (En 30 matchs débutés, il n’a jamais été plus loin que la septième manche, qu’il n’a bouclé que 4 fois), mais il s’en sort pourtant les cuisses propres, avec un bilan positif, un titre de meilleur lanceur de National League au mois d’aout, et une qualification pour les playoffs à la clé. Et c’est bien là le plus important.

Jake Arrieta possède un avantage sur tous ses adversaires de postseason présents dans ce Top 10, il a déjà une bague au doigt, gagnée l’an dernier lors de cette confrontation épique face aux Indians. Une postseason dans laquelle il avait été d’abord plutôt fade, avec un No Decision résultant en une défaite face aux Giants et une défaite attribuée face aux Dodgers, avant de remporter coup sur coup les Matchs 2 et 6 des World Series.

Avec Jon Lester, Kyle Hendricks, Jose Quintana et un Bullpen renforcé pendant l’été, Arrieta et les Cubs auront les armes pour faire face aux Nationals puis aux Dodgers, adversaires probables dans le tableau de National League. A condition, pour le natif du Missouri, que sa blessure à la cuisse contractée au début du mois de Septembre ne vienne pas tout gâcher.

6 – Zack Greinke

Ce fut l’une des grosses surprises de l’hiver 2015. Au terme d’une saison remarquable en tous points, ponctuée de 19 victoires et d’une deuxième place au classement du Cy Young de National League, Zack Greinke acceptait une offre faramineuse des Arizona Diamondbacks, et rejoignait la franchise de Phoenix.

Choix d’ego, pour sortir de l’ombre de la legende Kershaw chez les Dodgers ? Choix du portefeuille, tant l’offre de 34 millions de dollars par an faite par les D’Backs semblait impossible a refuser ? Choix sportif pour accompagner le développement d’une franchise ambitieuse, aux côtés notamment du possible futur MVP Paul Goldschmidt ? Difficile à dire, mais il est certain que la saison 2016 du lanceur floridien, sans être foncièrement mauvaise, fut un petit pas en arrière (13-7, 4.37).

Mais cette saison, c’est une toute autre histoire. Dans tous les domaines, Zack Greinke vient se placer à portée de lancer des meilleurs as des Ligues Majeures : Avec le deuxième bilan de National League en termes de victoires et le cinquième en termes d’ERA et Strikeouts (17-7, 3.20, 215 SO), en évoluant à domicile dans l’un des parcs de MLB les plus favorables aux frappeurs.

Si Greinke a perdu en vélocité moyenne dans ses lancers rapides (il lançait une fastball à 94.4 mph, en moyenne, en 2009, contre un peu moins de 91mph en 2017), il a parfait la maitrise de ses lancers lents, notamment les balles courbe traditionnel et « Eephus », deux pitchs dont il a pu étudier tous les secrets au contact du maitre du genre, Clayton Kershaw, et qu’il a su utiliser à la perfection cette saison.

Accompagné par une rotation des DBacks dont les performances ont été tout aussi étonnantes que séduisantes en 2017, il doit maintenant continuer sa renaissance en reussissant des playoffs de qualité. Ses dernières sorties d’octobre furent correctes, sans pour autant être des grands moment de baseball, et sa carte de 3-3 avec un ERA de 3.55 sur 9 matchs lancés reflète bien cet état de fait.Titulaire pour le Wild Card Game face aux Rockies, Greinke voit sans doute un match plus loin, avec une potentielle confrontation en Division Series contre son ancienne franchise, les Los Angeles Dodgers. Avec pour lui, comme pour Clayton Kershaw, un désir clair de poser enfin, sa griffe sur une serie de postseason !

5 – Justin Verlander

Dans une saison qui a vu les Detroit Tigers se disloquer, tomber en ruine, se séparer de ses éléments les plus bankables et finalement boucler l’exercice 2017 avec le pire bilan des Majors (64-98), Verlander a été l’une des rares satisfactions sur la butte (10-8, 3.82), le rookie de l’année 2016 Michael Fulmer parvenant aussi à limiter quelques peu les dégâts (10-12, 3.83) avant le vide.

Alors forcément,  Justin Verlander a attisé les convoitises et, s’il n’a pas trouvé preneur lors de la Trade Deadline, l’as des Tigers a finalement atterri à Houston quelques semaines plus tard, après avoir été mis sur la liste des waivers. Et depuis, c’est un massacre… Depuis son arrivée chez les Astros, le second du classement Cy Young 2016 a été tout simplement ébouriffant. Enfin soutenu par une défense digne de ce nom, et supporté par la meilleure attaque de MLB, Verlander s’est contenté de gagner les cinq matchs qu’il a débutés : 35 manches lancées pour quatre points concédés, 5 walks, un ERA minuscule de 1.06 et un WHIP encore plus spectaculaire de 0.65…

 

PS Verlander Template

Alors, oui, forcément, ce n’est qu’un échantillon et la forme de septembre ne compte pour rien en octobre, mais difficile de ne pas penser que Verlander est la pièce qu’il manquait aux Astros pour se transformer de challenger a la rotation talentueuse mais instable (en cause, les blessures récurrentes de Keuchel et McCullers) a co-favori d’American League, capable de venir contrarier le rouleau compresseur des Indians pour le pennant.

Surtout, Verlander a un vieux compte à régler avec les World Series et se verrait bien y revenir pour un troisième essai, après deux sorties désastreuses en 2006 (2 défaites et 10 points concédés en deux starts contre Saint Louis) et 2012 (1 défaite et 6 runs concédés pour son seul start face aux Giants). Le bilan de Verlander en playoffs est édifiant : 7-2 et un ERA de 2.70 en 13 starts hors World Series, 0-3 et 4.65 lors du Fall Classic.

Avec une vélocité proche de ses niveau de MVP 2011, et un arsenal de pitchs comprenant des balles rapides a 95mph dont une ressemblant plus à un cutter, une courbe ne permettant qu’une moyenne de .171 a ses adversaires, et un slider encore plus destructeur (.158), Justin Verlander est bien armé pour mettre le feu à la postseason… avec l’espoir de connaitre, enfin, le succès sur la plus grande des scènes !

 

(Suite du Top 10 à suivre prochainement sur TSO…) 

 

 

 

 

 

 


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