Andy Paz (1ère partie) : “Pour l’instant, le but est la Major League”

Premier joueur français à atteindre le niveau Double AA, dans le farm-system des Oakland Athletics, Andy Paz continue sa progression dans le baseball américain a un rythme effréné. De La Havane à la Californie en passant par le Pôle Espoir de Toulouse. L’un des fers de lance de l’Equipe de France s’ouvre sur son parcours, et ses ambitions Majeures.

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The Strike Out : C’est un sacré parcours que le votre depuis vos débuts à San Miguel. Avant tout, pouvez-vous revenir sur votre histoire ?

Andy Paz : Oui bien sûr. Comme vous dites j’ai commencé à l’âge de neuf ans au club de San Miguel, une municipalité de La Havane. Puis à dix ans je suis parti pour Octubre, une autre municipalité de Cuba, où j’ai joué la plus grande partie de ma vie. Je suis arrivé en France en février 2007, à Toulouse, où j’ai de suite intégré le STB. À la rentrée je faisais partie du Pôle en France en tant qu’externe.

TSO : Qu’est ce que Cuba vous a apporté aussi bien sportivement qu’humainement ?

A.P : Je pense que Cuba m’a apporté avant tout l’amour du jeu. Vous savez là bas c’est le sport national. Ma mère me raconte que depuis mon plus jeune âge j’adorais le regarder à la télé et le jouer dans les rues de Cuba. Là-bas le baseball est le sport national. Vous pouvez voir des enfants ou des adultes en train de jouer à chaque coin de rue avec un bout de bois et une balle “faite maison”. La plus grande partie de la population suit ce sport, même ma mère. J’ai fait mes premiers swings dans le parc en face de la maison… La vie à Cuba est très belle pour un enfant. Mais pour un adulte le quotidien peut être difficile pour des raisons économiques… Je sais que le salaire de ma mère était de moins de 10$ par mois.

TSO : Comment s’est prise la décision de déménager ici, et de venir tenter votre chance dans l’Hexagone ?

AP : Mon père s’est marié avec une française, ma seconde mère aujourd’hui. Mes parents pensaient que le mieux pour moi c’était de venir en France et c’est comme ça que je suis arrivé dans ce pays.

TSO : À 14 ans vous débarquez donc à Toulouse. Comment se passe l’acclimatation à votre nouvelle vie ?

AP : Ça a été très difficile au début. Ma mère, ma famille, mes amis me manquaient énormément, d’ailleurs ils me manquent toujours… C’était une culture différente avec une langue différente. Je dirais que le changement a été difficile mais grâce à ma famille française j’ai réussi à m’adapter.

TSO : Un an plus tard, vous voilà déjà repéré par le Pôle France, tout a été si rapide, comment l’expliquez-vous ?

Je ne sais pas trop… Je pense que Gerardo et Boris (NDLR : Gerardo Leroux et Boris Rothermundt), les coachs du Pôle France, ont cru en moi.

TSO : Ensuite tout va très vite, EDF junior, recruté par les scouts des A’s, médaille de bronze aux CE junior 2009, OR des -21 ans en 2012, WBCQ en 2015, Double A en 2016, on a l’impression que vous dévorez tout sur votre passage, jusqu’où comptez-vous aller ?

AP : Pour le moment le but est la Major League. Mais je sais que si un jour j’y arrive il y aura de nouveaux objectifs. Rester là bas longtemps, être titulaire, gagner un championnat…

TSO : Vous étiez seulement le second joueur tricolore à évoluer en Single A, le premier français à jouer en Double A, que ressentez-vous lorsqu’on évoque cet exploit ?

Franchement je ne pense pas à ça, je ne pense pas que ce soit un exploit d’ailleurs, ça reste la Minor League.

TSO : Y a-t-il une vraie différence d’infrastructure et de niveau entre le single A et le double A ?

AP : Je dirais que la différence est surtout dans la maturité des joueurs. Chacun sait ce qu’il a à faire. Par exemple les entraînements sont plus soft en AA qu’en single A. D’abord l’âge moyen des joueurs en AA est plus élevé que celui des joueurs en single A. Ensuite tous les joueurs qui sont ici sont déjà passés par les niveaux « A » avec beaucoup plus de répétitions et d’entraînements. Donc ils savent déjà ce qu’ils ont à faire… Je pense aussi que plus on monte plus on se rapproche de la Major League, et donc par conséquent plus on travaille sur cet objectif.

TSO : Tout au long de votre parcours vous avez eu l’occasion d’affronter des joueurs de MLB. Que pouvez-vous nous dire de ces expériences ?

AP : Je me suis rendu compte que ces joueurs étaient exceptionnels pour leur consistance mais je me suis aussi rendu compte aussi qu’ils étaient humains.

Ses objectifs personnels et collectifs, l’équipe de France, l’univers des Ligues Mineures,  c’est à lire en début de semaine dans la seconde partie de cette interview

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