Suite et fin de notre entretien avec Andy Paz. Espoir des Oakland Athletics et pilier de l’Equipe de France de Baseball, le receveur des Bleus nous parle des conditions de vie d’un joueur de Minor League, de la place de la France dans le baseball international et de ses ambitions pour les Bleus, à commencer par le championnat d’Europe qui se tiendra aux Pays Bas le mois prochain. (Lire la première partie)
TSO : Parlez-nous un peu de votre saison, quel est votre ressenti sur cette année 2016 ?
AP : Comme dans toute saison il y a beaucoup de hauts et de bas mais je pense que là on est sur une bonne lancée pour passer en play offs. On a une très bonne équipe avec une bonne ambiance en plus. On est premier dans cette seconde moitié de saison donc je vois pas pourquoi on ne pourrait pas se qualifier. Il reste encore beaucoup de matchs mais si on continue à jouer comme on le fait en ce moment ça va aller.
TSO : Vous parliez tout à l’heure de la MLB qui était votre objectif. Sur quoi devez vous travailler pour y parvenir ?
AP : Si je veux arriver en MLB, je dois travailler sur tous les aspects du jeu. Si je veux y arriver et surtout y rester. Sur ma frappe, ma défense, ma forme physique etc.
TSO : Comment se passe le quotidien d’un joueur en ligues mineures ?
AP : En ce moment même où je réponds à votre interview je suis dans un bus pour un voyage de 10 heures (NDLR : cet entretien a été réalisé par mail). C’est ça la vie d’un minor leaguer, les longs voyages, les bas salaires… Mais bon c’est quand même une chance de pouvoir faire ce qu’on aime tous les jours.
TSO : Comment avez-vous géré le problème de la langue lors de votre arrivée à Midland ?
AP : La langue n’a jamais été une grosse barière parce que je parle espagnol et qu’il y a toujours des coachs latinos pour me faire la traduction. Ici il y a aussi des joueurs latinos avec qui je peux communiquer sans souci. De plus grâce aux cours d’anglais et à mes deux saisons aux États-Unis j’ai pu parler anglais.
TSO : On va parler un peu du baseball français. Quel regard portez-vous sur son évolution ?
AP : Je pense que le baseball français a beaucoup de potentiel. Depuis que je suis arrivé en France le baseball francais n’a pas cessé de progresser. Et pour cela il faut remercier le boulot des coachs comme Gerardo et Boris, ainsi que celui de Jean Michel, Jamel et beaucoup de coachs francais.
TSO : Justement on a l’impression que l’Équipe de France a peut-être passé un pallier lors du WBCQ et cette 1e victoire, quel est votre sentiment sur ce parcours ?
C’était une victoire très importante sur l’équipe d’Espagne qui avait beaucoup de joueurs pro. On est quand même déçus car on sait qu’on aurait pu faire mieux. J’espère que cette “déception” nous servira comme motivation pour le championnat d’Europe.
TSO : Votre DTN, S. Lesfargues, nous parlait d’ailleurs d’un objectif concret pour ces championnats d’Europe à savoir une médaille. C’est dans vos cordes selon vous ?
AP : Ça fait certainement partie de mes objectifs aussi…
TSO : Quel chemin reste-t-il à cette EDF pour parvenir à se rapprocher du top niveau mondial ?
AP : Nous ne sommes pas très loin. Mais il manque encore un petit quelque chose. Je pense qu’il nous faut encore plus de licenciés. Je rêve que le baseball soit plus médiatisé en France. Mais je suis tranquille car je sais que notre Fédé bosse dessus et ils font un très bon boulot.
TSO : Quelle est l’ambiance au sein du groupe France ?
AP : On est sur une bonne longueur. Cette victoire au WBCQ ainsi que d’autres victoires comme celles sur les Pays Bas lors du Yoshida Challenge ont servi a booster notre confiance. Maintenant on sait que l’on peut gagner contre n’importe quel équipe.
TSO : Craignez-vous l’après Gagné ? Que pensez-vous de son limogeage ?
AP : Non, pas du tout. Eric Gagné a apporté beaucoup à notre baseball et je pense qu’on en est touq reconnaissants. Mais au final ce sont les joueurs, nous, qui sommes le plus important au sein d’une équipe. J’aime beaucoup le groupe qu’on a et en plus on a la chance d’avoir un super staff, même sans Eric.
TSO : Enfin dernière question, peut-on imaginer un Andy Paz écrire de temps à autre pour notre site à l’image d’un Owen Ozanich ?
AP : Ce serait avec plaisir !
Merci à Andy Paz pour sa disponibilité
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Une réflexion sur “Andy Paz (2ème partie) : “La France n’est pas très loin du top niveau mondial””