Preview 2023 – San Francisco Giants : objectif 2024 ?

Prisonniers de la NL West, les San Francisco Giants font mieux que se défendre. En 2021, le club de la Baie avait même créé la surprise en s’emparant de la couronne de division au nez et à la barbe des Dodgers. Oui mais voilà, en 2022, les Giants se sont réveillés de ce rêve. Ils se sont confrontés à la réalité et aux limites de leur effectif.

La saison 2022

Auréolés de leur titre de division, les Giants peuvent se targuer d’avoir user et fait suer les grands Dodgers en postseason. C’est donc plein d’ambitions que l’on retrouve les hommes de la baie en 2022. Comme à son habitude, le club a fait des paris durant l’intersaison avec des contrats courts donnés à des joueurs et des lanceurs à forts potentiels mais qui ont connu des problèmes. C’est le cas du lanceur Carlos Rodon. Ce dernier a été étincelant sur la butte avec les White Sox, lorsqu’il était dessus. Car il a souvent terminé à l’infirmerie. Et bien ce dernier a bien rendu la confiance placée en lui car il a tout simplement été magistral à San Francisco.
Il termine une saison pleine avec 31 départs à son actif (record en carrière) pour une ERA de 2.88, 237K en 178.1 manches lancées. En un mot : Ace. Le gaucher terminera même 6e au classement du Cy Young.

Surtout il a été bien épaulé par l’enfant du club, Logan Webb. Drafté au 4e tour en 2014, le lanceur continue sa progression vers les sommets. Après deux saisons plus que moyennes, le natif de Californie a explosé en 2021 (3.03 d’ERA). Avant de confirmer que ce n’était pas un feu de paille en 2022 avec une saison encore meilleure : 32 départs pour une ERA de 2.90 en 192.1 manches et 163 strikeouts. Une saison de patron. Décidément le pitching de San Francisco a été la hauteur puisque Alex Cobb, lui aussi renfort de 2022 a signé une superbe saison et confirme son regain de forme à 33 ans. Il termine la saison avec 3.73 d’ERA en 149.2 manches avec 151K. Un parfait numéro de 3 de rotation.

Webb tisse sa toile en NL – AFP

En revanche, derrière eux, ce fut un peu plus compliqué. Et c’est pourquoi les Giants ne possèdent que la 13e meilleur ERA collective de MLB. Malgré ses deux monstres. Après une belle saison 2022, Alex Wood est redevenu Alex Wood (5.10 d’ERA). Tandis que Jakob Junis autre pari de l’intersaison, a lui été à son niveau. C’est à dire moyen (4.42 d’ERA)

Pour terminer sur le pitching de  cette saison 2022, comment ne pas parler du bullpen. Les Giants se sont trouvés un quatuor plutôt solide. On va commencer par ceux censés faire la passerelle entre le starter et le closer. Ils ont été solides sans non plus être magistraux. En gros Tyler Rogers (3.57 d’ERA), John Brebbia (3.18) et Jarlin Garcia (3.74) ont fait le boulot. Mais la véritable star de ce bullpen, c’est Camilo Doval. Après une très belle saison rookie en 2021, il est monté en régime en 2022 prouvant qu’il avait les épaules pour le poste de closer. Avec une balle rapide s’asseyant confortablement et durablement dans les 100 mph (160km/h), il a réalisé 27 sauvetages pour les Giants en 30 opportunités. Il sera sans aucun doute un des closers à suivre en 2023.

Pour sa 2e année Camilo Doval a prouvé qu’il avait les épaules pour être closer. Photo Thearon W. Henderson/Getty Images

Vous vous en doutez et comme pour les starters, derrière ces joueurs moteurs, les autres lanceurs de relève utilisés ont eu du mal à suivre la cadence. Voir pire. En effet les Giants ont le 20e bullpen de MLB en terme d’ERA mais surtout le 30e en H/9 (hits concédés en moyenne). C’est dire quand on voit pourtant les stats des 4 meilleurs releveurs du club.

Au niveau de l’attaque, ce ne fut pas plus glorieux. Seule la recrue Joc Pederson sort un peu du lot en signant une saison de costaud, .274/23Hrs/70RBI. On pourra également citer, et ça fera plaisir à Bastien de la rédac, la saison intéressante de Wilmer Flores malgré une moyenne au bâton en berne (.229), il a tout de même frappé 19 Hrs (2e meilleur total du club) et produit 71 points (leader du club).

On pourrait également citer les saisons de Thairo Estrada (.260/14 Hrs/62RBIs) ou encore d’Austin Slater, 2e meilleur moyenne au bâton du club avec .264. C’est dire. Car derrière eux ce ne fut que des déceptions. De Mike Yastrzemski à Brandon Crawford en passant par Brandon Belt ou Evan Longoria. Pour ces 3 derniers, le poids des années commencent à bien se faire sentir. On pourrait également évoquer la saison compliquée de l’ancien top prospect Joey Bart. Enfin aux commandes du poste de receveur après le départ de la légende Buster Posey, il a eu du mal à exister. Le poids de la succession a semblé bien lourd.

Niveau stats, l’attaque des Giants était la 20e en terme de moyenne au bâton, la 12e en HR, la 11e en points marqués. En un mot moyen. Et quoi de mieux pour illustrer ce terme que le bilan comptable de cette équipe de San Fransisco Giants : 81 victoires pour …. 81 défaites.

Après cette saison terminée à la 3e place de division, le front office avait de grandes ambitions pour 2023 et tenter de retrouver la postseason.

La saison 2023 

Pour 2023, la priorité du front office était d’ajouter une superstar à cette équipe, un joueur capable de porter l’équipe vers le sommet. Le club s’était donc positionné sur les gros poissons du marché des agents libres. A commencer par l’enfant du coin, un certain Aaron Judge, tout juste auréolé d’un titre de MVP et du record de HR. Au final le slugger se sera bien servi des Giants, laissant miroiter une arrivée afin de faire monter les enchères du côté des Yankees. Au final il acceptera une offre inférieure de la part de son club formateur. San Francisco avait pourtant mis le paquet en proposant un contrat XXL. Insuffisant.

Les deux presque recrues des Giants. Photo DR

Cette immense quantité d’argent, le club va chercher un autre joueur sur qui la dépenser. Et c’est finalement Carlos Correa qui devait récupérer le pactole. Tout semblait en place, les maillots étaient imprimés, les affiches sorties de l’imprimerie et la conférence de presse d’introduction n’était qu’à 24h de son début.

Oui mais voilà, sur les conseils de plusieurs médecins, le club décide finalement de faire machine arrière et de retirer son offre colossal. La faute à un Carlos Correa jugé trop fragile pour un tel investissement. Alors c’était peut-être le bon choix de ne pas dépenser autant sur un joueur qui a connu pas mal de pépins physiques mais il fallait peut-être y penser avant. Car le club s’est retrouvé sans aucune star ni aucune arrivée, très tard dans l’intersaison et la majorité des joueurs dispo avaient déjà trouvés preneur.

Michael Conforto, véritable pari des Giants. Photo DR

Au final le club se rabattra sur ce qu’il restait. C’est à dire des paris. C’est vrai que récemment les paris des Giants se sont avérées plus payants que perdants donc à voir. Ainsi, au niveau offensif, le club accueille Michael Conforto, qui sort de 17 mois sans jouer (grosse blessure puis une saison sans club). Il signe pour deux ans (un an plus une player option) et 36 millions de dollars. Un gros investissement pour donc un gros pari.

Dans l’outfield, il sera accompagné de l’autre recrue Mitch Haniger. Ce dernier, productif avec les Mariners, a connu une grosse blessure en 2022 et il a eu du mal à revenir. Il possède néanmoins un beau potentiel. Pour terminer sur les recrues offensives, on pourrait parler de l’arrivée de Roberto Perez, un receveur défensif qui sera un bon remplaçant et surtout un mentor pour Bart.

L’autre recrue offensive des Giants, Mitch Haniger. Photo : Getty Images

Au niveau du monticule, là aussi, le club est resté fidèle à ses principes. C’est à dire des paris sur des joueurs souvent blessés mais au fort potentiel. Problème, Carlos Rodon a préféré rejoindre les Yankees, encore eux. La rotation se retrouve amputée de son ace. Alors Logan Webb a les épaules pour ce rôle mais qui pour prendre sa place? Et bien les Giants espèrent que ce sera la recrue Sean Manaea.

Figure de proue du côté d’Oakland, le joueur a eu un peu plus de mal après son arrivée à San Diego. Il termine avec un ERA proche de 5.00 et aura à cœur de prouver qu’il vaut mieux que cela. On sait qu’il en a le potentiel. Enfin autre ajout dans la rotation, l’une des immenses surprises de la saison 2022, Ross Stripling débarque à San Francisco en sortant tout juste de sa meilleure saison en carrière (3.01 d’ERA en 134.1 manches et 111K). Longtemps un lanceur de relève ou starter de remplacement, il a prouvé à Toronto la qu’il peut être un starter fiable. A lui de prouver que 2022 n’était pas qu’un coup de chance.

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Enfin dans le bullpen, une seule addition mais une de poids puisque le club a recruté Taylor Rogers, l’ancien closer des Twins, passé par les Padres, vient renforcer les fins de matchs des Giants. Et non ce n’est pas une faute de frappe, il est bien le frère jumeau de Tyler Rogers, déjà présent au club. Ils deviennent ainsi les 4e jumeaux à joueur avec la même tunique.

Des recrues au niveau revu à la baisse pour cette intersaison des Giants, mais n’est-ce pas un mal pour un bien. Le club peut se tourner vers la Free Agency 2023/2024 et tenter de récupérer une licorne. En effet, comme nous l’avons dit dans notre preview des Angels (à retrouver ici), Shohei Ohtani sera agent libre à la fin de la saison. Peu d’équipes peuvent se permettre de lui offrir le contrat qui l’attend. On évoque une somme autour des 500 millions de dollars. Et une de ces équipes sera les Giants. L’arrivée du phénomène japonnais ramènerait la Hype sur la franchise et une nouvelle fan base. En attendant 2023, devrait être une saison de transition.

Le joueur à suivre

Il est arrivé dans l’anonymat durant la trade deadline. Mais il a tout du joueur indispensable à une équipe. JD Davis a réalisé une grosse fin de saison du côté de San Francisco. Longtemps joueur de banc aux Mets, il a prouvé que quand on lui donne sa chance, il peut être une pièce importante d’une équipe. La preuve en 2019, lorsqu’il a été titulaire lors de sa première avec le club new-yorkais, il a signé une très belle saison (.307/22HRs/57RBIs). Alors ce ne sera jamais une star ou un leader offensif, mais il peut s’avérer être un très bon lieutenant. Il peut aussi dépanner à un très bon niveau en 3e comme en 1e. Il pourrait d’ailleurs être le titulaire du poste de première base après le départ de la légende du club, Brandon Belt.

La star

Logan Webb doit encore passer un cap. Celui de devenir un ace (AP Photo/Ross D. Franklin)

Il est la preuve de la réussite du pitching staff des Giants. En progression constante, Logan Webb a prouvé en 2022 qu’il avait l’étoffe d’être un grand lanceur de MLB. Dans l’ombre de Carlos Rodon, il a réalisé une saison XXL : 32 départs pour une ERA de 2.90 en 192.1 manches et 163 strikeouts. En 2021, il avait aussi été étincelant en postseason, preuve de sa capacité à se sublimer dans les grandes occasions. Des qualités d’ace, qu’il va falloir maintenant concrétiser en 2023. Il sera en pleine lumière sans pare-soleil pour le protéger. Les Giants ont besoin d’une ancre dans sa rotation constituée de paris. S’il y parvient, il sera assurément dans la course au Cy Young.

Notre prono

Difficile de se faire une idée pour ces Giants. Déroutants depuis deux saisons, San Francisco enchaîne une saison exceptionnelle avec un exercice moyen. Sa politique de tenter des coups de poker sur des joueurs fonctionne jusqu’à maintenant. Mais on a vu qu’offensivement, l’équipe avait dû mal. C’est pourquoi on a tenté de recruter un gros poissons pour l’alignement offensifs. Sans succès pour le moment.
La franchise à de l’argent à dépenser, et selon moi, elle a joué petit en 2023 pour tenter de faire un all-in sur Ohtani. C’est le type de joueur qui peut faire passer la franchise dans une autre dimension et pouvoir enfin défier à armes égales les Padres et les Dodgers. Rendez-vous donc à l’hiver, voir dès cet été.

En attendant, 2023 devrait ressembler à la saison 2022, c’est à dire une saison moyenne. Au moins l’avantage du nouveau calendrier MLB, c’est que le club devrait moins jouer contre les équipes de sa ligue.

Bilan : 84-77


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