FIP ou pas FIP, telle est la question…

Une statistique pas si nouvelle apparaît de plus en plus lors des retransmissions de matchs MLB. Il s’agit de la FIP (pour Fielding Independent Pitching) qui se veut être une concurrente directe à l’immuable ERA. Elle est portée par de plus en plus d’insiders car elle réparerait, selon un certains nombre d’entre eux, une injustice pour les pitchers de franchises moribondes et rétablirait une certaine réalité pour ceux qui bénéficient des meilleurs effectifs autour d’eux. En effet, la FIP ne se calcule qu’avec les actions dont le lanceur est directement responsable, là où l’immorale ERA ne fait pas de distinction. Comparons ensemble ce qu’elles comprennent!

L’ERA est un indicateur du nombre de runs alloués par un lanceur sur 9 manches. Par exemple, un lanceur qui encaisse 1 run en 9 manches aura une ERA de 1.00. Un lanceur qui laisse filer 2 runs en lançant 6 manches aura une ERA de 3.00. Cette moyenne définit très souvent et parfois de manière caricaturée la valeur d’un lanceur. Plus son ERA est haute, moins il sera jugé comme performant.

Mais peut-on considérer qu’un lanceur des Astros avec une ERA de 3.20 serait forcément plus efficace qu’un lanceur des Royals d’une ERA de 3,30 ? À première vue oui, puisque le texan encaisse moins de runs. Mais en réalité, non. Car une balle envoyée en champ aura plus de probabilité de finir dans le gant d’un Springer, Marisnick ou Brantley et donc d’être OUT, qu’à Kansas City sans faire injure aux outfielders des Royals. Cette balle frappée en champ se transformant en coup sûr pour le batteur parce que les joueurs de champ sont de moins bons défenseurs peut avoir une répercussion sur l’ERA du lanceur.

La FIP est également un indicateur d’efficacité pour le lanceur. Elle ne prend en compte que certains aspects du jeu directement liés au lanceur, à savoir les Strike Out, les BB, BB intentionnels, les Hit By Pitch et les Home Runs. Parce qu’un coup sûr qui passe entre le 3ème base et le shortstop peut se terminer en OUT selon la qualité des défenseurs, la FIP ne se concentre donc que sur le jeu du lanceur.

Max Scherzer, sauvé par la FIP ?

Alors quelle moyenne utiliser ? Et que peut-elle nous apprendre sur chaque lanceur? Prenons un exemple bien concret. Cette saison, Max Scherzer connait, comme son équipe, un début de saison compliquée. A ce jour il n’a enregistré que 2 victoires, 4 défaites, et son ERA est de 3,64, très loin de ses standards habituels (2,53 en 2018 ; 2,51 en 2017). Mais sa FIP est très basse : 2,24. Il est d’ailleurs le leader dans la NL de cette statistique. Cela confirmerait donc bien qu’il n’est pas seul responsable des 3,64 runs que les Nationals encaissent sur 9 manches que Max Scherzer lancerait. Par ailleurs, l’Ace de Washington compile 12 K / 9 manches, seulement 0,8HR / 9 manches et très peu de BB : 1,5 BB / 9 manches.

A contrario, certains lanceurs bénéficient d’une ERA faible mais d’une FIP élevée et elle permet là aussi de minimiser le succès du lanceur, qui est dû massivement au collectif qui travaille avec lui sur le terrain.

Une FIP sans ERA n’aurait donc que très peu d’intérêt mais elle rend justice à ces lanceurs qui sont parfois simples spectateurs de mauvais placements défensifs ou de piètres relais. FIP et ERA? c’est comme jazz et java. L’un ne devrait pas aller sans l’autre…

N’hésitez pas à nous donner votre avis, si vous êtes un fervent supporter de cette immuable ERA, ou si vous pensez qu’il faut s’ouvrir à d’autres indices!

 


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