Début avril, je vous avais présenté les forces en présence pour la saison 2018 du championnat de France D1 de Baseball. Et je vous avais dit que le niveau de ce championnat pourrait être plus relevé avec plus de suspens. Après seulement trois journées, je ne vais pas faire un bilan mais ces trois journées semblent résonner parfaitement avec ma présentation. Elles nous ont déjà offert de nombreuses surprises, particulièrement ce week-end avec le champion de France qui est tombé à Savigny.
Les Huskies de Rouen ont partagé avec les Lions de Savigny. Une victoire serrée (5-6) et une défaite (7-2) qui s’est décidée en 7ème manche avec cinq points inscrits par les Lions et une des rares défaites d’Owen Ozanich en championnat. Dure journée pour le champion qui ne semblait pas à son affaire et qui est passé proche d’un sweep. Il faudrait consulter les archives nationales pour savoir à quand remonte le dernier balayage subi par les Huskies.
Même si on note l’erreur de parcours côté rouennais, les Normands ont encaissé 15 points en trois journées alors qu’il en avait fallu cinq en 2017 pour arriver à ce résultat. La saison dernière, seuls deux clubs avaient réussi à mettre 7 points ou plus aux champions : Montpellier (9) et… Savigny (7). En plus de Savigny, La Rochelle leur a marqué 8 points dans la seconde rencontre de l’Opening Day.
Histoire de continuer à marcher sur le championnat de France tout en préparant l’échéance européenne, Rouen modifie déjà son effectif avec le départ de Franklin de la Rosa (qui a trouvé un point de chute à La Rochelle) et l’arrivée d’un lanceur vénézuélien, Kender Villegas, ayant évolué en Minor Leagues (A+/AA) pour les Cardinals, les Braves et les Blue Jays. D’ailleurs, fait exceptionnel, l’ERA collectif des Huskies affiche un 4.14, très loin des standards de la maison normande.
Un challenger en mode favori
Ce faux pas fait les affaires des Templiers de Sénart, seul leader de la D1. Les premiers challengers des Huskies ont déroulé dans la plupart de leurs rencontres, notamment grâce à un excellent Raudelin Legra Perez, de retour pour une deuxième saison au club. Mais ils ont été bousculés par deux fois avec une courte victoire sur le promu La Rochelle (2-0) et une autre face au PUC qui s’est décidée en toute fin de match (3-8). Néanmoins, Sénart et Rouen ont affronté les promus 2017 et 2018 lors des deux premières journées et ont montré plus de failles face à des adversaires habitués à la D1. Il sera intéressant de voir ce que cela va donner face à Montpellier et Montigny.
On admire le travail remarquable de Glenn Gervot (oui, c’est un ordre !)
Justement, qu’en est-il des 3ème et 4ème du dernier championnat ? Montpellier, contrairement à 2017, a évité le piège savignien. Pas de partage cette fois-ci avec deux victoires nettes lors de la première journée. Mais une défaite la semaine suivante face au PUC (1-0) et une victoire serrée face au promu (6-7) ce week-end. Si Montpellier marque beaucoup, il encaisse aussi pas mal de points. La rencontre des autres « gros » du championnat sera un test pour cette équipe en mutation qui a perdu quelques-unes de ses meilleures battes à l’intersaison.
Avec Montigny, on ne sait pas sur quel pied danser. Une double victoire serrée sur le PUC en Opening Day qui se transforme en partage sur tapis vert après une erreur de lineup, une deuxième journée reportée à cause de la pluie, un partage face aux Ducks de Saint-Just Saint-Rambert, un bilan mitigé de 2 victoires – 2 défaites, la moins bonne attaque du championnat (.215) mais le meilleur monticule (ERA 1.06). Les Cougars ne sont pas encore totalement rentrés dans ce championnat à la hauteur du talent de leur roster.
Les seconds couteaux se rebiffent
Le PUC, depuis l’article de présentation, a enregistré les arrivées d’Andy Paz (qui devrait repartir en Indy League prochainement) et de Mamoru Morita (ex-Savigny) ainsi que les retours de Kyosuke Yamada et James Murrey. Une équipe qui a levé une partie des doutes sur son roster et cela s’est vu sur le terrain. Bien que les Pucistes bénéficient d’une victoire sur tapis vert, ils ont accroché Montigny sur les deux matchs puis Montpellier et Sénart sur un match. De quoi nourrir des ambitions pour les playoffs, le PUC étant souvent une équipe diesel, capable de très belles deuxièmes parties de saison.
Des ambitions, les Lions aussi vont en nourrir après avoir accroché le champion dimanche dernier. Après des années de reconstruction pour survivre en D1, Savigny se reconstruit pour redevenir une équipe avec qui compter en haut du tableau. Impuissance face aux Barracudas de Montpellier, rain out face à Montigny, partage face aux champions, je suis curieux de voir ce que les Lions peuvent proposer par la suite, eux qui en quatre rencontres ont placé quatre frappeurs dans le top 10 des moyennes de frappe (Tim Mansfield, Conor Lourey, Christophe Launay et Yeixon Ruiz).
Le jeune Bastien Leveque a livré une superbe performance face au champion de France dimanche dernier. Sera-t-il capable de la rééditer face aux autres formations ?
Il en est de même pour les promus 2017, Saint-Just, et 2018, La Rochelle. Pour les Ducks, il n’a pas fallu attendre une demi-saison pour une première victoire comme l’an dernier. Ce dimanche, après 5 défaites sèches face à trois gros (Rouen, Sénart et Montigny), ils ont arraché une victoire (6-3) aux Cougars. Avec un beau recrutement, on attendait des Ducks de pouvoir titiller les grosses écuries. Cette victoire face à Montigny va-t-elle lancer leur saison ?
Les Boucaniers de La Rochelle n’ont toujours aucune victoire mais ils ont accroché le top 3 (Rouen, Sénart, Montpellier) sur un match, faisant preuve d’un réel potentiel offensif. Leur faiblesse au pitching a été flagrante face au Big 3 mais les Boucaniers devraient surprendre quelques équipes d’ici la fin du championnat. Peut-être Montigny dimanche prochain.
En trois journées, la D1 nous a déjà offert du suspens et des surprises. Loin d’un championnat ronronnant, ce début de saison confirme que la D1 2018 devrait se montrer exaltante. En tout cas, on l’espère. Tout comme on espère que cela se poursuivra fin mai lors du Challenge de France à Valenciennes et Compiègne avec des favoris bousculés. Le baseball français a bien besoin de renouveau en D1 et d’une élévation du niveau de jeu. La saison 2018 s’est engagée dans cette voie. Qu’elle persévère !
Image en Une : crédit Glenn Gervot / FFBS
Tout faux, le niveau chute, le cubain de senart apres avoir joué toutes les positions sauf coach va logiquement retourner chez les pro à mi-saison…
C’est affaire d’interprétation. On voit que les équipes de la deuxième partie de tableau proposent plus d’adversité que les saisons passées. Après, est-ce une tendance pour toute la saison ou cela ne concerne-t-il que le début de saison ?