L’Abécédaire de la saison 2017 : Partie I [A-M]

De Jose Altuve à Ryan Zimmerman, ils ont fait l’année 2017 dans le petit monde de la MLB. Retours de flamme, éclosion au plus haut niveau, parcours inattendus, promesses futures et anecdotes : nous vous proposons aujourd’hui un petit retour alphabétique et non-exhaustif sur les hommes et équipes qui nous ont fait rêver ces derniers mois. Dans cette première partie, nous commencerons avec un MVP et en terminerons avec un Cy Young : A to M !

MLB: All Star Game-Home Run Derby

A comme Altuve

Du haut de son mètre 65, le jeune José Altuve, 16 ans, se rend à des tests réalisés par la franchise des Astros. Alors qu’il s’en sort plutôt bien, l’équipe texanne lui annonce qu’il n’est pas retenu et pire de ne pas revenir. Le lendemain, Vexé mais pas abattu, le vénézuelien retourne au camp entrainement. Face à son abnégation et à ses qualités, l’équipe de scout de Houston décide de signer le joueur à hauteur de 15,000$. C’est à dire pas grand chose dans le monde du baseball professionnel. Et depuis ce moment, Altuve n’a cessé d’impressionner.

Après n’avoir fait qu’une bouchée de chaque étage des ligues mineures, José Altuve est appelé pour jouer en MLB en 2011. Il ne bougera plus de sa 2e base. Depuis il est en à 1250 hits dont une saison à 225 coups sûrs (2014), record de la franchise battu. Il a volé au moins 30 bases sur ses 5 dernières années (avec un pic à 56 en 2014, encore). Surtout il vient de terminer sa 4e campagne consécutive avec au moins 200 hits. Il a également remporté par 3 fois le batting title (c’est à dire le joueur avec la meilleure moyenne au bâton) et à même, depuis, 2 ans, ajouté la puissance à ses autres qualités.

Il est ainsi devenu le visage de la franchise des Astros et a joué un rôle capital lors du parcours de son équipe vers le titre final (Pour revivre le titre des Astros, c’est par ici ). Et c’est tout naturellement, mais aussi pour récompenser sa régularité, qu’il a été élu MVP de l’American League en 2017.

B comme Bellinger

Certes, Cody Bellinger avait montré de belles choses lors de la présaison, mais pas assez pour se faire une place dans le 25-Man roster lors de l’Opening Day. Il sera promu dans les Ligues Majeures trois semaines plus tard, et frappera 2 Home Runs le 29 Avril. Et puis ce fut l’orgie… Moins de cinq mois plus tard, le jeune joueur de première base des Dodgers frappait son 39e missile, record de National League égalé pour un rookie.

Alors forcément, il est resté – un petit peu – dans l’ombre de Giancarlo Stanton (59 HR) et d’Aaron Judge, son pendant en l’American League (52, record absolu pour un rookie en MLB) mais pour une première saison il s’offre un titre de Rookie of Year à l’unanimité, une participation au All-Star Game et une participation aux World Series avec les Los Angeles Dodgers. Pour lui, désormais, le plus dur commence, avec une deuxième saison pour confirmer

Mention honorable : B comme Charlie Blackmon.

Dans une franchise des Colorado Rockies ou tout semblait ne tourner qu’autour de Nolan Arenado, Charlie Blackmon a sorti une saison XXL pour s’offrir notamment un titre de batting champion (.331) et le plus grand nombre de triples frappés en National League. Habile sur base, efficace en défense, il fut l’un des grands artisans de la belle saison des Rockies, ponctuée par une participation au Wild Card Game.

C comme Coachs

La victoire des Astros durant les WorldSeries a mis un terme à une superbe saison 2017. Mais elle a également mis un terme aux aventures de plusieurs coachs notamment dans des grosses écuries. Ainsi les Red Sox et les Yankees, battus par Houston, se sont séparés de leur coach. Mais c’est également le cas dans des équipes en plus grandes difficultés et qui veulent commencer un nouveau cycle comme les Tigers ou les Phillies. Car il n’y a pas que les joueurs qui sont soumis au mercato, on fait le point sur le jeu des chaises musicales au niveau des coachs :
Boston Red Sox : John Farrell viré et remplacé par l’ancien Bench Coach des Astros, Alex Cora.
Detroit Tigers : Brad Ausmus démis de ses fonctions, c’est l’ancien Bench Coach des Dbacks, Ron Gardenhire qui le remplace. Ausmus qui a retrouvé un poste dans le front office des Angels.
New-York Mets : Terry Collins rentre dans le front office du club, c’est l’ancien coach des lanceurs des Clevelands Indians, Mickey Callaway qui prend le rôle de coach principal.
New-York Yankees : Joe Girardi est évincé mais le club n’a toujours pas trouvé son remplaçant.
Philadelphie Phillies : Pete McKanin rentre dans le front office et il est remplacé par Gabe Kepler qui s’occupait du développement des jeunes joueurs des Los Angeles Dodgers.
Washington Nationals : Après avoir perdu contre les Cubs en NLDS, Washington offre le job de coach à l’ancien bench coach des … Cubs, Dave Martinez. Il remplace Dusty Baker, viré.

D comme Dodgers

En 2017, la Cité des Anges a reçu de la part de ses « Dodgers » le plus beau gâteau d’anniversaire. Pour leur soixantième cuvée sur la côte Ouest, l’ex franchise de New-York a sorti son plus beau millésime. Ne manquait plus que la bougie finale que « Los Doyers » n’ont pas réussi à allumer. À un match près… Mais ce revers dans un game 7 des World Series (le troisième en quatre ans tout de même) ne doit en rien faire oublier l’une des meilleures saisons de l’histoire de la franchise. Tout simplement la meilleure depuis 67 ans. Une époque où les Dodgers évoluaient encore à Brooklyn. Un autre temps.

MLB: Colorado Rockies at Los Angeles Dodgers

En 2017, les hommes de Dave Roberts ont trouvé l’alchimie parfaite, affichant même un ratio de victoires à près de 80% de la mi-mai à la fin août avec 69 victoires pour 18 défaites sur la période. Surhumain. La fin de saison régulière fût plus compliquée à l’image de ce dernier mois chaotique (12-17 en septembre) mais L.A. a choisi la postseason pour afficher de nouveau son plus beau visage. Sweep des DBacks, 4-1 sur des Cubbies champions en titre, et des World Series ahurissantes qui auraient pu sacrer aussi bien Houston que Dodgers.

Le sport est cruel et au palmarès, 2017 restera dans l’escarcelle des Astros mais « The boys in blue » ont réussi une édition de toute beauté. À l’image de ce pitching staff XXL emmené par un Clayton Kershaw 2e de la course au Cy Young ou un Jansen de nouveau Reliever of the year. Et si on allumait cette bougie en 2018 ?

E comme Expansion

La dernière « expansion » (création d’une ou plusieurs nouvelles franchises) remonte à 1998 avec l’arrivée des Arizona Diamondbacks à Phoenix et des Tampa Bay Devil Rays (juste Rays aujourd’hui) en Floride. Cela portait à 30 le nombre d’équipes évoluant en MLB, un nombre toujours d’actualité. Entre 1998 et 2017, il y a eu deux gros mouvements majeurs de franchise : le déménagement des Montréal Expos vers la capitale fédérale pour devenir les Washington Nationals en 2005 ; et avant la saison 2013 le passage des Houston Astros de la NL Central Division vers la AL West Division pour créer deux Ligues de 15 équipes chacune.

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Les Arizona Diamonbacks et les Tampa Bay Devil Rays ont intégrées la MLB en 1998 / Crédit The Inquisitr et Tampa Bay Times.

Depuis quelques mois (années), des rumeurs circulent sur une nouvelle « expansion » alors que nous vivons en ce moment, la plus longue période depuis les années 70 sans ajout d’une nouvelle franchise. Deux noms de villes circulent avec insistance pour accueillir deux nouvelles équipes : Portland au nord-ouest des Etats-Unis et… Montréal ! Ce serait donc un retour du baseball au Québec. Le nom de Mexico City revient aussi dans les débats.

Une MLB à 32 équipes entrainerait forcément des changements dans l’organisation de la saison pour ne pas multiplier les déplacements et réduire le nombre de jours de repos déjà peu nombreux. Le journaliste Tracy Ringolsby s’est prêté au jeu d’une simulation de calendrier pour le magazine Baseball America. Il propose ainsi de mettre fin à la séparation American League et National League (en vigueur depuis 1901!) pour créer quatre divisions de huit équipes réparties de façon géographique. Ainsi la Division Nord pourrait regrouper, selon Ringolsby, les deux équipes de New York (Yankees et Mets), les Boston Red Sox, les Cleveland Indians, les Detroit Tigers, les Minnesota Twins, les Toronto Blue Jays et la nouvelle équipe de Montreal (les nouveaux Expos).

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Répartition possible des 32 franchises en cas d’expansion / Crédit SI.com.

Chaque équipe disputerait 156 rencontres de saison régulière (contre 162 actuellement) : 12 (6 à domicile et 6 à l’extérieur) face à chacune de ses rivales de division et trois contre chaque club évoluant dans les autres divisions. Les clubs auraient droit à une journée de repos obligatoire chaque semaine. La postseason serait elle plus longue : les quatre vainqueurs de division seraient qualifiés d’office pour les Division Series et les huit autres meilleurs bilans devront franchir un parcours du combattant de 4 wild-card games pour rejoindre les Series.

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Le Stade Olympique de Montréal, antre de feu les Expos / Crédit Balle Courbe.

Si Portland et Montreal veulent une franchise MLB, elles ont un impératif (à part les moyens financiers à mettre sur la table bien sûr) : avoir un stade qui réponse aux critères. Récemment, le commissionaire Manfred a repoussé l’idée que la nouvelle équipe de Montreal joue au Stade Olympique, antre (très décriée) des Expos. Autre possibilité pour un retour du baseball dans la Ville Royale (on ne parlerait pas alors d’expansion) : le déménagement d’une franchise existante. Deux noms reviennent dans la conversation au vu de leurs résultats (financiers et sportifs actuels) les Oakland A’s et les Tampa Bay Rays. Les premiers auraient semble-t-il un petit avantage pour rester chez eux puisqu’un accord pour la construction d’un nouveau stade serait conclu ; pour les Floridiens c’est plus compliqué et notamment l’avenir du Tropicana Field. A priori, le dossiers de ces deux franchises sont au-dessus de la pile sur le bureau de Rob Manfred. L’issue débouchera sur la question de l’expansion.

F comme Freeman

Victime d’une fracture au poignet à la mi-mai, Freeman a vu brisé dans son élan une saison qui partait sur des bases absolument somptueuses : en six semaines., il avait frappé 14 Home Runs (leader de National League), produit 25 points, et affichait une slash-line de .341/.461/.748, rien que ça… Absent 8 semaines et 44 matchs manques, il revenait le 4 juillet pour reprendre le fil de saison – presque – comme si de rien n’était, à l’instar d’un Mike Trout chez les Angels.

Alors certes, il a semblé un peu a court de rythme en Septembre, et il a finalement admis n’être pas totalement remis de sa blessure lors de son retour mais, malgré sa longue absence, il termine tout de même la saison tout en haut des lignes de stats offensives des Braves : Premier à la moyenne (.307), au nombre de Home Runs (28). Second derrière Nick Markakis (160 matchs disputés contre 117) en termes de Doubles (39-35), de RBIs (76-71) et de Walks (66-65).

Malgré la douleur, et son incapacité à frapper la balle comme il l’aurait voulu, il fut l’une des rares satisfactions de la saison des Braves en NL East. Alors on vous l’annonce sans détour : sauf nouveau coup dur, Freddie Freeman sera un candidat sérieux pour le titre de MVP l’an prochain, et sa batte reste sans aucun doute possible l’arme majeure du renouveau attendu des Braves pour les saisons à venir.

G comme Greinke

Il y a presque deux ans jour pour jour (8 décembre 2015), les Dbacks surprennent le monde du baseball lors de la Free Agency. En effet le club de l’Arizona parviennent à attirer Zack Greinke, l’un des lanceurs stars de la National League et des Dodgers qui vient de terminer la saison 2015 avec un ERA de 1.66 en 32 matchs. Pour cela, la franchise du désert n’a pas le choix et doit sortir l’artillerie lourdes. Un contrat de 6 ans pour un montant de 206 millions de dollars soit un peu moins de 35 millions par an !!! Ce qui fait de Greinke le joueur le mieux payé de la MLB à l’année.

Mais, lors de sa première saison sous ses nouvelles couleurs, le lanceur n’est pas du tout à la hauteur. Il est même clairement en difficulté et termine avec un ERA de 4.37. Même dans un stade réputé pour favoriser les batteurs, c’est indigne. De nombreuses questions se posent alors sur son avenir ainsi que son niveau et il est un peu oublié lors de l’intersaison (tant mieux pour ma fantasy).

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Et c’est justement durant cette intersaison, qu’une révolution de grande ampleur à lieu chez les Dbacks. Nouveau GM, nouveau coach et nouvelles philosophies. Du coup des catchers plus défensifs sont recrutés et immédiatement le changement se fait sentir pour Greinke et le pitching staff d’Arizona. L’ace semble complétement différent en 2017 et sort une grosse saison. Avec un bilan de 17 victoires pour 7 défaites et un ERA de 3.20 en 202 manches avec 215 Strikeouts. Une saison plus dans les standards du natif d’Orlando et il emmène les siens en postseason. Il termine même 4e dans la course au CY derrière les intouchables Scherzer et Kershaw ainsi que Strasburg.

En 2018, il sera plus attendu mais il semble que Greinke ait enfin trouvé ses marques du côté de l’Arizona et il faudra suivre de très près cette franchise.

H comme Home Run

6 105… c’est le nombre total de HR qui ont été frappés cette année en saison régulière.

En moyenne, chaque équipe de MLB a frappé 204 HR. Celle qui en a frappé le plus : les Yankees avec 241 en 162 matchs soit 1,5 par match. Neuf joueurs de l’effectif new-yorkais en ont au moins frappé 10, quatre en ont frappé plus de 20 (Judge 52, Sanchez 33, Gregorius 25 et Gardner 21). Les Astros et les Rangers suivent au classement des HR en saison régulière avec 238 et 237.

Le 19 septembre, le joueur des Royals Alex Gordon signait le 5 694e HR de la saison, permettant ainsi de battre le record précédent qui remontait à 2000. La fin des années 90 et début 2000 a été marquée par les premiers tests sur les steroïdes et la courbe de HR qui était partie en pic a ensuite largement baissé. En 2014, on en a comptabilisé 4 186 soit presque 2 000 de moins que cette saison!!! (4 909 en 2015 et 5 610 en 2016). De qui forcément relancer le débat sur le dopage mais on parle aussi d’un changement du jeu en lui-même : il n’y a jamais eu autant de HR et dans le même temps, le nombre de K explose aussi. Les lanceurs lancent forts pour faire la différence mais s’il y a impact avec une batte adverse… BOOOOOUUUUUUM… et dans ce domaine, les rookies ont été particulièrement impressionnants. On avait jamais sans doute vu autant de HR frappés par des débutants que cette saison : 52 pour Judge (leader de son équipe), 39 pour Bellinger (même chose), 26 pour Bell, Davidson et Renfroe, 25 pour DeJong (même chose), 24 pour Mancini, Happ et Olson, 20 pour Benintendi et 18 pour Hoskins.

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Le MVP des World Series, George Springer, a frappé 3 HR sur les 7 matchs / Crédit Robert Beck SI.

Et cette folie des longues balles s’est fort logiquement poursuivie en postseason et surtout en World Series avec 22 frappés sur les 7 matchs de la finale. Du côté des champions de Houston par Springer (X3), Altuve, Bergman, Correa et Gurriel (X2) et Gonzalez et McCann. Côté Dodgers : Pederson et Puig (X2), Bellinger, Culberson, Seager, Taylor et Turner ont aussi fait le tour des bases en trottinant.

I comme Indians

Battus en 2016 lors de World Series qui leur étaient presque acquises, les Indians revenaient encore plus fort en 2017. Avec une rotation de feu, un bullpen sans équivalent et un lineup encore plus puissant avec l’arrivee de l’homme au perroquer, Edwin Encarnacion, rien ne pouvait arriver à la franchise de Cleveland et à son stratège, Terry Francona. Et quand les coéquipiers du Cy Young 2017, Corey Kluber, ont enchainé 26 victoires entre aout et septembre, on a compris que la mayonnaise avait bel et bien pris, après un début de saison correct à défaut d’être dominant.

Et puis… Deux victoires étriquées pour entamer les ALDS face aux Yankees ont semé le doute, mais les Indians pouvaient respirer : ils avaient fait le plus dur et pouvaient se préparer aux ALCS face aux redoutables Astros… Avaient-ils déjà la tête ailleurs, ont-ils atteint leur pic de forme trop tôt, ont-ils tous simplement craqué physiquement ou mentalement, à l’image d’un Kluber méconnaissable lors de ses deux starts en Octobre ? Toujours est-il que les Yankees en ont profité pour hausser leur niveau de jeu sur la butte comme à la batte, se sublimant à la manière des Mets 2015 ou des Indians 2016. Et les Indians ont chuté… Cleveland a maintenant perdu six rencontres consécutives (3-1 à 3-4 face aux Cubs en 2016, 2-0 à 2-3 face aux Yankees en 2017) lorsqu’elle était en position de remporter une série. Pourront-ils se relever en 2018 ?

Mention honorable : I comme Ichiro

A 44 ans, Ichiro Suzuki continue sa formidable carrière dans les Ligues Majeures, et il a encore disputé 136 matchs avec les Marlins en 2017. Il n’a peut-être plus la puissance et les jambes qui ont fait de lui le dernier Rookie of the Year / MVP de l’histoire, en 2001, mais il a toujours ce coup de batte, cette classe naturelle et ce sourire qui font qu’on ne peut que l’aimer. Il a affirmé en Septembre qu’il aimerait jouer jusqu’à 50 ans. Avec plaisir Ichiro !

J comme Judge

On a déjà tout dit sur le phénomène Aaron Judge, Rookie of the Year 2017, et deuxième au classement du MVP, auteur de 52 Home Runs (Un record absolu pour un rookie) et 114 RBI.

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Judge c’est une stature (2,01m et 128 kg) et un profil rêvés pour régner sur le grand cirque du baseball américain, sportivement et commercialement. Et où, sinon chez les Yankees, pouvait éclore un tel phénomène ? Voyez-donc. Belle gueule, nom propice aux grandes opérations marketing (“All Rise for the Judge”), numéro 99 et un véritable supplément d’âme, comme il l’a prouvé lors du beau parcours des Bronx Bombers en postseason (4 HR, 11 RBI, et quelques actions défensives clé, notamment ce catch « au calme » qui restera comme le moment ou les Yankees ont pris l’ascendant sur les Indians lors du match 3 des ALDS).

Mais au-delà des chiffres et des considérations mercantiles, Judge s’est aussi affirmé comme un monstre de travail et un joueur capable de s’adapter et rebondir avec une facilité déconcertante. En difficulté en fin de saison dernière, quand son coéquipier Gary Sanchez enchainait les Home Runs, il a travaillé tout l’hiver pour ajuster son swing et se préparer aux échéances du printemps. Pris dans un slump qui en aurait découragé plus d’un après le All Star Game, il a une fois encore étudié le changement d’approche des pitchers adverses, et leur tendance à aller le chercher beaucoup plus haut dans la zone de strike, résultant en une recrudescence de Strike Outs.

Là ou certains batteurs, un Yoenis Cespedes par exemple, cherchent toujours la solution pour frapper les balles en haut de zone, Aaron Judge a su régler son angle de frappe en quelques semaines seulement. Fiers de leur trouvaille estivale, les pitchers adverses ont continué à lancer leurs balles hautes en Septembre, et ils sont tombés sur un os : pour quelques degrés à la frappe, 3 Home Runs et 7 RBIs en aout sont (re)devenu 15 et 32 en Septembre. Mais toujours, toujours beaucoup trop de Strikeouts. Personne en MLB n’a subi plus de retraits sur prises que les 208 de Judge, pas même Joey Gallo !

La question aujourd’hui pour Judge, est de savoir s’il pourra s’ajuster indéfiniment, au fur et à mesure que les « analytics » et les pitchers mettent à jour ses zones de faiblesse. C’est dans la capacité qu’il aura – ou non – à sans cesse réaffirmer sa force que Judge pourra forger sa légende. Et cela commence dès l’an prochain lors de sa saison de sophomore, la plus dure de toutes.

Mention honorable : J comme Jansen

Jusqu’aux World Series, la saison de Kanley Jansen est un modèle absolu. Dans une franchise qui a plané au-dessus de la National League toute l’année, Jansen a frôlé la perfection, terminant la saison régulière avec un bilan de 5-0, 41 Saves (sur 42 opportunités) et un ERA minuscule de 1.32… Le tout en n’ayant participé qu’à 65 matchs, les Dodgers n’ayant pas besoin d’un closer tous les jours.
Victime, comme tous les autres lanceurs, de la folie offensive qui a pris d’assaut les World Series, il y à concédé sa seule défaite de 2017, et du même coup son deuxième sabotage, saison régulière et playoffs confondus.
Si l’issue de la saison fut triste pour lui comme pour les Dodgers, on se souviendra de lui comme de l’un des grands bonhommes de cette année… Qui aurait peut-être même mérité encore un peu mieux que sa cinquième place au Cy Young de National League.

K comme Kluber, Kershaw, Keuchel, Kimbrel, Knebel, Kanhle, Kennedy…

 

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Corey Kluber / Crédits mlb.com

Ils ont été 20 joueurs cette année à monter sur le monticule avec dans leur dos un nom commençant par la lettre magique pour un lanceur : « K », abréviation bien sûr de « strikeout ». Corey Kluber est le membre de ce club des K à avoir réalisé le plus grand nombre de retraits sur prises cette saison (265, 3e en MLB derrière Sale et Scherzer). Kluber a été récompensé de sa superbe saison par le Cy Young de l’American League.

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Roger Clemens, sa femme et leurs 4 fils / Crédit Houston Chronicle.

Corey Kluber partage les mêmes initiales que Clayton Kershaw et ces deux-là vont encore se livrer de belles batailles à distance et pourquoi pas en World Series pendant les années à venir. C’est un autre Dodger que Kershaw qui est sans doute le plus célèbre de ces « K-pitchers » : le “bras gauche de Dieu”, Sandy Koufax (retrouvez ici l’article que nous lui avons consacré). Certains pitchers entretiennent un lien particulier avec cette lettre K. Ainsi, Roger Clemens, l’ancien ace des Red Sox, Blue Jays, Yankees et Astros, a nommé ses 4 fils Koby, Kory, Kacy et Kody !

 

 

L comme Lovullo

Après une saison 2016, très difficile pour les Dbacks, le club décide de tout changer. Nouveau GM et nouveau manager. Ainsi Torey Lovullo est nommé pour diriger l’équipe. Et pour sa première année en tant que coach principal, il a fait des miracles. Une amélioration de 24 victoires (de 69 à 93 !!), une qualification pour la postseason via une WildCard, une première pour le club depuis 2011.

S’ensuivra une victoire face à Colorado lors de ce Wild Card Game,  avant de s’incliner en NLDS face aux Dodgers. En somme une saison pleine pour le club de l’Arizona et pour son manager rookie. c’est pourquoi, il a d’ailleurs été élu Manager de l’année en National League. Il faudra donc surveiller de près cette équipe des Dbacks pour l’année prochaine.

M comme MadMax

Il vient de recevoir un 2e Cy Young consécutif en National League, le troisième de sa carrière (avec les Detroit Tigers en AL en 2013)… Max Scherzer, le pitcher des Washington Nationals, c’est ça…

En 2017, Scherzer a totalisé 16 victoires et 6 défaites pour 31 matchs débutés ; une ERA de 2.51 (record en carrière) ; 268 strikeouts (1er en MLB, un ratio de 12 / 9 manches) ; WHIP 0.90 (record en carrière et deuxième de MLB derrière Kluber élu AL Cy Young) et un ratio de 8.7 hits / 9 manches lancées (record en carrière). En juillet, il était le lanceur partant de la National League au All-Star Game.

MadMax est le 10e pitcher de l’histoire à recevoir le Cy Young Award deux années consécutives… le 10e pitcher de l’histoire à en compter 3 dans sa collection personnelle. Par ce qu’ils font partie de la légende de la MLB voici leur nom : Roger Clemens (7 trophées), Randy Johnson (5), Steve Carlton et Greg Maddux (4) et Clayton Kershaw, Pedro Martinez, Jim Palmer, Tom Seaver, Sandy Koufax (3). Sept de ces joueurs sont au Hall of Fame (pas Clemens et Kershaw).

Malgré la concurrence – Kershaw et Strasburg son coéquipier chez les Nats – le triomphe de Scherzer est unanime avec 27 premières places (sur 30) et 3 deuxièmes places, pour un total de 201 points. Kershaw a une ERA légèrement inférieur à MadMax (2.31 contre 2.51), Strasburg a concédé beaucoup moins de HR (13 contre 22). La différence c’est sans doute faite sur un élément qui est la marque de fabrique de Scherzer depuis son arrivée dans la Ligue : sa régularité / fiabilité. Il a lancé cette saison un peu plus de 200 manches contre 175 à ses deux adversaires, réputés eux pour un physique fragile.

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MadMax!!!!!

Le bémol dans la saison de MadMax, pas pris en compte dans le vote arrêté avant la postseason rappelons-le, c’est cette nouvelle élimination des Nats dès la NLDS. Relégué partant du Game 3 seulement lors de la série face aux Cubs en raison d’une douleur au bras, Scherzer a été incroyable avec un no-hitter porté jusqu’en 7e manche. La suite fut douloureuse pour DC avec une défaite du bullpen. Lors du Game 5 décisif, le nom de Scherzer apparait à côté du « L » car c’est lui qui a concédé en relève. Injuste.

Mention honorable : M comme MascotMadness.

Vous avez été nombreux à participer à notre concours de la meilleure mascotte de la MLB. La victoire finale est revenue à Philly Phanatic face à Wally the Green en World Series. Merci à tous. Vous pouvez retrouver ici notre article consacré aux mascottes.

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