[Preview: Saison 2017] NL Central ou le paradis des rois

« Bienvenue dans la division des MVP ». Ce n’est pas le slogan de la NL Central mais ça pourrait le devenir tant la « Central » a produit bon nombre de superstars ces dernières années. Qu’ont en commun Albert Pujols, Joey Votto, Ryan Braun, Andrew McCutchen et Kris Bryant ? Ils ont tous touché le graal alors qu’ils évoluaient dans cette mythique NLC. Sur les neuf dernières saisons, la Central a raflé deux tiers des titres MVP (six). Une razzia pour une division qui a déjà l’habitude de tout braquer. Des prix individuels comme cette incroyable saison 2015 (MVP, ROY, MOY, CY en NL Central) aux tickets en wild card, la Central affiche toujours un niveau incroyable. 

Pour vous donner une idée, l’exercice précédent a offert une stat assez folle. Pour la première fois depuis six ans, la Central n’envoyait qu’un seul représentant en postseason. Elle qui avait envoyé deux franchises en play-offs en 2011, 2012, 2014 et même trois (?!) en 2013 et 2015 serait-elle sur la pente descendante ? Ou ce résultat s’explique-t-il par la saison XXL des Cubs sacrés en novembre dernier ? Des Cubbies auteurs d’une saison record à 103 victoires, du jamais vu en National League depuis 13 ans et des certains… Cardinals et leurs 105 wins. Vous l’aurez compris, vous êtes au royaume des princes. Alors lâchez les fauves, que la chasse à l’ours commence…

  • Cincinnati Reds

Saison 2016 : 68-94, 5e
Principales arrivées : 
IF/OF Arismendy Alcantara, RHP Louis Coleman, IF Richie Shaffer, RHP Drew Storen

Principaux départs : C Ramon Cabrera (free agent), LHP John Lamb, RHP Ross Ohlendorf, RHP Keyvius Sampson, RHP Alfredo Simon (free agent)

La cuvée 2017 ouvre à peine ses portes que 2013 semble déjà (très) loin pour les fans des Reds. À l’époque la « Big Red Machine » s’extirpe en postseason pour la troisième fois en quatre ans (2010, 2012, 2013). Une régularité ponctuée par un Joey Votto élu MVP en 2010 et deux titres de division dans la besace – pour la première fois depuis quinze ans – du côté de l’Ohio.

Il n’aurait pas un petit air de Mike Trout le Nick Senzel ? CP : Saul Young

Aujourd’hui, Cincinnati végète au placard d’une National League Central élitiste où les étoiles se côtoient et ne laissent que des miettes pour des concurrents comme les Reds en reconstruction, à l’image des Brewers. Depuis l’été 2015, la franchise a pris un tournant à 180°, décidant de trader ses meilleurs éléments en vue de rebâtir une équipe capable de retrouver les sommets. Exit l’ace Johnny Cueto, le pitcher Mike Leake ou le closer vedette Aroldis Chapman, tradé à l’époque plus pour une affaire de violence conjugale que pour poursuivre une politique sportive il est vrai. Ceci étant Cincinnati a dégraissé son réservoir à une vitesse éclair qui a permis aux dirigeants de muscler leur farm system. Oui les Reds ont clairement appuyé sur le bouton « tanking express » pour s’assurer de faire le plein à la draft. On pense notamment au jeune 3B Nick Senzel (26e prospect MLB) drafté en 2e position l’an dernier (pour faire oublier Frazier ?).Avec cette politique Cincinnati a mis la main sur plusieurs prospects qui permettent aujourd’hui aux Reds d’afficher le 9e Farm System de la MLB avec 4 ‘Top 100 Prospects’ dont Amir Garrett LHP (No. 66), l’OF Jesse Winker (No. 67) et le RHP Robert Stephenson (No. 87).

Mais ce n’est pas l’intersaison, très calme, qui va donner beaucoup d’espoir aux fans de la franchise aux 5 World Series. Aucun gros coup, un Storen (RHP) bien décevant en 2016 avec un ERA beaucoup trop haut pour un reliever (5.23) payé au prix fort à 3M$ sur un an, et un pitching staff bien « short » où Anthony DeSclafani fera office d’ace… Court, trop court pour lutter face à l’armada des Cubs ou des Cards.

Avis de The Strike Out : 5e

Malgré la jeune garde qui pousse, les Reds n’ont pas les moyens d’afficher un ratio supérieur à .500. Une barre qui n’a plus été atteinte par Cincinnati depuis 4 ans. 2013 et cette dernière qualification en Wild Card semble définitivement appartenir au passé…

 

  • Milwaukee Brewers

Saison 2016 : 73–89, 4e

Principales arrivées : RHP Neftali Feliz, LHP Tommy Milone, 1B/3B Travis Shaw, 2B Eric Sogard, 1B Eric Thames

Principaux départs : RHP Blaine Boyer, LHP Chris Capuano, 1B Chris Carter, C Martin Maldonado, RHP Tyler Thornburg

Dans le Wisconsin, on reconstruit. Et cet hiver la franchise de Milwaukee a réalisé des « moves » s’inscrivant dans cette nouvelle politique. En coupant d’abord le gros frappeur Chris Carter, auteur pourtant de 41 HR (record NL en 2016). Mais le trentenaire parti du côté des Yankees avait aussi le record de ‘K’ au compteur, étant même le seul joueur de NL au-dessus des 200 (206). Trop pour un joueur « tout ou rien » qui aura frappé pour .222 sur sa seule saison avec les Brewers. Insuffisant pour le board.

Carter parti du côté de la grosse pomme, c’est Eric Thames – aucune rencontre MLB depuis 2012 – qui le remplacera numériquement. Le natif de Santa Clara a joué les trois dernières saisons en Corée frappant pour .348 avec une jolie moyenne de présence sur les bases (.450). La franchise du businessman Mark Attanasio espère donc réussir un pari avec Thames.

Que les fans se rassurent le ‘front office’ a aussi réalisé de belles opérations cet hiver signant par exemple le reliever Neftali Feliz, 3.52 ERA & 61 strikeouts pour les Pirates l’an dernier. Bien sûr le Dominicain n’est plus l’étoile qu’il était à ses débuts pour les Rangers – Rookie 2010 avec 2.73 ERA et 40 saves – mais le droitier est revenu à un bon niveau et va apporter un vrai plus au bullpen. Enfin « The Blue Brew Crew » possède toujours le MVP 2011 en la personne de Ryan Braun. Et même si l’outfielder est l’atout majeur de la franchise, il pourrait bien devenir une belle carte à jouer dans la manche des dirigeants. Surtout quand on sait que Braun possède encore quatre années de contrat à 86M$…

Avis de The Strike Out : 4e

Quand tu comprends que toute légende vivante de ton club que tu es, tu risques de finir en monnaie d’échange… CP : CNN

Il ne serait ainsi pas si surprenant de voir le sextuple All-Star être tradé en cours de saison afin de renforcer une franchise qui rêve de retrouver les play-offs après 5 années vierges. Comme l’ont été avant lui des Khris Davis, Adam Lind, Jonathan Lucroy, Jean Segura, Marco Estrada ou Yovani Gallardo. Une politique qui a permis à Milwaukee de passer du 25e farm system en 2015 au… 5e aujourd’hui. L’avenir est prometteur, le présent encore un peu sombre.

 

  • Pittsburgh Pirates

Saison 2016 : 78–83, 3e

Principales arrivéesRHP Daniel Hudson

Principaux départsRHP Neftali Feliz, OF Matt Joyce, LHP Jeff Locke, IF Sean Rodriguez, RHP Ryan Vogelsong

Partira ? Partira pas ! Partira ? Partira pas ! Voici le dilemme qui a maintenu en haleine les fans des Pirates tout au long de l’hiver dernier. Au cœur des tractations, un joueur, et pas n’importe lequel. Le MVP 2013 Andrew McCutchen. Le « franchise player » par excellence des « Black and Gold », auteur d’une saison 2016 catastrophique. Alors que le board de la franchise aux 5 WS a tenté par tous les moyens de faire venir un ace en la personne de José Quintana, il faut se rendre à l’évidence. Il était hors de question pour Neal Huntington (GM) de brader un joueur All-Star à cinq reprises consécutives entre 2010 et 2015. Au final les Bucs ont joué petit bras et se retrouvent avec un Andrew McCutchen qui a bien senti que ses dirigeants ne comptaient plus sur lui, autrement qu’en monnaie d’échange, du moins. Belle perspective…

Pour aller plus loin : Andrew McCutchen peut-il redevenir « Cutch » ?

Au final aucun gros « trade » à se mettre sous la dent, un effectif 2017 en quasi copie conforme au précédent et des ambitions qui sonnent comme un coup d’épée dans l’eau pour les Buccos.

Quand tu apprends qu’on te file les clefs du camion en outfield…

Alors qu’attendre de cet exercice 2017 pour les fans ? Espérer retrouver des joueurs à leur niveau de 2015. En commençant par McCutch bien sûr, mais pas seulement. On pense aussi à l’ace Gerrit Cole (7-10 / 3.88 era / 98 SO) qui a bien eu du mal à confirmer son excellent exercice 2015 (19-8 / 2.60 era / 202 SO) ou à un Ivan Nova que les Pirates ont re-signé pour trois ans à 26 M$. Et malgré un outfield XXL (Polanco – Marte – Cutch) qui a de quoi faire frémir n’importe quelle franchise MLB, on se dit que Pittsburgh a sans doute laissé passer sa chance ces dernières saisons avec trois éliminations successives entre 2013 et 2015 avant les Championship Series.  Souhaitons tout de même pour la franchise de Pennsylvanie que le replacement du “Cutch” à droite dans l’outfield par Clint Hurdle (Manager) permettra au célèbre numéro 22 de retrouver tout son talent. C’est en tout cas un passage de flambeau qui s’est opéré lors de cette postseason puisque c’est dorénavant le très rapide Starling Marte – et ses 47 bases volées l’an passé – qui s’occupera du Center Field.

Avis de The Strike Out : 3e

Difficile de les voir plus haut… Surtout avec un bullpen qui apparaît bien orphelin de Mark Melancon depuis le départ l’an dernier de son ‘reliever of the year 2015’.  Toutefois repositionner Marte au centre en champ extérieur en lieu et place d’un McCutchen sous les projecteurs semble être une sage décision.

 

  • St. Louis Cardinals

Saison 201686–76, 2e

Principales arrivéesLHP Brett Cecil, OF Dexter Fowler, RHP John Gant

Principaux départsLHP Jaime Garcia, OF Jeremy Hazelbaker, OF Matt Holliday, RHP Seth Maness (Free Agent), 1B Brandon Moss

À l’hiver 2015, St. Louis renforçait un concurrent direct en laissant filer Jason Heyward chez les Oursons. Un an plus tard, les Cards ont rendu la monnaie de leur pièce aux Cubbies en signant Dexter Fowler pour 82M$ sur cinq ans. Une sacrée pioche. L’OF sort d’une saison accomplie qui l’a vu monter sur bases régulièrement avec une moyenne en carrière record à .393 – sixième joueur de NL l’an passé – et scorer à 84 reprises soit sa seconde meilleure performance depuis ses débuts en MLB. Une cuvée 2016 ponctuée par une première sélection au All-Star Game. Fowler vient donc renforcer un line-up très solide comprenant notamment des valeurs sûres comme le triple All-Star Carpenter (12e de NL l’an dernier à l’OBP) ou Piscotty (22 HR – 85 RBI) voire Gyorko (30 HR).

Le pitching staff reste toujours aussi correct avec une rotation présente dans tous les top 10 de National League l’an dernier. Au niveau de l’ERA (7e à 4.08), des strikeouts (9e à 1290) ou des saves (10e à 38). St. Louis sera emmené par un duo composé de son ace et triple All-Star Adam Wainwright et d’un Carlos Martinez en constante progression (16 victoires l’an dernier). Derrière, au moins trois pitchers peuvent prétendre à atteindre les 10 wins. On pense à Lance Lynn, auteur de quatre saisons consécutives à plus 12 victoires, au jeune Michael Wacha et ses 17 victoires il y a deux ans ou encore au régulier Mike Leake. Et au niveau de l’enclos c’est du solide avec un Seung Hwan Oh qui a crevé l’écran pour sa première saison aux US avec ses 6 victoires et des stats impressionnantes pour un closer (1.92 ERA, 0.92 WHIP, 103 K en 79 manches lancées et 19 saves). Enfin les ‘Red Birds’ ont aussi ajouté un peu de profondeur à leur pen’ avec les signatures de Brett Cecil et John Gant.

St. Louis, possède toujours derrière le marbre une arme redoutable en la présence de Yadier Molina, tout simplement l’un des plus grands catchers de l’histoire. Peut-être pas offensivement -bien que tout de même 8e joueur de NL au bâton l’an dernier avec une moyenne de .307 – mais sans conteste le meilleur défenseur de sa génération. Molina est une légende vivante, un exemple pour chaque receveur. À 34 ans, le Portoricain a déjà tout raflé. Jugez plutôt. Deux bagues de champion, sept fois All-Star, un Silver Slugger (prix récompensant par position les frappeurs) mais surtout huit Gold Glove (meilleurs défenseur par poste) consécutifs entre 2008 et 2015. À son poste seuls Ivan Rodriguez (13) et Johnny Bench (10) font mieux depuis la création de ce trophée il y a 60 ans. En 2011, un prix récompensant le meilleur défenseur non pas par poste mais par League fût crée : Le Platinum Glove. En six éditions, et alors qu’il n’était non plus en concurrence avec seulement les autres catchers de sa league mais bel et bien avec tous les autres joueurs, « Yadi » en a récolté quatre (2011-12-14-15). Quatre sur six. Un monstre qui ne laisse que des miettes et marque de son empreinte géante l’histoire de son sport.

Avis de The Strike Out : 2e

Au final la 3e meilleure attaque de 2016 avec ses 779 runs récoltés a loupé la postseason l’an dernier pour… une petite victoire. Un mini-séisme dans le Missouri quand on sait que la franchise des « Birds on the bat » n’avait plus raté les play-offs depuis six ans ! On imagine donc l’équipe la plus titrée de la MLB derrière les Yankees revenir avec un sacré esprit de revanche. Peut-être pas pour disputer la 1e place à Chicago, mais pour une wild-card, ça oui à coup sûr…

  • Chicago Cubs

Saison 2016 : 103-58, 1e, 1e bilan des Majeurs, Vainqueur des World Series

Principales arrivées : LHP Brett Anderson, RHP Eddie Butler, RHP Wade Davis, LHP Brian Duensing, OF Jon Jay, LHP Caleb Smith (Rule 5), RHP Koji Uehara

Principaux départs : RHP Trevor Cahill, RHP Aroldis Chapman, OF Chris Coghlan, OF Dexter Fowler, RHP Jason Hammel, C David Ross, RHP Joe Smith, OF Jorge Soler, LHP Travis Wood

Dans l’Illinois, les fans des Cubbies vivent un rêve éveillé depuis ce Game 7 d’anthologie des World Series remporté au bout de la nuit face aux Indians. Une victoire légendaire permettant aux Cubs de mettre un terme à 108 ans d’attente soit la plus longue disette d’une franchise dans le sport américain.

Heureusement pour les fans des ex- « Lovable Losers », Theo Epstein (President) et Jed Hoyer (GM) ont bâti une équipe capable de s’inscrire dans la lignée des Giants avec, à terme, l’objectif d’écrire une dynastie. Pour ce faire, le board des Oursons a cadenassé à double tour ses pépites avec des contrats de plusieurs saisons. C’est le cas pour Heyward (Free Agent en 2024), Lester (2021) ou Zobrist (2020) mais surtout pour la génération dorée composée de Rizzo, Bryant, Russell, Baez et Schwarber tous liés jusqu’en 2022. Au final la principale perte pour Chicago cet hiver se nomme sans aucun doute Dexter Fowler, parti pour le grand rival de la division, St. Louis. Pour compenser, l’expérimenté Jon Jay débarque sur les rives du Michigan et sera en concurrence avec le jeune espoir Almora Jr. (6e de la Draft en 2012) pour le dernier ticket en outfield. Derrière le marbre, David Ross a tiré sa révérence sur une deuxième bague de champion, laissant une place vacante au trio Contreras – Montero – Schwarber.

La malédiction de “Billy the goat” (chèvre) a laissé place à “G.O.A.T” (greatest of all time) pour ‘le plus grand match de tous les temps’ dans “la cité des vents”.

Dans l’enclos des relievers, le closer vedette Aroldis Chapman a (re)posé ses valises à New-York moyennant un contrat record pour un closer (86M$). Mais les « Baby Bears » ont tapé très fort en retour en signant Wade Davis et Koji Uehara. Le premier fait partie de l’élite des closers en MLB, double All-Star, champion 2015, il a posté un ERA ahurissant de 0.97 sur deux saisons d’anthologie (2014 et 2015) avant d’être un peu plus ‘humain’ l’an dernier (1.87 ERA) avec tout de même 27 saves en 30 opportunités. Le second a lui aussi sa bague de champion (2013) faisant les beaux jours des Red Sox pendant 4 années avant d’atterrir à « Windy City » pour 6M$ sur un an.
Avec en plus Carl Edwards Jr., Hector Rondon et Pedro Strop le bullpen a une sacrée profondeur.

Au niveau de la rotation, Chicago a perdu Jason Hammel, qui sort de sa plus belle saison en carrière avec 15 victoires, mais affiche toujours une rotation XXL emmenée par un trio infernal Jon Lester (19-5 / 2.44 ERA) – Jake Arrieta (18-8 / 3.10 ERA) – Kyle Hendricks (16-8 / 2.13 ERA). Derrière ces trois gros poissons, le vétéran John Lackey (11-8 / 3.35) prend le 4e spot et laisse le dernier ticket au duo Brett Anderson – Mike Montgomery.

Avis de The Strike Out : 1e

Chicago possède une rotation XXL et une génération en or symbolisée par cet infield extraordinaire en MLB. Du MVP Bryant à la superstar Rizzo dans les coins, à la charnière SS-2B dorée Russell ou Baez –  Zobrist, les Cubs ont un potentiel énorme. Dépasser la barre des 100 victoires de nouveau est le minimum pour cette équipe coachée par un gourou comme Joe Maddon. Un Maddon qui n’est plus qu’à un titre du record de « Manager of the Year » des légendes Bobby Cox et Tony LaRussa, sacrés à quatre reprises. Les Cubbies seront sans hésiter dans la peau du chassé cette année encore. Et bien mal avisé celui qui vendrait déjà la peau de l’Ours…

 

J-Sé Gray « In Billy Beane we trust »

 

Publié dans MLB

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