Preview 2023 – Pittsburgh Pirates : comme un air de début de cycle

Ils font partie des mauvais élèves de la MLB depuis quelques années déjà, et cela ne semble pas parti pour changer en 2023. Vingt-septième bilan de MLB en 2022, une performance récompensée par un premier pick de draft cette saison, les Pirates commencent à montrer quelques signes positifs en termes d’intentions de jeu à l’aube de la saison 2023. Mais pas besoin de réserver vos billets pour la Pensylvannie dès ce mois d’Octobre : la route est encore longue, très longue, avant que les Pirates ne puissent s’imaginer rejouer les premiers rôles.

Retour sur la saison 2022

Une chance au Tanking, une chance au Tirage. Si les Pittsburgh Pirates ont fait tout leur possible pour toucher les abysses de la MLB en 2022, ils n’étaient pas de force à se mesurer aux nouveaux maitres des bas fond, les Washington Nationals et leurs 55 victoires pour 107 défaites. Avec un bilan de 62 victoires et 100 défaites, troisième pire bilan de toute la MLB à égalité avec les Reds derrière les Nationals, donc et les Athletics (60-102), les Pirates avaient tout de même fait le boulot.

Un boulot récompensé par la première Draft Lottery de l’histoire de la MLB en décembre dernier : les Pittsburgh Pirates auront le premier choix de la Draft 2023. Bon, vous aurez compris, la saison 2022 n’a pas exactement été une partie de plaisir pour les supporters des Pirates, qui doivent commencer à trouver bien long le temps de la contemplation – « oui, on sait, on a le plus beau backdrop des Ligues Majeures » – et attendre celui ou, enfin, le navire sera prêt à lever l’ancre.


Bryan Reynolds, l’arbre qui cache la misère chez les Pirates

Quelques chiffres illustrent un peu le niveau de désolation atteint par Pittsburgh en 2022 : 27e attaque avec 591 runs marqués, 29e moyenne au bâton aux confins de la Mendoza Line (.222), 26e ERA collectif (4.66) avec un niveau de médiocrité également partagé entre starters (4.61) et Releveurs (4.72). Et la défense, on en parle ? 121 Erreurs, 17 de plus que les Nationals, second de ce classement peu flatteur, et bien entendu le pire Fielding % des Majors. On pourrait presque croire que les Pirates se sont laissé couler, mais puisque ce n’est pas dans l’esprit du sport, gageons que cela est impossible !

Ceci n’est pas du tanking, juste de la préservation (Astérix et Cléopatre)

Les joueurs ? Il faut bien entendu donner une mention honorable à Bryan Reynolds, Capitaine Courage dans la bouillie de baseball qui lui fut imposée. Il a demandé à s’en aller cet hiver, on peut le comprendre, le front office des Pirates lui a offert un nouveau contrat. Du coup, il a… demandé à s’en aller. A suivre.
En 2022, Bryan Reynolds a dominé les bilans des Pirates dans pratiquement toutes les catégories offensives pour le meilleur et pour le pire (R, H, 3B, HR, RBI, BB, BA, OBP, SLG, OPS, OPS+, TB, GDP et HBP) , ne laissant que les sports de vitesse au petit Dragster de Pennsylvanie, Ke’Bryan Hayes (24 2B et 20 SB, mais une moyenne famélique au bâton et un OPS+ de 87…)

Pour le spectacle et la brutalité gratuite (ces pauvres balles n’ont rien fait), il fallait se tourner vers le poste d’arrêt court et la nouvelle attraction de la Ligue. Oneil Cruz, un shortstop bâti comme un joueur de première base (2,01m, 95 kg), puissant comme un A-Rod des grands jours, et irrationnellement souple et rapide. Si son grand corps tient le choc, à un poste aussi exigeant athlétiquement que celui de Shortstop, on tient peut-être là la nouvelle superstar. Il tentera en tous cas de bâtir sur sa sixième place au classement du Rookie of the Year.

Voilà pour les satisfactions (toute relative en ce qui concerne Ke’Bryan Hayes dont l’on attend beaucoup plus mais blessé une grande partie de la saison), on jettera un voile pudique sur le reste du lineup : les Chavis, Gamel, Suwinski, Newman, Vogelbach, n’étaient pas là pour éclabousser le monde de leur talent . Ca tombe bien, ils ne l’ont pas fait.

Cotés lanceurs, dans la rotation, il y a eu du moyen-pas pire (Mitch Keller, 159 IP, 3.91 ERA ; Jose Quintana, 103 IP, 3.50 ERA) , du médiocre (Brubaker, Wilson, Thompson) et du prometteur avec le rookie Roansy Contreras (95 IP, 3.79). Pas de quoi pavoiser, encore une fois.

Eh oui malgré la saison désastreuse il y a bien eu un all-star du coté de Pittsburgh. Photo MLB

LA grande satisfaction de cette saison est bien entendu le closer All Star David Bednar (19/23 SV, 51.2 IP, 2.61 ERA, 2.43 FIP) qui a confirmé une saison rookie déjà excellente. Avec Chase De Jong (2.64 ERA, 71.2IP) et les irréguliers Will Crowe et Duane Underwood Jr., ils pourraient être l’ancrage d’un bullpen parfaitement respectable en 2023.

Qu’attendre de la saison 2023?

On attendait du mieux en 2021, après une saison à 19 (sur 60) victoires en 2020. On attendait du mieux en 2022 après une saison à 61 victoires. Logiquement, on attend du mieux en 2023 après une saison à 62 victoires.  Et il semble, cette fois, que le Front Office de Pirates a décidé de commencer, tout doucement, à lancer la machine.

Alors ne nous enflammons pas, les Pirates n’ont en aucun cas les capacités pour être un contender en 2023. Ou pour espérer une Wild Card. Et franchement, finir avec un bilan de .500 serait inespéré. Non. On parle de dépasser les 70 victoires, et ce serait déjà pas mal pour une franchise que l’on n’attend pas au sommet de la NL Central avant 2024 au mieux, probablement 2025, peut-être 2026.

Cependant, les recrutements de l’intersaison annoncent une envie d’aller de l’avant, d’amener une expérience du plus haut niveau. Sans manquer de respect a Ben Gamel et Michael Chavis, deux bons journeymen des Ligues Majeures, on change de dimension quand les cadres fraichement recrutés sont Ji-Man-Choi en première base, Austin Hedges au Catch, Carlos Santana en DH et l’ancien chouhou du PNC Park, Andrew McCutchen, de retour dans l’outfield. Même topo côté lanceurs avec Rich Hill et Vince Velasquez. Le topo est connu : amener l’expérience pour annoncer la fin du rebuild. Construire la performance sur ces nouvelles bases.

Endy Rodriguez et Henry Davis, les deux futurs pépites des Pirates jouent … au même poste celui de receveur. Photo : Christopher Horner/Tribune Review

Le moment n’est pas encore – s’il doit venir – de sortir les billets pour attirer les stars. Mais en quelques trades et Free Agents, les Pirates ont bâti un lineup parfaitement capable de tenir la route, au gré des pics de forme des uns et des autres, et les prospects se bousculent au portillon pour renforcer le ballclub. Endy Rodriguez, l’un des futurs grands receveurs de la ligue, s’il ne tombe pas victime du first-pick Henry Davis l’an prochain. Luis Ortiz, qui semble prêt a rejoindre le bullpen des Bucs pour montrer ses qualités en relève. Quinn Priester, un autre premier tour de draft, qui pourrait renforcer la rotation en 2024 si ce n’est pas des cette saison.

Et puis, on n’est pas du genre à accuser qui que ce soit de ne pas faire les efforts nécessaires (voir plus haut), mais il est difficile de penser que, l’expérience des vétérans aidant, les Pirates seront capables en 2023 de se saboter comme en 2022. Au temps de la construction et de la projection vers l’avenir, les places seront chères et le projet bien établi. Que ce soit pour jouer la cinquième ou la troisième place, ceux qui sont prêts à tout laisser sur le terrain pour les Pirates composeront le roster de demain.

Les autres ? ils seront des pièces utiles au moment de faire les bons trades pour passer à la prochaine étape de la construction : construire un ballclub capable de prétendre à la postseason.

Le joueur à suivre : Luis Ortiz

Une fastball qui frôle les 100mph avec un spin rate de niveau élite, une slider avec un Whiff Rate de 47.3% et un changeup somme toute banale mais utile pour brouiller les pistes. L’échantillon en Ligues Majeures est léger et l’expérience encore maigre, mais Luis Ortiz semble avoir toutes les armes pour être la nouvelle arme secrète du bullpen des Pirates.

Utilisé principalement comme starter dans le farm system des Pirates, Luis Ortiz a fait ses début sur le monticule face aux Reds, en septembre dernier, lançant 5.2 manches pour un seul hit concédé. Il a lancé dans trois autres matchs, de manière convaincante avant de craquer sur le dernier, le 1er octobre contre St Louis.

Avec une moyenne de 10 SO par 9 manches lancées, une forte capacité à provoquer les groundballs et sa puissance naturelle, Ortiz vise un poste de Starter permanent dans les Big Leagues. Il est cependant possible de se demander si sa place, à l’heure actuelle, n’est pas dans le bullpen pour apporter une puissance et un contrôle qui feraient du bien aux Pirates en fin de match.

Mais que ce soit en ouverture ou en cours de match, retenez-bien ce nom : Luis Ortiz. Nul doutes que vous entendrez parler de lui dans les mois à venir.

La star : Bryan Reynolds

La star des Pirates, Bryan Reynolds a demandé à se faire transférer durant l’intersaison. Photo : Getty Images

Une étoile dans la grisaille de Pennsylvanie. Si l’on attendait plutôt Ke’Bryan Hayes dans le rôle du sauveur providentiel, c’est bien Bryan Reynolds qui régale les spectateurs restés fidèles au PNC Park, depuis son entrée dans le show en 2019.

4e au Rookie of the Year 2019, All Star et 11e au MVP 2021, encore excellent lors de la saison 2022, malgré la démonstration de faiblesse de ses équipiers tout au long de la saison, Bryan Reynolds est le joueur autour duquel les Pirates devraient construire leur projet. Il est aussi le joueur autour duquel ils voudraient construire leur projet, mais le joueur de 28 ans n’est pas totalement convaincu.

Retenu par le front office des Pirates cet hiver, alors qu’il avait demandé un trade, le joueur a calmé le jeu au début du Spring Training, assurant qu’il serait a 100% avec les Pirates cette saison, avant de déclarer son amour pour Pittsburgh, ses fans, son stade et son ballclub. Prenons le parti d’y croire.

Quoi qu’il arrive, et même s’il doit quitter le club d’ici la trade deadline (une issue pas évidente pour un joueur qui ne sera Free Agent qu’en 2026), Bryan Reynolds restera jusque-là le leader d’attaque des Pirates, lui qui menait les bilans du club sur tous les tableaux avec 27 HR, 62 RBI et un OPS+ de 126 la saison dernière.

Le prono

Il ne faut pas trop attendre de Pittsburgh, cette année encore. Si le recrutement montre que le vaisseau Pirate envisage de lever l’ancre a moyen terme, les voiles sont encore bien pliées au fond des sacs sur le pont, et les amarres bien attachées au quai.

Dans une division ou les Cardinals et les Brewers devraient encore jouer les premiers rôles, et ou les Cubs vont tenter de combler l’écart avec les leaders, c’est une fois encore pour la cinquième place que les Pirates devraient se battre avec les Reds. Mais cette fois, l’avantage semble clairement du cote des Pirates, qui peuvent peut-être même espérer approcher les 70 victoires. Pour les ambitions de postseason, on attendra encore un an ou deux.

 

Prono TSO : Prono TSO : 68-94, 4e place en NL Central.

 


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