Du 8 au 21 mars prochains, se tiendra une compétition très attendue par les fans de baseball du monde entier, la World Baseball Classic. Regroupant les vingt nations les plus fortes du moment, la WBC 2023 promet un crû exceptionnel à la lecture des premiers rosters publiés. Jusqu’à l’ouverture du tournoi, The Strike Out vous propose de découvrir chaque jour l’un des pays participants sous l’angle de l’actualité ou de l’histoire. Interviews, récits historiques, biographies ou présentation de championnats, vibrez baseball international avec TSO. L’article du jour nous amène dans une des places fortes du baseball mondial, Taïwan.
Deuxième nation mondiale au ranking baseball de la WBSC, Taïwan possède une riche histoire du baseball, histoire mouvementée comme celle de cette île qui se retrouve régulièrement au centre de fortes tensions géopolitiques, particulièrement avec la République Populaire de Chine qui continue de revendiquer sa souveraineté sur ce territoire. Dans ce contexte politique et historique, le baseball n’a cessé de prendre une place à part dans le pays, devenant autant un motif de fierté nationale qu’un outil diplomatique. Pour mieux comprendre ce que le baseball représente à Taïwan, TSO est allé à la rencontre de Jérôme Soldani, ethnologue et enseignant à l’université Paul Valéry de Montpellier, spécialiste des pratiques athlétiques et sportives, notamment à Taïwan, où il a mené sa thèse, La fabrique d’une passion nationale : Une anthropologie du baseball à Taïwan, soutenue en 2012. Durant ses recherches, il eut notamment l’occasion de suivre, de l’intérieur, la saison d’une des équipes de la Chinese Professional Baseball League, les Brother Elephants. Il a accepté de répondre à nos questions pour nous permettre d’en apprendre plus sur les origines et les enjeux derrière le baseball taïwanais.
The Strike Out – Une première question que l’on a déjà dû vous poser de nombreuses fois concernant vos recherches : pourquoi le baseball à Taïwan ?
Jérôme Soldani – Bonjour et merci pour cette invitation à parler du baseball à Taïwan. En effet, la question du choix de cet objet de recherche m’a souvent été posée, et tout particulièrement quand je travaillais au sein de mon laboratoire de formation, l’Institut d’Ethnologie Méditerranéenne, Européenne et Comparative (IDEMEC) et à l’Université Aix-Marseille. Le sujet y était pour le moins exotique, ce qui n’est pas peu dire pour des anthropologues. Taïwan était géographiquement éloignée des centres d’intérêts de la plupart des membres du laboratoire. Le baseball aussi, d’ailleurs, en tant que jeu aux règles particulièrement obscures, surtout chez des francophones. Bien que, à mes débuts, les études en sciences sociales concernant le baseball ne s’étaient pas encore développées à Taïwan et qu’aucun travail anthropologique n’avait été entrepris sur le sujet auparavant, c’était bien évidemment tout le contraire pour mes collègues taïwanais qui entretenaient déjà, pour la plupart, une relation particulière avec ce sport, mais n’avaient de ce fait aucun mal à imaginer que l’on puisse s’y intéresser d’un point de vue scientifique.
En revanche, l’IDEMEC avait pour particularité de s’intéresser de près aux sports, ce qui était particulièrement rare dans notre discipline il y a vingt ans. Et c’est encore vrai aujourd’hui. L’ethnologie des sports y était solidement représentée, notamment par Christian Bromberger, fondateur du laboratoire et qui a beaucoup travaillé sur le public du football, Frédéric Saumade, grand spécialiste des tauromachies, et Sébastien Darbon, qui fut mon directeur de thèse et qui a consacré de nombreux ouvrages et articles sur le rugby (à XIII et à XV) ou le sport en général. Ces ethnologues étaient aussi mes enseignants au département d’anthropologie et ce sont eux qui m’ont fait comprendre la pertinence de travailler sur les sports dans notre discipline. De fait, mon intérêt pour ces sujets était d’abord d’ordre intellectuel, n’étant pas spécialement sportif ou plus passionné de sport que la moyenne, pas moins cependant que tout supporter de l’Olympique de Marseille qui se respecte.

Les choix de Taïwan et du baseball, bien que dans la continuité de ce qui précède, relèvent aussi de questions plus personnelles. J’ai toujours été passionné par l’Asie orientale et ma première occasion de visiter cette région fut un voyage en 2004 chez celle qui, depuis, est devenue mon épouse et qui est originaire de Taïwan. J’en étais reparti convaincu et décidé à travailler sur ce pays qui m’a immédiatement fasciné à tous points de vue. J’étais parti sur l’idée, plutôt générale, d’étudier les questions d’identité et de nationalisme, dans le champ du politique donc, mais cela restait trop vaste pour conduire une enquête de terrain ethnographique. À mon retour en France, j’ai fréquenté l’enseignement de Sébastien Darbon sur les jeux et les sports, et c’est lors d’une séance sur le baseball au Japon que je me suis souvenu de la ferveur immense des Taïwanais à l’occasion du match qui opposait leur équipe nationale à celle des Japonais, lors des Jeux Olympiques d’Athènes. C’est de là qu’est né le projet. Une histoire de rencontres, en somme.
Le baseball est introduit par les Japonais à la fin du 19ème siècle, alors qu’ils viennent de récupérer l’île qui leur a été cédée par l’empire Qing. Mais la pratique semble d’abord circonscrite aux seuls Japonais. Comment les populations locales sont-elles amenées à la pratique du baseball ?
C’est, bien évidemment, une question aussi intéressante que complexe. Et, en tant qu’anthropologue, il m’est d’autant plus difficile de répondre que la majeure partie des informations que je peux recueillir sur le terrain sont le produit de témoignages directs. Je suis donc particulièrement reconnaissant envers mes collègues historiens dont les travaux me permettent d’en savoir plus sur cette période. Cependant, l’anthropologie reste utile à la compréhension des logiques sociales et culturelles qui ont présidé à la diffusion du baseball à Taïwan au début du XXème siècle, dans le sillage de la colonisation japonaise.
Quand, en 1895, le Japon se voit céder Taïwan par l’Empire Qing, ce dernier ne contrôle en fait qu’une partie de l’île, principalement les plaines côtières de l’ouest. Les Japonais doivent donc faire face à leur arrivée à de fortes résistances, non seulement d’une partie de la population locale fidèle aux Qing, mais surtout des peuples austronésiens (une minorité autochtone) vivant dans les montagnes et qui défendent ardemment leur territoire. En dépit d’un considérable avantage technologique, la conquête de l’île prendra près de vingt-cinq années à l’armée japonaise.
Ce sont ces mêmes soldats japonais et les administrateurs coloniaux, qui s’installent progressivement à Taïwan avec leur famille, qui introduisirent les pratiques sportives à Taïwan. Parmi ces dernières, le baseball, qui fait figure de favorite depuis qu’elle a été adoptée par les Japonais dans le courant des années 1870 et, depuis, déjà considérablement réappropriée au point d’en faire un marqueur de leur identité et non plus un jeu étranger. Dans un premier temps, les colons japonais jouent essentiellement, voire uniquement, entre eux. Après tout, le baseball est censé refléter la quintessence de leur culture et les colonisés ne sont pas vus comme des personnes civilisées. Les premiers clubs sont formés dès le début des années 1900 et une première fédération voit le jour en 1915, regroupant quinze équipes scolaires exclusivement japonaises.
Cependant, les Taïwanais semblent s’intéresser de plus en plus à cet étrange passe-temps, et bientôt le pratiquent à leur tour, de leur côté. Les Japonais commencent à accepter de partager leur loisir, d’abord dans le cadre des écoles qu’ils ont eux-mêmes fondés, conformément à la nouvelle politique d’assimilation des populations locales initiée au tournant des années 1920. La première équipe taïwanaise à entrer dans l’histoire est créée en 1921 avec le soutien des autorités japonaises. Exclusivement composée de joueurs austronésiens, elle réalise une tournée remarquée au Japon en 1925, de sorte que certains de ses membres rejoignent de prestigieux établissements scolaires en métropole. L’un d’eux jouera même en ligue professionnelle japonaise. En 1931, une formation ethniquement mixte (constituée de joueurs japonais, austronésiens ou de la majorité han de Taïwan) appartenant à une école agricole et forestière, nommée KANO, parvient à se hisser à la deuxième place du prestigieux tournoi du Kōshien. Son histoire a été transposée sur grand écran en 2014, dans un film taïwanais à gros budget célébrant cette trajectoire partagée entre Taïwanais et Japonais. L’acceptation des Taïwanais par les Japonais au sein d’équipes de baseball ne s’est cependant faite que très progressivement et plutôt sur le mode d’une récompense de la maîtrise de la langue et des coutumes japonaises par les enfants taïwanais.

A quel moment, le baseball commence-t-il à devenir le sport national à Taïwan et comment expliquer qu’il acquiert cette position au sein de la société taïwanaise ?
L’apport des historiens est une fois de plus décisif pour répondre à cette question. Mais l’explication est rendue plus difficile par la définition de « nation » dans le contexte de Taïwan. Même si l’idée d’une « nation taïwanaise » avait déjà germé, au moins auprès d’une certaine élite intellectuelle, dès la période japonaise, c’est après la Seconde Guerre mondiale qu’elle se développe, en confrontation avec la tentative du nouveau pouvoir en place d’inscrire Taïwan au sein de la « nation chinoise ».
Lorsque, en 1945, à la demande des Alliés, le Parti nationaliste chinois (Kuomintang, KMT) prend le contrôle de Taïwan, il hésite un temps à interdire la pratique du baseball, jugé « trop japonais » et peu pratiqué en Chine. Il décide finalement de le maintenir pour l’inclure à sa politique d’intégration des Taïwanais à la nation chinoise dont il tient alors les rênes. Le KMT se retrouve contraint de se replier à Taïwan en 1949, après sa défaite face au Parti communiste et décide alors de faire du baseball un emblème de sa République face à celle qui se bâtit maintenant en Chine sous l’autorité de Mao Zedong. Le baseball est aussi une pratique idéale pour entretenir ses liens avec ses principaux alliés, notamment les États-Unis. Elle devient, en ce sens, cruciale quand le KMT perd, en 1971, son siège à l’ONU en tant que représentant légitime de la Chine et voit ses relations diplomatiques officielles s’effriter au profit de Pékin.
Parallèlement, c’est durant ces mêmes années 1970 que le baseball commence à être également revendiqué par les indépendantistes taïwanais comme symbole de la singularité de Taïwan face à la Chine, notamment en ce qu’il incarne des liens privilégiés avec le Japon et son histoire coloniale distincte de celle du continent. Ce qui semble particulièrement intéressant avec le baseball à Taïwan c’est qu’il est à la fois capable d’incarner les deux nationalismes, taïwanais et chinois, qui se font encore face dans la vie politique actuelle du pays, mais aussi de rassembler les partisans de ces deux bords, que ce soit à l’occasion des rencontres internationales ou dans les compétitions internes, et notamment la ligue professionnelle.
Un autre aspect de vos recherches est l’étude de terrain que vous avez mené auprès des Brother Elephants, équipe de la ligue professionnelle de Taïwan. Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi de mener cette étude et comment cela s’est déroulé concrètement ?
Dès que je me suis intéressé au baseball à Taïwan et que j’avais formulé le souhait de l’étudier sur place, je m’étais convaincu qu’il me faudrait absolument l’observer dans sa dimension professionnelle, et de préférence de l’intérieur, pas uniquement du point de vue des spectateurs. Mais c’était évidemment plus facile à dire qu’à faire. Cela impliquait d’être accepté comme observateur extérieur (et étranger), indépendant et autonome, quotidiennement et durant plusieurs mois, au sein d’un club professionnel détenu par une grande entreprise locale.

Dans un premier temps, en 2006, j’avais pris la décision de faire cette observation à distance, durant les séances d’entraînement ouvertes au public. Cela me permit de me familiariser avec le milieu et de commencer à faire connaissance, de façon informelle, avec certains membres du club (joueurs, entraîneurs, soigneurs, etc.). Je me suis aperçu plus tard que cela avait été utile à l’acceptation de mon projet. Je n’étais plus vraiment un inconnu et, en restant des heures durant sous un soleil mordant à suivre ces longues journées d’exercices, carnet de notes à la main, je passais pour quelqu’un de sérieux et déterminé.
C’est en discutant avec un collègue et ami, l’historien taïwanais Hsieh Shih-yuan, qui avait consacré sa thèse de doctorat à l’histoire du baseball à Taïwan durant la colonisation japonaise, que s’était précisé le choix de l’équipe professionnelle que j’allais suivre, à savoir les Brother Elephants. Il n’en était pas un fan lui-même, bien au contraire, mais il tenait pour vrai ce que beaucoup d’autres Taïwanais pensaient : cette équipe était la plus populaire, la plus représentative de la tradition taïwanaise du baseball (bien que cela renvoie surtout à une perception vague de ce que peut recouvrir cette expression) dans le milieu professionnel, et elle était surtout fortement impliquée dans la fondation de la ligue dans laquelle ses propriétaires, la famille Hung, ont joué un rôle déterminant au tournant des années 1990. En 2008, Hsieh Shih-yuan me mit en relation avec celui qui était alors le directeur du marketing et des relations publiques des Elephants, Huang Ying-po, un ancien journaliste sportif. Ce dernier me reçut chaleureusement et me fit, le jour-même, rencontrer le président du club, Hung Jui-ho.
À ma grande surprise, mon projet d’enquête sur toute une saison fut accepté tout de suite, officiellement et sans condition, avec un accès illimité aux dortoirs, au bus, aux hôtels, aux vestiaires, aux stades et aux séances d’entraînement. C’était assez inespéré. Il fallait encore se faire accepter par les membres de l’équipe. Mais, là encore, les choses se sont très bien passées, notamment grâce aux relations que j’avais pu commencer à nouer en 2006. J’ai donc pu suivre l’équipe durant toute la saison 2008, au rythme effréné des quatre à six rencontres hebdomadaires, avec la nécessité de traverser tout le pays presque chaque semaine et souvent par mes propres moyens, faute de place dans le bus de l’équipe. J’ai remis cela durant quelques semaines en 2010. J’en garde de formidables souvenirs et aussi, à mon plus grand bonheur, de solides amitiés.
Quels enseignements avez-vous retiré de cette étude, qui s’est notamment intéressée aux problèmes de corruption et de paris illégaux qui ont bousculé le baseball taïwanais à partir de la fin des années 1990 ?
C’est un peu malgré moi si j’en suis venu à traiter cet aspect plus sombre du baseball taïwanais. Je n’ignorais pas ce problème de matchs truqués et de paris illégaux qui minait le milieu depuis la années 1990. Des scandales de grande ampleur ont plusieurs fois secoué le monde du baseball taïwanais et la disparition de l’une des deux ligues professionnelles est souvent expliquée pour ces raisons. De nombreux joueurs et entraîneurs ont été impliqués dans ces affaires, certains très populaires, et dans à peu près toutes les équipes. La corruption était d’autant plus décriée qu’elle provenait de bookmakers travaillant pour de vastes organisations criminelles, elles-mêmes parfois tenues par des hommes d’affaires et des responsables politiques influents. Ces affaires dépassent donc largement le cadre du sport et révèlent des situations bien plus complexes et profondes au cœur de la société taïwanaise contemporaine.
Lors de ma toute première rencontre avec le Président Hung Jui-ho en 2008, celui-ci était convaincu que ces problèmes appartenaient au passé. Et je pense encore que c’est en partie pour cette raison qu’il m’a donné carte blanche pour mon enquête. Pour ma part, je ne souhaitais pas vraiment aborder cette question douloureuse, surtout si elle n’était plus d’actualité, le travail d’un anthropologue se situant plutôt dans cette temporalité. Mais les événements en ont décidé tout autrement.

Durant la seconde partie de la saison 2008, des soupçons commençaient à s’élever au regard de certains comportements sur les terrains. Rapidement, certains membres des Elephants se sont mis à en discuter. Ces choses-là relevaient du déjà-vu. Puis, ils sont venus m’en parler également, partager leurs expériences personnelles autour de ces questions. Au final, je recueillais de précieux témoignages sur le sujet, sans jamais les solliciter. Une fois la saison terminée, les perquisitions ont commencé, mais dans d’autres clubs. C’est l’année suivante, tandis que j’étais en France, que les Elephants se sont vus rattrapés par le scandale. À mon retour, en 2010, la moitié de l’effectif, entraîneurs inclus, avait été limogée. Il n’y a pas eu d’autres affaires de grande ampleur depuis, mais l’épisode est resté traumatisant, d’autant qu’il s’est longtemps prolongé dans les médias et les tribunaux. Les joueurs et les entraîneurs mis en cause n’ont jamais retrouvé leur place dans le sport, même ceux qui n’ont jamais été reconnus coupables par la justice. Et le baseball lui-même, sport familial et modèle de société pour ses principaux promoteurs, notamment les clubs et les entreprises qui les possèdent, s’en est trouvé durablement égratigné.
Bien que cet aspect se soit ainsi retrouvé dans mon travail, ma recherche ne s’est certainement pas limitée à cet aspect, ni même aux autres dimensions précédemment évoquées. En un peu plus d’une décennie, l’étude du baseball à Taïwan m’a également permis d’aborder les questions de relations interethniques ou liées aux revendications autochtones, la place du sport dans le système éducatif et les modèles de transmission des savoirs et des valeurs, les représentations du travail et l’éthique entrepreneuriale dans le contexte d’un club sportif professionnel, la façon dont les supporters mettent en forme leur soutien à leur équipe et comment ils entretiennent la mémoire de cette dernière, ou encore ce que dit le baseball du rapport que les Taïwanais entretiennent avec l’espace et le temps, etc. De quoi remplir quelques 500 pages de thèse de doctorat, ainsi que quelques articles et chapitres d’ouvrages.
Dernière double question. Aimeriez-vous retravailler sur le baseball à Taïwan et est-ce qu’il y a des axes de recherche que vous souhaiteriez découvrir ou approfondir ?
Depuis 2015 environ, et bien que j’écrive encore sur le sujet, j’ai laissé de côté mes investigations sur le baseball pour m’intéresser à d’autres pratiques ludiques et sportives dans les contextes autochtones taïwanais plus particulièrement. J’ai cependant gardé certains contacts et un œil attentif sur la ligue professionnelle locale. Il m’intéresserait en effet de m’y replonger quelques mois pour mieux en comprendre les transformations récentes, mieux apprécier les continuités et les ruptures entre ce que j’ai pu observer, surtout entre 2006 et 2015, et la situation actuelle. Entretemps, les Elephants ont changé de propriétaire, de modèle de gestion et vu leurs membres se renouveler pour le plus grand nombre.
De manière plus générale, j’aimerais voir aussi les effets de changements qui étaient déjà en cours lors de ma présence sur le terrain, à commencer par la prise de conscience de l’usure des athlètes, souvent mis à contribution de façon excessive dès leur plus jeune âge, et de la mise en œuvre de meilleures pratiques au regard de la préservation de leur capital physique. Les récentes performances des équipes taïwanaises et leurs bons classements dans la plupart des catégories de la WBSC interrogent sur le résultat de ces nouvelles pratiques et politiques. Et s’il y avait un domaine que j’aimerais explorer après l’avoir consciemment écarté de mes préoccupations initiales (il n’est hélas jamais possible de tout faire), ce serait sans doute celui des pratiques féminines et des relations de genre dans ce milieu à l’image très masculine mais où les femmes tiennent cependant, et à divers égards, une place centrale.
Merci à Jérôme Soldani d’avoir répondu à nos questions et nous vous invitons à lire ses travaux passionnants que vous pouvez retrouver regroupés ici.
