Postseason 2022 – Houston Astros : L’année de la rédemption ?

Et si, enfin, les Astros remportaient de nouvelles WorldSeries pour se racheter ? Avec un effectif remanié année après année, les Astros réussissent l’improbable exploit d’accéder à la postseason pour la 6ème fois de suite, réalisant une nouvelle saison avec au moins 100 victoires (la 4ème en 6 ans) et glanant un nouveau titre de division (le 5ème en 6 saisons). Retour sur une saison XXL et des ambitions à la hausse !

Le départ de Carlos Correa, un an après celui de George Springer, l’autre chouchou du Minute Maid Park et produit de la maison Astros, sonnait le glas d’un cycle prospère du côté de Houston. Après des WorldSeries en 2017, des titres de division en cascade et deux autres apparitions en WorldSeries (2019 et 2021), les Astros devaient eux-mêmes tourner la page d’une période faste mais teintée du scandale du vol des signaux. Car derrière eux, deux franchises pointaient le bout de leur nez : les jeunes Mariners et les Angels portés par un duo de superstars. 

Mais c’était sans compter sur le Farm system des Astros et son scouting international, toujours aussi sous-estimés, et un front office plein de malice. Cerise sur le gateau, le fantasque rookie dominicain Jérémy Pena remplaçait ainsi de la plus belle des manières Carlos Correa, aussi bien défensivement… qu’offensivement ! Les 5 cadres restants de 2017 (Bregman, Altuve, Gurriel, Verlander et McCullers) assuraient l’ossature d’un groupe complété de jeunes joueurs issus de la cellule de développement de la franchise et par des joueurs subtilement acquis lors de trades ingénieux (Trey Mancini, Christian Vazquez, Phil Maton).

La gestion de ce groupe par Dusty Baker, dont il se murmure qu’il s’agirait de sa dernière saison dans le dugout texan, a été savamment orchestrée tout au long de la saison. Pour preuve, les Astros n’auront que des blessures mineures à l’exception de la perte pour la saison de Mike Brantley.

Voici donc des Astros prêts à en découdre !

Crush City devient Space City

Champagne Shower à la sauce texanne. Photo DR

Yordan Alvarez, Kyle Tucker étaient très certainement devant leur télévision le 31 octobre 2017 lorsque les Astros remportaient les premières WorldSeries de leur histoire. 5 ans plus tard, c’est eux qui portent l’attaque des Astros.

Le géant cubain aurait pu affoler les compteurs sans ses blessures récurrentes aux mains. Mais même amoindri, le DH devenu Left Fielder (et auteur d’actions défensives de grande classe) pourrait finir dans le Top 5 du titre de MVP.

Quant à Kyle Tucker, pur produit de la maison texane, il est le seul joueur de MLB à avoir dépassé les 25 HR, 100 RBI, 25 SB, le tout avec au moins .250 de moyenne. Sans compter sur sa faculté à produire des RBI avec des joueurs en position de scorer (RISP), leader dans le domaine. 

A ces deux monstres s’ajoute une nouvelle saison fantastique d’Alex Bregman, en feu après le All-Star Break et l’un des 3ème bases les plus sûrs défensivement.

Mais le MVP de cette équipe est sans nul doute José Altuve, incroyable tout au long de la saison, avoisinant les .300 à la batte, dépassant les .900 OPS, comptant plus de 100 runs, avec près de 30 homes runes et 20 bases volées.

On ne peut oublier le rookie Jérémy Pena, excellent défensivement et extraordinaire offensivement, avec sa vingtaine de Home Runs, ses plus de 60 RBI et sa douzaine de bases volées. Il aura réussi à faire oublier Carlos Correa, un exploit tant le costume était large ! 

Les Astros comptent donc sur l’une des attaques les plus frénétiques et les Home Runs tombent à Houston comme une pluie d’astéroïdes. Même Martin Maldonado en a frappé 14, c’est dire… . 

Le pitching staff des Astros, modèle du genre

La légende Justin Verlander. Photo DR

Le très expérimenté Dusty Baker a du faire, malgré lui, le choix d’une rotation à 6 lanceurs. Mais ce choix aura été payant.

A la tête de cette rotation, le légendaire Justin Verlander a fait son grand retour sur les monticules de MLB. Du haut de ses 39 ans, rien ne laissait pourtant présager qu’après 2 ans d’absence et une opération “Tommy John”, il puisse revenir à un niveau qui était le sien avant blessure. 

Et malgré l’âge, l’absence prolongée et les opérations successives, il réalise l’une des plus belles saisons de sa carrière, une saison presque historique compte tenu de ce contexte. Le très probable Cy Young 2022 du côté de l’American League porte sur ses épaules une rotation affamée.

En effet, derrière lui, les Astros ont pu compter sur 4 jeunes pitchers, tous issus du scouting international. Le premier d’entre eux, le southpaw dominicain Framber Valdez, auteur lui aussi d’une saison très solide avec plus de 200 manches lancées et une ERA sous les 3.00. Et le record MLB de Quality Starts consécutifs. Preuve de sa régularité. 

Cristian Javier, dont la question sur son statut (releveur ou lanceur partant) s’est longtemps posée, finit avec .176 de moyenne au bâton pour l’adversaire (leader dans cette statistique), près de 12 K pour 9 manches lancées, une WHIP de 0,94 et une ERA de 2.54 ! Assez pour finir dans le top 10 voire 5 du titre de Cy Young ? 

Le vénézuélien Luis Garcia et le mexicain José Urquidy ont également été des membres importants de cette rotation imparable tout au long de la saison. Ils signent tous les deux des ERA plus que convenables. 

Cette rotation a été complétée dès le début du mois d’août par le retour de blessure de Lance McCullers, indomptable depuis sur le monticule. Son retour signait la fin de l’aventure mitigée de Jake Odorizzi, envoyé à Atlanta en échange du releveur gaucher Will Smith. 

Cette rotation, dont 75% des matchs ont été débutés par des joueurs issus de la franchise, dispose ainsi de la 2ème meilleure ERA de MLB. Elle est 2ème en WHIP, 2ème en H9, 3ème en HR9, 7ème en K9. Le décor est planté.

Et si les lanceurs partants ont obtenus plus de manches lancées que n’importe quelle rotation en MLB, les Astros doivent également leur succès sur la butte à un bullpen intraitable. 1er en ERA, 5ème en WHIP, 1er en K9, 3ème en H9, 2ème en HR9. Huit bras, un seul gaucher qui ont sévit tout au long de la saison. Très rarement en 2022 un adversaire n’a pu retourner le score à son avantage lorsque les Astros menaient après 6 manches. Ryan Pressly est un Closer all-star reconnu, Ryne Stanek s’affirme avec une ERA démentielle tout comme le dominicain issu du scouting international, Bryan Abreu, et ses 13 K/9. Les arrivées de Rafael Montero, Phil Maton (en août 2021) et d’Hector Neris (novembre 2021) ainsi que celle du prometteur prodige maison, Hunter Brown, sont renforcés par le bras expérimenté du gaucher Will Smith. 

L’année de la rédemption ? 

Altuve est petit mais il est vaillant … Photo DR

Les Astros version 2022, que beaucoup voyaient être mis en difficulté cette année, n’ont au final, sur le papier, aucun défaut. L’une des meilleures défenses, une équipe agressive sur les bases et une armada offensive sérieuse font de Houston un contender attendu.

A nouveau, et après avoir survolé la division et l’American League, les Astros font donc figure de favoris.

Cette année, les Valdez, Garcia et Urquidy ne sont plus seuls, puisqu’ils pourront compter sur la présence de Justin Verlander et Lance McCullers. Les arrivées de Trey Mancini et Cristian Vazquez ont densifié le dugout des Astros et le bullpen est sur-armé. 

Il faudra toutefois, avant d’atteindre les World Series pour une hypothétique 4ème présence en 6 saisons, se défaire de concurrents féroces qui sont offensivement impressionnants (Yankees), solides défensivement (Indians), voire les deux (Mariners).

En postseason, les certitudes peuvent très vite voler en éclat. Et les deux dernières défaites en Word Series, traumatisantes pour le groupe, peuvent jouer sur le mental des joueurs.

 

Ce qui est certain, c’est que Houston vivra encore au rythme du baseball en octobre, avec cette fois-ci toutes les cartes en main pour espérer soulever un trophée sans scandale.


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