Prédictions TSO : Cy Young Award, National League

Après les 30 previews en 30 jours, voici le second rendez-vous de l’année chez TSO. Ils nous font marrer, on se prend au jeu et on revient chaque hiver à l’approche de décembre sur nos résultats pour constater à quel point nous ferions de mauvais voyants ou de parfaits charlatans c’est selon. Mis sous pression saison après saison par notre rédac chef qui ambitionne toujours naïvement de faire un 8 sur 8, nous revoici plein d’ambitions pour cet exercice 2021 ! Bon ok… à défaut du pronostique parfait, nous tenterons ici surtout de faire mieux que l’an passé, ce qui au passage ne devrait pas être si compliqué vu nos piteuses prestations 2020 avec un terrible 3 sur 8. Après les Managers de l’année et les Rookies de l’année et avant les MVP, voici les fameuses prédictions TSO version 2021 pour les meilleurs lanceurs en National League !

Marion Jeterette : Max Fried (Atlanta Braves)

100% de victoires, c’est le bilan de Max Fried en 2020, alors certes sur un nombre réduit de starts (11) par rapport à une saison classique, mais quand même il fallait le faire! 7 victoires et 4 non-décisions, 0 défaite donc (une ERA de 2.25) pour celui qui se positionne comme la pièce maîtresse d’une équipe des Braves très ambitieuse. Une performance en 2020 qui succédait à un exercice 2019 déjà très convaincant : 17 victoires pour 9 défaites en 33 matchs (30 starts) et une ERA de 4.02.

Malgré le recrutement de Charlie Morton cet hiver et en l’absence de Mike Soroka (convalescence après sa rupture du tendon d’Achille), c’est Max qui a été désigné partant pour l’Opening Day. Une reconnaissance dont ont aussi bénéficié ses anciens coéquipiers du lycée Harvard-Westlake en Californie : Lucas Giolito (White Sox, mon choix en AL) et Jack Flaherty (Cardinals). Lors de la Draft 2012, Fried est sélectionné au premier tour, quelques spots devant son coéquipier Giolito : #7 contre #16. Le gaucher de 18 ans est considéré comme le meilleur lanceur prospect gaucher, lycée ou fac, confondu.

Comme son ami, il retire son engagement à UCLA pour s’engager pour 3 millions de dollars avec les San Diego Padres. Il commence son ascension rapide dans le farm-system des Friars au point d’être désigné le top prospect de la franchise, 2e de MLB, à l’entame de la saison 2014. Mais blessé pendant plusieurs mois, il se résout à une opération Tommy John en août et en décembre est inclus dans un package avec notamment Mallex Smith en échange de Justin Upton à SD… un parcours décidément parallèle avec son copain Giolito lui aussi tradé (en 2016 des nats vers les WS).

Après une saison blanche en 2015, Max revient au jeu en 2016 puis est invité pour la première fois au Spring Training des Braves en 2017. C’est en août de cette même année qu’il fait le jump entre la Double A et la MLB (2 manches sans point face aux Phillies). 26IP en 2017 puis 33.2 en 2018… les Braves prennent le temps d’installer leur jeune gaucher dans la rotation.

C’est enfin chose faite en 2019 même s’il commence la saison dans le bullpen. 30 starts donc et une vraie révélation avant la confirmation en 2020. Fried s’offre le luxe de rejoindre un certain Babe Ruth dans la grande histoire de la MLB : premier lanceur gaucher depuis The Babe en 1917 à ne pas concéder le moindre HR lors de ses 8 premiers starts conclus par 8 victoires de son équipe! Récipiendaire d’un Gold Glove et d’une place dans la All-MLB First team en 2020… avant un trophée de Cy Young en 2021?!  

J-Sé Gray – Walker Buehler, Dodgers

Sur le podium du Rookie de l’année 2018, top 10 du trophée Cy Young 2019, à l’instar du monde en 2020, Walker Buehler a subi un coup d’arrêt post-covid dans sa fulgurante progression. Une saison en deçà, ponctuée d’une moyenne à 3.44 et d’un Fielding Independent Pitching (FIP) à 4.36.

Dit autrement, il s’agit tout simplement de sa moins bonne cuvée depuis ses débuts en Majors et pourtant le 24e pick de la draft 2015 a garni son armoire à trophées avec une bague et des matchs références dans les moments chauds. On pense à sa série contre Atlanta en Championship : 1 victoire, 0.82 ERA, 13 Ks en 12 manches lancées, mais aussi et surtout à son unique start en WS avec à la clé un succès ô combien  important dans le Game 3 (1.5 ERA, 10 Ks en 6 innings).

En 2 matchs de séries mondiales, « Buetane » affiche une moyenne à 0.69 en 17 IP. Conclusion ? Il sait gérer la pression des grands moments, répond aux attentes en postseason et possède le stuff suffisant pour devenir, à 26 piges, le nouvel ace de Los Angeles.

Mais cette passation de pouvoirs entre l’idole Clayton Kershaw et le futur représenté par Buehler, passe forcément par une case indispensable : Le Cy Young ! Après trois années de transition où il a pu continuer son apprentissage auprès d’un futur membre du Temple de la renommée, il est temps de prendre les rênes et de mettre tout le monde d’accord : Le meilleur lanceur de National League est toujours aux Dodgers mais il porte le numéro 21.

Gaétan Jeter – Corbin Burnes (Milwaukee Brewers)

Si les Brewers ont réussi, plus ou moins, leur saison dans une NL Central 2020 disputée, c’est en très grande partie grâce à leurs lanceurs qu’on attendait pas à ce niveau. Parmi eux, un certain Corbin Burnes. S’il est apparu en ce début de saison 2021 sur les radars des records MLB en devenant le premier lanceur avec 40 strikeouts et aucun but sur balle pour débuter une saison, le lanceur originaire de Californie de sort pas de nulle part. En 2018, celui qui fut drafté au 4ème tour en 2016, était ranké 2ème prospect par MLB.com, une place qu’il prouva méritée avec ses premières apparitions en MLB au milieu de la saison, en relève. 30 matchs, 38 manches lancées, un ERA de 2.61 et une fiche de 7 victoires pour zéro défaite prometteuse.

Malheureusement, en 2019, il passe à la rotation et cela se passe mal. Relégué au bullpen, sa méforme se poursuit alors qu’il souffre d’un problème à l’épaule (1-5, 8.82 en 2019). Pourtant, il rebondit avec brio la saison dernière un ERA de 2.11 et un bilan de 4-1 qui le place au 6ème rang des votes Cy Young. En ce mois d’avril, Burnes est donc en feu. Un ERA de 0.37 en quatre rencontres pour deux victoires et une défaite, un seul point encaissé (mérité) et un WHIP de 0.329, leader MLB forcément. La saison 2019 semblerait donc être l’exception confirmant la règle. Corbin Burnes n’est pas un feu de paille.

Martin Keuchel – Yu Darvish (San Diego Padres) 

Évidemment le choix logique ici serait de choisir ce bon vieux Jacob DeGrom qui pour le moment n’a juste pas envie d’avoir l’air de partager son trophée. Mais on était obligé de le laisser à notre fan des Mets qui pourra se consoler avec. Mais force est de constater que derrière le monstre du Queen’s, il y a du beau monde à l’affût.

Dont Yu Darvish, qui vient de finir deuxième du Cy Young en 2020, derrière la saison monstrueuse de Trevor Bauer. Pas de chance pour le Japonais qui va devoir faire la course avec DeGrom. Mais on le sait les Japonais ne lâchent jamais rien et c’est le cas avec le lanceur des Padres qui fait tout pour rendre la tâche difficile aux votants. Au moment où j’écris ces lignes, il affiche un ERA de 2.45 avec 28K pour seulement 5 walks. Complètement dans la lignée de son exercice 2020.

C’est simple si DeGrom commence à faiblir (peu probable), ou si les Mets n’offrent pas assez de victoires à leur ace (fort possible), le premier à en saisir la chance sera bien le nouveau pensionnaire du PETCO Park.

Bastien LeGrom – Jacob deGrom

Qui d’autre que le roi, la référence absolue du pitching depuis trois ans, l’incroyable Jacob deGrom. Vainqueur du Cy Young en 2018 et 2019, tout proche du « three-peat » avant de finalement terminer en troisième position derrière Bauer et Darvish en 2020, Jake est revenu en 2021 en mode deGrominator, et il tient confirmer à tout le monde qu’à 32 ans il n’est qu’au début de son ascension.

D’abord parce qu’année après année, il continue à gagner en vélocité, avec une fastball qui s’affiche en ce début de saison à une moyenne de 99 mph avec des pointes à 101 mph, mais aussi parce que cette vélocité surnaturelle pour un lanceur s’accompagne d’un contrôle pratiquement à tout épreuve, avec notamment un ratio SO/W de 16.67 (3e starter en MLB) et un SO/9 de 15.52 (1er).

Vous l’avez compris, deGrom affiche des statistiques digne d’un très bon releveur, mais un releveur qui serait capable de lancer des matchs à 14K et plus (déjà trois cette saison, en quatre starts dont un complete Game avec 15K ce vendredi) en assurant à ses coéquipiers la quasi-certitude d’un quality-start, au minimum, à chaque sortie.

Ne reste plus pour ses coéquipiers des New York Mets à se mettre au diapason, eux qui l’ont trop souvent délaissé dans ses moments de gloire, probablement trop occupés à l’admirer jusqu’ à en oublier leur métier. Avec un seul run mérité en quatre sorties, Jacob deGrom affiche un ERA de 0.31 et un bilan de 2-1, mais ne vous y trompez pas, l’As du Queens est en grande forme, et lorsqu’il évolue à ce niveau de performance, il n’existe pas (ou plus, ou pas encore) un lanceur en MLB capable de rivaliser sur la durée.


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