Preview 2021 – Cincinnati Reds : une équipe dans le rouge ?

Après le marasme et la déprime de l’hiver 2020 accouchant d’une pandémie mondiale et d’une saison MLB raccourcie façon premier lavage à 60°C, TSO revient aux sources et à ses premiers amours : l’écriture. Et si pour le commun des mortels, l’arrivée du printemps signifie l’éclosion des bourgeons et les premiers chants d’oiseaux, pour la grande famille du baseball, printemps rime avec entraînement. Celui du spring training, des premières sorties avec de nouvelles couleurs pour certaines stars et de vieilles retrouvailles avec des rosters déjà bien armés pour d’autres. Que l’on soit fan de la petite balle blanche ou non, le printemps signifie surtout la préparation, le devenir. Et sans révolutionner votre quotidien, The Strike Out vous apporte son brin d’espoir : les fameuses 30 franchises en 30 jours. Aujourd’hui, on part dans la franchise historique des Cincinnati Reds !

Comme leurs spectateurs de 2020, l’attaque des Reds était en carton – crédit : Cincinnati Reds

Retour sur la saison 2020

La saison des Reds fut excitante. Dans une NL Central très homogène, la lutte fut de haut volée entre les Reds, les Cubs, les Brewers et les Cards, avec, pour ajouter un aspect dramatique à cette lutte épique, une pandémie qui handicapa particulièrement les Cards et donc la division. Résultat de cette course acharnée à la qualification, les quatre équipes se sont qualifiées pour les playoffs élargis, les Reds terminant à la 3ème place de la division mais obtenant la 1ère Wild Card NL avec un bilan de 31-29. Une belle performance que l’équipe de Cincy a dû, en grande partie, à sa rotation avec le Cy Young 2020 Trevor Bauer (1.73), Luis Castillo (3.21) et Sonny Gray (3.70) en tête. Le bullpen ne fut pas en reste, bien représenté par Raisel Iglesias (2.74, 8 SV) et Archie Bradley, arrivé en cours de saison d’Arizona (1.17, 1-0 avec Cincy). Les Reds ont fini avec le 7ème ERA de la MLB avec quelques places sur le podium de la MLB en WHIP, Batting AVG et nombre de strikeouts.

Si avec ces talents sur la butte, les Reds ont du batailler durant la courte saison 2020, c’est à cause d’une attaque famélique en termes de constance. Un problème qu’ils pensaient avoir réglé avec les venues de Shogo Akiyama (.245, 0 HR), Mike Moustakas (.230, 8 HR), Nick Castellanos (.225, 14 HR) et Freddy Galvis (.220, 7 HR). Ce ne fut pas le cas et les gars du crû ont eu du mal, comme la star Votto (.226, 11 HR), toujours en déclin, Eugenio Suarez (.202, 15 HR) ou encore Aquino Aristides (.170, 2 HR), jeune pousse décevante. Avec un tel manque de constance, les Reds ont logiquement fini dernier en moyenne de frappe avec .212, soit le 2ème plus bas total de l’histoire de la MLB après les White Sox de 1910 (.211). Un manque de constance qui est venu compenser partiellement la puissance (90 HR, 7ème MLB) et la patience au bâton (3ème MLB en BB). Pas suffisant tout de même pour affronter les playoffs où ils ont été balayés par la puissance tous azimuts des Braves en Wild Card Series.

La saison 2021

Les départs de Trevor Bauer, Anthony DeSclafani, Raisel Iglesias et Archie Bradley ont affaibli le pitching staff, qui enregistre l’arrivée de Sean Doolittle, en difficulté chez les Nats en 2020. Néanmoins, le plus gros problème 2021 pour Cincy, ce sera son attaque. A moins d’un retour en forme des Votto, Moustakas, Senzel, Suarez, Aquino and co, l’attaque famélique de ces dernières années risque de perdurer. L’équipe, comme souvent dans son histoire, doit faire face à la réalité économique de son petit marché, éprouvé par la pandémie, après avoir rêvé et construit ces dernières années une équipe prometteuse. Incapable de retenir le Cy Young 2020, n’ayant pas le retour sur investissement espéré sur les frappeurs recrutés ou issus du farm-system, la franchise a subi le contre-coup économique de la Covid, mettant un stop net et clair au rebuilding en cours. Elle était finalement plus vendeuse qu’acheteuse et laissa partir nombre de ses free-agents.

Où vont donc les Reds désormais ? Une pause dans la reconstruction ou un nouveau départ de zéro ? A moins qu’un retour en forme des frappeurs de Cincy permette aux Reds, dans une NL Central relativement homogène, de garder une équipe compétitive…

Le joueur à suivre – Aristides Aquino

Le jeune outfielder des Reds est le futur de la franchise. Mais après une saison 2019 prometteuse avec plusieurs records de homeruns pour un rookie dans son premier mois dans les Majeures, il a été très décevant en 2020 avec une moyenne pauvre de .170 pour seulement 2 homeruns en 26 rencontres. Loin du frappeur de puissance que laissait augurer la saison 2019, avec 19 homeruns en 56 matchs. Pour le moment, il est le 4ème choix de l’outfield mais la concurrence n’est pas imprenable, loin de là, et une deuxième éclosion de son talent pourrait soulager les Reds offensivement et dessiner un futur à la franchise. A surveiller également le lanceur/outfielder Michael Lorenzen que les prédictions PECOTA voient devenir un outfielder à plein temps avec 16 HR et que des spécialistes des Reds voient quitter le bullpen pour retenter sa chance dans la rotation. Extrême.

Aristides Aquino était devenu le power rookie des Reds en 2919 avant de disparaître en 2020 – Michael Reaves/Getty Images

La star – Luis Castillo

Ou Sonny Gray. Avec les problèmes de l’attaque, le départ de Bauer et de lanceurs importants du bullpen, la responsabilité de Castillo et de Gray sur le monticule va être capitale pour garder les Reds à flot. Castillo est devenu un rouage essentiel de la Small Red Machine depuis son arrivée dans les Majeures en 2017 (32-33, 3.64, All-Star 2019). Il devrait être l’ace de l’équipe 2021, supportant le poids d’une saison 2020 qui a donné faim aux fans. Un poids qu’il partagera avec Sonny Gray dans un duo séduisant.

Notre prono

Dans la division Centrale de la Ligue Nationale, les Cards font office de favoris depuis le trade qui a amené à Saint Louis Nolan Arenado. Mais leur marge n’est pas non plus incroyable. Derrière, les Cubs devraient poursuivre leur déclin en restant un minimum compétitif comme les Brewers. Mais, pour le moment, pas de playoffs élargis et donc les places seront chères pour la postseason. Les Reds devront viser la Wild Card plutôt que le titre de division. Et même la Wild Card, sans playoffs élargis, semble hors de portée pour une équipe à l’attaque anémique et orpheline d’un lanceur Cy Young. Les Reds 2020, avec une belle rotation sur 60 matchs, avaient lutté. Les Reds 2021, avec une rotation amoindrie sur 162 matchs, devraient sombrer. Au mieux, on visera la saison positive à Cincy.

Le Prono de TSO : 80-82

Projection PECOTA : 79-83


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