On l’avait tous rêvé intérieurement quand on a vu le bracket, les deux équipes l’ont fait. Le duel au sommet de l’AL West aura lieu sur une scène d’exception: les ALDS. Plus qu’un affrontement entre les deux monstres de la division c’est surtout un choc entre deux équipes qui sont en train de faire naître une réelle rivalité. Entre le cas Mike Fiers, l’affaire Ramon Laureano, la triche industrielle des Astros, ou tout simplement une rivalité sportive entre deux équipes qui gagnent, nombreux sont les points de discorde. Cependant, le plus important de ces points de divergence reste, évidemment, qu’une seule de ces deux équipes pourra se hisser en Finale de conférence et affronter un cador de l’AL East. Et pour se projeter, quoi de mieux que de faire le point sur les forces en présence avant ce choc des ALDS.
Comment en est-on arrivé là ?
Ces deux équipes sont arrivées aux Wild Card Series dans deux dynamiques complètement différentes. D’un côté, Oakland qui est enfin parvenu à surpasser Houston durant la saison régulière pour empocher le titre de division, avec à la clé le deuxième meilleur bilan de l’American League (à égalité). De l’autre, une équipe des Astros en plein doute, et qui est parvenu à se hisser en postseason uniquement grâce à l’implantion cette année des playoffs à 16 équipes. Car oui, la franchise texane s’amène sur la plus belle des scènes avec le bonnet d’âne, celle d’une équipe avec un bilan négatif. Pourtant, lors de ce premier tour, tout a été remis en question. D’abord, Oakland a dû cravacher pour se sortir du piège de la jeune et fougueuse équipe des White Sox. Car oui, c’est bien Chicago qui a méné 1-0 dans cette série grâce à une performance légendaire de son ace Lucas Giolito, qui a emmené un perfect Game jusque dans la 7e manche. De quoi jeter le doute dans la baie. Heureusement dans le match 2, Chris Bassit a remis l’église au milieu du village avec un gros match. 7 manches, un seul point concédé et 5 K à la clé pour ce lanceur très sous estimé et qui sort pourtant d’une très belle saison (2.29 d’ERA et 5 victoires en saison régulière). En attaque Semien et Davis viennent punir Keuchel avec des Homeruns et on se dit qu’Oakland se dirige vers une victoire tranquille. Oui mais voilà, rien n’est simple en postseason et le très sûr Liam Hendricks, closer de l’équipe, va se louper en encaissant deux points. Plus de peur que de mal, Oakland s’en sort et l’emporte dans la douleur 5-3 pour égaliser. Game 3, “Win or Die”. La hantise de la Franchise. Car oui cela fait plus de 30 ans que l’équipe d’Oakland n’a pas remporté de matchs décisifs en postseason. Et à match de folie, scénario de folie. Digne du film MoneyBall avec 17 lanceurs utilisés par les deux équipes. Et dans la 4e manche qui va durer près de 30 min, Chicago va imploser. Avec les bases pleines et une avance minime d’un point, Rick Renteria fait le pari de lancer son releveur rookie Matt Foster. Mais, tétanisé par l’enjeu, le jeune lanceur va s’effondrer en ne parvenant pas à lancer des strikes. Résultats, deux buts sur balles avec les bases pleines et Oakland qui passe devant. Une aubaine pour les A’s qui n’en demandait pas tant. Malgré une égalisation des White Sox dans le demi-manche suivante, les compagnons de Sean Murphy, impérial durant cette série, ont pris l’avantage psychologique. Ils enchainent avec deux points supplémentaires avant que le bullpen ne prenne la suite pour sceller tout ça.

Avec en prime Liam Hendricks qui se rachète en closant le match avec 3K à la clé. Les hommes de Bob Melvin viennent à bout de cette malédiction des matchs à élimination. Mais que ce fût dur.
Du côté de Houston, le scénario a été bien plus simple mais tout aussi brouillon. Annoncés perdants par la majorité des observateurs (à l’exception de votre fidèle serviteur), les Astros sont pourtant venu à bout des Twins. Un succès 2-0 qui sur le papier peut paraître flatteur, mais dans les faits c’est tout autre puisqu’on a tout simplement assisté à l’autodestruction d’une franchise. Minnesota, son attaque de feu et un pitching enfin retrouvé avaient toutes les armes pour se défaire des texans. Oui mais voilà, si pour une fois, le pitching a répondu présent avec des grandes performances de Kenta Maeda et José Berrios, c’est bien ce qui faisait la réputation des Twins qui a manqué à l’appel. C’est à dire l’attaque et le “fielding”. 7 hits et deux points en deux matchs, et surtout une erreur gravissime de Polanco dans la 9e manche offrant le succès à Houston. Avec ces deux revers, Minnesota entre un peu plus dans les livres de la honte, en portant sa série de défaites consécutives en postseason à 18. Un record dans l’ensemble des Sports US. Il va y avoir une grande remise en question du côté du Minnesota cet hiver. Cependant attention, il ne faut pas tout mettre sur les épaules des Twins, car Houston a parfaitement joué le coup également et il faut leur rendre hommage.
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Premièrement, le pitching a été intouchable durant cette série. Avec la technique qui a fait ses preuves lors du titre de 2017 (non, non pas le concerto en ré mineur pour poubelle) du double starter. Avec le binôme Greinke puis un Valdez stratosphérique dans le Game 1 (5 manches en relève, seulement deux hits concédés et 5 K) avant d’enchainer avec la doublette Urquidy et un Javier impressionnant de maturité (Aucun hit, aucun point encaissé et seulement deux walks en 3 manches de relève). Avec en prime Ryan Pressly qui vient terminer le récital avec un sauvetage dans le deuxième match. Pour faire simple, le bullpen de Houston n’a pas encaissé le moindre point durant ce premier tour de playoffs. Alors oui, il n’y a eu quasiment que des starters mais ça compte quand même. Offensivement, ça n’a pas été folichon. Altuve continue à s’enfoncer dans sa spirale négative avec un très moche 0-7 dans cette série, malgré un RBI. Mais les hommes de Dusty Baker ont pu compter sur les 3 hommes forts de leur saison. Carlos Correa (3 sur 6, 3 R, 1 HR et 2 RBI), Kyle Tucker (3 sur 8 avec deux RBI) et enfin Michael Brantley (2 sur 7 et 2 RBI). Pas de folie offensives mais des hits aux bons moments. Pour résumer, Houston l’a joué à l’expérience, et c’était bien le seul domaine où la franchise texane avait l’avantage sur la franchise du Minnesota à l’aube de cette série.
Un peu d’Histoire
Voilà comment ces deux franchises se retrouvent en ALDS. Ce sera d’ailleurs la première fois dans l’Histoire que les deux franchises se retrouvent en postseason. Du côté de Houston, on aurait largement préféré affronter Chicago, d’abord pour s’offrir une revanche de 2005 (qui est toujours en travers de la gorge) mais surtout car les White Sox n’ont pas pu voir à l’œuvre les jeunes lanceurs de Houston. Au contraire d’Oakland qui en a eu un gros aperçu. C’est simple les deux équipes se sont jouées à 10 reprises cette saison, et la franchise de la Baie s’est imposée à 7 reprises avec un différentiel de point de +13. Un sacré avantage psychologique pour Oakland. Enfin, pour les Athletics qui restaient sur 5 saisons avec un bilan négatif face aux texans. Dans l’Histoire, il n’y a eu que 149 affrontements entre les deux équipes pour un bilan de 75 victoires et 74 défaites pour les Verts et Or. Motif d’espoir pour Houston, la grande majorité des affrontements cette saison ont été des matchs très serrés. Ce qui a mené à des grosses tensions entre les deux équipes cette saison avec en point d’orgue l’altercation entre Ramon Laureano et un coach de Houston.
The brawl that took place in the Astros-Athletics game. pic.twitter.com/Ra27N86NYk
— ESPN (@espn) August 9, 2020
Avec en fil rouge, évidemment l’affaire de triche des Astros, révélée en partie par Mike Fiers, ancien joueur de Houston et désormais lanceur … d’Oakland. Et si on ajoute une pincée d’enjeux sportifs, quand même. On obtient un cocktail explosif et qu’on a hâte de déguster.
Maintenant que le décor est posé, il est grand temps de passer aux acteurs de cette rencontre. Nous allons ici, comparer les deux secteurs des équipes pour essayer d’y voir qui a l’avantage sur l’autre. On commence par le pitching staff.
C’est l’heure du dududuu…. duel !
Dans le coin Pacifique, nous avons Oakland. 5e meilleur ERA collectif en saison régulière avec une marque à 3.77. Mais si on prend que le bullpen, l’ERA collectif descend à 2.72 soit tout simplement le meilleur de la MLB. Donc vous l’aurez compris le pitching est au centre du succès des A’s avec en point d’orgue un bullpen de haute voltige. Et ceci grâce à une fantastique combinaison de 5 lanceurs. Comment survivre à un enchainement Yusmeiro Petit (1.66 d’ERA), Joakim Soria (2.82 d’ERA), JB Wendelken (1.80), Jake Diekman (0.42 !!!! 31 K en 21 manches) et enfin le closer australien Liam Hendricks (1.78 d’ERA, 14 sauvetages en 15 opportunités et 37k en 25 manches) ? Si en plus on peut ajouter dans l’équation Lou Trivino (3.86 d’ERA), difficile pour le coaching texan de trouver un Eureka ! Au niveau de la rotation, c’est un peu moins étincelant mais tout aussi impressionnant.
Chris Bassit s’impose comme l’ace inatendu de cette rotation avec un exercice 2020 XXL (2.29 d’ERA et 5 victoires en saison régulière). Il confirme les bonnes choses vues en 2019, lui qui revient d’une grave blessure qui l’a fait manquer toute la saison 2017 et une grande partie de 2018. Son match 2 des Wild Card Series a été exemplaire (voir plus haut). Derrière lui, un peu de déception du côté de Manaea avec 4.50 d’ERA, 45K en 54 manches et surtout Montas (5.60 d’ERA), annoncé comme l’as de cette équipe mais qui a eu dû mal à relancer la machine après sa suspension en fin de saison 2019. Il a d’abord été superbe en relève dans le match 3 avant d’encaisser un point sur la fin de sa sortie. Pour le 4e spot de starter, ce sera entre l’expérimenté Mike Fiers (4.58 d’ERA) et le jeune rookie Jesus Luzardo (4.12). Ce dernier a lancé le match 1 des Wild Card Series et a bien souffert en encaissant 3 points avec tout de même 5 K en 3.1 manches. Mais tout le monde attend le duel entre Fiers, celui qui a révélé l’affaire de triche et les Astros. Le lanceur de 35 ans a lancé moins de deux manches dans le 3e match de ce premier tour des playoffs avec à la clé 5 hits concédés, un point encaissé. Pas totalement à la ramasse mais inquiétant. En bonus nous avons Mike Minor, qui n’a pas confirmé son excellente saison 2019 chez les Rangers. Arrivé en Californie à la trade deadline, le gaucher n’a pas rassuré mais il peut se révéler être un bon joker en tant que lanceur de plusieurs manches en relève.

De l’autre coin, à quelques miles du Golfe du Mexique, nous avons Houston. Alors que dire. Perdre Justin Verlander, Roberto Osuna, Peacock, Devenski et tout de même afficher le 13e ERA collectif de la MLB est une performance plus qu’honorable. Surtout que le club a perdu Gerrit Cole, Will Harris, Hector Rondon ou encore Collin McHugh l’hiver dernier. La franchise a donc dû piocher profondément dans son farm system pour combler les trous. Et si certains de ces rookies se sont révélés, on pense notamment au starter Cristian Javier (3.48 d’ERA, 54 K en 54.1 manches), impérial en relève (voir plus haut) lors du match 2 des Wild Card Series, ou encore aux releveurs Blake Taylor (2.18 d’ERA et 17 K en 20 manches), Enoli Paredes (3.05 d’ERA) et André Scrubb (1.90 d’ERA mais 20 BB en 23 manches), d’autres, en revanche, se sont retrouvé sur le devant de la scène bien trop tôt, notamment Nivaldo Rodriguez, Humberto Castellanos ou Brandon Bielak. Au poste de closer Ryan Pressly a alterné le très bon et les sauvetages ratés (4 tout de même) et affiche un ERA de 3.83 en saison régulière. Ses performances en ALDS auront une immense importance puisqu’il est le seul lanceur de relève avec de l’expérience. Dusty Baker devrait utiliser un enchainement Brooks Raley (3.94 d’ERA depuis son arrivée à Houston en cours de saison), Paredes, Taylor et Pressly pour terminer les matchs. Un bullpen avec très peu de certitudes donc, et on comprend mieux la stratégie utilisée par Houston durant le premier tour des playoffs. Car oui, les coachs de Houston peuvent compter sur une rotation plutôt impressionnante vu les circonstances. Le club a le luxe de pouvoir présenter 5 starters dignes de ce nom. D’abord l’inégalable Zack Greinke (4.03 d’ERA) qui n’a lancé que 4 manches dans le match 1 des Wild Card Series, et n’a pas paru très affuté avec 3 BB, 2 hits et un point concédé. Il est tout de même parvenu à limiter la casse. Framber Valdez (3.57 d’ERA 76 K en 70 manches), LA révélation côté texan en 2020 et qui a été étincelant en relève de Greinke (voir plus haut) dans cette stratégie du double starter. Sa courbe a dégouté les frappeurs cette saison et les batteurs des Twins en font encore des cauchemars. Nous avons ensuite Lance McCullers Jr qui revient d’une opération de Tommy John. Il a connu un début de saison compliqué et à même terminé sur la liste des blessés. Heureusement pour Houston il est revenu en trombe sur la deuxième partie d’exercice. Il n’a pas eu à lancer lors du premier tour et devrait être bien frais pour les DS. Nous avons ensuite José Urquidy (2.73 d’ERA en 5 matchs, révélation des World Series 2019, et qui a loupé une grande partie de 2020 à cause de ce satané COVID. Son retour a été une bouffée d’air pour Houston. Il a été costaud dans le match 2 face aux Twins avec 4.1 manches, 2 hits, un point concédé. Et enfin le rookie Cristian Javier, et qui n’avait lancé que deux matchs en Triple A. Avec l’enchainement des matchs, il sera difficile de pouvoir réutiliser deux starters dans ce Best of 5. Il faut donc au moins 4 starters, Dusty Baker pourra utiliser sa stratégie de double starter qu’à une seule reprise, voire deux. Si Houston veut s’imposer il va donc absolument falloir que le bullpen hausse son niveau de jeu ou que les starters tiennent le plus longtemps possible.
Pour la rotation, petit avantage Houston grâce à ses 5 starters en grande forme. En revanche au niveau du bullpen il n’y pas photo, Oakland l’emporte haut la main.
On termine cette section avec le secteur offensif

Au contraire du pitching où les deux équipes sont bien éloignées. Pour l’attaque, elles se ressemblent. Dans le bas de la MLB ou au mieux au milieu, dans les principales catégories offensives, ces deux attaques ne brillent pas particulièrement, bien au contraire. Des deux côtés les stars semblent en difficulté avec notamment José Altuve (.219/5HR/18RBI) et Alex Bregman (.242/6HR/22RBI) pour Houston et Matt Olson (.195/14HR/42RBI) ainsi que Marcus Semien (.223/7HR/23RBI) à Oakland. Mais ces deux équipes pourront tout de même s’appuyer sur des valeurs refuges. Pour les Astros, c’est la triplette Brantley (.300/5HR/22RBI), Correa (.264/5HR/25RBI) et le jeune Kyle Tucker (.268/9HR/42RBI). Ce dernier a longtemps tenu à bout de bras l’attaque texane. Epatant pour un joueur qui ne dispute que sa première saison complète en carrière. Chez les Athletics, c’est Mark Canha (.246/5HR/33RBI et .389 d’OBP), Robbie Grossman (.241/8HR/23RBI), deux anciens Astros, et la recrue Tommy LaStella (.289 et 11 RBIà la batte depuis son arrivée) qui se sont le plus montrés. Vous l’avez vu, la moyenne au bâton du côté d’Oakland c’est pas trop ça, en revanche et comme à son habitude, c’est bien la présence sur base qui peut faire la différence. Tandis qu’à Houston, on comptera sur l’expérience de ses joueurs qui verront pour la plupart la postseason pour la 4e fois de suite. Mais le plus important c’est que les deux attaques savent se montrer clutch. Que ce soit avec une frappe bien placée, ou en obtenant un but sur balle après un long at-bat. Elles sauront en tout cas prendre avantage de la moindre erreur des lanceurs.
Difficile de départager ces deux équipes, mais l’absence sur blessure de Matt Chapman est un énorme coup dur pour les Athletics. Ce qui me ferait pencher pour donner le point à Houston et ses batteurs habitués aux joutes difficiles de postseason.
Les joueurs qui peuvent faire la différence
Du côté d’Oakland, on aurait pu citer Matt Olson, Marcus Semien ou encore Khris Davis, sensés être des leaders de l’attaque, mais qui sont un un peu dans la tourmente cette saison. Et puisque l’on voit mal un réveil aussi tard dans la saison, on va donc plutôt pencher pour le receveur Sean Murphy.

Ce dernier, rookie s’est rapidement rendu indispensable que ce soit défensivement ou offensivement. Déjà apprécié par ses lanceurs, il a rendu de fiers services à une attaque bancale grâce à sa puissance (7 Homeruns lors de la saison régulière). Il a été le meilleur frappeur de son équipe en Wild Card Series avec un sérieux 3 sur 8 avec un HR deux RBI et deux BB. S’il parvient à enchainer les bonnes performances, il peut enlever un peu de pression à ses leaders d’attaque. En somme Sean Murphy est un peu le leader défensif, offensif et psychologique de cette équipe. Quelle Masterclass pour un rookie.

A Houston, on l’a dit il va falloir surveiller de très près le bullpen qui reste très instable du fait du nombre de ses rookies. Framber Valdez et Javier vont être des atouts de grande qualités s’ils parviennent à garder un tel niveau. Mais c’est bien José Altuve qui me semble être la pierre angulaire de Houston. Un batteur de son calibre ne peut pas rester à ce niveau (.219 en saison regulière), même si je vous voit venir, oui il a profité des poubelles, mais même avant cela c’était un des meilleurs frappeurs de la MLB. Il a tout de même 52 matchs de postseason sous la ceinture et il a tout connu avec Houston, même les années National League. S’il parvient juste à hisser son niveau de jeu à un degré acceptable, ca va tout changer pour Houston et encore plus faciliter le travail de la triplette en forme des texans (Brantley, Correa, Tucker)
Verdict
C’est le matchup que le monde du baseball voulait voir. Entre deux équipes qui ont appris à se détester. On est tranquillement en train d’assister à la passation de pouvoir en AL West avec Oakland qui prend peu à peu le dessus sur un Houston déclinant, et qui va voir la majorité de son groupe s’en aller sur les deux prochaines années. Grâce à son bullpen, Oakland possède un exceptionnel atout, sans doute le meilleur de la MLB. Son attaque est somnolente mais parvient à se montrer clutch quand il le faut. En revanche petite inquiétude du côté des lanceurs partants qui peinent à se montrer efficaces. La condition de victoire est donc que les starters parviennent à limiter la casse et à passer le relai dans de bonne condition à ce bullpen impitoyable. Du côté de Houston, c’est l’inverse, les starters sont bien la grande force de l’équipe avec un bon mélange d’expérience (McCullers et Greinke) et de jeunesse (Javier, Valdez et Urquidy). Cependant le bullpen est bien trop faible et inexpérimenté. Si bien que les Astros se sont tournés vers une stratégie à double partant pour les Wild Card Series. Même objectif que pour Oakland, les starters doivent tenir le plus longtemps possible mais ici pour éviter de trop déployer les releveurs.
Vous l’avez compris, l’enjeu de cette série sera de savoir qui parviendra à châtier le plus les lanceurs partants. Pour rappel également, cette série se joue au meilleur des 5 matchs avec l’intégralité des rencontres qui vont se disputer sur 5 jours de suite. La gestion des pitching staffs y sera donc capitale. On se prépare à une grosse joute entre deux belles équipes.
Et je me lance sur le prono avec un victoire 3-2 de Houston qui va la jouer à l’éxperience et au baroud d’honneur pour ce groupe qui vit ses derniers moments ensemble.