La multiplication des cas de Covid au début de cette saison raccourcie nous fit craindre que nous n’irions pas au bout de cette mini-saisons de 60 matchs. Et pourtant, la MLB l’a fait. Nous y voilà ! La Postseason ! Des playoffs élargis à 16 équipes au total qui voient la plupart des favoris au rendez-vous mais également quelques surprises du chef de cette saison pas comme les autres. Pour débuter ce mois d’octobre, qui se jouera sous bulles à partir des Division Series, The Strike Out vous présente les 16 équipes qui vont disputer les Wild Card Series au meilleur des trois matchs. Tour de playoffs à haut risque où même les grands favoris pourraient tomber dans le piège d’une courte série. Pour terminer ces previews de playoffs, présentation des qualifiés de la National League.
Le format et son piège
Dans cette série 2 de 3, il suffit de deux victoires pour passer en Division Series. C’est donc le format le plus courant de la saison régulière, format qui permet à une modeste équipe de pouvoir prendre une série face à un des gros poissons de la ligue. Ce format ne permet pas d’exploiter pleinement la profondeur d’une équipe, notamment au niveau du pitching. Sans compter que les autres étapes de playoffs vont s’enchaîner sous bulles et sans pause dans la série même, ce qui va encore plus compliquer la gestion des lanceurs. Là où une équipe qui vise le titre devra gérer son pitching staf pour le reste du mois, une équipe sans réelle ambition de voir les World Series pourrait tout miser sur la Wild Card Series pour simplement passer un tour.
Les qualifiés de la National League
#1 Los Angeles Dodgers (Alex Bouton)
Comment ils en sont arrivés là ?
Qui pouvait raisonnablement douter, en début de saison, de voir les Dodgers se qualifier une nouvelle fois pour la postseason ? Avec la meilleure escouade offensive de toute la Ligue : meilleure équipe aux points marqués (349), deuxième en points produits (327), meilleure équipe en nombre d’homerun (118), rien ni personne n’a pu ralentir les Dodgers. En défense, les statistiques sont impressionnantes également : l’ERA de l’équipe est le plus faible en MLB pour afficher un incroyable 3.02. Les lanceurs angelinos n’ont concédé qu’une moyenne de .213 aux batteurs adverses, là encore le pourcentage le plus faible. Au final, l’équipe termine la saison régulière avec un différentiel de runs de +168. Ils ont été la première équipe de toute la ligue à atteindre les 20W (le 21 aout), les 30W (le 3 septembre), les 40W (le 23 septembre). Bref une véritable machine à gagner. Et pour la 8ème année consécutive, les Dodgers remportent la NL West avec 43 victoires pour 17 défaites. Impressive !
Le MVP de la saison
Arrivé en grande pompe en début d’année dans le cadre d’un échange avec les Boston Red Sox, notre Most Valuable Player cette saison est incontestablement Mookie Betts, l’outfielder auréolé du titre de MVP 2018 de l’American League. Après avoir signé un contrat de 365 millions de dollars le liant pour 12 ans aux Dodgers, Betts ne devait pas rater sa première année dans sa nouvelle franchise. Et il n’a pas déçu. Offensivement, sa contribution est exceptionnelle puisqu’il est leader de l’équipe en HR (16), en points marqués (47) et en points produits (39). Les 4 erreurs défensives qu’il a commises ne viennent pas entacher sa très bonne saison. Les Dodgers comptent sur Betts et son expérience en play-offs pour décrocher des World Series qui leur échappent depuis 32 ans.
Le point fort / le point faible
Le point fort des Los Angeles Dodgers est incontestablement le roster qui est le plus complet, le plus homogène et peut-être le plus talentueux de toute la ligue. Autre atout dans la manche des Dodgers, leur rotation : derrière un Kershaw toujours aussi performant en saison régulière, les Urias, May voire Buehler (quand il n’est pas blessé) ont assuré. Mais celui dont le talent éclate est bien Tony Gonsolin dont c’est la deuxième saison en Major League et qui réalise une saison presque parfaite : un ERA de 2.31 en 46 manches lancées, il n’a concédé que 2 HR et 7 BB pour 46 strike outs. Reste à voir comment le « jeune » lanceur de 26 ans va supporter la pression des Play-offs. Il ne pourra pas vraiment compter sur l’expérience de Clayton Kershaw réputé pour s’effondrer lorsque le mois d’octobre pointe son nez.
#2 Atlanta Braves (Bastien LeGrom)
Comment ils en sont arrivés là ?
Il n’y avait que deux quasi certitudes au sujet de la NL East, en début de saison : la première était que les Braves étaient largement au-dessus de tous leurs adversaires, la seconde était que les Marlins étaient largement en dessous. Si cette deuxième garantie a volé en éclat de la plus spectaculaire des façons, les Braves n’ont eux pas failli à la tâche, dominant tranquillement la division (35-25) malgré quelques trous d’airs occasionnels. Portés par un Max Fried (7-0, 2.25 ERA, 56 IP) de très haut niveau, et qui a su s’imposer comme l’as de son équipe après la blessure de Mike Soroka, et surtout par la seconde attaque des Ligues Majeures (348 runs juste derrière les Dodgers (349) emmenée par le redoutable Trio Freeman/Ozuna/Acuña Jr., les Braves semblent la seule équipe capable de donner du fil à retordre aux Dodgers dans le tableau de National League. A condition de maitriser leurs nerfs (souvenez vous du Match 5 des NLDS 2019) et que le reste de la rotation hausse son niveau de jeu (Kyle Wright, Ian Anderson, Josh Tomlin, c’est de vous que l’on parle ici)
Le MVP de la saison
A l’image d’un Jose Abreu chez les White Sox, Freddie Freeman a tout connu avec les Atlanta Braves, et surtout les années galère de la franchise géorgienne. Toujours performant, toujours positif, il aura su maintenir un niveau de jeu constant pour s’offrir 4 participations au All Star Games et 4 top 10 au classement du MVP. Bousculé par les jeunes pousses, Ronald Acuña Jr. en tête, il a montré cette année qui est le véritable patron, la superstar des Braves, pour au moins une saison encore. Il termine la saison avec la deuxième place dans tous les composants de la slash-line, chaque fois derrière l’incroyable Juan Soto (.341/.462/.640 contre .651/.490/.695) . Également deuxième au nombre de RBIs (53, derrière son coéquipier Ozuna, 56) et troisième aux buts sur balles (45, derrière Harper, 49 et Yelich 46), il s’est d’ores et déjà fait une place sur le podium du classement MVP 2020. Reste à déterminer si le nombre de matchs disputés (60 contre 47) et la non-qualification des Nationals lui donneront l’avantage face au prodige dominicain des Nats.
Le point fort / le point faible
Vous l’aurez compris, le point fort des Braves est leur attaque supersonique, puisque Marcell Ozuna présente des statistiques tout aussi impressionnantes que celles de son coéquipier : leader de National League en termes de Home Runs et de RBI, avec une moyenne au bâton de .338, lui aussi pourrait prétendre à une place sur le podium du classement MVP. Quant à Ronald Acuña Jr, si une blessure l’a tenu éloigné des terrains pendant deux semaines en août après un début de saison un peu poussif, il a fini la saison sur les chapeaux de roues avec notamment 9 Home Runs et 6 bases volées au mois de Septembre. Et puis n’oublions surtout pas l’énigmatique Adam Duvall, dont les 11 Home Runs sur ce même mois de septembre sont la meilleure marque de MLB.
Si le bullpen des Braves compte également parmi les meilleurs de MLB, avec un ERA de 3.50, la rotation est sans aucun doute la faiblesse des Braves, et encore plus en l’absence de Mike Soroka, blessé en début de saison. En effet, les partants des Braves affichent un ERA de 5.51, le pire de National League, et derrière Max Fried, c’est le désert : Kyle Wright a terminé la saison avec un ERA de 5.21 en 8 matchs lancés (38 IP), Josh Tomlin fait à peine mieux en 5 départs et, parmi les 12 (!) autres lanceurs ayant lancé au moins un match, seul le rookie Ian Anderson a réussi à tirer son épingle du jeu et afficher un ERA inférieur à 4 : un bilan de 3-2 et un ERA de 1.95 très encourageant pour le jeune lanceur, avec 41 strikeouts à la clé. Des lors, et s’il est acquis que Max Fried rencontrera Trevor Bauer dans le match 1 face aux Reds, le choix de Snitker pour les matchs 2 et 3 (si nécessaire) seront scrutés de très très près, et leur capacité à enchainer les tours en cas de qualification encore plus.
#3 Chicago Cubs (Dylan Trout)
Comment ils en sont arrivés là?
Si on devait résumer la saison des Cubs avec un seul mot : ce serait « tranquillité ». En effet très vite, durant cette saison atypique, Chicago a pris le contrôle de sa division composée d’équipes comme les Cardinals, les Brewers ou encore les Reds. Sur le papier cela nous semble équilibré et peut-être pour la 1ère fois depuis longtemps, les Cubs ne partent pas comme favoris. Les Cubs nous semblaient en reconstruction surtout avec le changement de coach et une rotation assez incertaine.
Mais le paradoxe de cette saison chez les Cubs c’est la fin de saison assez compliquée. Sur les 20 derniers matchs, on compte 11 défaites mais surtout un bâton qui s’est écroulé, affichant ainsi toutes les faiblesses et limites de cet effectif. On compte seulement 4 joueurs au-dessus des .250 de moyenne au bâton (Heyward, Happ, Hamilton, Maybin), ce qui est extrêmement faible pour une équipe de ce calibre et qui vise surtout un parcours assez long en Playoffs.
La saison des Cubs a soulevé beaucoup de questions, à eux d’y répondre en Playoffs.
Le MVP de la saison
Il n’y a pas de contestation possible, 2020 est l’année de Yu Darvish. Le lanceur All-Star a fait une saison tout bonnement exceptionnelle avec une ERA de 2.01, 8 Wins, et 93 strikeouts (3e en National League). Le lanceur droitier japonais de 34 ans a fait la saison de sa carrière, il a dominé toute la saison sous la tunique de Chicago, à aucun moment il a semblé en difficulté.
Candidat et parmi les favoris au titre de CY Young de l’année, cela récompenserait la magnifique saison du lanceur japonais. Une récompense qui serait méritée, mais il devra faire face à une concurrence extrêmement rude.
Espoir de l’année : Ian Happ
Il est l’autre lumière de l’équipe face à tant d’incertitudes, Ian Happ a endossé le rôle de leader offensif cette année. C’est un rôle qu’il a vite assumé face à l’absence d’impact de Javier Baez. Ian Happ est leader chez les Cubs en Hits et en Homeruns, et se positionne en 2e place pour les RBI. Une saison pleine de promesses pour le jeune outfielder sur lequel les Cubs misent beaucoup pour le futur. La jeune star va devoir porter un tout nouveau costume en playoffs, celui de leader d’attaque dans un moment clé pour sa franchise, sera-t-il à la hauteur ?
Playoffs :
On pourrait croire que les Cubs abordent cette post season dans le costume de favori, mais il n’en est rien. Chicago a énormément de choses à prouver, beacoup de stars ont été absentes durant cette saison si particluière. Si les Cubs veulent espérer quelque chose de grand alors il va falloir que Baez et Lester se réveillent, mais surtout qu’ils retrouvent leur efficacité au bâton. Si tous ces éléments ne sont pas réunis, il n’est pas garanti de voir les Cubs franchir le 1er tour des Playoffs.
#4 San Diego Padres (Marion Jeterette)
Comment ils en sont arrivés là?
Avec un bilan de 37 victoires et 23 défaites, les Padres affichent le 2e meilleur bilan de la National League mais ne sont que têtes de série n°4… la faute à leur positionnement dans la Division Ouest aux côtés des Dodgers! C’est peu dire que l’on salive déjà d’un possible duel entre ces deux équipes dès les NLDS!
A l’entame de la saison, les Californiens du sud étaient dans le pack des “outsiders” et ils ont parfaitement répondu aux attentes. Leur nouvelle superstar Tatis Jr. a parfaitement lancé son équipe (voir ci-dessous) mais il n’a pas été tout seul à faire briller ceux que l’on a rapidement surnommé les “Slam Diego Padres” : un Machado retrouvé (voir aussi plus bas), un Will Myers ressuscité (15HR, 40RBI, SLG .606, OPS .959), un rookie improbable en la personne de Jake Cronenworth (AVG .285 en 54 matchs), un Jurickson Profar enfin dans le bon club au bon moment (AVG .278 et 7SB) et la rédemption du jeune Trent Grisham, tradé par les Brewers après son erreur fatale dans la 8e manche du Wild-Card Game 2019 et qui a fait preuve d’une belle force de caractère pour embrasser le rôle de lead-off dans cette équipe hyper talentueuse (10HR, 10SB).
Le succès des Padres s’explique aussi par ce qu’il s’est passé sur le monticule : si la révélation 2019 Chris Paddack a connu une saison plus compliquée, Dinelson Lamet s’est révélé et peut même prétendre au NL Cy Young (ERA 2.09, 93K, BAA .161). Zach Davies a été un excellent numéro 2 avec 7 victoires et une ERA de 2.73). Mike Clevinger a disputé 4 matchs après son arrivée fin août (19K en 19IP). Les starters ont été parfaitement appuyés par le bullpen : Pierce Johnson (27K en 20IP), Pagan (23K en 22IP), bien sûr Drew Pomeranz (ERA 1.45 et 29K en 18.2IP) et un Trevor Rosenthal létal depuis son arrivée à SD (4 saves, ERA 0.00, 17K et 3H en 10IP). L’état de santé de tous ces hommes sera décisif pour le parcours des Padres (voir plus bas).
Le MVP de la saison
Difficile de séparer les deux armes offensives des Padres… donc je ne vais pas le faire! Commençons pas le phénomène Fernando Tatis Jr. On attendait avec envie/impatience/gourmandise/curiosité la deuxième année du jeune shortstop et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il nous a régalé pendant le premier mois de la saison : des coups de bâton enflammés, des jeux défensifs qui trustent les highlights, des vols de base à la Matrix… une palette incroyable et un paquet de nouveaux fans des Padres dans la poche! Alors, oui Tatis Jr. a connu un mois de septembre compliqué mais, à 21 ans, il a quand même signé 17HR, 45 RBI et 11SB sur la saison! “Bebo”, comme il est surnommé par sa famille, c’est “The Show” personnifié, le joueur le plus excitant à voir sur un terrain, et on a vraiment très très hâte de voir s’il va répondre présent pour ces premiers playoffs.
Son voisin dans l’infield a déjà l’expérience de la postseason et elle pourra être précieuse! Dans l’ombre de Tatis Jr., Manny Machado a rappelé à tout le monde pourquoi il avait signé un méga contrat au printemps 2019. Il a signé sa meilleure saison statistique (AVG .304, 16HR, 47RBI) en disputant les 60 matchs. Défensivement, on a aussi retrouvé le Machado des belles années Orioles.
Le point fort / le point faible
On croise les doigts très fort depuis quelques jours à San Diego puisque Lamet et Clevinger sont incertains pour ces Wild Card Series. Le premier souffre du biceps, le second de l’épaule et a du recevoir une injection de cortisone. Avec ou sans eux, ce ne sera peut-être pas la même histoire. Zach Davies peut tout à fait tenir le rang d’un numéro 1 de rotation au regard de sa saison, mais il lui faudra du soutien qui devrait venir dans ce cas de Garrett Richards et Chris Paddack (ERA 4.03 et 4.73). En plus de ces incertitudes, il faudra aussi aux Padres assumer leur statut de favoris de cette série face aux Cardinals que l’on peut résumer par : l’explosivité et la jeunesse face à la sérénité et l’expérience. Les Padres sont jeunes mais ils ont fait preuve d’une très grande maturité défensive tout au long de la saison. Ils possèdent parmi les meilleurs joueurs à leur poste en Tatis Jr., Machado mais aussi Cronenworth, Grisham et Profar.
#5 St Louis Cardinals (Bastien LeGrom)
Comment ils en sont arrivés là ?
Au 15 aout, trois semaines après le début de la saison régulière, les Cardinals affichaient un bilan de 2 victoires et 3 défaites. Décimés par une vague de cas positifs au Covid-19, avec 18 cas affectant la franchise du Missouri, les Cardinals auront du rattraper leur retard au calendrier au pas de course. 53 matchs et 11 double-headers plus tard, les voilà qualifiés pour la postseason avec un statut de tête de série numéro 5 (30-28), sans avoir besoin de rattraper leurs matchs 59 et 60 qui se seraient joués ce lundi soir en cas de nécessité. Médiocres en attaque (240 runs, 28e de MLB, 248 et 24e si l’on rapporte cela à 60 matchs), ils auront su tenir la barque au niveau du pitching, malgré un calendrier parfois démentiel. Là encore, leur 9e place à l’ERA collectif (3.90) doit être mesurée par rapport à la fréquence de leurs matchs. Les Cardinals arrivent en playoffs avec déjà l’habitude de cumuler les matchs et d’exploiter toute la profondeur de leur bullpen. Cela sera-t-il leur chance ou au contraire une source de fatigue supplémentaire ? Réponse dans quelques jours
Le MVP de la saison
Quand d’autres équipes semblent dépendantes d’une superstar ou d’un as les Cardinals semblent eux capables de garder un niveau proche de l’excellence sans que le moindre joueur ne se place parmi les meilleurs de sa catégorie. Pour cette raison, j’aurais pu choisir le Manager, Mike Shildt, pour sa capacité à gérer son groupe dans des circonstances difficiles. Mais non, mon choix c’est porté vers Waino, Adam Wainwright, qui réalise sa meilleure saison (raccourcie il est vrai) depuis son quatrième et dernier podium au classement du Cy Young. Avec un ERA de 3.15, un bilan de 5-3, et 2 Complete Games (dont un en 7 manches, soit), Wainwright a endossé le rôle de leader que Jack Flaherty n’a pas su assumer sur cette saison un peu spéciale. Et puisque cette saison est annoncée comme la dernière du droitier géorgien, après 16 saisons sous l’uniforme des Cards, quelle meilleure manière de célébrer sa retraite qu’en montrant que même à 39 ans il peut toujours rivaliser avec les meilleurs.
Le point fort/le point faible
On suivra de près le pitching staff des Cardinals, qui s’est formidablement bien dépatouillé d’une saison régulière difficile malgré l’accumulation de matchs, parfois deux par jour, sur un délai incroyablement court. Les starters comme les releveurs se sont accordés autour des quatre points d’ERA, à eux maintenant d’élever leur niveau pour les Series, et de perpétuer la belle tradition des Cardinals, une de ces équipes de légende qui brillent quand resonnent les trompettes de la postseason.
Il faudra pour cela, cependant, que les battes se réchauffent et que le lineup des Cards se trouve une nouvelle énergie. Pour l’instant, ni Goldschmidt, ni Molina, ni Wong, ni Fowler, ni aucun des titulaires réguliers du lineup de Mike Shildt n’ont convaincu au bâton. Dans une NL Central bizarre et au cœur d’une saison bizarre cela a clairement suffi, mais alors que se présentent les Padres, une opposition d’un tout autre niveau, être plutôt « bon mais pas top » ne suffira plus pour continuer à rêver. Il est temps pour St Louis de prendre les armes et d’enfin entamer sa révolution offensive, sous peine de tomber sans pouvoir combattre.
#6 Miami Marlins (Gaétan Jeter)
Comment ils en sont arrivés là ?
C’est une bonne question. Les Marlins végètent dans toutes les catégories offensives, défensives et du pitching. Sur la papier, l’équipe situe son niveau entre moyen et mauvais. Pourtant, les voilà qualifiés avec brio, après avoir connu un départ calamiteux à cause du Covid. En fait, les Marlins ont réussi peu à peu à stabiliser leur effectif autour d’une bonne rotation, d’une défense sûre et d’une attaque opportuniste. Dans une division où les Nats et les Mets se sont autodétruits, et où les Phillies ont été inconsistants, cela leur a permis de rejoindre les playoffs, après une saison 2019 à 105 défaites.
Le MVP de la saison
La hype voudrait que l’on nomme le lanceur rookie Sixto Sanchez, le vétéran Miguel Rojas ou encore Jesus Aguilar. Mais le véritable MVP est le coach Don Mattingly qui a réussi à construire et garder un groupe dans la performance malgré les nombreux obstacles qui se dressaient devant lui et son équipe. Pour rappel, Mattingly a du utiliser 61 joueurs différents dont 37 lanceurs.
Le point fort/le point faible
Le point fort des Marlins est également leur point faible: l’alchimie. Mattingly et le staff des Marlins ont réussi à créer, au cours d’une saison chaotique, une équipe opportuniste et mentalement conquérante sur quelques atouts comme la rotation ou la défense. Mais ses atouts restent fragiles et les séries de playoffs vont voir les matchs se succéder à un rythme effréné, ce qui pourrait bousculer l’alchimie de l’équipe et éprouver ses limites, notamment dans la profondeur du pitching staff.
#7 Cincinnati Reds (Bastien LeGrom)
Comment ils en sont arrivés là ?
Malgré un départ plutôt poussif, qui les aura vu afficher un bilan plutôt médiocre (15-20) au terme du mois d’août, les Cincinnati Reds se sont repris en septembre (16-9) pour accrocher la première des deux Wild Cards de National League. Au terme d’une saison où les prétendants à la postseason, notamment en NL East et NL Central, ont rivalisé de médiocrité et d’irrégularité, les Reds auront pu compter sur une rotation de très haut niveau pour les maintenir à flot en début de saison, avant que le bullpen ne se mette au niveau en Septembre (avec un ERA de 3.57 en juillet – 4e en NL – contre 4.57 en aout). Lors de ces Wild Card Series, face à des Braves bien plus complets, les Reds devront encore une fois compter sur des exploits et quelques miracles de la part de Bauer, Castillo et Gray… A moins que les battes endormies de l’Ohio ne se décident, finalement, à se réveiller.
Le MVP de la saison
Qui d’autre que Trevor Bauer, l’enfant terrible des Ligues Majeures. Il y a tout un tas de raisons de détester le lanceur des Reds, mais force est d’admettre que le lanceur californien, s’il n’a pas encore trouvé sa maturité d’être humain, a trouvé celle qui lui permet aujourd’hui d’être le favori évident pour le titre de Cy Young. Leader de National League en termes d’ERA (1.73), de WHIP (0.79) et moyenne au bâton adverse (.159), deuxième derrière Jacob deGrom en termes de strikeouts (100 contre 104), Trevor Bauer a passé un énorme palier. En attendant de toucher (à nouveau) le jackpot lors de la Free Agency cet hiver, il aura mené la charge toute la saison pour éviter à son équipe l’humiliation d’une non qualification en Wild Card Series.
Le point fort/le point faible
Outre Trevor Bauer (lire ci-dessus), les Reds compteront également sur les bras de Luis Castillo (3.21 ERA, 70.0 IP, 89 Ks), Sonny Gray (3.70 ERA, 56 IP, 72 Ks) et du jeune Tyler Mahle (3.59 ERA. 47.2 IP) pour tenter de se frayer un chemin dans cette postseason. Du lourd, sans aucun doute l’une des toutes meilleures rotation de National league, et les trois premiers sont parfaitement capables de mener un match jusqu’à la 7e manche, voire plus, sans flancher.
Mais s’ils peuvent lancer 6, 7, 8 ou même neuf manches sans craquer, ne concéder que 1 ou 2 points sur leur sortie, encore faudra-t-il que l’attaque daigne leur apporter un minimum de soutien. 27e attaque de MLB (243 Runs), pire moyenne au bâton collective (.212), les Reds ont pourtant les armes (Castellanos, E. Suarez, Votto, Moustakas, Galvis …) mais rien n’y fait, le batting champion de Cincinnati (Winker) frappe cette saison à .255 . Une faiblesse rédhibitoire à ce niveau… A moins que la magie de la postseason….
#8 Milwaukee Brewers (Alex Bouton)
Comment ils en sont arrivés là ?
Avec beaucoup de chance ! La saison des Milwaukee Brewers ressemble à s’y méprendre aux montagnes russes. Avec 29 victoires pour 31 défaites, les Brewers sont (avec les Astros en American League) la seule équipe qualifiée avec un bilan négatif. Profitant d’une National League hétérogène, les Brewers se qualifient pour les playoffs en 4ème position de la Division Centrale, derrière les Cubs, les Cardinals et les Reds. Véritables Jekyll et Hyde de cette saison raccourcie, les Brewers auront alterné le très mauvais, le mauvais, le bon et parfois le très bon. On se souviendra de ces victoires 19-0 contre les Tigers le 9 septembre et 18-3 contre les Cards le 15 septembre, encadrant une défaite 12-0 contre les Cubs le 13 septembre. Au final, les Brewers n’auront jamais été capables d’enchainer les bons résultats mais quelques coups d’éclat leur auront permis d’atteindre l’objectif de début d’année : se qualifier pour les playoffs. Et ce pour la troisième année consécutive, une première pour cette équipe qui fête ses 50 ans d’existence.

Le MVP de la saison
Symptomatique d’une drôle de saison, la star Christian Yelich n’est jamais entré dans la compétition. Pourtant, malgré un famélique .205 de moyenne de bâton (sa pire saison en MLB), Yelich a réussi à marquer 39 runs, à taper 12 home runs et 22 RBI. Cependant, des swings trop souvent précipités l’ont conduit à accumuler les strike outs : 76 au total ! Le MVP de la saison est à aller chercher plutôt du côté des lanceurs qui se sont montrés solides toute l’année. Si la star du bullpen, Josh Hader n’a pas été dominant comme l’an passé, on s’orientera vers deux lanceurs qui ont fait parler d’eux. D’un côté, Corbin Burnes a réussi à faire oublier sa saison 2019 calamiteuse pour proposer un visage qui correspond beaucoup plus aux espoirs placés en lui : 59 manches jouées pour 14 points mérités dont 2 home runs concédés. Son ERA s’élève à 2.11, le meilleur des lanceurs partants du club. Mais ce titre de MVP peut lui être disputé par la révélation de l’année du côté de Milwaukee. Doté d’une changeup à faire pâlir plus d’une star du lancer, le rookie Devin Williams, a montré qu’il avait tout d’un grand : en 27 manches de relève, il n’a concédé qu’un seul point mérité sur un home run soit un ERA de 0.33 ! Il s’est même payé le luxe d’éliminer 53 des 100 batteurs qu’il a eu en face de lui. Sacré sang froid pour un rookie. A ce titre, il pourrait se voir attribuer le titre de Rookie de l’année en N.L. A suivre …
Le point fort / le point faible
Les Brewers n’ont pas vraiment de points forts. Ils peuvent tout de même compter sur le talent de Yelich, l’expérience de Braun ou le culot de Williams pour aborder ces playoffs qui ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices. Bénéficiant de la dernière place qualificative en National League, ils auront l’honneur de défier l’ogre Dodgers au meilleur des trois matchs pour le premier tour. Tout étant jouable sur trois matchs, les Brewers peuvent créer la surprise. Mais pour cela, ils devront réussir un petit exploit. Rendez-vous le 30 septembre pour avoir un début de réponse.
BONUS – Les Pronos de la Rédac
Dodgers 5-0 Brewers
Braves 5-0 Reds
Cubs 4-1 Marlins
Padres 3-2 Cardinals
Attention, ce pronostic ne représente pas le score final de la série (en deux matchs gagnants) mais les pronostics de J-Sé, Bastien , Martin , Gaetan et Marion, avec un point par rédacteur.