[Top 10 of 2010’s] : Les plus gros trades

Tout au long de cette année, The Strike Out vous propose un coup d’œil dans le rétroviseur. Quels ont été les meilleurs joueurs, les meilleurs lanceurs, les meilleurs matchs, les plus grandes révélations… ? Embarquez dans notre machine à remonter le temps ! On se penche ici sur les plus gros trades de la décennie 2010-2019.

Plus gros trade de la décennie
Photo : Steve Russell / Toronto Star / Getty

 

10. Giancarlo Stanton des Marlins aux Yankees (2017)

Yankees ticket sales through the roof after acquiring Giancarlo ...

Sélectionné au deuxième tour de la draft 2007 par les Marlins, Giancarlo Stanton s’impose rapidement comme la superstar de Miami. Quadruple All-Star sous la tunique floridienne, MVP en 2017 après une saison titanesque (57 HR et 132 RBI, rien que ça), sa puissance rare en fait un des batteurs les plus craints de la MLB. Oui mais voilà, il y a plusieurs hics. D’abord et malgré un effectif qualitatif, Miami ne parvient pas à atteindre la postseason. Deuxièmement, pour retenir sa superstar, le propriétaire de la franchise décide de voir les choses en grand. En 2015, il offre tout simplement le plus gros contrat de l’histoire du baseball et du sport US (à l’époque, coucou Mookie, Mike et Bryce) à son champ extérieur. Un engagement de 13 ans et 325 millions. Stratosphérique. Oui mais voilà, deux ans plus tard, un nouveau groupe d’investisseurs, mené notamment par la légende du jeu, Derek Jeter, prend le contrôle de la franchise. Et, étonnamment, la direction décide de partir sur une opération reconstruction afin d’assainir la situation financière du club. Et cet énorme contrat est donc une grosse épine dans le pied car il n’y pas beaucoup de franchises qui peuvent se permettre le luxe d’encaisser un tel montant. A moins que…. Et oui les Yankees, ancienne franchise du nouveau CEO des Marlins se positionnent. Miami, ravi de libérer de l’espace, accepte sans sourciller, une offre plutôt moyenne qui comprend 3 joueurs dont Starlin Castro. Malheureusement, pour le moment, le mariage entre les Yankees et Stanton se passe plutôt mal puisque le joueur ne confirme pas les attentes placées en lui. Et à 25M la saison, on peut les comprendre. Miami s’en tire bien sur ce coup. Mais ça ne marchera pas à chaque fois. On y reviendra.

9. Chris Archer des Rays aux Pirates (2018)

Alors oui, il est sans doute encore un peu tôt pour juger de ce trade mais les effets se font déjà sentir et pas dans le sens évident. A la trade deadline 2018, Pittsburgh est à la bagarre pour une place en Wild Card et décide de tenter le tout pour le tout pour accéder à la postseason. En sacrifiant 3 top prospects, Tyler Glasnow, Austin Meadow et Shane Baz, les Pirates s’offrent l’ace des Rays, Chris Archer qui vient d’enchaîner les bonnes saisons. Mais rien ne va se passer comme voulu pour les locataires du PNC Park. En effet, le lanceur ne va pas confirmer, Pittsburgh va rater la postseason avant de sombrer en 2019 avec 90 défaites au compteur. Un capitaine ne quittant jamais le navire, Archer va couler avec son équipe, après une fin de saison 2018 compliquée, le joueur va connaître la pire saison de sa carrière lors de l’exercice suivant.

Du côté des Rays, on est aux anges. Glasnow émerge comme un ace en puissance tandis que Meadow impressionne à la batte, ces deux-là mènent les Rays à la postseason en 2019 et tiennent même tête aux Astros. Shane Baz, le 3e joueur du transfert, est lui, considéré comme un des 10 meilleurs prospects de Tampa Bay. Un trade qui va hanter longtemps les fans des Pirates.

8. Josh Donaldson des A’s aux Blue Jays (2014)

Fraîchement échangé en provenance d’Oakland, Donaldson va faire une entrée tonitruante à Toronto puisqu’il sera élu MVP dès sa première saison au Canada. Photo : DR.

On le sait Oakland a un petit budget (coucou MoneyBall), et l’une de ses stratégies est de se séparer de ses meilleurs joueurs avant qu’ils ne deviennent trop cher pour le porte-monnaie, et pour tenter de récupérer une contre-partie alléchante et ainsi continuer à lutter pour une place en postseason. Ce fut encore le cas avec Josh Donaldson. Le joueur de 3e base sort de deux saisons dans le Top 10 du classement MVP et attire de nombreux regards. Toronto, en galère dans sa division, y voit l’occasion de commencer une opération play-offs (qui prendra une autre dimension avec un autre trade, mais on y reviendra plus tard). En se séparant de 4 joueurs (Brett Lawrie et Kendall Graveman notamment et le top prospect Franklin Barreto), le club canadien s’empare de Donaldson. Et quel flair puisque dès sa première saison au nord de la frontière, le natif de Pensacola, Floride, détruit tout sur son passage et sort le meilleure exercice de sa carrière (encore aujourd’hui) avec 41 HR et 123 RBI. Il sera même élu MVP cette saison-là. Un super coup pour Toronto qui grâce à ce trade, va s’offrir un constant candidat au titre MVP mais aussi car cette arrivée aura un impact pour attirer d’autres joueurs. Histoire d’instaurer une dynastie. Sans succès malheureusement mais avec des moments d’anthologie.

7. Corey Kluber des Padres aux Indians (2010) 

Bien calés à la dernière place de leur division, les Indians n’ont rien à jouer. En revanche les Padres, eux sont toujours en course pour une place en play-offs et cherchent une batte supplémentaire. Chose qu’ils ne trouveront pas à Cleveland. Ils montent alors un trade à 3 équipes en ajoutant les Cardinals dans la balance. Au final, deux joueurs rejoignent Saint-Louis, un joueur est envoyé à San Diego et un petit prospect arrive du côté de Cleveland. Ce petit prospect se nomme Corey Kluber Si les 3 autres joueurs se révéleront mineurs dans l’histoire de leurs nouvelles franchises. Kluber lui, va changer le visage des Indians. Pourtant à l’époque le lanceur de 24 ans végète en Double-A avec un ERA à 3.45 et personne ne croit en son potentiel pour la MLB. Gros coup de chapeau, donc, au front office de Cleveland d’avoir vu plus loin que les chiffres et Kluber va bien leur rendre. Puisque ce dernier va devenir un double Cy Young, et va être la figure de proue d’une équipe qui va échouer d’un rien, que dis-je, d’un cheveu, en World Series. Au final en 9 ans chez les Indians, “Klubot” possède un ERA moyen de 3.18 (avec un pic à 2.25 lors de son Cy Young en 2017), 1461 K (le 3e plus gros total de l’Histoire de la Franchise) et 98 victoires en 208 matchs. Quand on disait que c’était un trade “Franchise changer”

6. Troy Tulowitzki et David Price chez les Blue Jays (2015)

Gros coup de poker des Blue Jays qui font venir en l’espace de deux jours, Troy Tulowitzki (gauche) et David Price (centre). Photo : NICK TURCHIARO/USA TODAY SPORTS

Après Donaldson durant l’intersaison, les Blue Jays sont de retour dans ce classement. Avec un été encore plus impressionnant. En deux jours, lors de ce mois de juillet 2015, Toronto va s’imposer comme la capitale des Blockbusters. D’abord en récupérant la star des Rockies, l’arrêt-court Troy Tulowitzki en échange notamment de José Reyes et de 3 autres joueurs. Un move qui va faire décrocher la mâchoire de beaucoup d’observateurs. Tulo étant à l’époque une machine à frapper : en 10 ans dans le Colorado, le quintuple All-Star totalise 1165 hits, une moyenne au batôn de .299, 188 HR et 685 RBI. Un énorme coup. Mais le GM de l’époque, Alex Anthopoulos, se dit que ce n’est pas suffisant, deux jours plus tard, il décide de frapper encore plus fort en s’offrant ni plus ni moins que le Cy Young 2012, David Price. En échange de trois joueurs (Dont Matthew Boyd et Daniel Norris), l’ace arrive en provenance des Tigers et dynamise immédiatement la rotation canadienne et les espoirs des fans. L’impact est immédiat, avec les deux joueurs, les Blue Jays terminent la saison en 41-18 et se qualifient pour la postseason. Une première en 22 ans. Ces deux joueurs seront également des grands artisans de l’incroyable come-back face aux Rangers lors des Division Series 2015 (menés 2-0 avant de s’imposer 3-2). Même s’il n’y a pas de bague au bout, cela reste un des plus gros coup de poker de cette décennie avec pas moins de 7 joueurs envoyés par les Blue Jays.

5. Christian Yelich des Marlins aux Brewers (2018)

Considéré comme un très bon joueur de MLB, Christian Yelich n’est pourtant pas le plus convoité des 3 champs extérieurs des Marlins. Un trio d’une qualité rare et qui fait envie à beaucoup d’équipes. Cependant Yelich est le dernier à quitter le navire de Miami après la superstar Stanton et son contrat faramineux (voir plus haut), ainsi que Marcell Ozuna. C’est en janvier 2018, juste avant le Spring Training que les Marlins – en mode rebuild Astros/Cubs – décident de se séparer de leur voltigeur. C’est les Brewers qui récupèrent le gros lot en échange de 4 gros prospects, dont le plus prometteur à l’époque Lewis Brinson, censé devenir la futur star de Miami. Presque 2 ans plus tard, c’est la désillusion en Floride. En 205 matchs, Brinson n’a frappé que 13 HR et affiche une moyenne au bâton de 19%. Un échec retentissant. En revanche, Milwaukee se frotte les mains puisque Yelich ne s’est pas seulement imposé comme le meilleur champ extérieur de l’ex trio des Marlins, il est devenu un MVP. Et dès sa première saison chez les Brewers. Il amène même les siens à un petit match des World Series. Surtout sans une blessure, il aurait largement pu enchaîner un 2e titre de MVP consécutif. Yelich a dépassé toutes les attentes et est devenu une superstar. Si bien que Milwaukee est également passé dans une autre dimension.

4. James Shields et Wade Davis des Rays aux Royals (2012) 

Grâce à ces deux nouveaux lanceurs James Shields et Wade Davis, les Royals vont s’imposer sur l’échiquier de la MLB au milieu de la décennie. Photo : DAVID EULITT/The Kansas City Star

Alors que l’exercice 2012 vient de se terminer, les Royals sortent d’une 4e saison à 90 défaites et n’ont plus connu la saveur du baseball automnal depuis 27 ans. Du côté du Front Office, on se dit que c’est plutôt cool de jouer en Octobre et on décide donc de tirer la sonnette d’alarme. Du coup, ce n’est pas un mais deux joueurs qui arrivent lors de cet hiver 2012 dans un échange en mode “win now”. Cinq joueurs sont envoyés à Tampa Bay, dont notamment le futur Rookie de l’année 2013 Will Myers, ainsi que les lanceurs Jake Odorizzi et Mike Montgomery. En échange, James Shields, icône des Rays, finaliste des World Series en 2008 ainsi que Wade Davis, un starter plus que moyen mais qui a montré de belles choses en relève rejoignent Kansas City. Un trade qui va changer l’histoire de la franchise des Royals, puisque ces deux lanceurs seront au cœur de l’incroyable parcours des joueurs de Ned Yost lors de la postseason 2014, et cette cruelle défaite en 7 matchs face à la dynastie Giants en World Series. Si Shields ne sera pas du titre et de la revanche en 2015, Wade Davis va lui jouer un rôle majeur. Un coup de maître.

3. Chris Sale qui change de chaussette (2016) 

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Chris Sale va réaliser l’exploit d’être l’ace des deux équipes aux chaussettes colorées. 

A l’époque Chris Sale est déjà un lanceur ultra-dominant et craint dans toute la Ligue. Son seul point faible ? Jouer chez les White Sox, une équipe en perdition. Le joueur veut jouer le titre, et ce ne sera pas à Chicago. Le gaucher décide alors d’employer les grands moyens pour s’échapper de ce bourbier. En juillet, dans un geste encore incompréhensible, il découpe aux ciseaux, le maillot old school de sa franchise avant son match car cela l’empêcherait de bien lancer. Indigne d’un joueur de son calibre, ce mouvement d’humeur enflamme les rumeurs de trade. Malgré la polémique, les White Sox décident ne pas céder à la trade Deadline. Mais ce n’est que partie remise. En effet, à l’hiver 2016, Boston arrive avec une offre qu’on ne peut pas refuser. Dans un package comprenant 4 joueurs dont le meilleur jeune de l’époque, Yoan Moncada, et le meilleur jeune lanceur Michael Kopech. Chris Sale deviendra immédiatement la star et l’ace des Red Sox, menant les siens au titre historique de 2018. Moncada et Kopech viennent  d’arriver dans l’équipe fanion des White Sox, et les fans espèrent que ces deux pépites répondront aux attentes.

2. Aroldis Chapman des Yankees aux Cubs (2016) 

Détruits et balayés par les Mets en 2015 lors de des Championship Series, les Cubs jouent le “all-in” en 2016. Bien déterminés à, enfin, mettre un terme à la Malédiction. C’est pourquoi, le 25 juillet 2016, Théo Epstein joue son va-tout. Il recrute Aroldis Chapman, le closer hyper-dominant des Yankees. En retour, les Bronx Bombers récupèrent pas moins de 4 joueurs dont Gleyber Torres. Mais le jeu en valait la chandelle puisque l’ancien joueurs des Reds,va jouer un rôle crucial. D’abord en signant un ERA de 1.01 sur la fin de saison régulière. Avant d’être le “go-to-guy” de Joe Maddon durant la postseason avec pas moins de 13 matchs disputés, presque 15 manches lancées et 4 sauvetages au compteur. Si bien que Chapman sera à bout de souffle lors du Game 7 des World Series et lâche le HR égalisateur à Rajai Davis dans la 9e manche, avant que Mike Montgomery ne termine ce match complètement fou, une autre histoire. Mais où seraient les Cubs sans Chapman ? Sans doute pas en train de célébrer la fin de 108 ans de disette, devant le 7e plus gros rassemblement humain de l’histoire.

1. Justin Verlander des Tigers aux Astros (2017) 

Il ne manquait que Justin Verlander pour que les Astros ne soulèvent les World Series. Photo : Getty Images

C’est un trade qui restera dans la mémoire des supporters des Astros… et des Tigers. Un échange qui va changer l’histoire d’une franchise. En effet, en ce mois d’août 2017, Houston va chambouler l’échiquier de la MLB. En s’accaparant les talents de Justin Verlander, l’idole de Detroit, dans les dernières secondes, de la désormais défunte, “waiver trade deadline”, l’équipe texane va s’imposer comme un mastodonte de cette fin de décennie. Car le numéro 35 ne va pas mettre longtemps à s’acclimater, puisque dès son arrivée, il va être étincelant avec un ERA de 1.07 sur la fin de saison et une postseason dingue (MVP des Division Series, son premier match en relève et 6 matchs disputés). Avec, comme cerise sur le gâteau, une bague de champion. Pas mal pour une première demi-année. En quasiment 3 ans chez les Astros, Verlander semble avoir trouvé la fontaine de jouvence, puisque il affiche un ERA de 2.45 et un total de 633 K. En 2019 et à 36 ans, il s’offre son 3e No-Hitter et son 2e Cy Young. Tout simplement dingue !!!

Mention spéciale : Gerrit Cole des Pirates aux Astros (2018), Adam Eaton des White Sox aux Nationals (2016), RA Dickey des Mets aux Blue Jays (2012), Greinke des Royals aux Brewers (2010), les 9 joueurs échangés entre les Dodgers et les Red Sox (2012).


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