Comme notre image en une l’indique, voici l’heure du retour de Madame Irma ! Qui sera MVP, Cy, Rookie ou Manager de l’année ? Deux Leagues, quatre prix, huit au total, les « prédictions TSO » est LE grand classique de notre rédac. Après un piteux et déplorable 3 (résultats justes) sur 8 en 2017 et 2018, TSO se sent pousser des ailes suite à son 5 sur 8 de 2019 ! Transcendée par son bilan (ndlr : pourtant peu reluisant) notre équipe a un objectif clair et net : viser carrément le 8 sur 8, oui Môssieur ! Evidemment, vu que personne ne daigne taper sur une poubelle pour nous annoncer ce qui va suivre durant l’année (coucou les Astros), on va donc devoir s’en remettre à notre boule de cristal. Un petit conseil toutefois en passant… Ne nous suivez pas trop dans vos paris, nos « experts » étant aussi réputés pour leur passion du baseball que pour leurs pronos foireux… Après les MOY et ROY, on enchaîne avec la crème des lanceurs en American League !
J-Sé Gray : Shane Bieber (Cleveland Indians)
CHRIS SALE ! Non ? Ok. Pour ceux qui ne saisissent pas la référence je vous laisse jeter un coup d’œil à mes prédictions 2019, 2018 et 2017 pour comprendre l’histoire. En attendant, avec l’épée de Damoclès du 8 sur 8 au-dessus de nos têtes, chaque « choix » compte et la raison l’emporte sur le cœur. Je m’en vais donc choisir Shane Bieber, une saison et demie dans les bras seulement et déjà promis à un bel avenir. Il suffit de voir sa 4e place au dernier vote du CY pour s’en convaincre ! En constante évolution depuis son arrivée dans le grand bain, Shane donne l’impression d’apprendre à la vitesse d’un TGV. Le All-Star Game 2019 en est l’exemple le plus criant. Appelé de dernière minute pour pallier l’absence de Mike Minor, Bieber se retrouve finalement sur la butte en 5e manche. Willson Contreras, Ketel Marte et Ronald Acuna Jr. auront droit au même tarif : Bieber «strike out the side» et chacun repart avec un « K ». Bieber rentre, lui, avec son premier titre de MVP du All-Star Game. Normal.
Pour sa première saison en 2018 il signe un bilan remarquable pour un rookie (11-5) avec une moyenne un peu élevée toutefois (4.55). Sa saison sophomore est non seulement celle de la confirmation mais aussi celle de l’explosion. Jugez plutôt. Il termine 8e d’AL en victoires (15W), 3e aux strikeouts (259), 2e en manches lancées (214.1), 3e à la WHIP (1.05). Non seulement sa relative faiblesse affichée en 2018 à travers ses runs encaissés est derrière lui mais en plus c’est même devenu l’un des starters les plus fiables de la Ligue ! Son ERA (3.28) est la 4e d’AL derrière des Cole (29 ans), Verlander (37 ans) ou Morton (36 ans). Bieber a… 24 ans. Le futur, c’est lui.
Bastien LeGrom : Lucas Giolito (White Sox)
Désolé J-Sé, mais il y a erreur sur la personne. Le futur c’est lui… Lucas Giolito, 25 ans, et promis depuis son adolescence à un destin fabuleux. Recruté par les Nationals au premier tour (pick 16) de la draft, malgré un coude récalcitrant qui garantissait un besoin immédiat d’opération Tommy John après sa signature, Prospect #1 de MLB en 2016, il fut tradé chez des White Sox encore bien faiblards sans avoir eu sa chance au Nationals Park. Il a passé les deux saisons suivantes à reprendre les bases, sans véritablement… sans briller du tout. En 2018, il affiche un bilan de 10-13 avec un ERA de 6.13, un FIP à peine meilleur (5.56), le pire bilan d’American League en termes de Walks concédés (90) et même des Majors en termes de points mérités (118). Ouch.
Mais, en 2019, tandis que les Southsiders semblaient enfin se préparer à prendre leur envol, le Lucas Giolito que s’arrachaient autrefois les clubs de toute la Major League est revenu. Une fastball plus rapide et redoUtable (94mph en moyenne au lieu de 92, spin rate en augmentation de 11%), un changeup et un slider à nouveau dévastateurs et un taux de Ks qui a tout simplement doublé en une offseason : 32.4% en 2019 contre 16.2% en 2018. Et le tout en travaillant sur une balle courbe encore en deça des attentes lorsqu’elle fut utilisée.

En 2020, Lucas Giolito et les White Sox auront pour objectif de continuer leur progression. Pour les White Sox, cela passera au minimum par un bilan positif, leur premier depuis 2012. Pour Lucas Giolito, qui a fêté sa première sélection au All Star Game en 2019 et obtenu une sixième place au trophée Cy Young (Bilan : 14-9, 176.2 IP, 3.41, 228 SO, 57 BB, 3 complete games dont 2 shutouts), 2020 devrait être la suite logique d’une progression attendue depuis ses années universitaires : Lucas Giolito est le meilleur lanceur des White Sox depuis Chris Sale, et il sera bientôt le meilleur lanceur d’American League.
Gaétan Jeter : Gerrit Cole (New York Yankees)
Je ne reviendrai pas sur les stats de Gerrit Cole en 2019, digne d’un Cy Young s’il n’avait pas eu comme coéquipier un possible Hall of Famer en la personne de Justin Verlander. Il est donc un candidat au trophée de meilleur lanceur de l’Américaine assez logiquement. Et pourtant, c’est aussi un pari pour la saison 2020. Les Astros ont transformé un très bon jeune lanceur à un excellent lanceur, d’où le contrat record signé cet hiver. Mais la question se pose de savoir si Cole pourra réitérer ses performances du Texas, dès 2020, sous la pression du Bronx et sans le même pitching staff.
Des questions qui deviennent encore plus importantes avec la perte, durant le spring training, de Severino pour toute la saison (et aussi de Paxton au départ mais la crise du coronavirus devrait, ironiquement, permettre au lanceur de ne pas manquer de matchs, lui qui devait revenir en mai voir début juin).
Les premiers pas de Cole avec les Yankees ont été encourageants et le nouveau pitching staff des Bombers semblent être en mesure de garder Cole dans des niveaux de performances analogues à ce qu’il a montré à Houston. Et, enfin, Cole rejoint son équipe de cœur, ce qui devrait lui donner la motivation supplémentaire pour remplir la mission qui lui a été assignée : faire gagner les World Series aux Yankees.
Marion Jeterette : Hyun-Jin Ryu (Toronto Blue Jays)
L’avenir des Blue Jays est dans les mains d’une volée de pépites (Guerrero Jr., Bichette, Biggio, Jansen, Gurriel Jr., Hernandez…) mais les dirigeants ont bien compris cet hiver qu’il fallait entourer ces jeunes geais de lanceurs vétérans : les recrutements de Roark et Anderson c’est bien… mais Hyun-Jin Ryu c’est mieux, beaucoup mieux. Le sud-coréen sort de sa meilleure saison en carrière : 14 victoires pour 5 défaites en 29 starts pour une ERA de 2.32, tout simplement la meilleure de MLB, récompensée par une place sur le podium du NL Cy Young!
Ryu aura trois défis majeurs à relever cette saison : digérer sa traversée du pays de la Californie au Canada, s’adapter à l’American League après avoir passé toute sa carrière américaine en NL (et chez les Dodgers) et jouer son rôle de mentor auprès des jeunes lanceurs de l’équipe (Thornton, Borucki, Kay et le très grand espoir Nate Pearson). En tout cas pour le moment, il a parfaitement réussi sa comm : une géniale conférence de presse pendant laquelle il s’est fendu d’un bonjour en coréen, en anglais… et en français! Dans ses déclas, il se montre très enthousiaste, à lui de confirmer tout ça sur le terrain!
Martin Keuchel : Charlie Morton (Tampa Bay Rays)
Transformé depuis son passage aux Astros, Charlie Morton est passé dans une autre dimension. Celle des lanceurs dominants et des artistes du strikeout. Avec pas moins de 240 collectés l’an dernier chez les Rays, il a prouvé que ce n’était pas l’environnement des Astros qui le favorisait mais bien son talent.
Avec un ERA de 3.05 en 194 manches lancées, il a fait oublier ses problèmes de fragilité physique et, sans les deux monstres de Houston, il se serait tranquillement emparé du trophée de CY Young. Il ne termine que 3e mais ce n’est que partie remise pour 2020 puisque ses deux adversaires sont dans des conditions difficiles. Verlander est dans la tourmente des Astros et a des soucis physiques, tandis que Gerrit Cole va subir la pression d’être l’ace des Yankees mais aussi la pression de son contrat de géant. Et c’est notre petit Charlie qui pourrait en profiter dans le calme de Tampa Bay…
Une réflexion sur “American League : Qui sera Cy Young ?”