Comme notre image en une l’indique, voici l’heure du retour de Madame Irma ! Qui sera MVP, Cy, Rookie ou Manager de l’année ? Deux Leagues, quatre prix, huit au total, les « prédictions TSO » est LE grand classique de notre rédac. Après un piteux et déplorable 3 (résultats justes) sur 8 en 2017 et 2018, TSO se sent pousser des ailes suite à son 5 sur 8 de 2019 ! Transcendée par son bilan (ndlr : pourtant peu reluisant) notre équipe a un objectif clair et net : viser carrément le 8 sur 8, oui Môssieur ! Evidemment, vu que personne ne daigne taper sur une poubelle pour nous annoncer ce qui va suivre durant l’année (coucou les Astros), on va donc devoir s’en remettre à notre boule de cristal. Un petit conseil toutefois en passant… Ne nous suivez pas trop dans vos paris, nos « experts » étant aussi réputés pour leur passion du baseball que pour leurs pronos foireux… C’est parti et on commence avec les Managers en American League !
Avant de démarrer ce premier rendez-vous des prédictions TSO, les plus assidus d’entre vous auront sans doute remarqué une différence notable avec l’an dernier. Cette saison, nous ne proposons plus un papier par League mais bel et bien huit papiers. Soit quatre par League pour les quatre prix individuels de fin de saison (MOY, ROY, CY, MVP). Un choix éditorial pris suite aux évènements que l’on connaît tous et ce foutu Covid_19. Ainsi, pour accompagner au mieux chaque amoureux du baseball dans son attente d’une hypothétique et éventuelle reprise, nous avons pris le parti d’espacer dans le temps nos articles. Le but étant de proposer du contenu de façon continu le plus longtemps possible à nos lecteurs/lectrices. Place maintenant à ceux que l’on espère vite retrouver dans les dugouts : les Managers.
J-Sé Gray : Joe Maddon (Los Angeles Angels)
Imaginez un peu la scène. Joe Maddon assis chez lui au coin du feu dans son fauteuil de cuir, petit verre de rouge à la main et cigare aux lèvres face aux caméra de MLB Network afin de recevoir son 4e MOY un soir de novembre 2020 pour la remise des trophées. Avouez que ça aurait de la gueule ! En attendant que notre science-fiction se réalise, rappelons quelques faits. Oui Joe Maddon est sans conteste le « plus grand » Manager aujourd’hui sur un banc MLB depuis le retrait de Bruce Bochy au profit de la meilleure nation mondiale France. Et oui l’entraîneur le plus influent de toute une génération va donc coacher le meilleur joueur du monde (Trout), un MVP en puissance (Rendon) et un phénomène unique depuis Babe Ruth (Ohtani). Avouez qu’on a quand même bien envie de voir ça ! Et si « Le Sorcier » réussit son enchantement perpétuel chez les Anges… Alors les légendes Bobby Cox et Tony LaRussa ne seront pas loin de voir un Maddon, assis chez lui au coin du feu, un soir d’hiver, rentrer dans leur «club» des quadruple Manager de l’année. Le verre à la main ?
Gaétan Jeter : Aaron Boone (New York Yankees)
Vous allez me trouver chauvin mais force est de reconnaître qu’Aaron Boone a réussi ses débuts comme manager, prenant la succession de Joe Girardi en 2018. Certes, en prenant en main les Yankees, finalistes de l’AL en 2017, Boone ne semble pas prendre une équipe défaillante en 2018. On annonce même, après une saison de reconstruction à succès, que les Baby Bombers (Judge, Sanchez, Severino, Bird, Torres, Andujar), renforcés par le NL MVP 2017 Giancarlo Stanton, sont prêts pour une nouvelle dynastie des Bronx Bombers.
Pourtant, à y regarder de plus près, Boone a du gérer son lot de blessures dès 2018 et une rotation bancale durant ses deux premières saisons sur le banc des Yankees. La saison 2019 a été particulièrement cataclysmique avec le record de blessures de toute l’histoire des Ligues Majeures. Malgré tout, Boone a réussi à mener son équipe à deux saisons consécutives à 100 wins ou plus, une première pour un manager MLB sur ses deux premières saisons (203W-121L, .627 de victoires). En 2019, malgré les incroyables circonstances d’une saison infernale du côté de l’infirmerie, les Yankees ont terminé à 103 victoires. Ceci lui a valu de finir 2ème de la course au Manager of the Year dans l’Américaine. A la vue des circonstances, le trophée aurait été largement mérité. Les Yankees semblant repartir de plus belles dans la catégorie médecine du sport, Boone aura encore fort à faire cette saison, surtout que les Yankees, avec l’addition de Cole, étaient favoris au titre avant la blessure de Severino. Ils le sont encore et le manager des Yankees devra gérer une forte pression et une immense attente, tant en interne que chez les fans. Mais gagner sous la pression, le héros du Bronx lors des ALCS 2003, il connaît.
Marion Jeterette : Rick Renteria (Chicago White Sox)
Manager des Cubs en 2014, Renteria est passé du nord au sud de la ville en 2016 pour un poste de bench coach aux White Sox puis l’année suivante manager en chef, faisant de lui le deuxième homme de l’histoire (après Johnny Evers) à coacher les deux équipes de Windy City. 67 victoires pour sa première saison, 62 en 2018, 72 en 2019, et on peut s’attendre à bien mieux pour cette saison ! Au cœur de rumeurs de licenciement cet hiver pour laisser place aux très convoités Joe Maddon ou Joe Girardi, Renteria aura une grosse pression cette année car les attentes et les espoirs sont clairement affichés chez les Chaussettes Blanches après le recrutement de cet hiver (Keuchel, Gonzalez, Grandal, Encarnacion…) et l’éclosion des pépites (Jimenez, Robert, Madrigal…).
Bastien LeGrom : Kevin Cash (Tampa Bay Rays)
Quand Kevin Cash a pris le relais de Joe Maddon, en décembre 2014, il savait qu’il héritait d’une franchise en bout de course, alors il s’est assis et, en compagnie d’Eric Neander et Matt Silverman, a entrepris le travail de reconstruction nécessaire, apportant au passage quelques innovations comme l’utilisation de l’Opener. Pour sa cinquième saison, il a emmené les Rays au bord de l’exploit face aux Astros lors des ALDS, après 96 victoires en saison régulière. Avec un effectif renforcé cette saison par la superstar japonaise Tsutstugo ou encore les prometteurs Renfroe et Margot (ex-Padres), Kevin Cash peut voir plus loin. Boston est en recul, les Blue Jays ne sont pas prêts, les Orioles sont aux oubliettes, et les Yankees enchainent les blessures. Une opportunité unique pour Kevin Cash, qui ne devrait pas être loin du trophée de Manager de l’Année s’il réussit l’exploit d’arracher la Division AL East au nez et à la barbe des Bronx Bombers !
Martin Keuchel : Bob Melvin (Oakland A’s)
Que c’est dur pour mon petit coeur de fan des Astros mais force est de constater qu’Oakland est en train de devenir une grosse épine dans la chaussure, déjà bien cabossée, des Astros. Depuis son arrivée sur le banc Californien en 2012 (après avoir assuré l’intérim en 2011), Bob Melvin a emmené le club 5 fois en postseason sur ses 8 saisons. Il a également été élu 2 fois Manager de l’année avec le club en 2012 et 2018 (3 fois en tout si on compte son trophée avec les Dbacks de 2007). C’est du costaud. Malheureusement il ne sera pas allé plus loin que les Divisions Series avec surtout trois éliminations en WildCard. Après difficile d’exister quand on passe pendant la grosse période de domination des clubs texans avec d’abord les Rangers et désormais les Astros. Pourtant à chaque fois Oakland a répondu présent et à fait jeu égal avec ces mastodontes, le tout et on le connait désormais grâce au très bon film MoneyBall, avec un petit budget. Il faut donc donner du crédit à Melvin et après deux saisons à 95 victoires, il n’est pas à exclure qu’il nous sorte une grosse surprise dès cette année. (Et non le patron ne m’a pas forcé à écrire ces lignes…)