Il existe deux périodes charnières dans l’année où nos esprits se laissent aller au doux parfum du baseball. La deuxième c’est évidemment lorsqu’arrive l’automne et ses feuilles mortes synonyme de postseason. Quant à la première, il s’agit de la fin de l’hiver accompagnée comme toujours du retour de la MLB et des espérances de chacun. Vous savez ces dernières semaines avant la reprise où l’on se surprend à croire que « cette année est la bonne », où l’on se met à rêver de voir son équipe jouer au baseball fin octobre ou à enfin finir avec un bilan positif. Comme l’an passé, The Strike Out passe en mode 30 franchises en 30 jours et vous propose de faire le tour complet de la Ligue. Pour calmer vos ardeurs de supporters ou au contraire les ranimer, même si en baseball rien n’est jamais fixé dans le marbre. Place aujourd’hui à une équipe en plein rebuild : les Baltimore Orioles
Retour sur l’année 2019
Fin 2018, Baltimore a vécu une véritable transformation avec le départ de son coach emblématique Buck Showalter et son GM Duquette. Fini le old School, place à la révolution des stats. C’est ainsi que deux gourous (Mike Elias et Sig Mejdal) des Astros rejoignent Baltimore avec pour but de revitaliser un club en perte de vitesse. Mike Elias, nouveau GM, décide de commencer son rebuild massif en tradant la majeure partie de son effectif. Il a appris des meilleurs puisqu’il était du Front office de Houston lorsque le club du Texas a enchaîné 3 saisons à plus de 100 défaites. Et cette première saison de reconstruction a été comme prévu, difficile à regarder.

Pire pitching staff de la MLB avec un ERA collectif de 5.59 et une attaque bancale, le moins que l’on puisse dire c’est que les fans de Camden Yards ont vécu peu de bons moments en 2019. Pas besoin de vous faire un long résumé sur la saison, vous l’aurez compris, il faut mieux pour les sentiments de nos amis du Maryland ne pas trop en parler. Mais au moins le coach Brandon Hyde a pu faire un large tour d’effectif avec 58 joueurs utilisés et 38 lanceurs envoyés sur le monticule. Des records dans la longue histoire du club. Et si les résultats n’ont pas été au rendez-vous, on peut au moins dire, pour trouver du positif, que ce fut moins pire que prévu et que ce nouveau coach a fait de son mieux avec ce qu’il avait entre les mains. Et dans cette large revue d’effectif il y a eu des belles trouvailles. Surtout au niveau offensif. Avec par exemple le jeune prospect Austin Hays qui a gagné sa place dans l’équipe après des prestations convaincantes, il termine avec un solide .309 au bâton, 4 HR et 13 RBI en 21 petits matchs. Hanser Alberto (.305/12HR/51RBI), récupéré gratuitement sur la liste des Waivers en mars, s’est imposé et à même permis au club de vendre Jonathan Villar, pourtant l’un des meilleurs joueurs en 2019. Sans oublier toujours Trey Mancini qui répond présent, et qui devrait être une pièce de valeur sur le marché et lors de la trade deadline mais on y reviendra. On peut aussi évoquer Renato Nunez (.244/31HR/90RBI) ou bien Anthony Santander (.261/20HR/59RBI). Il y a du potentiel dans cette lineup si cela peut vous donner un peu d’espoir, fans de Baltimore. On l’a dit au niveau du pitching cela a été abyssal mais dans la nuit noire des profondeurs, une petite lumière a vu le jour. Inconnu, ou presque au bataillon, John Means a pourtant sorti une saison de haute voltige pour un rookie et dans un contexte pas facile. Avec plus de 155 manches lancées pour un ERA de 3.60 et 121 K, le gaucher a même été sélectionné pour le All-Star Game avant de terminer à la 2e place de la course au titre de Rookie de l’année. Une éclosion, qui comme avec Hanser Alberto, a libéré le front office de Baltimore qui n’a ainsi pas hésité à mettre un terme à l’ère Dylan Bundy, pourtant considéré à l’époque comme le futur ace de la franchise. Pour sa 2e année Means va arriver avec une nouvelle étiquette, celle de figure de proue de la rotation. Un nouveau défi pour lui.
L’année 2020

Les résolutions des Orioles pour 2020 c’est simple. Bien drafter, bien “scouter” et continuer le rebuild. C’est à dire que les joueurs qui fonctionnent bien seront disponibles en échange de prospects. Selon des scouts d’autres équipes de MLB, Baltimore a évolué dans le bon sens avec un recrutement efficace dans le front office mais ces changements nécessitent encore un peu de temps avant de porter ses fruits. Cette nouvelle saison risque donc d’être du même acabit, avec une large revue d’effectif dans la quête de trouver des joueurs capable de tenir la barque jusqu’à la fin de la tempête et pourquoi pas faire partie de l’équipe qui se mettra à gagner. Après Hays ou Means, une autre vague de prospects devraient venir titiller l’équipe première, je pense notamment à Ryan Mountcastle, classé 4e meilleur prospect de 1ère base, qui continue sa montée en puissance en ligue mineure (.312/25HR/83). Il devrait goûter à la MLB d’ici à cet été et pour se mesurer au pitching de la Grande Ligue sans pression. A terme, il est censé pousser vers la retraite un Chris Davis qui s’enfonce de plus en plus dans la médiocrité. Et c’est bien triste pour un joueur de son calibre. On espère néanmoins, une réaction d’orgueil de sa part pour au moins rendre service à son équipe puisqu’en 2019, il n’a été ni utile offensivement ni défensivement.
Derrière Means, les auditions sont ouvertes dans la rotation et les Orioles vont un peu y aller à l’aveugle. Pour le moment Alex Cobb semble avoir une place, lui qui revient de blessure, il pourrait s’avérer utile. Les Orioles pourraient encore se renforcer sur le marché des agents libres de faible niveau. Comme Wade Leblanc signé en décembre et qui devrait avoir un spot dans cette rotation. Pour les dernières places, ce sera pour les moins mauvais du Spring Training. Au niveau du bullpen ce ne sera pas plus glorieux. Mychal Givens était censé être la pièce avec le plus de valeur mais une saison 2019 cataclysmique a empêché Baltimore de le vendre. Il garde tout de même un côté et en cas de rebond en 2020, il pourrait quitter le Maryland. Derrière lui, là aussi, il faudra attendre le Spring Training pour y voir plus clair. Il faudra tout de même surveiller le petit Hunter Harvey qui a montré de très belles choses fin 2019 lors de ses débuts en MLB en affichant un ERA de 1.42 et 11 K en un peu plus de 6 manches. Il a un gros potentiel et pourrait s’installer comme le closer du club. A regarder de très prés.
Objectif de cette saison, continuer la progression en essayant de ne pas terminer dernier et surtout tenté de rester sous la barre des 100 défaites. Mais évidemment, les résultats de Baltimore dépendront en grande partie des performances de Trey Mancini qui tient à bout de batte cette équipe.
Le joueur à suivre : Trey Mancini
C’est un peu le phare au milieu de la tempête. Une force sûre, tranquille et rassurante. Trey Mancini s’est imposé comme le joueur majeur des Orioles, le tout pour seulement sa 3e saison complète. Il est même, déjà, devenu la figure la plus respectée dans le clubhouse.
3e au titre de rookie de l’année en 2017, Mancini a connu le slump de la 2e année avant de repartir de plus belle l’an passé. Ave 35 HR, 97 RBI et une moyenne au bâton de .291, il aurait pu (dû ?) être All-Star. Une fois encore, il devrait être le fer de lance d’une attaque qui en aura bien besoin. Déjà, bien présent dans les rumeurs de transferts en 2019, son nom devrait être au centre de l’attention cet été, et il pourrait être une belle pièce pour une équipe en lutte pour une place en playoffs et ce serait mérité pour lui. Histoire qu’il puisse prouver sur une bien plus belle scène, ses talents.
On aurait pu parler de José Iglesias, qui au moment où j’écris ces lignes, est LA recrue de l’intersaison de Baltimore. Après une saison 2019 plutôt intéressante l’arrêt-court ne devrait pas s’éterniser à Camden Yards, et ses quelques mois serviront plutôt de “showcase” pour les 29 autres équipes. Il y a de très fortes chances que lui aussi soit tradé cet été contre des prospects.
La star : Adley Rutschman
Premier choix de la draft 2019, Rutschman (receveur issu de l’université de l’Oregon) est déjà le joueur autour duquel les Orioles vont construire leur équipe du futur. C’est simple alors qu’il n’a joué que 37 matchs entre le rookie ball et le simple A, le catcheur est déjà invité au Spring Training 2020. S’il n’a aucune chance de jouer en MLB avant au moins 2021, il sera celui sur qui les yeux vont se poser. Et pour cause lors de ses deux dernières années universitaire, il a juste frappé à plus de 40% au bâton avec 26HRs et 141 RBI. Vous en voulez plus, lors des College World Series, il a frappé 17 coups sûrs et produit 13 points. Ahurissant !!!!!
La hype est immense autour de ce joueur, et la majorité des scouts estiment que c’est le plus gros talent depuis la draft de Bryce Harper. Il est le futur de la franchise mais également le présent.
Le prono
Pour cette 2e année du rebuild, le GM, Mike Elias continue de construire ses fondations avec des recrutements de qualité dans le Front office afin de pérenniser la gestion du club. Au niveau sportif la reconstruction continue, c’est à dire à part ses jeunes, l’ensemble des joueurs est disponible contre des prospects. Du coup, les performances du club devrait une nouvelle fois en pâtir. Point positif, une première vague de prospects intriguant devrait se faire une place dans le roster, de quoi entr’apercevoir un bout de futur. La lumière est encore faible, mais on commence à remarquer une petite lueur au bout du tunnel. Elle est encore très faible, mais on la voit. Objectif : éviter les 100 défaites.
Projection The Strike Out : 5e en AL East ; 63 victoires – 99 défaites
Projections Bleacher Report : 5e en AL East ; 59 victoires – 103 défaites.