Ça y’est la postseason débute. Les équipes qualifiées vont se livrer à des matchs d’une nouvelle intensité pour notre plus grand bonheur. Et ces play-offs nous réserve ce match de WildCard entre les Yankees et les A’s. New-York qui n’aura pas su (pu) suivre la cadence infernale des Red Sox et se retrouve donc obligé de passer par une WildCard, pour la deuxième année de suite. Face à ces Yankees, on retrouvera l’équipe surprise de cette saison, les Athletics d’Oakland. Encore en reconstruction,il y a un an, l’équipe de Billy Beane a dépassé toutes les attentes pour d’abord embêter les champions en titre dans la division avant de s’offrir une WildCard. Alors le petit poucet arrivera t-il à surpasser l’ogre New-Yorkais ? Nos deux rédacteurs font leur choix !!!
Oakland Athletics (Par Martin Keuchel)
Le point fort : Le bullpen

Si Oakland en est là aujourd’hui c’est en grande partie grâce à son bullpen. Il affiche le 3e meilleur ERA collectif de la MLB juste derrière les Astros et les Cubs. C’est d’abord Blake Treinen qui a montré la voie en sortant une saison XXL, inattendue, avec 38 saves et un ERA de 0.78. Surtout, et c’est un gros plus, il n’est pas seul dans ce bullpen puisque des joueurs comme Butcher (2.75), Lou Trivino (2.96) ou Petit (3.00) se sont mis au diapason. Avec ces quatre-là, Oakland était déjà très bien servi. Mais, cet été, à l’approche de la Trade Deadline, le management du club a frappé fort en signant deux nouveaux joueurs et pas des moindres puisque c’est Jeurys Familia (ex-closer de Mets) et Fernando Rodney (ex-closer des Twins) qui ont rejoint les Athletics. Les deux se sont vite intégrés au groupe mais surtout, ont accepté de ne plus être closer. Résultat des courses, pour les 3 dernières manches d’un match, Oakland peut envoyer 3 closers. De quoi rassurer dans un match serré.
Le point faible adverse : Le bâton
Difficile de trouver un point faible à une équipe qui a terminé la saison avec 100 victoires. Mais en cherchant bien, on peut trouver une certaine faiblesse au niveau du bâton côté Bombers. Faiblesse relative tant la puissance des Yankees peut être impressionnante mais il peut manquer un peu de constance. Surtout, on peut avoir des inquiétudes sur certains joueurs majeurs de l’effectif, je pense à Judge qui revient de blessure, Gary Sanchez très irrégulier ou encore à Didi Gregorius, annoncé out pour la fin de saison et finalement (déjà) de retour. On peut également rajouter que le club a beaucoup compté sur ses rookies (Andujar, Torres) en saison régulière et qu’ils vont découvrir un tout autre univers en postseason. Comment vont-ils réagir face à cette pression ?
Le facteur X : Le Starter
Si le bullpen des A’s est impressionnant cette saison, on ne peut pas en dire autant de la rotation. L’ace Sean Manaea est sur le carreau, ce qui nous laisse pour débuter ce match de WildCard des joueurs comme Mike Fiers, Trevor Cahill, Edwin Jackson ou encore Brett Anderson. En somme aucun cador de la Ligue sur le papier. Mais en y regardant de plus près les stats de ces starters sont plutôt positives. Surtout pour Fiers, arrivé cet été en Californie, il présente un bilan de 5 victoires pour une seule défaite et un ERA de 2.90. Personnellement je mise sur lui pour être le lanceur de départ lors du match de WildCard face aux Yankees. Et il faudra qu’il soit dans sa meilleure forme pour aider les Athletics à tenir 6 manches avant de laisser le bullpen terminer le travail.
Au final, Bob Melvin, le coach d’Oakland, a décidé de partir sur un “bullpen game” c’est à dire que c’est le lanceur de relève, Liam Hendricks, qui va débuter le match. Ainsi, pour cette WildCard les A’s n’auront qu’un seul “starter” dans l’effectif, Edwin Jackson. La preuve que la confiance dans le bullpen est absolue du côté des Athletics.
Le MVP : Khris Davis
Il est le meilleur frappeur de HR de la MLB cette saison avec 48. Il va devoir confirmer cette puissance pour aider les A’s à marquer des points car c’est là l’enjeu pour Oakland. En effet, on l’a vu, les starters ne sont pas des assurances tout risque. Mais si l’attaque parvient à donner un petit matelas à ses lanceurs, le bullpen devrait pouvoir tenir la barque et terminer le match. C’est pourquoi Khris Davis va devoir montrer tout son talent pour mener la charge.
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New York Yankees (par Gaétan Jeter)
Le point fort : la puissance au bâton
Les Yankees sont au coude à coude niveau stats avec les A’s que ce soit au niveau de la rotation, de la défensive, du bullpen ou de l’attaque. A l’exception d’une catégorie, les homeruns. Cette saison, les Yankees ont battu le record du plus grand nombre de homeruns frappés sur une saison avec 267 longues balles propulsées au-delà des clôtures.
Ca y est, il est tombé. Le record de HR sur une saison vient d’être battu. C’est Gleyber Torres qui a frappé le 265e HR de la saison des @Yankees, nouveau record de MLB https://t.co/WuPCYyPpDC
— The Strike Out (@MLB_France) September 29, 2018
De plus, 12 joueurs ont frappé au moins 10 homeruns cette saison, là encore un record. Aux menaces Judge, Stanton, Sanchez et Gregorius, se sont ajoutés les super rookies Andujar et Torres. Hicks a aussi connu une saison excellente dans cette catégorie. Enfin la recrue de fin de trade Luke Voit, qui avait laissé les fans circonspects, s’est révélée précieuse dans la dernière ligne droite de la saison régulière. Si les A’s est l’équipe qui a frappé le plus de homeruns à l’extérieur (136), les Yankees a été la formation la plus puissante à domicile (144). Dans un stade de frappeurs, ce petit avantage pourrait faire la différence, en prenant très tôt l’avantage sur le partant des Athletics. Après tout, des Yankees champions sont des Yankees tout en puissance. Comme ceux de 2018 ?
Le point faible : l’inexpérience en postseason
Même si les Yanks comptent des rookies titulaires comme Torres et Andujar, la franchise a une culture de la postseason et sait la transmettre génération après génération. Boone n’est pas Girardi mais il sait ce que c’est une postseason. Et l’année dernière, les Judge et autres Baby Bombers avaient su rayonner en playoffs. Notamment en Wild Card Game. Côté A’s, on manque d’expérience collective à ce niveau dernièrement. Le culte de la victoire dans le Bronx a toujours poussé en avant la franchise. La postseason 2017 l’a démontré. Alors que l’équipe était en reconstruction, elle a atteint le match 7 des ALCS. Chez les Yankees, une saison réussie, c’est une saison avec le trophée des World Series à la maison.
Le facteur X : le Starter
Aaron Boone a enfin fait son choix. Luis Severino (19-8, 3.39) sera le partant pour ce match do or die. Le gérant des Yankees a donc décidé de confier le destin de l’équipe à son Ace. Dit comme cela, c’est d’une logique imparable mais l’artilleur a longtemps été en balance avec J. Happ, invaincu depuis son arrivée dans le Bronx, et Masahiro Tanaka, capable du pire mais aussi du meilleur. Severino, après avoir survolé la première partie de la saison, a connu un déclin progressif depuis le All-Star Game. Cependant, ses dernières sorties, très solides, dont une victoire à domicile contre le rival bostonien, l’ont remis en selle pour tenir le poste de starter dans ce match. Mais on se souvient que Severino avait sombré lors de la Wild Card 2017, sortant dès la première manche face aux Twins. Boone a donc fait un choix logique mais pas sans risque.
Le MVP : Judge… ou Andujar ?

Difficile de savoir qui sera le héros de New York à la batte tant les Bronx Bombers possèdent de bombardiers qui se sont illustrés dans ce rôle. Si Stanton est celui qui a frappé le plus de homeruns, Judge et Andujar ont pris une dimension tout autre dans l’équipe. Pour Judge, ce rôle, il l’a pris en 2017 en portant l’équipe. Cela n’a pas changé en 2018. Avec ou sans lui, l’équipe n’est pas la même. Avec lui, l’équipe gagne beaucoup plus. Comme s’il était le nouveau détenteur de l’esprit Yankees depuis la retraite de Derek Jeter. Mais en son absence, c’est un autre Baby Bombers qui a pris la relève : Miguel Andujar. Avec une moyenne de .297, 27 HR et 92 RBI, l’un des (grands) prétendants au Rookie of the Year de l’American League, est devenu l’atout numéro 1 d’une équipe à qu’il apporte la constance qui lui manque. ROY 2017 vs probable ROY 2018, l’un des deux sera le héros de cette Wild Card.