Baseball France : La D1 en mode playoffs

Le week-end dernier, les ultimes rencontres de la saison régulière se sont tenues. Des rencontres qui ont permis de finaliser le tableau des playoffs. On annonçait, en début de saison, un championnat à suspens et il a tenu toutes ses promesses avec un champion dans le dur, un challenger qui, malgré la fuite de talents cet hiver, finit leader ou encore une équipe qui quitte le championnat en pleine saison. Petit résumé de la saison régulière, équipe par équipe, et présentation des playoffs.

Une saison régulière anti-routine

Les dernières saisons nous avaient habitué à la même routine : Rouen en haut, chassé par Sénart et Montpellier avec une quatrième équipe s’invitant un peu à la fête (Toulouse puis Montigny) et le reste de la D1 se battant pour les restes soit les deux dernières places en playofs avec 0,1 % de chance de passer. La saison 2018 n’a pas pris ce chemin. Loin de là !!

Montpellier Barracudas (1er au niveau sportif mais second officiellement – 16 Victoires / 8 Défaites)

Les Barracudas terminent leader de la saison régulière au niveau sportif mais à cause de plusieurs forfaits, ils finissent officiellement seconds , se qualifiant tout de même directement en demi-finale où ils rencontreront le vainqueur du quart de finale Montigny – La Rochelle. En début de saison, il était difficile d’imaginer les héraultais au premier rang du championnat tant l’incertitude planait sur le niveau de cette équipe qui avait perdu de nombreux talents partis renforcer des adversaires directs comme Sénart et Montigny. Pourtant, les Barracudas ont imposé leur rythme d’entrée de jeu et ont tenu bon, malgré un leadership plus contesté en deuxième partie de saison, pour débuter les playoffs dans le rôle du (léger) favori.

La venue cet été du vénézuélien Larry Infante (.500, 1HR depuis son arrivée), après le retrait de Saint Just en D1, assure un renfort de poids aux sudistes dans la dernière ligne droite du championnat. Avec un monticule solide et une redoutable attaque, Montpellier va devoir sublimer son mental de guerrier pour enfin décrocher le titre de champion de France qui lui échappe depuis… 1995. Car derrière, trois autres équipes peuvent contester le prétendant numéro 1.

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Les Barracudas en 2017 en mode #TimeToReign… une année trop tôt ? – crédit photo : Barracudas de Montpellier

Sénart Templiers (2ème au niveau sportif mais 1er officiellement – 16v/8d)

Les Templiers ont talonné les Barracudas toute la saison mais les confrontations directes n’ont pas tourné à l’avantage des franciliens qui finissent 2èmes avec la même fiche victoires/défaites. Néanmoins, les Templiers finissent officiellement 1ers grâce aux forfaits enregistrés par Montpellier qui déclassent les Barracudas d’une place. Mais si Sénart se qualifie directement en demi-finale avec la pôle position, il rencontrera le gagnant de la série Rouen – Savigny, avec le risque de tomber sur le champion de France en demi. Cette première place officielle pourrait donc être un cadeau empoisonné.

Si les sénartais sont sûrement ravis d’avoir fait mieux que Rouen en championnat, bien que leurs confrontations directes se soient soldées par un partage à chaque fois, ils savent, par leur histoire commune, que Rouen est difficile à prendre dans une série au meilleur des cinq matchs. Néanmoins, Sénart affiche une solidité quasi-identique à Montpellier tant en défense qu’en attaque, malgré une réussite contrastée de leur ace étranger Frank Jesus Mata (2.13, 5-5), qui a perdu ses cinq matchs face aux membres du TOP4 dont deux matchs face à Montpellier. Un facteur qui pourrait se révéler décisif et rédhibitoire en playoffs.

Montigny-Le-Bretonneux Cougars (3ème – 15v/9d)

Comme Sénart, les Cougars ont talonné le leader. Dans la lignée de leur saison 2017, les ignymontains continuent de s’imposer comme une des nouvelles puissances du championnat. En 2017, ils étaient pourtant des promus, auteur d’une seule autre saison dans l’élite (2011) avec 0 victoire en saison régulière. Ce club, historique, formateur récolte enfin les fruits de son travail, bien aidé par un recrutement judicieux (Rault, Vicente, retour de Dagneau, pour ne citer qu’eux). L’arme numéro 1 de Montigny a été son monticule, possédant le meilleur ERA collectif de D1 grâce à un super ace, Yorfrank Lopez et son incroyable ERA (0.46, 8-3), ainsi que la montée en puissance des jeunes frères Esteban.

En quart de finale, les Cougars affronteront le promu La Rochelle.

Rouen Huskies (4ème – 15v/9d)

A cause des confrontations directes, et notamment un match perdu sur tapis vert 9-0, Rouen termine derrière Montigny. Il aurait même pu se faire dépasser par Savigny lors de la dernière journée. Après un début de saison mitigé, on a pensé que les champions en titre, après leur victoire au Challenge de France et leurs performances en coupe d’Europe, allaient reconquérir la première place comme à leurs habitudes. Que nenni. Rouen n’est jamais parvenu à hisser son niveau de jeu face aux autres membres du TOP 4 pour dissiper ses doutes. Et ce, malgré du talent à revendre dans l’équipe dont deux lanceurs en dessous des 2.00 d’ERA (Villagas, Ozanich).

Sans compter deux matchs forfaits (face à Montigny et Savigny), deux matchs qui aurait pu les envoyer, peut-être, en première place à la fin de la saison régulière. Un championnat peut se jouer à peu de choses. La dernière fois que Rouen avait connu une saison régulière si compliquée, c’était en 2014 après une décennie de règne sans partage. Cette année-là, le PUC avait sorti brillamment les Huskies en demi-finale et Sénart avait fait le doublé Championnat-Challenge.

Pour conserver son titre, Rouen devra se débarrasser des surprenants Lions de Savigny en quart.

Savigny sur Orge Lions (5ème – 13v/11d)

Savigny n’a pas retrouvé son niveau de top team en D1 et la reconquête du titre ne semble pas encore à l’ordre du jour mais les Lions progressent depuis deux saisons vers le haut du tableau. Cette année, ils ont été bien aidés avec trois victoires par forfait sur Montpellier et Rouen. Mais ils ont tout de même démontré un écart de niveau avec les équipes derrière eux.

L’équipe a surtout profité de l’excellent apport de ses recrues étrangères, particulièrement les bâtons efficaces de Conor Lourey et Yeixon Ruiz. En revanche, l’écart de niveau sur la butte avec les quatre premiers n’a pas été comblé, ce qui devrait poser problème face à Rouen en quart de finale.

La Rochelle Boucaniers (6ème – 6v/18d)

The Strike Out avait annoncé que la force de ces Boucaniers résiderait dans leur attaque, qui embêterait plusieurs équipes mais que leur faiblesse au monticule les empêcheraient d’aller toucher le haut du tableau. Voilà le résumé de la saison du promu. De la vaillance, de la puissance au bâton mais des lanceurs encore trop justes pour la première partie de la D1.

Néanmoins, La Rochelle a appris, posant les fondations d’une équipe qui pourrait gravir les marches rapidement avec des lanceurs aux alentours de 2.00/3.00 d’ERA. A noter, les performances du dominicain Ariel Soriano qui a frappé pour .422 avec 5HR. Un élément indispensable de la réussite rochelaise.

Paris Université Club alias le PUC (7ème – 3v/21d)

Il y avait des inquiétudes concernant les pucistes avant la saison. Elles se sont confirmées durant toute la saison. Ou presque. Le PUC a été (d)étonnant. Ils ont ainsi été capables très souvent du pire mais aussi du meilleur quand l’ancien Major Leaguer Harvey Garcia était dans un bon jour. Malheureusement pour Montpellier, les deux seules fois où cela est arrivé, c’était contre eux.

Il a manqué de tout à Paris : des bras sur le monticule, de la constance à l’attaque et de la constance dans l’équipe, avec un gros turn-over. Heureusement, le PUC a pu compter sur le retour de Douglas Rodriguez qui a fait un bien fou à club parisien (.356, 1HR). Autre chance, pas de descente cette saison donc pas de barrage à disputer contre le champion D2. Cependant, le PUC va devoir travailler à l’intersaison pour rebâtir une équipe qui puisse exister en D1 et ne pas être « mangé » par les équipes arrivant de D2.

Saint Just Saint Rambert Ducks (partis…)

Les Ducks s’en sont allés. Après une promotion 2017 difficile, où l’équipe a découvert la dure réalité de la D1, la saison 2018 leur a été fatale. Largué sportivement, largué financièrement, une nouvelle équipe dirigeante a préféré renoncer pour ne pas mettre en danger le club et se reconstruire. Reculer pour mieux sauter ? L’avenir nous le dira mais, à l’heure où la D1 s’apprête à passer à 12 (enfin, si on les trouve), le signal envoyé n’est pas des meilleurs. Et Saint Just rejoint une liste de plus en plus longue des clubs qui se sont perdus avec la/en D1.

Place aux Phases Finales

Duels au soleil sur la route des French Series 2018

Ce week-end, deux quarts de finale se joueront dans une série au meilleur des trois matchs. Le soleil est annoncé sur toute la France et donc les duels devraient se jouer sous l’astre de la vie. Seules deux équipes la conserveront pour continuer leur route dans ces playoffs 2018. Voici nos pronostics (étant entendu que notre rédacteur est mauvais en pronostic…).

Rouen – Savigny : le champion en contrôle ?

En toute logique, les Huskies, qui seront les hôtes de ce quart de finale, doivent s’imposer. Ils ont une meilleure attaque, plus de talents individuels et surtout il y a un gouffre entre les deux monticules (2.76 vs 6.06 d’ERA). Néanmoins, Savigny a réalisé quelques belles perfs face au Top 4 dont une contre Rouen. Penser que la série puisse aller au match 3 n’est pas insensé. Mais je vois mal Savigny avoir les ressources nécessaires pour l’emporter en trois matchs, à moins d’un effondrement quasi-surnaturel des Huskies, qui savent gérer les playoffs et la pression.

Pronostic : 2-1 pour Rouen

Montigny – La Rochelle : les Cougars voient plus haut

Sans manquer de respect à La Rochelle, qui a été un formidable promu, Montigny est plus que largement favori et se doit même de jouer à fond, pas seulement pour passer mais surtout pour afficher ses ambitions. Certes, les Cougars sont les 4èmes favoris au titre derrière Montpellier, Sénart et Rouen (qui a tout de même l’avantage de connaître ces enjeux) mais aucune équipe du Top 4 ne peut être sûre de l’emporter.

Avec le meilleur monticule de la saison régulière et de belles ressources offensives (Dagneau, Carela, Vicente), Montigny a ses chances. Ils doivent donc rentrer dès ce week-end en mode course au titre et la jouer à fond. En 2018, Montigny a enchaîné les victoires face à Rouen, Sénart et Montpellier, avec notamment des programmes doubles remportés sur les deux premiers cités. De quoi espérer sur une série en cinq en demi-finale face à Montpellier. Pour La Rochelle, une seule tactique : jouer sans pression, l’offensive à tout-va, à la batte comme sur base, pour faire douter l’excellent monticule ignymontain.

Pronostic : 2-0 pour Montigny


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