Ça y’est l’été s’en est allé et la rentrée a fait son entrée. Place désormais à l’automne et ses feuillages jaunissants sur les gazons épars comme le disait Alphonse de Lamartine. Mais il y a un endroit où le gazon restera bien vert, c’est celui de la MLB. Car si l’automne est pour beaucoup synonyme de morosité, en baseball cette saison, est au contraire, synonyme de folie et de gaieté.
En effet on se rapproche de plus en plus de la postseason, de ce fameux mois d’Octobre et donc du verdict de cette saison. Et avant de se plonger dans cette dernière ligne droite, l’équipe de The Strike Out a sorti sa plus belle boule de cristal. Et voici ce que l’on a vu avec plus au moins de mauvaise foi et de partialité.
Marion Jeterette
American League
Wild-Card
Le 3 octobre, la MLB propose le 2e Home-Run Derby de la saison. Aaron Judge remet en jeu son titre acquis à Miami. Il fait face à Mike Trout, absent des festivités floridiennes à cause d’une blessure. Ce match de wild-card se résume à un duel entre le rookie phénomène des Yankees et le phénomène tout court des Angels. “All Rise” pour le new-yorkais qui envoie les siens en ALDS grâce à une bombe mesurée à 499 feet, son 3e HR du match contre deux pour le Californien.
ALDS

Au tour suivant, les Yankees créent LA surprise de cette postseason en prenant le meilleur sur les Indians. Cleveland est loin de son niveau de la saison, affectée par la blessure de Kluber qui se tord la cheville la veille du Game 1 en montant sur un hoverboard prêté par son coéquipier Bauer. En 9e manche du 5e et dernier match, Chapman fait trembler les fans de NY en remplissant les bases mais s’offre un K décisif à 106 mph contre Edwin “The Parrot” Encarnacion.
Dans l’autre duel, Altuve, Correa, Reddick et Springer infligent une lourde défaite à l’ace de Boston Chris Sale. David Price de retour de blessure est l’ombre de lui-même au Game 2 et au Game 3 Porcello enterre définitivement son Cy Young de la saison précédente en ne tenant que 1.2 manche. Houston passe facile en 3 matchs.
ALCS
Tanaka et Sabathia retrouvent leur bras de feu et signent leur meilleur start de la saison au meilleur moment. Chez les Astros, seul le barbu Keuchel tient la baraque pendant que les recrues estivales Liriano et Clippard plombent leur équipe à chaque sortie du bullpen. Le meilleur frappeur de la saison, Jose Altuve signe un horrible 2 sur 19 pendant la série et les Yankees passent en 5 matchs pour retrouver les World Series.
National league
Wild-Card
La NL West envoie 3 équipes en postseason : les Dbacks et les Rockies s’affrontent en wild-card. Les 2 HR de J.D Martinez ne pèsent finalement pas lourd face aux 6 RBI d’un Nolan Arenado MVPesque qui pulvérise Greinke.

NLDS
Colorado tombe lourdement au tour suivant face aux Dodgers qui ne font qu’une bouchée des lanceurs rookies Freeland, Senzatela et Marquez.
Pendant ce temps à Chicago, on range la bannière de champions. Les Cubs ne peuvent rien faire face aux Nationals à l’attaque de feu. Bryce Harper, de retour de blessure, frappe un HR dans les 3 matchs de la série. La franchise de Washington passe ENFIN un tour de postseason.
NLCS
Kershaw vs. Scherzer… Wood vs. Strasburg… Hill vs. Gonzalez : jamais sans doute on aura vu une telle densité sur le monticule. Dans le box, face aux Nationals cités ci-dessus on a du Seager, du Turner, du Puig et du Bellinger. Grâce aux aces et bien appuyés par un bullpen (Albers, Kintzler, Madson, Doolitle) enfin de qualité, les Nats prennent leur revanche sur LA qui les avait sortis la saison dernière. Direction les World Series pour les curly W.
World Series
Yankees vs. Nationals : la légende contre le débutant ! Dans les deux premiers matchs, Scherzer et Severino s’offrent chacun un shout-out complete game. La série part à New -York sur un score nul de 1 partout.
Strasburg concède deux HR de Judge mais ce sont ses deux seuls erreurs du match, pendant que Harper se régale avec le court champ gauche du Yankee Stadium en signant un grand-slam et 6 RBIs au total sur le Game 3.
Gonzalez lance parfaitement Washington sur le Game 4 mais coach Baker laisse au repos son super bullpen. Conséquence : Kelley, Solis et Blanton craquent complètement et les Yankees remontent 4 points à partir de la 7e manche dans une ambiance de folie pour égaliser dans la série.

Les deux équipes font confiance à leurs jeunes pousses : Turner, Taylor, Robles d’un côté ; Judge, Sanchez, Clint Frazier de l’autre. Les premiers permettent à Washington de remporter le Game 5 : Turner frappe un inside-the-park HR pendant que Taylor bondit en champ centre pour voler un HR aux Yankees.
Les Nationals retournent à Washington avec un avantage de 3-2 et la possibilité de remporter leur premier titre. Mais dos au mur New York égalise grâce à un splendide Sonny Gray (11Ks et 3H) soutenu par les 2HR de Sanchez et Judge.
Pour la deuxième année consécutive, le trophée des World Series se disputera dans le 7e et dernier match décisif…
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Martin Keuchel
En American League,
La course à la Wild Card a tenu toutes ses promesses. Mais c’est finalement Kansas City qui arrache à la dernière journée sa place pour la postseason. Les Royals s’en vont défier les Yankees qui ne sont pas parvenus à rattraper les Red Sox. Le groupe de Kansas City qui veut s’offrir un dernier baroud d’honneur avant d’affronter la Free Agency, envoie sur la butte son ace Danny Duffy. En face les Bombers, présente Tanaka. Mais ce n’est pas les lanceurs qui seront à l’honneur dans ce match mais bien la jeune garde de New-York qui se régale. Gary Sanchez et Aaron Judge frappent deux Hrs chacun, propulsant ainsi les Yankees en ALDS.
ALDS : Au tour suivant, New-York affronte les terrifiants Cleveland Indians qui viennent tout juste de sortir de sa désormais célèbre Streak. En confiance, les Indians balayent les Yankees grâce à son armada de lanceurs. Aaron Judge ne frappe pas un seul coup sûr, et dit définitivement adieu à ses prétentions de MVP. En revanche, c’est une victoire à la Pyhrrus pour Cleveland qui perd dans cette confrontation Andrew Miller et Corey Kluber.
Dans l’autre affrontement, les Astros défient les Red Sox dans le duel des vainqueurs de divisions.

Oui mais voila, et on le sait désormais, David Price porte la poisse à ses équipes en Postseason. On le rappelle le lanceur n’a pas gagné le moindre start en playoffs (0-9). Et c’est encore ce qui va se passer. Après un énorme duel de gaucher entre Dallas Keuchel et Chris Sale qui tournera à l’avantage du premier grâce à un HomeRun de José Altuve, David Price s’écroule et offre le deuxième match aux Astros. Et Houston se dirige tranquillement vers le tour suivant après un succès net et sans bavure 3-0.
ALCS : C’est le choc tant attendu. Houston défie Cleveland. Les deux meilleurs bilans de l’American League se retrouvent en finale de conférence. Les Astros s’offrent les deux premiers matchs, grâce aux grosses perf de Keuchel et Verlander sur la butte. En revanche les deux autres rencontres tournent à l’avantage des Indians qui possèdent une rotation plus profonde. Au bâton, on assiste à deux superbes matchs. Francisco Lindor face à Carlos Correa tandis que José Ramirez tente de répondre aux performances hallucinantes de José Altuve. Et dans le match décisif, Cleveland lance à la surprise général Corey Kluber. Ce dernier, revenu trop tôt ne parvient pas à lancer plus de 4 manches. Cleveland, privé d’Andrew Miller, ne parvient pas à contenir l’attaque des Astros, et c’est George Springer qui offre la victoire aux siens et une place aux World Series.
En National League,
La Wild Card fera s’affronter deux connaissances puisque les Dbacks jouent face aux Rockies. Mais dans ce match, et à l’image de sa saison, Greinke est impressionnant. L’ace de l’Arizona lance un No-Hitter et devient ainsi le 3e lanceur de l’Histoire à réaliser cet exploit (Roy Halladay en 2012 et Don Larsen en 1956). Chapeau l’artiste.

NLDS : Arizona doit ensuite affronter les Dodgers. Le club de LA, en surrégime toute la saison s’écroule, une nouvelle fois en postseason. Malgré un Clayton Kershaw de haute voltige, l’attaque des Californiens, elle, est en berne. Il faut dire que Corey Seager joue blessé tandis que le jeune Cody Bellinger est pris par l’enjeu. Du côté des Dbacks, Jake Lamb et JD Martinez s’occupent de détruire le pitching staff des Dodgers. Tandis que Greinke se fait un malin plaisir à martyriser son ancien club. Et voila le club du désert qui se retrouve en finale de conférence pour la première fois depuis 10 ans.
Dans l’autre affiche, Washington affronte Chicago. Mais on ne peut pas parler d’affrontement puisque les Nationals atomisent les Cubbies qui ont lâché trop de force dans la course à la NL Central. Le trio Scherzer, Strasburg, Gonzalez est trop dur à gérer. Surtout que de l’autre côté, la rotation de Chicago fait pâle figure. Même diminué, Bryce Harper fait le boulot mais Anthony Rendon lui vole la vedette en frappant 5 HRs en 4 rencontre et en martyrisant les Oursons. Victoire 3-0 du club de la capitale.

NLCS : En finale de conférence, Zack Greinke se sent bien seul. En effet le lanceur star a remporté ses deux starts mais son équipe s’incline 4-2 face à Washington. Après Rendon lors du tour précédent, c’est Daniel Murphy qui se rappelle au bon souvenir de 2015. Le 2B est inarrêtable et présente une moyenne au bâton de 60%. Et le faible bullpen des Dbacks ne peut rien faire face à l’armada offensive des Nationals. D’autant que sur le monticule la rotation de Washington fait le travail. Victoire 4-2 des Nats avec un Max Scherzer impressionnant et revanchard après sa défaite inaugurale. Il ne laisse aucune chance à des joueurs de l’Arizona à bout de souffle. L’ace du club de la capitale s’emparera quelques mois plus tard du titre de Cy Young devant un certain … Zack Greinke. Cruel.
World Series
Affrontement 100% inédit pour ces World Series entre Houston et Washington. Les Astros se sentent en mission. Celle d’offrir à sa ville meurtrie un titre après le terrible ouragan Harvey qui a frappé la cité. D’entrée on assiste à des matchs de titans : Keuchel vs Scherzer puis Verlander face à Strasburg.
Les attaques restent muettes devant le talent de ces 4 lanceurs. Et il faut des exploits individuels pour déverrouiller les choses. D’abord Keuchel qui craque et offre un HR à Ryan Zimmerman dans la 8e manche. Puis lors du match 2, on inverse les rôles, c’est Carlos Beltran qui offre la victoire en envoyant un Grand Slam dans le ciel de Washington dès la 3e manche.
Dans les matchs suivants, on assiste enfin à l’éclosion des frappeurs grâce aussi aux dimensions du Minute Maid Park. Le Match 3 revient à Washington après un gros match de Trea Turner (4-5, HR, 2B, 3B, 3 SBs) et qui se permet même de voler le marbre. Dans la 4e rencontre, José Altuve va étaler toute sa classe tant en attaque (HR et 5RBIs) qu’en défense avec un diving stop dans la 9e manche avec les bases pleines. Les Astros repartent de Houston avec un avantage de 3-2 dans la série grâce à une belle perf combiné de Brad Peacock, Joe Musgrove et Ken Giles lors de ce 5e duel.
De retour à Washington, les Nats remettent tout de suite les choses au clair en écrasant Houston. Le lanceur de relève Tyler Clippard s’écroule et concède un triple à 3 points signé de Bryce Harper. Nous voilà donc au 7e match, et c’est sous cette nuit humide et pluvieuse qu’un homme écriva sa légende sous les projecteurs du monde entier. José Altuve illumine de sa présence cette rencontre en frappant un Cycle lors de ce match décisif. Le Vénézuelien offre le premier titre de son Histoire à Houston, s’empare du même coup du titre de MVP et fait la une de tous les journaux. Il prouve que le physique ne fait pas tout et que le travail paye.
Oui mais voilà, je me réveille et Houston vient de s’incliner dans le dernier match. C’était pourtant si beau …
Bastien LeGrom
American League
Une postseason qui commence comme un rêve : menés par un Byron Buxton qui répond enfin aux gigantesques espoirs placés en lui, les Twins s’offrent un match de folie face aux Yankees d’Aaron Judge. Les battes sont chaudes, les lanceurs un peu dépassés, et les deux équipes se rendent coup pour coup jusqu’au terme des prolongations. A 13-13 dans la onzième manche, c’est Didi Gregorius et Starlin Castro qui se chargeront de mettre un terme aux rêves de gloire de la franchise de Minneapolis. Judge et Buxton partiront dos à dos avec chacun 3 hits dont un Home Run et 5 points produits. Les Yankees avancent donc, mais sans trop fanfaronner.

Car face à eux, c’est une forteresse qui se dresse ! Ça fait maintenant un an que les Indians se sont imposés officiellement comme la meilleure équipe d’American League. Et l’on comprend pourquoi : Kluber, Carrasco et Bauer ne laissent pas une miette. Respectivement 8, 7 et 7.2 manches lancées, trois victoires, deux runs concédés tandis que Jose Ramirez, Franckie Lindor et un Jason Kipnis renaissant amusent la galerie. Les Yankees pleurent et le bullpen de Cleveland cherche désespérément quelque activité.
En face c’est une autre histoire : Sale contre Verlander, Altuve contre Betts, Boston contre Houston est le choc de ces Division Series, et le duel tiendra en haleine le monde du baseball jusqu’au dernier out du dernier match. Après des victoires de Verlander, Sale, McHugh et Porcello, le dernier match oppose Keuchel au presque-Cy Young Chris Sale. 8 manches blanches chacun, aucun run ne sera scoré avant la douzième manche, quand un Sac-Fly de Jake Marisnick permettra à Yulieski Gurriel de rentrer au bercail. Victoire 1-0 des Astros.

ALCS
Des séries gagnées trop facilement peuvent-elles déconcentrer une équipe ? Pas les Indians ! Avec Corey Kluber et tout un pitching staff en mission, Cleveland enchaine avec une facilité déconcertante. Keuchel et Verlander ne déméritent pas, mais même le craquage de Trevor Bauer lors du match 3, et ses 4 runs concédés en deux manches, ne suffit pas à déstabiliser les hommes de Francona. Pour la deuxième saison consécutive, Cleveland se qualifie pour les World Series. Cette fois avec un bilan de 7-0 ! Jose Altuve se consolera avec le titre de MVP.
National League
Duel de NL West pour la Wild Card : les Rockies d’Arenado affrontent les Diamondbacks de Paul Goldschmidt. Et si Greinke s’offre la meilleure performance sur la butte, c’est bien les Rockies qui feront la différence une fois le bullpen de sortie : Le Mahieu, Blackmon, Story, Arenado envoient du bois, et les Rockies s’imposent 7-6 au terme de trois dernières manches de folie.
De là à dire que les Rockies auront une chance de déstabiliser les Dodgers, il y a un pas. La jeune rotation de Denver ne démérite pas, et les battes font ce qu’elles peuvent, mais en face Los Angeles fait le taf, à défaut d’impressionner. Quand ce n’est pas Kershaw et Darvish, c’est le bullpen, le meilleur de National League. Et il suffit alors d’un coup sûr de Turner, d’un coup de circuit de Bellinger ou d’un double chanceux de Granderson pour faire toute la différence.

En face, c’est la fin du règne des Cubs, on aurait pu le prédire, même si les coéquipiers de Bryant se sont bien battus pour revenir. Sans Harper, les Nationals se reposent sur une rotation Scherzer-Gonzalez-Strasburg étincelante et sur les battes de Dan Murphy et Michael Taylor pour faire la différence. Jake Arrieta aura beau sauver les meubles avec un match complet dans le Game 2, les Nationals avancent.
NLCS
Et s’ils avancent, c’est pour se retrouver face à un adversaire d’un tout autre calibre. Le double duel (Match 1 et 5) entre Kershaw et Scherzer se termine sur un match nul, et un total de 28 manches blanches lancées entre les deux monstres de National League ! Mais, malgré le retour de Bryce Harper, c’est bien les Dodgers qui avancent, encore une fois pour un rien, au terme d’une victoire 1-0 dans le Game 6, remportée grâce a un coup sûr bien placé de Yasiel Puig lors de la cinquième manche.
World Series
Cette fois, les Indians sont prévenus. Comme en 2016, Corey Kluber titille tous les records de Randy Johnson, tandis que le bullpen n’a pas encore concédé le moindre coup sûr. En face, Clayton Kershaw a finalement équilibré son bilan de postseason en carrière (7-7) et est prêt à tout donner. Mais Kershaw s’effondre lors du Game 1, concédant notamment un Grand Slam de Carlos Santana. La fin de tous les espoirs pour les Los Angeles Dodgers ?
Trevor Bauer ne tremble pas lors du Game 2, tandis que Yu Darvish se laisse martyriser par Ramirez et Kipnis et Mike Clevinger, qui ressemble chaque jour un peu plus au Tim Lincecum des grands jours, enfonce le clou. Appelé sur un short-rest, Kershaw ramène les siens au score dans le quatrième match des séries. Et c’est donc Rich Hill qui aura l’honneur de défier Corey Kluber pour permettre aux Dodgers de rester en vie et d’aller chercher – au moins – un match six… Remember Chicago ?
Pas cette fois, Kluber a retenu la leçon et il ne laissera pas passer sa chance. Le futur Cy Young claque un match parfait, bien aidé par sa défense, et ainsi s’achèvent, de la meilleure des manières, la saison 2017 et la dernière malédiction.

Gaétan Jeter
On va la faire courte. Tout comme Marion Jeterette mais avec la certitude que les Yankees gagnent le 7ème match décisif.
Mais je vous vois venir : les Indians ont gagné 22 matchs d’affilée, établissant un nouveau record en American League voir en MLB, si on conteste le record des Giants de 1916 dont la série de 26 victoires consécutives est entachée d’un match nul. En plus, c’est la dernière équipe maudite de la MLB et la victoire des Cubs en 2016 a signé la fin de l’ère des malédictions. Alors, que les Indians gagnent et que le baseball devienne un sport comme les autres. Sauf que les équipes qui ont atteint de tels records d’invincibilité sur une série de 20 matchs ou plus n’ont jamais remporté les World Series. Dommage !
American League
Wild Card Game – New York Yankees vs Minnesota Twins
Les Yankees entrent dans le match dans une excellente dynamique. Ils n’ont pas rattrapé leurs rivaux de Boston mais ils proposent l’un des meilleurs baseball du moment. Face à eux, les Twins. Les Twins ! Sérieux ? Certes, ils ont remporté la deuxième place en wild card au nez et à la barbe des Angels, grâce à un calendrier un peu plus clément, mais ça reste les Twins, cette équipe battue par leur club affilié de Triple-A, les Buzz. Une défaite honteuse vue dans le documentaire « Major League, back to the Minors ».
Bref, les Yankees l’emportent.
ALDS – Cleveland Indians vs New York Yankees
Le vainqueur des futures World Series se trouve dans cette série. Les Indians ont tout pour faire un magnifique champion mais la franchise du Bronx, gardienne de la glorieuse histoire de la MLB, en tant que franchise la plus mythique du baseball, parvient à remporter la série 3 victoires à 2 avec deux matchs en extra-innings (dont un match épique en 19 manches) et trois rencontres finies sur un walk-off.
Les Bronx Bombers filent en finale de l’Américaine et la malédiction de Rocky Colavito perdure. En même temps, ce n’est pas en insultant le glorieux peuple amérindien qu’on mérite de gagner des les World Series. Si Ricky Vaughn avait été là pour closer les matchs des Indians, cela aurait pu être une autre histoire…
ALDS – Houston Astros vs Boston Red Sox
Tout le monde attend ça (sauf les fans des Astros), la victoire des Red Sox pour voir une finale de l’American League en mode Rivalry. Sauf que les Astros sweepent les Chaussettes Rouges trouées. Qu’est-ce qu’on retiendra de cette série : l’envahissement du terrain à Fenway par une centaine de militants anti-racistes et l’excellent départ de David Price qui retire le premier frappeur du second match… avant d’encaisser 7 points dans la première manche.

ALCS – Houston Astros vs New York Yankees
Encore un gros morceau pour les Yankees avec l’un des favoris au titre suprême face à eux. José Altuve, Josh Reddick et George Springer mènent une attaque texane qui a été survoltée face aux Red Sox. Personne ne pense les Yankees capables de faire tomber un autre favori.
Sauf qu’au Minute Maid Park, ce sont bien les Aaron Judge (MVP), Gary Sanchez, Didi Gregorius and co qui vont presser les lanceurs adverses. Les Bombardiers du Bronx emportent la série 4 victoires à 1. Après une telle faillite, le stadium des Astros reprend son nom de 2000-2002… l’Enron Field.
National League
Wild Card Game – Arizona Diamondbacks vs Colorado Rockies
Ce match présente trois intérêts. Premièrement, il oppose des États qui s’affrontent. Une préfiguration de l’Amérique de Trump d’ici un à deux ans. Deuxièmement, il va permettre à beIN Sports de proposer de belles images des grands espaces américains. Pour la chaîne, ça sera un peu leur Tour de France. Enfin, il va offrir une exposition méritée à Nolan Arenado qui mérite bien d’être un joueur de postseason.
Ça tombe bien, le joueur se montre décisif, matant Zack Greinke durant le match et frappant le walk-off homerun dans la dernière manche sur Fernando Rodney pour permettre aux Rockies d’accéder aux National League Division Series. La force de frappe des Rockies l’emportent sur le monticule des Dbacks.
NLDS – Los Angeles Dodgers vs Colorado Rockies
Kershaw fait son match mais on n’y est plus du côté des Dodgers. Arrivés en postseason affaiblis et sans dynamique, ils ne peuvent prendre le meilleur sur des Rockies qui jouent sans complexe. Colorado gagne la série (3-1). Si Arenado a été la valeur sûre de la victoire par ses jeux défensifs toujours aussi saisissants et sa constance au bâton, c’est Charlie Blackmon qui remporte le MVP par ses coups d’éclats offensifs avec notamment 4 homeruns dans la série.
Le lendemain, les propriétaires des Dodgers rappellent Frank McCourt pour diriger le club à la vue du succès de son Champion’s Project à l’OM.
NLDS – Washington Nationals vs Chicago Cubs
C’était bien la peine de briser la malédiction de Billy Goat pour se faire balayer par les Nats. Les Cubs furent les Lovable Losers. Les voilà en route pour devenir juste des losers. Côté Washington, Strasburg et Scherzer ont lancé respectivement un no-hitter et un shutout. Gio Gonzalez déçoit, en cédant cinq coups sûrs en 7 manches. #finebouche

NLCS – Washington Nationals vs Colorado Rockies
Colorado, c’est le petit poucet de la Coupe de France qu’on supporte jusqu’au bout mais qui se fait cramer en demi-finale. Puis on l’oublie. Les battes étaient chaudes chez les Rockies mais face aux artilleurs de la capitale fédérale, ça n’a pas suffi. Bilan, 4 victoires pour les Nats, une seule pour Colorado. L’équipe de Denver, comme son homonyme télévisé, disparaît des écrans.

Bryce Harper, revenu de blessure depuis les NLDS, a exprimé tout son talent de futur Hall of Famer en se montrant décisif, même si Anthony Rendon a les meilleures stats offensives. Dur choix mais c’est Harper qui récolte le MVP. Le chouchou.
World Series – Washington Nationals vs New York Yankees
Mais quelle série, mes aïeux ! Quelle série ! Sept matchs mémorables. Il faut dire que l’envie de gagner est au summum entre les Nationals, qui veulent ramener le premier titre mondial de la franchise, et les Yankees, pour qui gagner est une tradition.
De plus, les séries mondiales mettent aux prises deux anciens super rookies, Harper et Strasburg, face à deux nouveaux, Judge et Sanchez. Bien que les Nationals partent favoris, avec une bien meilleure rotation et une force de frappe aussi puissante que constante, les Yankees vont tenir au courage. Le bullpen des Yanks va être formidable, sauvant la mise plus d’une fois aux new-yorkais.
Judge subit une énorme pression et est transparent lors des quatre premières rencontres avant de se réveiller. Il termine la série en frappant deux homeruns à chacun des deux derniers matchs. Et puis, Gary Sanchez, Starlin Castro et Didi Gregorius avaient tenu à la boutique avant le retour du Juge.
La série bascule au match 5 lorsque Ma-Kun lance un perfect game, devenant le deuxième lanceur à réaliser cette performance en World Series, après Don Larsen en 1956, lui-même un Yankees. Pour la peine, il reçoit le MVP. Et deux matchs plus tard, les Yankees soulèvent le trophée des World Series pour la 28ème fois. La légende raconte qu’on pleura des larmes de sang à Boston ce soir-là.
