Rookies en folie, Bullpen en crise et Cubbies endormis

Voici Juillet et sa canicule bien tassée qui débarquent. Sous le soleil de l’été les spectateurs déambulent sur les routes du Tour, les vacanciers sortent les premières glacières sur la plage et les écoliers tapent la balle en bas de chez eux au lieu de gratter leurs cahiers. Bref, l’été est là et tout le monde ou presque prend du bon temps. Mais aux « States », si c’est bel et bien la off-season pour la plupart des Leagues, la MLB elle, bat son plein. À mi parcours du périple menant chaque franchise jusqu’au tant convoité mois d’« October » et ses passionnantes séries, TSO vous invite à prendre un cocktail bien frais, à base de bilan de mi-saison.

Comment ne pas débuter par les deux sensations de l’année. Alors d’accord on vous rabâche les oreilles chaque semaine avec les rookies Aaron Judge pour l’American League et Cody Bellinger côté National. C’est vrai. Mais si on radote à ce point c’est aussi car l’exercice 2017 des deux pépites est tout bonnement historique. En fait on n’avait jamais vu ça.

Deux gamins, Judge & Cody, menant chaque League aux HR, et en passe de dépasser tous les deux les 40 missiles. Pour vous donner une idée il faut remonter près de 70 ans en arrière pour retrouver trace de deux rookies à plus de 33 HR (Al Rosen à 37 et Walt Dropo à 34 en 1950). Alors forcément nous, fragile comme on est, on a envie de s’emballer devant l’explosion de deux ‘All-Star’ dès leur première saison complète.

Rajoutez à cela le fait que chaque joueur représente chacun les deux plus gros marchés de la MLB à savoir les Yankees pour le Judge et les Dodgers pour « Belly » et vous obtiendrez tous les ingrédients du blockbuster américain. Jusqu’où iront-ils ? On en sait fichtrement rien mais on a très très envie de voir Judge frapper un dernier ‘Home Run’ historique en devenant le troisième joueur de l’histoire à devenir Rookie de l’année et MVP la même saison après Ichiro Suzuki en 2001 et Fred Lynn en 75. Ah, et dernier détail. Le #99 des Bombers est juste en course pour être le 9e joueur depuis 120 ans à braquer une triple couronne en American League. Les mots ne suffisent plus.

*Stats au 5 juillet, depuis Aaron Judge a envoyé un autre missile dans les tribunes portant son total de HR à 29

Y-a-t-il un bullpen chez les Nats ?

Honnêtement ça en deviendrait presque drôle. Bon, évidemment si vous êtes fan invétéré des Nats, ça doit quelque peut vous agacer de finir la tête dans le mur à chaque relève mais avouez que la situation est en train de virer au comique. Washington est une équipe de paradoxes. La franchise possède l’une des plus belles rotations des Majeures pour ne pas dire la meilleure… tout en ayant la particularité de posséder le pire ‘pen’ des 30 franchises. Déjà 14 « Blown Saves » pour une équipe qui en avait collecté le même nombre sur toute l’édition 2016. Pour le coup, il y a vraiment le « feu au lac » dans la Capitale américaine qui affiche le 30e enclos de MLB avec un ERA à 5.19. Indigne d’une franchise visant les World Series. Heureusement la « Trade deadline » approche et Mike Rizzo (GM) devrait faire chauffer le téléphone pour chercher un véritable closer. À ce sujet restés connectés, TSO vous livrera dès le début de la semaine prochaine les gros trades qui pourraient intervenir avant la fin du mois.

Des Cubbies disparus

À l’instar du Bullpen des Nats, les Cubbies n’ont jamais aussi bien porté leur surnom. Des oursons. Voilà ce qu’est devenue l’équipe de Joe Maddon qui digère décidément bien mal ces World Series 2016 historiques remportées au terme d’un « Game seven » déjà dans les livres d’histoire. Chicago est sorti du virage de mi-saison sur un bilan négatif (40-41) soit déjà onze victoires de moins – ou onze défaites de plus c’est selon – que l’an passé au même stade de la compétition. Une saison morne qui s’explique en trois points.

D’abord une rotation sur les rotules. Chicago paie une saison incroyable où le pitching staff a dominé les Majeures – ERA 2.96 pour les starters en 2016, 1e MLB – pendant six mois plus un. Et justement ce « plus un » correspondant au septième mois de compétition lors des playoffs 2016 se paie très cher aujourd’hui. Tous les starters des Cubs version 2016 ont perdu de la vitesse en 2017. Et ça se mesure très vite au radar. Kyle Hendricks a ainsi perdu 2,37 mph sur sa fastball par rapport à son exercice précèdent. Jake Arrieta est flashé à moins 1,73 mph, Jon Lester à moins 1,31 et John Lackey envoient des « rapides » à moins 1,13 mph qu’en 2016. Conséquence immédiate dans la batter’s box où les frappeurs se régalent. D’autant plus dans une année où la collecte de données Data joue un rôle toujours plus important. Et dans les chiffres cette perte de vitesse dans le bras de lanceurs fatigués se ressent terriblement.

Tableau comparatif de la rotation des Cubbies version 2016 vs 2017 pre All-Star Game

Arrieta Lester Hendricks Lackey

W/L 2016

12 – 4

9-4 7-6

7-5

W/L 2017

 8-6 5-5   4-3 5-9 

ERA 2016

2.68

3.01

2.55

3.70

ERA 2017

 4.33  3.94  4.09  5.20

STRIKEOUTS

2016

121 108 86

120

STRIKEOUTS 2017

 99 110  51  86 

WHIP 2016

1.09 1.08 1.03

1.11

WHIP 2017

 1.30 1.27   1.20  1.33

Segundo, un être vous manque et c’est toute une équipe qui boîte. Dexter Fowler parti dans le Missouri, la défense semble traîner sa peine et jouer sans véritable CF depuis trois mois. À tel point que le « Defensive Rating » des hommes de Joe Maddon à chuté de 31%. Ni Kyle Schwarber, ni John Jay, ou encore Jason Heyward peuvent lutter avec le fantôme de Dexter Fowler qui semble toujours rôder à Wrigley Field. Quelque part dans l’outfield.

Enfin on ne remplace pas l’expérience par le talent, aussi prometteur soit-il. Ainsi David Ross fraîchement retraité, c’est le jeune Wilson Contreras qui a pris place derrière le marbre. Problème, le jeune vénézuélien doit encore beaucoup apprendre après seulement une année dans le grand show. Résultat, Chicago a vu son taux de walk concédé grimper en flèche avec Contreras. 22% de BB en plus qu’avec papa Ross. Ça fait mal.

Les Cubs tentent de remplacer Ross par l’expérience du pitching staff. C’est un jeu bien dangereux que risque Maddon car en baseball, on le sait, c’est le catcher qui fait office de cerveau. Le relais du Manager, c’est lui. La « maman » du pitcher, c’est lui, et c’est encore lui qui doit appeler les bons lancers au bon moment ou trouver les mots justes pour rassurer son lanceur. Et non l’inverse. Or même avec un ace sur la butte, le risque est élevé d’oublier cette règle d’or. Pour le moment, tout génie qu’il est, le pari de Maddon ne paie pas.

 

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