Hey, la D1 2017, tu nous fais quoi là ?

Honnêtement, c’est quoi ce championnat de France D1 de Baseball 2017 ? Certes, Rouen, Sénart et Montpellier trônent en tête du classement comme attendu mais à y regarder de plus près, ce Big Three ne navigue pas dans des eaux tranquilles. Le trio a été bousculé par les autres équipes du championnat, à commencer par Montigny qui a même pris brièvement la troisième place avant le Challenge de France fin mai. Les gros ne sont pas en contrôle et les petits ont les crocs aiguisés à chaque journée.

Même Rouen ne donne pas l’impression d’une grande domination. Invaincus jusqu’au week-end dernier, voilà les normands qui sont tombés face à Sénart… non Montpellier… à moins que ce soit face aux surprenants Cougars de Montigny ? Même pas. C’est le PUC qui a fait tomber le champion chez lui. Et la dernière fois que le PUC a gagné contre Rouen en Normandie, c’était en 2014. Cette année-là, les parisiens avaient pris un match à Rouen en saison régulière avant de s’imposer face à ces mêmes Huskies en demi-finale trois victoires à zéro. Alors, cette défaite, un mauvais signe pour les rouennais ?

Après leur défaite en demi-finale face à Sénart lors du Challenge de France qu’ils organisaient, les Huskies avaient bien rebondi en prenant deux matchs face à ces mêmes Templiers chez leurs principaux challengers. Mais cette défaite surprise face au PUC démontre, après le Challenge de France, que ces Huskies 2017 ne sont pas sans failles. Les champions vivent une époque de transition après l’arrêt des Bert, Marche ou Gauthier. Une génération, qui a porté Rouen à dominer une décennie de baseball, laisse la place à une nouvelle qui doit faire ses preuves.

La chance de Rouen ? Ses deux principaux challengers, Sénart et Montpellier, vivent la même chose, laissant encore Rouen un cran au dessus. Mais en phases finales, comment va se comporter le champion que l’on a senti friable mentalement en demi-finale du Challenge ?

Sénart et Montpellier vivent également un changement générationnel. Il suffit de voir leurs rosters qui se sont rajeunis ces dernières années. C’est particulièrement flagrant côté sénartais puisque Montpellier puisait déjà dans les deux réservoirs de bons jeunes de la région : le pôle Espoir de Montpellier et le club des Chevaliers de Beaucaire. Malheureusement pour ces deux clubs, ils reconstruisent une équipe au même moment que Rouen et ne peuvent donc profiter d’une relative faiblesse du champion pour prendre l’ascendant en championnat.

Rouen, Sénart et Montpellier forment une nouvelle génération de champions… forcément, ça demande un temps d’adaptation !

Sénart est déjà à cinq défaites, alors qu’il reste six matchs à jouer et qu’ils vont rencontrer une nouvelle fois Montpellier et Rouen. Sénart 2017 est solide mais semble un cran en dessous de la belle équipe de 2016 qui n’avait pas su vaincre les Huskies. Loin d’être portés par leur victoire finale au Challenge de France, les Templiers ont enchaîné avec deux défaites contre Rouen et ont abandonné une courte victoire à Montigny. Le danger pour Sénart, penser la saison terminée avec déjà un titre dans la besace.

Quant à Montpellier, les Barracudas se sont relancés après leur place de finaliste au Challenge et a reconquis sa 3ème place face à Montigny, sans apparaître métamorphosés, perdant un match face au PUC. Leurs doubles confrontations face à Rouen et Sénart en juillet devraient nous donner des indications sur le niveau réel de Montpellier dans la course au titre.

Rouen, Sénart, Montpellier, le trio attendu. Elle est où la surprise ? Et bien, la surprise se situe à partir de la 4ème place. Avec l’arrêt de Toulouse en D1, l’accession de deux promus au lieu d’un et des équipes peu solides comme le PUC, Savigny et Clermont, on voyait bien un championnat à deux vitesses avec un large gouffre derrière la troisième place. Pourtant, Montigny assure en enregistrant déjà 11 victoires alors que leur précédente expérience dans l’élite s’était finie avec un zéro pointé. Les Cougars ont été brièvement troisièmes et ont pris deux matchs à Sénart. Le PUC et Savigny se partagent la cinquième place. Ils terminèrent la saison dernière respectivement à la 6ème et 8ème places. Cette saison, le PUC a pris un match à Sénart et à Montpellier et ils viennent de mettre fin à l’invincibilité du champion. Et Savigny n’est pas en reste en gagnant deux fois contre Montpellier.

Montigny n’est finalement qu’une demi-surprise. Je l’annonçais déjà avant le début de la saison mais les ignymontains peuvent se reposer sur leur formation, des joueurs expérimentés et quelques belles acquisitions à l’intersaison comme Maximin Monbeig et les frères Esteban. Il ne manquait que les imports pour consolider une équipe déjà séduisante. Ils sont arrivés en mai et ont répondu présents.

Côté PUC, certes, les imports amènent énormément mais le club a su revenir à ses fondamentaux de grand club formateur. Même s’ils ont perdu Maximin Monbeig, le club se rebâtit une base maison avec les Sanchez, Habib, Saavedra et autres Losy, sans compter quelques talents qui arrivent comme Pierre Monbeig. Savigny aussi tente de jongler entre jeunes talents maison comme Gédéon Costes, briscards de la D1 tel Vincent Ferreira et des imports solides. Et la formule marche mieux en 2017 qu’en 2016.

Seuls Clermont et Saint Just n’ont pas pris de matchs face aux gros mais les premiers les ont déjà accroché. Alors, sans autant d’imports que la saison dernière, Clermont n’évolue pas au même niveau, eux qui avaient enregistré 11 victoires en 2016 pour 5 victoires actuellement mais en prenant leur match face aux équipes comme le PUC et Savigny, ils contribuent à rendre indécise la course aux play-offs même si les deux clubs franciliens semblent avoir pris un bel ascendant sur la qualification à trois journées de la fin. Saint Just ont créé la surprise en s’imposant trois fois depuis le Challenge de France alors qu’ils enchaînaient les défaites et les cartons jusque là.

Hello le Big Three, les équipes 4 à 8 ont quelque chose à vous dire !

Néanmoins, il semble peu probable que les deux équipes puissent accéder aux play-offs car Clermont va devoir affronter Rouen, Sénart et Montpellier. Mission impossible de laisser Saint Just derrière ? Le calendrier est plus abordable pour les Ducks qui pourraient reléguer Clermont au rôle final de lanterne rouge. Ce duel en fin de tableau participe à ce championnat 2017 vivifiant et aura son importance pour déterminer les barrages de play-offs car si les places 1 à 4 en restent là, le PUC et Savigny vont se battre ardemment pour prendre la cinquième place et affronter en barrages de playoffs Montigny, donnant une meilleure chance d’accéder en demi-finale. Saint Just aura un rôle d’arbitre puisque les Ducks se verront confronter à Savigny puis au PUC.

Honnêtement, je n’imaginais pas un tel championnat fin mars. Loin d’un championnat tout fait, sans surprise, avec un Big Three ultra-dominant et des « petits » enchaînant les cartons tels des adeptes du masochisme, on a un Top 3 en manque de certitudes face à des « petits » et des promus en mode révolte. Bien sûr, Rouen, Sénart voir Montpellier finiront tout devant une nouvelle fois mais cette saison pourrait redistribuer les cartes à moyen terme, en offrant enfin à la D1 des équipes solides tant sportivement que structurellement. Car le baseball français a besoin de sa vitrine pour se structurer durablement. Un impératif pour le développement général du baseball français et en particulier pour l’équipe de France.

Il faut simplement espérer que ce championnat est le signe d’une ligue plus homogène et non qui tire vers le bas… votre avis ?

Sinon, n’oubliez pas que vous pouvez regarder une double confrontation à chaque journée de championnat sur Fanseat avec du très lourd qui arrive sur l’antenne de la plateforme de diffusion : Sénart vs Montpellier (09/07), Montpellier vs Rouen (23/07) et pour terminer Rouen vs Sénart (30/07). Du très lourd on vous dit !

Et bien entendu, résultats et statistiques toujours à disposition sur le site dédié de la FFBS.


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