À partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, se tiennent la Champions cup et la CEB Cup soit la Ligue des Champions et l’Europa League du baseball européen. Et dans chaque compétition, un club français. Rouen se frottera au gratin européen en Champions cup pour conserver la place de la France dans cette compétition voir créer la surprise comme en 2007 et 2012 alors que Sénart tentera d’offrir une deuxième place française en 1ère division européenne en remportant la CEB Cup.
Champions cup : Rouen un faux petit poucet
Est-ce que Rouen pourra rééditer ses performances de 2007 et 2012 en se portant tout prêt d’être le premier club à remporter une coupe d’Europe A ? Cela semble difficile tant l’adversité semble relevée pour cette édition 2017, et alors que Rouen donne quelques inquiétudes au bâton. Certes, Rouen est invaincu en championnat (16 victoires) et vient d’enregistrer deux belles victoires serrées face à Sénart dimanche dernier.
Mais Rouen a également montré des signes de faiblesse en se faisant éliminer en demi-finale de son propre Challenge de France le 27 mai dernier face à Sénart, et sans que l’attaque rouennaise ne puisse réagir au retour des Templiers. Les Huskies avaient semblé éteints à l’heure de sonner la révolte comme ils savent si bien le faire généralement.
Néanmoins, pour renforcer son attaque, le club normand a fait appel au jeune retraité des circuits pros René Leveret. L’international français est un frappeur de puissance reconnu qui a su réussir dans le circuit indépendant nord-américain. S’il a semblé un peu endormi dimanche dernier face à Sénart malgré un beau double sur son premier at-bat, il reste une menace constante pour les lanceurs adverses. Les Huskies pourront aussi compter sur une belle profondeur dans la rotation et le bullpen avec Owen Ozanich, Jean Carlos Granados, Yoann Vaugelade, Esteban Prioul, Marc-André Habeck, Keino Perez ou encore Leonel Cespedes. Un atout indéniable sur des formats courts comme la coupe d’Europe.
Mais en face, du lourd. Du très lourd même ! Dans la poule A, le champion français sera opposé aux champions italien, néerlandais et allemand. Bologne, le champion italien, a remporté la coupe d’Europe à cinq reprises, notamment en 2010, 2012 et 2013, et est leader ex-aequo de l’Italian Baseball League. Troisième de l’édition 2016, Le Fortitudo Bologna vise clairement le titre cette année.
C’est également le cas du champion des Pays-Bas, le Curaçao Neptunus. Le club de Rotterdam avait terminé 4ème en 2016. Neptunus affiche 17 titres de champion et conserve son titre depuis 2013 sans interruption. Il est actuellement second de son championnat. Il a également gagné huit coupes d’Europe A dont celle de 2015. Gros poisson vous avez dit ?
L’équipe la plus abordable du groupe pour les rouennais sera le champion allemand. Si on peut considérer le championnat allemand un peu plus relevé, Rouen dispose d’un atout majeur sur Mainz, son expérience. Mainz a glané en 2016 son deuxième titre de champion et dispose donc d’une très faible expérience du niveau européen tandis que Rouen y a brillé régulièrement. Comme le souligne sur le site des Huskies, Chris Mezger, ancien lanceur de Rouen et de Solingen en Allemagne, c’est un réel atout pour Rouen face aux clubs allemands en coupe d’Europe. Néanmoins, Mainz est une équipe en forme puisque co-leader de la Bundesliga avant cette coupe d’Europe.
Finale de la Champions cup 2016 entre Amsterdam et Rimini
Mais si Rouen passait cette première phase, il lui faudrait affronter les prétendants de la poule B soit le champion européen en titre, le L&D Amsterdam, San Marin et l’hôte de la compétition, Regensburg. Les Pirates d’Amsterdam n’ont gagné que quatre titres de champion et le dernier remonte déjà à 2011. Mais leur titre européen a démontré que tout club hollandais en coupe d’Europe est un prétendant naturel à la première place et le club domine l’Hoofdklasse, la première division hollandaise.
En revanche, San Marin s’est bâti un beau palmarès ces dernières années avec quatre titres de champion d’Italie (2008, 2011, 2012, 2013) et trois au niveau européen (2006, 2011, 2014). Actuel co-leader de l’Italian Baseball League, San Marin est également un candidat tout désigné au titre, lui qui avait terminé 5ème en 2016. Reste Regensburg qui accueille la Champions cup dans l’un des plus beaux stades d’Europe si ce n’est le plus beau.
Les Légionnaires (Legionäre) affichent une plus grande expérience européenne que Mainz sans avoir pu côtoyer les sommets face aux italiens et aux néerlandais contrairement à Rouen. Leur cinq championnats remportés entre 2008 et 2013 démontrent tout de même la solidité de cette équipe. Mais Regensburg accueille cette compétition en plein doute. L’équipe n’est que 6ème de son championnat, affichant un bilan négatif de 8 victoires et 10 défaites. L’année dernière, le club allemand avait terminé 7ème sur 8 de la Champions Cup.
Clairement, Rouen ne figure pas dans les favoris mais c’est une habitude pour les rouennais et cela ne les a jamais empêché de donner du fil à retordre aux grosses écuries européennes italiennes et néerlandaises et de dominer régulièrement les clubs allemands. Et c’est dans cette position d’outsider que la meute adore se mettre en chasse.

CEB Cup : Sénart parmi les favoris, mais sous la menace tchèque
Meilleure attaque du championnat de France et récent vainqueur du Challenge de France en ayant battu Rouen en demi-finale, Sénart semble être en mesure de s’imposer dans cette CEB Cup et de récupérer une place en Champions Cup pour la France (à condition que Rouen ne termine pas dernier dans la dite compétition).
Mais Sénart devra se méfier des autres favoris de cette CEB cup 2017, les deux clubs tchèques et hôtes du tournoi : Brno et Prague. Et éviter les mauvaises surprises face à des équipes supposées plus faibles mais à ne pas prendre à la légère.
Dans la poule A, Sénart affrontera les Eagles de Prague, les croates de Karlovac et les ukrainiens du Biotechkomanda KNTU. Les Eagles auront la charge de récupérer la place tchèque en Champions Cup perdue l’année dernière par un autre club de la capitale, le Kotlarka. Le club pointe actuellement à la cinquième place de l’Extraliga avec une fiche positive de 16 victoires et 11 défaites. Capables de jouer les premiers rôles, les Eagles n’ont jamais été l’une des équipes dominantes de la première division tchèque, contrairement au Draci Brno. Un adversaire à la portée des Templiers.
Il en est de même pour les ukrainiens que Sénart avait déjà rencontré en barrage européen lors de la saison 2013 pour une courte victoire 3 à 1. Mais l’année suivante, Sénart s’était incliné face au KNTU 4 à 3 en 10 manches alors que les Templiers avaient surpris leur monde en gagnant 6-1 face au grand Rimini la veille. Les sénartais avaient gagné la belle en 2015 en coupe d’Europe A, 7 à 3. Un adversaire prenable mais à ne pas prendre à la légère même si Rouen avait fait respecter son rang l’année dernière 11-1 face à ces mêmes ukrainiens en CEB Cup.
Quant à l’Olimpija Karlovac, Montpellier avait eu du mal dans cette même compétition puisque les Barracudas s’étaient imposés tout juste 8 à 7 avant que Rouen ne remporte la partie 4 à 0 le jour suivant. Si le KNTU est le seul club ukrainien a représenter son pays en coupe d’Europe depuis plusieurs années, Karlovac partage ce plaisir avec le club de Split. Mais contrairement au KNTU qui arrive parfois à faire un tour rapide au sein de l’élite du baseball européen, les clubs croates piétinent en seconde division européenne.
Dans l’autre poule, se trouve la principale menace pour Sénart, le Draci Brno. Le club aux vingt titres de champion, le premier ayant été obtenu en 1995, a atteint la 3ème place européenne en 1998 et 2004. Comme les clubs français, le Draci est capable du meilleur comme du pire en coupe d’Europe, ce qui lui vaut le même rôle d’ascenseur que les français. Mais il reste une valeur sûre sur la scène européenne. La saison dernière, en Federation Cup (la 3ème division européenne), les tchèques avaient survolé la compétition distribuant les scores de rugby à quasiment tous leurs adversaires.

Ils avaient également terminé 2ème de leur poule en coupe d’Europe A en 2015 derrière Neptunus. Cependant, ils avaient perdu 2-0 en match d’ouverture contre… Sénart ! Sénart qui les avait battu dans la même compétition 3-1 une année plus tôt. De bonne augure avant une possible finale entre les deux clubs ?
En effet, il semble difficile d’imaginer que les Biélorusses de Minsk, les croates du Nada SM Split ou les suisses des Therwil Flyers puissent surprendre cet habitué des joutes européennes, actuellement second de l’Extraliga. Les Barracudas de Montpellier avaient imposé leur loi en CEB cup 2016 à Minsk (14-2) et à Split (7-1). Le seul club biélorusse ayant joué en coupe d’Europe A, le Brest Zubr, avait enchaîné les cartons dans la poule parisienne de la compétition en 2015. Le PUC avait remporté le match 14-1.
Les Flyers, leaders actuellement de leur championnat national, ont également une maigre expérience du haut niveau européen, ne dépassant jamais le stade des qualifiers. Les suisses ont tout de même déjà croisé les Templiers lors d’un qualifier européen en 2013 tandis que les franciliens recevaient la compétition. Les français avaient remporté le match 9-2 avant de défaire Split le jour suivant, 7-5. Cependant, Sénart sait qu’il faut se méfier des suisses, eux qui s’étaient inclinés en barrage européen 7-0 face aux Cardinals de Berne.
En jouant sérieusement et en montrant les qualités offensives vues en championnat dans cette compétition, Sénart a clairement les moyens d’arriver en finale et de s’offrir un gros match de baseball face au Draci Brno. La capacité à frapper souvent et fort de leurs leaders offensifs (Félix Brown, Pierrick Lemestre, Ian Townsend, Matthew Brady et Nick Ruppert) devra s’affirmer à ce niveau, notamment face aux tchèques. La performance des jeunes lanceurs (Mottay, Villard, Andro, Herberden) sera également déterminante pour épauler l’américain Dylan Barrow et Matthieu Brelle-Andrade sur cette semaine de compétition.
Pour suivre les live score des rencontres, rendez vous sur le site des compétitions de la CEB :
Regensburg, Prague et Brno possèdent également des Web TV donc il est possible que les matchs puissent être diffusés sur le net :