Et si on faisait le bilan équipe par équipe du Challenge de France 2017 de Baseball ?

Et si nous faisions le bilan de ce surprenant Challenge de France 2017 ? Nous ne vous avions pas menti en vous annonçant un tournoi plein de surprises. Alors certes, la victoire de Sénart n’est pas totalement une surprise même si on pensait que Rouen s’imposerait sur ses terres. Et que Montpellier puisse réussir même en difficulté en championnat reste logique au vu de son effectif. Mais tout de même, une première victoire pour Saint Just, Montigny tout prêt de se qualifier, Sénart qui perd d’entrée de jeu… l’édition 2017 du Challenge de France fut passionnante à suivre. Reprenons équipe par équipe ce crû 2017.

La joie de Sénart qui remporte son 3ème Challenge de France – crédits : Glenn Gervot / FFBS

Le vainqueur : Templiers de Sénart

Nous vous disions que Sénart était un solide challenger qui devait encore se tester contre le champion pour savoir où il en était. Et cela s’est produit en demi-finale. Après une poule compliquée où les Templiers ont dû batailler durant trois matchs pour se qualifier, ils ont surpris leur monde en dominant le champion de France et tenant du titre 9 à 4. Une belle maîtrise puisqu’ils sont revenus dans la partie en tirant de l’arrière 4-0, grâce notamment à un bel homerun de Léo Jiminian. Alors que Sénart avait toujours subi la loi psychologique du mental en acier des Huskies, cette fois-ci, ce sont les Templiers qui ont éteint Rouen. La prestation de Dylan Barrow dans la deuxième partie de la rencontre fut magistrale après les quatre points encaissés.

Et on n’a jamais senti de sentiment de révolte chez les champions ni chez leur public alors qu’ils jouaient à domicile. Plus que la victoire sur le terrain, c’est la victoire dans les têtes côté Sénart qui est la grande satisfaction de cette rencontre et qui donne un vrai crédit aux franciliens pour aller chercher le titre. La double rencontre du 4 juin, la première en championnat cette saison entre les deux équipes, promet des étincelles (surtout quand on pense au bench-clear de fin de match). En 2014, Sénart avait dû compter sur un super PUC pour sortir Rouen. Cette année, ce sera probablement à Sénart de battre le champion en finale. A moins que Montpellier…

Finaliste : Barracudas de Montpellier

A moins que Montpellier ne joue les trouble-fêtes ? Ils l’ont fait au Challenge. Ils se devaient de bien réussir ce tournoi pour se relancer en saison et c’est chose faite. Ils se sont qualifiés en deux matchs pour les demis où ils ont fait un festival offensif face à Clermont avant de chuter contre Sénart en finale. Une finale que Sénart a maîtrisé grâce à un incroyable Matthieu Brelle-Andrade mais où Montpellier est passé proche du hold-up en neuvième manche.

Un tournoi réussi et une finale qui laisse des questions. L’équipe montpelliéraine a démontré qu’elle restait un cador de la D1, qu’elle n’était pas loin d’un Sénart ou d’un Rouen mais qu’il manque encore un petit quelque chose à l’équipe pour vraiment prétendre au titre.

Demi-finaliste : Huskies de Rouen

Perdre une demi-finale face à son principal challenger dans un tournoi dont on est l’organisateur, ce n’est pas en soi une humiliation mais cela donne un goût très amer à la défaite. En soi, il n’est pas surprenant que Sénart puisse gagner un match face au champion. Ce qui a surpris, c’est la non-réaction des joueurs, sans parler du public. Alors que les rouennais courraient derrière le score et que le lanceur américain de Sénart dominait la fin de la rencontre, quasiment aucun encouragement venant du dug-out. Ni du public. Excès de confiance ? Les joueurs ont-ils pensé que Sénart allait une nouvelle fois s’auto-détruire ? Résignation inhabituelle des champions ? Manque de motivation alors qu’il s’agissait d’une demi à domicile face à la deuxième meilleure équipe du pays ?

Cette défaite mentale est surprenante. En revanche, après une poule bien trop abordable pour les Huskies, ils quittent le tournoi avec la même interrogation : l’attaque ! Rouen n’a eu qu’un seul vrai match de très haut niveau à jouer dans ce challenge et l’a perdu. Certes, les lanceurs rouennais n’ont pas été aussi dominants que d’habitude mais on a vu une attaque incapable de briser définitivement le lanceur américain en début de match puis incapable de revenir dans la partie ensuite. De mauvaise augure avant la coupe d’Europe et peut-être la faille qui va empêcher Rouen de gagner un nouveau titre de champion de France.

Demi-finaliste : Clermont

Un tournoi réussi pour Clermont. Derrière un Rouen intouchable dans la poule, les Arvernes devaient batailler avec le PUC et Saint Just. Bien qu’avec une double victoire en championnat, le PUC avait un léger avantage, Clermont a pris le meilleur dans la première rencontre face aux parisiens puis ont éliminé Saint Just dans un match décisif. Cependant, entre-temps, les clermontois avaient pris une rouste 23-3 face aux normands.

Et en demi-finale, ils ont encaissé un 16-5 face à Montpellier. C’est donc un tournoi réussi en prenant une place en demi-finale mais une réussite en demi-teinte car cette place fut acquise face à des équipes proches en terme de niveau alors que contre les gros, Clermont a été systématiquement étrillé, montrant avec dureté l’écart entre le haut et le bas du tableau en D1.

Non qualifié mais avec 1 victoire : Cougars de Montigny

En prenant la 3ème place du championnat à Montpellier le week-end précédent, Montigny pouvait réellement croire en ses chances de passer en demi-finale, surtout en jouant sa poule à domicile. Il s’en est fallu de peu. Les Cougars ont vaincu les futurs vainqueurs de l’épreuve 4-1 lors du premier match avant de s’incliner face au futur finaliste montpelliérain 2 à 1. C’est dire que Montigny fut proche d’une qualification mais la large défaite qui s’est dessiné en fin de troisième match face à Sénart a montré qu’il manquait côté ignymontain de la ressource côté lanceurs pour une telle compétition et peut-être pour une série qui durerait en playoffs.

Un tournoi mi-figue mi-raison pour les Cougars qui ont démontré les qualités qui les ont amené dans le haut du tableau en D1 et qui ont également démontré, comme nous le pensions, qu’ils ont une marge de manœuvre mince dans cette D1. Un tournoi tout de même encourageant pour un promu qui vise à s’installer durablement dans les équipes de tête.

Non qualifié mais avec 1 victoire : Ducks de Saint Just Saint Rambert

L’intérêt des Ducks dans ce tournoi était de se relancer en D1 en revenant au moins avec une victoire. Mission accomplie. Après une défaite logique face aux Huskies, les Ducks se sont imposés face au PUC sur le score de rugby 18 à 16. Un match où les lanceurs ont souffert comme les défenses. Les Ducks n’ont donc pas remporté ce match avec la manière mais l’essentiel était ailleurs : gagner ! Ceci a offert l’opportunité d’un match 3 contre Clermont qui permettait de croire à l’exploit soit une place en demi-finale. Mais Clermont a fait respecter la logique en se qualifiant.

Saint Just a donc profité du mode tournoi pour prendre une victoire à un PUC à la stratégie de gestion des lanceurs surprenante. En championnat, les Ducks ne pourront profiter de ces mêmes conditions favorables. Mais en brisant la barrière pyschologique de la défaite, ils peuvent espérer une fin de saison plus heureuse avec, comme premier test, un retour au championnat contre… le PUC !

Non qualifié avec 0 victoire : Lions de Savigny

Dans la poule de la mort, il était extrêmement difficile d’imaginer Savigny se qualifier. Sans être à la ramasse, Savigny n’a rien pu faire en affrontant Montpellier puis Sénart. 11-6 puis 12-6. Le double partage contre Montpellier en championnat pouvait leur laisser un espoir. Néanmoins, l’écart était trop grand pour des Lions qui ont manqué de mordant.

Savigny sort de ce Challenge sans victoire mais sans déroute non plus. Pas de quoi confirmer leur regain de forme cette saison… ni de l’infirmer.

Non qualifié avec 0 victoire : Paris Université Club

Le PUC était en recherche de solidité en abordant le Challenge de France, l’équipe ayant la mauvaise habitude de laisser des matchs qu’elle menait. Elle s’est pourtant fait sortir du challenge de la même manière. Alors que les pucistes avaient scoré 7 points en première manche face aux Ducks et menaient 13 à 9 en début de 9ème, ils ont encaissé 9 points par l’attaque de Saint Just, commentant 5 erreurs dans la rencontre. Loin de la solidité recherchée.

Les pucistes pourront se consoler en se disant que le choix de garder leur lanceur américain Reed Mason, pour un potentiel troisième match décisif explique en partie leur sortie prématurée du tournoi. Les parisiens retrouveront les Ducks à la prochaine journée de championnat et devra se montrer solide cette fois-ci pour ne pas débuter une mauvaise série puisqu’ils joueront ensuite Clermont. Soit leurs deux adversaires victorieux au Challenge et leurs deux poursuivants en championnat.

Comme nous l’avions prévu, ce Challenge a réservé son lot de surprises. Même si les équipes du Big Three habituel se sont retrouvées en phase finale, leur parcours a pu être chaotique (Sénart), arrêté prématurément (Rouen) ou meilleur que prévu (Montpellier). Les promus ont assuré, pouvant espérer la qualification jusqu’à la fin de la deuxième journée. Clermont a montré de belles choses. Savigny n’a pas démérité. Seul le PUC est passé à côté de sa compétition dans des matchs serrés où sa stratégie n’a pas payé.

Ce challenge a été celui des frappeurs avec 11 homeruns dont 5 pour Sénart et 4 pour Montpellier. Il a été aussi celui des jeunes joueurs, évoluant en pôle Espoir ou France, qui ont un temps de jeu important et qui ont su se montrer avec talent comme Dylan Mayeux (.455), Fred Walter (.412), Mael Zan (.333, 2 HR), Weylian Marin (2 wins), Leo Jiminian (4RBI en demi-finale) pour ne citer qu’eux.

Un crû 2017 offensif qui a mis en avant l’avenir du baseball français et qui pourrait bien redistribuer les cartes en championnat. Vivement la reprise de la D1 !

Distinctions individuelles

MVP Finale : Matthieu Brelle-Andrade – 8.1 innings / 7H / 1R / 1ER / 1BB / 6K

Quelle incroyable prestation de MBA. L’international français a sorti une rencontre d’exception pour offrir le titre à son club de toujours alors qu’il n’avait lancé que 3 manches en saison régulière. Bien que Montpellier se soit montré menaçant en début de match, il a toujours su laisser les Barracudas sur base en n’encaissant qu’un seul point avant d’être de plus en plus dominant alors que le match avançait, permettant aux Templiers de contrôler la rencontre.

Meilleur lanceur : Tomas Cabaniel Merlo – 7.0 innings / 2H / 0R/ 0ER / 3BB / 10K

Le lanceur vénézuelien des Cougars, qui a lancé de 2002 à 2005 en ligues mineures du niveau rookie à la AA pour la franchise des A’s d’Oakland, a lancé un superbe match face au futur vainqueur de la compétition. Depuis son arrivée au club, Cabaniel a remporté 3 victoires en 3 matchs avec un ERA de 0.86 mais face à des équipes du bas de tableau (PUC, Clermont, Saint Just). Ce match contre Sénart était un test qui permet à Montigny d’espérer encore de belles victoires face aux grosses écuries du championnat.

Meilleur frappeur : Jacques Boucheron – .545 / 3R / 6H (dont un triple) / 2RBI

Le néo-calédonien a rejoint Montpellier en provenance de Sénart à l’intersaison. Dommage pour lui, il ne remporte pas de trophée collectif mais il repart tout de même de Rouen avec un titre personnel. Il affiche la meilleure moyenne à la batte des joueurs à plus de 10 at-bats dans le tournoi avec Larry Infante (Rouen) et Alex Couton (Montigny). Le rouennais a produit plus de RBI mais dans une poule plus faible et l’ignymontain n’en a pas produit. Jacques Boucheron a su se montrer précieux pour l’attaque montpelliéraine et sa constance sera un atout pour permettre à Montpellier de remonter en championnat, lui qui est le frappeur le plus régulier des héraultais en D1 avec .345 de moyenne.

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