De retour, mardi 11 avril, pour leur premier match à domicile depuis leur défaite déchirante lors des dernières World Series, les Indians débutent cette saison avec tous les signaux au vert. Enfin, en apparence, car un problème récurrent vient créer la polémique du côté de “Progressive Field”, il s’agit du logo des Indians. Jugé offensant sinon raciste, la MLB n’en veut plus.
Pour la première fois depuis 1997, les Indians ont pu hisser la bannière du champion d’American League devant une foule enthousiaste devenue extatique après la victoire de leurs protégés face au White Sox. Une soirée parfaite entachée par des manifestations à l’extérieur du stade conduites par des personnes ou associations désireuses d’en finir avec le logo des Indians.
Celui-ci représente le chef Wahoo, ancien chef indien au travers d’une caricature souriante, jugée offensante, que l’on retrouve sous différentes formes depuis 1947. Si ces manifestations pour en réclamer la suppression se déroulent depuis des années, la MLB a décidé de se charger de la question via le commissaire Rob Manfred. Ce dernier a pour la première fois pris position en assurant “qu’une solution sera trouvée pour le bien du club et du sport”. Il a même rencontré les dirigeants des Indians pour discuter de la question.

Si une majorité du public est favorable au retrait de ce logo -assimilable au célèbre “Y’a bon Banania”-, une partie de la fanbase des Indians est très attachée au Chef Wahoo. Ils arguent du fait qu’il fait partie avec fierté de leur histoire et que cela ne blesse plus personne.

Un avis que Philip Yenyo, le directeur exécutif en Ohio du mouvement des Indo-Américains, ne partage sûrement pas. Il est à l’origine de ces manifestations lors des “Home Opener” des Indians et réclame non seulement la disparition de ce sigle mais aussi du nom du club. Des revendications entendues par Bob DiBiaisio, le vice-président des affaires publiques de la franchise, il assure comprendre les deux parties, même s’il déplore de se “retrouver au milieu de cette histoire'” mais essaye “de trouver une solution”.
A vraie dire, les Indians ont d’autres soucis, soucieux de remporter leur premier titre depuis 1948, ils ont des grandes chances d’y parvenir cette année. Le club a déjà vendu 1.3 millions de billets pour la saison 2017, une marque qui n’avait été atteinte qu’à la fin du mois de juillet l’année dernière (28ème affluence de MLB sur 30 équipes en 2016). Avec le recrutement à l’intersaison d’Encarnacion consécutif à leur formidable parcours lors des derniers playoffs, la donne est entrain de changer. Les billets pour le premier match de l’année à domicile ont été écoulés en 3 minutes et dans cette immense foule de fans, certains arboraient des messages de soutien pour le “Chef”. Ce n’est pas vraiment le moment de mettre la zizanie dans cette mécanique bien huilée.
Cette polémique ne date pas d’hier et on a commencé à parler sérieusement de la suppression du logo quand Mark Shapiro alors GM des Indians à remis en place le “C” sur les casques des batteurs, ils en ont d’ailleurs fait leur sigle principal en 2014, reléguant le Chef au second plan. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe plus, on le voit simplement moins.

Désormais GM des Blue Jays, Shapiro a déclaré lors de la série de playoff 2016 entre Toronto et Cleveland qu’il était “personnellement touché par ce logo” et que “ses jours sont comptés”. Lors de cette série, un citoyen canadien indigène a même déposé une injonction pour empêcher Cleveland d’utiliser ce logo au Canada. Sans succès.
Toutefois la MLB a déclaré à l’époque qu’elle se félicitait du dialogue autour de cette question, celui-ci s’est même poursuivit après les World Series et continuera vraisemblablement jusqu’à ce qu’une résolution soit atteinte. Même si on ne trouve plus le Chef Wahoo sur le stade ou le terrain, il est présent sur les manche des joueurs et leurs casquettes. A la boutique, il fait même fureur. Ses jours sont peut-être comptés mais aujourd’hui il survit et prospère…