Aujourd’hui The Strike Out vous propose de rencontrer Mikey Edie. Ce nom ne vous dira probablement rien, pourtant cet outfielder d’à peine 19 ans, est considéré comme l’un des meilleurs jeunes évoluant au sein des Giants. Partons à la découverte de celui qui représente entre autres l’avenir de la franchise californienne…
The Srike out : Tout d’abord merci d’avoir accepté notre demande d’interview, pourriez-vous, vous présenter à nos lecteurs ?
Mikey Edie : C’est un privilège pour moi de m’adresser au public français, je ne savais pas qu’il existait une communauté qui suit notre sport et c’est très plaisant. Je suis né à Maracaibo, une ville au nord du Venezuela en 1997, j’ai donc eu 19 ans l’année passée. Depuis la toute petite enfance je joue au baseball, à 12 ans j’ai participé aux Little League World Series* pour le Venezuela puis j’ai disputé un tournoi international avec la sélection nationale des moins de 15 ans. Le baseball a toujours joué un rôle très important dans ma vie et mon éducation.

T.S.O : Parlez-nous un peu de la culture baseball au Venezuela ?
M.E : C’est avant tout une tradition, beaucoup d’enfants vivent dans l’espoir de jouer aux Etats-Unis. Chaque année, le début de la saison qui se déroule en hiver est extrêmement attendue, il y a une ferveur très importante autour de ce sport, qui n’existe pas dans les autres sports, même le football qui est pourtant très populaire. Le baseball est quelque chose qui caractérise le Venezuela.
T.S.O : Vous avez signé avec les Giants à l’âge de 16 ans, ce qui est extrêmement tôt, n’est-ce pas trop difficile à gérer comme situation et comment vous êtes vous fait remarquer par l’organisation ?
M.E : Je ne vais pas vous mentir et au début le changement d’environnement était très complexe mais j’ai toujours bénéficié du soutien de mes parents et c’est un apport considérable. Quand on vous a enseigné des valeurs qui vous font gagner en maturité, tout de suite vous êtes plus à même de vous adapter à ce que l’on vous demande de faire. Evidemment qu’aujourd’hui encore mes amis et ma famille me manquent, mais je peux vous assurer qu’il n’y a rien de meilleur au monde que de faire ce que l’on aime.
Les Giants ont montré de l’intérêt à l’issue d’un “Showcase” qui se tenait en République dominicaine en hiver 2013 où, nous, joueurs amateurs ont eu l’occasion d’évoluer devant des recruteurs MLB. J’ai signé le contrat avec eux quelques mois plus tard, le jour de mon 16ème anniversaire.
T.S.O : Vous avez été considéré très tôt comme un “top prospect” des Giants, on parle même de vous comme un joueur disposant des cinq outils*, n’est-ce pas trop lourd à supporter ?
M.E : Il suffit de ne pas y penser, et puis dans le fond c’est quand même très agréable et stimulant de savoir que l’on compte sur vous.
“Je ferai une apparition lors du prochain Spring Training avec les Giants”
T.S.O :Vous évoluez dans les ligues pour rookies -le plus faible niveau des ligues mineures-, comment se passe la vie dans cette division ? Où jouez-vous en hiver ?
M.E : C’est un championnat extrêmement court et la complexité réside dans le fait qu’il faut démontrer rapidement sa capacité à être performant. Et en deux mois c’est loin d’être évident. Pendant l’hiver, je joue au Venezuela pour l’équipe de Aguilas del Zulia, dans la ligue principale de mon pays, nous sommes troisième d’ailleurs en ce moment.
T.S.O : Vous aviez réalisé deux premières excellentes saisons avant de marquer un peu le pas en 2016, comment expliqueriez-vous cela ?
M.E : Le baseball est un sport imprévisible, exigeant et qui vous fait payer cher vos défaillances passagères. Osons le dire franchement je n’ai pas fait une bonne saison 2016 du tout et c’est une raison supplémentaire de travailler encore plus pour faire une grosse impression l’année prochaine. On apprend beaucoup de ses échecs, il faut savoir comment les gérer pour mieux affronter les difficultés du futur. J’ai beaucoup appris l’an passé et c’est très important.
“Mon objectif est de devenir un très bon joueur et une excellente personne”
T.S.O : Après trois saisons en Rookie Leagues, savez-vous à quel niveau vous allez évoluer l’an prochain ?
M.E : Absolument pas, je sais que j’aurais l’occasion d’avoir un peu de temps de jeu pour le prochain spring training, ce qui me permettra de me confronter à une opposition plus relevée.
T.S.O : Comment définiriez-vous votre style de jeu ?
M.E : Je suis avant tout un joueur extrêmement rapide, j’aime faire devenir un single en double, ou un double en un triple grâce à la course pour compenser mon manque de puissance à la batte. J’aime voler des bases, être très actif derrière le lanceur. Ma vitesse me permet également d’être performant en défense en tant que champ centre, je dispose d’un bon bras qui me permet de menacer les coureurs adverses.
T.S.O : Avez-vous un joueur de MLB actuel ou retraité qui est un exemple à suivre pour vous ?
M.E : Mon joueur de MLB favori a toujours été Carlos Gonzalez (NDLR : OF des Colorado Rockies), j’ai toujours admiré son comportement à la fois sur et en-dehors du terrain, il a volonté d’exceller dans tous les domaines. C’est un exemple à suivre !
T.S.O : Quels sont vos objectifs pour la nouvelle saison ?
M.E : J’ai pour but d’évoluer dans une meilleure ligue et d’exceller dans ma pratique du baseball. J’ai envie de montrer chaque année que je suis prêt pour l’année suivante et petit à petit me faire une place dans l’organisation des Giants. Dans l’absolu mon objectif est évidemment de joueur un rôle avec San Francisco en MLB, de devenir un très bon joueur et surtout une excellente personne.
- * Les Little League World Series est une compétition réservée aux enfants de 11 à 13 ans, mettant aux prises 16 équipes, la moitié des formations viennent des Etats-Unis et l’autre partie des pays d’Amérique Latine, d’Europe ou d’Afrique et d’Asie.
- * Un joueur avec les 5 outils (ou 5 tool player) est LE profil recherché par les recruteurs. Les 5 habilitées sont la puissance et le contact à la batte, la vitesse du joueur, la qualité de son bras pour les phases défensives et sa capacité à bien défendre.
Les statistiques de Mikey Edie en carrière