Nous vous avons demandé via Twitter de participer à la rédaction de notre prochain article et vous avez été nombreux. Après avoir répondu à la première salve de vos interrogations, nous allons nous atteler à vous expliquer les règles plus méconnues et pourtant courantes du baseball.
@MLB_France explications de règles assez méconnues : infield fly et balk. Et explications des stats mlb (toutes !)
— Fab (@fabricebiri) January 3, 2017
Avant de rentrer dans le vif du sujet, en ce qui concerne les statistiques, je pense que nous avons effectué un travail considérable avec deux articles consacrés au mois d’Aout (lire: Hits, Runs et Mathématiques : Les Chiffres du Baseball (Part 1) et Lanceurs, défenseurs et Mathématiques : Les Chiffres du Baseball (Part 2)).
A moins qu’un kamikaze ne veuille s’en charger dans notre équipe, je ne pense pas qu’il y ait un quelconque intérêt à s’enfoncer dans les stats très complexes et peu utiles. En revanche, si nous avons oublié des éléments PRINCIPAUX dans nos deux papiers, on se fera un plaisir de revenir là-dessus.
Pour se faire pardonner de nos manquements éventuels, nous avons prévu de faire un largement panorama sur les règles et aspects méconnus du jeu.
Débutons avec le Force Play, qui est un peu la base de tout :
Vous l’aurez remarqué, certaines fois pour éliminer un joueur il faut soit le toucher, soit uniquement poser le pied sur la base vers laquelle il se dirige. Pourquoi ça ? Tout dépend de la situation dans laquelle se trouve les coureurs.
Le Force Play est une situation dans laquelle les coureurs sont obligés d’avancer. Comme vous le savez plusieurs joueurs ne peuvent occupent la même base, alors dans le cas où la première, les deux premières ou l’ensemble des bases sont occupées et que le balle, frappée par le batteur, touche le sol, alors tout le monde est obligé d’avancer d’où le force play…
Dans ce cas, le défenseur n’a qu’à apposer son pied sur le coussin vers lequel se dirige le coureur pour l’éliminer.
Cette aspect du jeu nous amène directement vers la règle de l‘Infield Fly
C’est une règle absolument essentielle et très complexe puisqu’elle repose uniquement sur l’interprétation des arbitres. Elle est censée empêcher aux défenseurs de ruser pour obtenir un double ou triple play facile.
L’infield fly s’applique en cas de situation de force play avec moins de deux outs. Imaginons une situation où il y a un out et les bases sont pleines, à ce moment-là le batteur frappe une grande chandelle dans l’infield. Si l’arbitre juge que le cuir est largement à la portée de la défense, il criera “infield fly” dès que la balle sera dans les airs. Qu’est ce que cela implique et pourquoi une telle décision ?
Aussitôt que l’arbitre a signalé l’infield fly, le batteur est out peu importe si la balle est attrapée par le défenseur ou qu’elle tombe. Dans ce dernier cas, les coureurs ne sont plus en situation de force play puisque le batteur est out. Ils peuvent tout de même courir à leurs risques et périls.
Une telle règle vieille de plus de 130 ans empêche toutes formes de ruses de la part des défenseurs. Si dans la situation que nous avons évoqué plus haut, cette règle n’existait pas, les défenseurs peuvent faire exprès de laisser tomber la balle, ce qui forcerait les coureurs -restés près de leur base dans le cas très probable où le cuir serait attrapé de volée par les défenseurs- à se mettre à courir vers la base suivante avec une chance de succès quasi nulle au regard de la distance à parcourir.
Cette règle ne s’applique pas en cas d’amorti (bunt) ou de linedrive.
Retour en vidéo sur une action qui a fait grand bruit à juste titre lors du match de wildcard de National League 2012 entre Atlanta et Saint Louis. Si une partie des conditions pour l’infield fly sont réunies (1 out et les deux premières bases sont pleines, donc force play), la balle est frappée trop profondément dans le champ pour qu’une telle décision soit prise. D’où la grogne bien justifiée d’Atlanta.
Restons dans les airs avec le Sacrifice Fly abrégé Sac Fly, action privilégié des équipes qui aiment le small ball.
Cette action consiste en une balle frappée en hauteur et dans le champ extérieur par le batteur. Assez inoffensive au premier abord puisqu’elle sera attrapée facilement de volée par le défenseur causant le retrait du batteur, elle permettra au coureur présent sur la 3ème d’avancer jusqu’au marbre et ainsi de marquer un point.
Voici une vidéo qui vous montrera un sac fly (regardez-la jusqu’à la fin)
Vers la 45ème seconde, vous voyez la course de Donaldson qui va jauger la trajectoire de la balle qui sera facilement attrapée par le défenseur. Il va donc “tagger” c’est à dire qu’il doit ABSOLUMENT toucher sa base initiale (la 3ème) au moment où le défenseur capte la balle et commencer sa course dans la fraction de seconde suivante.
Pour réaliser un bon sac fly, il faut donc qu’il y ait moins de deux outs, que la balle frappée soit suffisamment profonde dans le champ pour permettre au coureur d’avoir le temps de courir et idéalement d’avoir un coureur rapide en 3ème base.
Check Swing
Là encore c’est un élément qui repose uniquement sur l’appréciation de l’arbitre. Lorsqu’un batteur entame son swing met se rend compte très vite que la balle est inatteignable, il peut décider de “casser son swing”, c’est à dire de stopper net le mouvement. S’il réussit à bloquer son mouvement suffisamment tôt, il n’y a pas de swing et la balle lancée deviendra un strike ou une balle en fonction de sa zone d’impact dans la strike zone. Dans le cas inverse c’est un strike automatique.
Il n’existe officiellement pas de définition officielle pour le check swing, cela résulte davantage d’une appréciation. Néanmoins quand la batte vient à dépasser le marbre, on n’accorde pas un “check swing”. En définitive c’est une appréciation de l’arbitre qui juge si le frappeur a eu ou non l’intention de frapper la balle. Le receveur et manager peuvent demander un appel aux arbitres de 1ère ou de 3ème base s’ils ne sont pas convaincus de la décision de l’arbitre de marbre.
Sur la vidéo ci-dessous, un match de playoff de 2010 entre Texas et Tampa, le batteur texan réalise un check swing selon l’arbitre de 1ère base qui signale cela par un geste “safe”. Or, il est clair que sur le ralenti l’avant de la batte du frappeur dépasse largement le marbre, ç’aurait donc du être un stikeout. Finalement c’est un homerun.
Balk
“Je n’ai jamais jugé un balk de ma vie, tout simplement parce que je n’ai jamais compris la règle”, ce mot de l’ancien arbitre Ron Luciano qui a officié plus de dix ans en American League, résume toute la complexité de ce point de règlement.
Globalement c’est un mouvement illégal effectué par le lanceur au moment de lancer la balle. Le cas le plus fréquent est lorsqu’un lanceur marque un temps d’arrêt même léger dans son mouvement de lancer. A moins d’avoir un oeil expert c’est très compliqué de juger d’un balk sans avoir vu un ou deux ralentis. Pour vous exercer, voici deux balks concédés par le même lanceur dans le même at-bat, vous vous rendrez compte qu’au premier abord personne ne les a vus hormis les arbitres.
Dès que l’arbitre signale un balk chaque runner doit avancer d’une base. En revanche pour celui-ci pas la peine de vous faire dessin, si ce n’était pas San Francisco ça en serait même très drôle.
Foul Tip
Contrairement à ce que son nom indique un “foul tip” n’a rien d’une balle fausse, c’est en réalité un strike. Un foul tip est une balle effleurée par le batteur, qui va directement dans le gant du catcher. Si ce dernier parvient à bien maintenir la balle dans son “glove” c’est un strike.
Merci à tous pour vos questions très intéressantes ! Et si vous avez encore des questions n’hésitez pas à nous les poser sur nos réseaux sociaux. On se fera un plaisir d’y répondre.