Avec quelques jours de retard, dont nous nous excusons, voici donc la deuxième partie de notre bilan de mi-saison, où nous nous intéressons aux joutes de l’American League. Du succès inattendu des Indians a la faillite des Yankees; du réveil des Astros a la puissance des Rangers; des Royals blessés mais toujours dangereux aux duel de gros oiseaux entre Orioles et Blue Jays. Retour sur les premiers mois de 2016 en American League.
*NB: Bien que le jeu ait repris depuis plusieurs jours, les statistiques ont été arrêtées au All Star Break pour rester sur la base d’un bilan de mi-saison. Nous avons fait de notre mieux pour noter tous véritables changements de dynamiques intervenus depuis dans les différentes parties de cet article.
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AL EAST : Un fauteuil pour trois!

Ils faisaient partie de nos favoris, les Red Sox et les Blue Jays sont bien au rendez-vous de l’AL East à la mi-saison, mais il y a un hic, ils ne sont que 2e et 3e.
La première place est occupée par les surprenants Orioles de Baltimore qui, eux, déjouent tous les pronostics depuis le mois d’Avril et comptent deux matchs d’avance sur le duo de poursuivants.
Décevants, les Yankees pointent à la quatrième place et semblent avoir déjà abandonné l’idée d’une participation aux Play-offs. Les Rays sont quant à eux loin, très loin derrière le reste de la division (17.5 matchs de retard sur Baltimore).
La surprise Baltimore
Dans notre preview de début de saison nous mettions en avant l’attente autour de Manny Machado… et clairement, il ne déçoit pas !
.318 de moyenne, 19HR, 29 doubles, 53 RBI… Machado impressionne et tire les siens vers le haut. Mais c’est grâce à toute leur escouade offensive que les Orioles réalisent de belles performances : Mark Trumbo 28HR et 68RBI, Chris Davis 22HR et 64R et Jonathan Schoop .304 BA et 99H. L’attaque ce n’est pas vraiment le problème des hommes en Orange, on le savait déjà. Par contre au niveau de la rotation, ça ne vole pas haut.
Certes, Chris Tillman réalise un parcours presque parfait avec 12 victoires pour seulement 2 défaites. Mais derrière l’Ace, c’est un peu court. On serait même tenté de dire trop court. Pour preuve le deuxième meilleur lanceur n’est autre que Kevin Gausmann. Le 4e choix de draft en 2012 n’a pas été très chanceux en ce début d’année et présente un bilan d’une victoire pour 6 défaites et un Era de 4.15. Pas glorieux mais, petit signe positif, il en est à 82 strikeouts en un peu plus de 86 manches lancées. Soit l’équivalent de son total de la saison 2014. Un ou deux renforts au niveau de la rotation ne seraient pas de trop, surtout en cas de play-off car derrière ces deux-là…. C’est le vide.
Mais l’autre atout des Orioles c’est qu’ils possèdent l’un des meilleurs Bullpens d’American League. Avec Brad Brach, tout d’abord, qui étonne cette année en tant que Setup man. Ses Stats ? Dignes de meilleurs closers avec un Era de 0.91 et 58 Strike Outs en moins de 50 manches lancées. Un lanceur de ce niveau permet à Britton de lancer en toute sérénité. Et ça marche : Zach Britton comptabilise 27 saves en autant de tentatives, et son ERA est microscopique : 0.72. Rien que ça. … Les deux compères ont même été choisis pour participer au All Star Game. Et selon les derniers observateurs, Britton serait même un prétendant potentiel pour le titre de Cy Young. A suivre de très près.
Les Red Sox et les Blue Jays en embuscade
Derrière Baltimore, la course aux wild-cards est engagée entre les Red Sox et les Blue Jays. Au final, les trois équipes pourraient décrocher leur place en play-offs.
Du côté de Boston, le lanceur “free-agent” le plus cher de l’histoire, David Price, connaît des débuts discrets (9-6 et 4.34 ERA).
Certes, il domine l’American League en nombre de K mais jamais depuis sa saison rookie il n’avait dépassé les 4 de ERA… On peut donc parler de petite déception.
C’est le duo Rick Porcello – Steven Wright qui fait frémir Fenway avec un bilan respectif de 11-2 et 10-5.
Drew Pomeranz (8-7, 2.47ERA) vient renforcer la rotation en provenance de San Diego.
Les Chaussettes rouges s’appuient aussi sur une impressionnante escouade offensive avec David Ortiz plus vaillant que jamais pour – normalement – sa dernière saison pro (2e moyenne offensive de AL et 22HR), Xander Bogaerts (4e AVG avec déjà 118 coups sûrs) ou encore Mookie Betts (2e meilleur marqueur de points).
A Toronto, la belle surprise c’est Aaron Sanchez. Lui qui a dû batailler en spring training pour gagner sa place dans la rotation affiche un bilan de 9 victoires, 1 seule défaite et 2.94 de ERA.
Autre satisfaction, un peu inattendue de l’autre côté de la frontière, c’est l’outfielder Michael Saunders. Blessé au genou, il n’a disputé que 9 matchs en 2015 sous le maillot de Seattle. Arrivé en pleine forme en ce début de saison à Toronto, Saunders confirme tout le potentiel qu’on lui prédisait et il a été récompensé par une première sélection au ASG.
Bautista blessé (seulement 12HR), on a trouvé au Canada d’autres canonniers cette saison : Encarnacion et Donaldson (23HR chacun), Saunders (16) et Tulowitzki (15).
La déception NY Yankees
Avant de voir ce qui ne va pas dans le Bronx, un petit mot sur ce qui fonctionne : le trio magique Betances- Miller-Chapman.
Dellin B. et Andrew M ont tenu la baraque en attendant les débuts – tardifs pour cause de suspension – de la recrue Aroldis C. Problème pour les supporters des Yankees, on parle de plus en plus d’un transfert de Miller et/ou Chapman dès ce mois de juillet au vue de la probable non-participation aux play-offs.
Les dirigeants pourraient récupérer une belle somme ou des prospects en laissant partir l’un de ces joueurs.
Pour que le trio de releveurs sème la terreur au-delà de la 7e manche, il faut pour cela que les Yankees mènent au score et ça ce n’est pas fait !
Les lanceurs partants sont à la peine : seul Tanaka s’en sort bien avec 6W et 2L mais il souffre à chaque fois du peu de points marqués et donc beaucoup de « no-decision » pour lui.
Eovaldi (7-6), Nova (6-5), Sabathia (5-6) et surtout Pineda (3-8) et Severino (0-6) sont trop faibles pour porter les NYY plus haut au classement.
Trop faible également la production offensive: aucun joueur au-dessus des .300 de moyenne. Beltran (19HR) et McCann (14HR) portent l’attaque à bout de bras. Les vétérans A-Rod et Teixeira sont inefficaces quand ils ne sont pas blessés (voir par ailleurs).
Tampa Bay : c’est quand 2017 ?
Pauvre Evan Longoria… Le 3e base doit trouver la saison bien longue. Toujours aussi régulier, il ne peut porter à lui tout seul les Rays.
Vainqueur de 12 matchs la saison dernière, Chris Archer affiche un terrible bilan de 4-12 avec une série en cours de 6 défaites !
Satisfactions / déceptions à la mi-saison
Dans la première catégorie, on a déjà parlé de Manny Machado (Orioles), Papi Ortiz (Red Sox) ou Michael Saunders (Blue Jays), on ajoutera à ce mix : Mark Trumbo (Orioles, 28HR) ou Edwin Encarnacion (Blue Jays, 81RBI, leader de MLB).
Peut-on vraiment parler de déception à l’évocation des vétérans new-yorkais ? Mark Teixera affiche un affligeant 186 de moyenne avec 7 HR et des bobos en pagaille. Ce n’est guère mieux pour Alex Rodriguez (216, 9HR) lui aussi victime de blessures à répétition.
Parmi les lanceurs, il y a donc la relative déception de Price (Red Sox), la dégringolade de Archer (Rays), mais aussi le cas Marcus Stroman. Présenté comme l’ace des Blue Jays, le jeune pitcher de 25 ans affiche certes un bilan honorable de 7 victoires et 4 défaites, mais son ERA au-dessus des 5 est dommageable.
Pronostic: Classement final réactualisé
1/ Les Toronto Blue Jays montent en puissance et devraient arracher la première place grâce à l’expérience de la saison dernière (finale ALCS)
2 et 3 / Dur de départager les Boston Red Sox et les Baltimore Orioles qui pourraient bien décrocher les deux wild-cards de la AL
4/Pas de play-off pour les New York Yankees qui doivent reconstruire
5/ Les Tampa Bay Rays n’ont rien à espérer\
AL CENTRAL
: Les Indians, dans les pas des Cavaliers?

Le 19 Juin dernier, les Cleveland Cavaliers battaient les Golden State Warriors dans le match 7 des NBA Finals, et mettaient fin a 52 ans de disette pour la ville de l’Ohio, sevrée de titres dans les sports majeurs depuis 1964. Le même jour, les Indians remportaient le troisième match d’une incroyable série de 14 victoires, et venaient se placer au sommet de l’American League Central, devant les vainqueurs des World Series 2016, les Kansas City Royals, devant les White Sox, intouchables au printemps, et devant les Tigers, comme toujours ambitieux et comme souvent décevants.
Un succès à mi-parcours que l’on n’attendait pas forcément, mais qui trouve ses racines dans l’état d’esprit que Terry Francona a su insuffler a ses troupes en ce début 2016 : une attitude de combat et une soif de victoires qui ne sont pas sans rappeler celles des Kansas City Royals lors des deux dernières saisons, a une distinction près : quand les Royals semblaient capable de se sortir des situations les plus délicates, les Indians ont prouvé lors de leur série victorieuse qu’ils pouvaient contrôler match après match en gardant un niveau de concentration exceptionnel.
A commencer par un pitching staff dont l’on connaissait la qualité mais que l’on n’imaginait pas à un tel niveau. À eux cinq, les principaux lanceurs de la rotation des Indians (Tomlin, Carrasco, Kluber, Salazar, Bauer) affichent un ERA collectif de 3.16 et un WHIP de 1.12, pour un bilan cumulé de 42-21. Dans son ensemble, le pitching staff de Cleveland affiche un ERA de 3.57, le meilleur d’American League et le cinquième des Ligues Majeures. Et tout cela sans que Corey Kluber n’ait vraiment lancé sa saison, puisque le Cy Young 2014 affiche un bilan bien en deca de ce que l’on peut attendre de la part d’un lanceur de son calibre (9-8, 3.61).
Du côté des batteurs, l’histoire est similaire, et la qualité tout aussi remarquable. Transfuge des Rangers, Mike Napoli a, à mi-saison, des stats qu’il ne semblait incapable d’atteindre sur une saison complète depuis plusieurs saisons (.249, 63 RBI, 20 HR, OPS : .816). Carlos Santana, de son côté, a trouvé à 30 ans la dynamique qu’il cherchait depuis des années (.257, 20 HT. 51 RBI) et, tandis que Jason Kipnis réalise la meilleure saison de sa carrière à mi-parcours (.280, 15 HR, 51 RBI), les jeunes pousses Francisco Lindor et Taylor Naquin font le boulot, comme le reste du roster des Indians (10 joueurs avec 20 points produits ou plus).
Derrière les Indians, un trio dans un mouchoir
Les Indians (52-36, 591) ont pris une jolie option sur les play-offs, avec 6.5 victoires d’avance sur leurs plus proches poursuivants au All Star Break, les Kansas City Royals. Mais derrière, ça se bouscule puisque les Royals, les Chicago White Sox et les Detroit Tigers se tenaient en une demi-victoire au moment de la pause estivale (.517, .511 et .511).
Les Royals, finaliste des World Series en 2014 et vainqueur l’automne dernier, semblent subir le contrecoup du succès finalement et si durement acquis. Si les stars sont toujours là, elles semblent toutes un petit peu en-deçà de leur rendement de 2015.
L’an dernier, sept batteurs des Royals affichaient 30 points produits ou plus, cette année ils ne sont plus que quatre. Kansas City, dixième au classement des Runs marqués à cette période en 2015 (380, Avg : .274) est vingt-cinquième au même classement en 2016 (352, .272) pour une moyenne au bâton pourtant pratiquement identique.
Les Royals sont toujours redoutables dans le small-ball et leur capacité à frapper la balle en toutes situations, mais ils ne semblent plus avoir la même gnac que l’an dernier, et plus la même réussite au bâton avec des coureurs en position de marquer (.281 en 2015, .273 en 2016).
Mais c’est au lancer que les Royals déçoivent véritablement. Edinson Volquez (8-8, 4.85) et Yordano Ventura (6-7, 5.15) sont loin du statut d’ace qui leur était promis, et, à l’exception de Danny Duffy (4-1, 3.09), pas un membre de la rotation principale n’affiche un bilan positif à mi-saison, pour un ERA collectif de 4.19 (4.66 pour les cinq principaux starters) bien loin des 3.52 enregistrés l’an dernier a la même époque.
Un lanceur performant, ce n’est pas spécialement ce qu’il manque aux White Sox pour figurer plus haut dans la hiérarchie de cette division, puisque la franchise du Sud de Chicago a la chance de compter dans ses rangs l’un des (le ?) grand favori pour le titre de Cy Young en American League, Chris Sale (14-3, 3.38). Sale realise une saison de très grande classe pour les Sox, mais, si ses compères de la rotation Matt Latos (6-2, 4.62) et Jose Quintana (7-8, 3.21) ne déméritent pas non plus, ils ne sont malheureusement pas toujours bien soutenus par un bullpen irrégulier et par une offense bien timide : 622 runs produits (28eme de MLB) pour une moyenne au bâton de .250 (22e), des performances incompatibles avec un quelconque espoir d’aller chercher un ticket pour la posteason.
Les White Sox peuvent pourtant compter sur un Todd Frazier producteur de gros points (25 HR, 57 RBI) et un Jose Abreu complémentaire (11 HR, 52 RBI), mais ces beaux chiffres ne cachent pas une réalité beaucoup moins glorieuse : un seul membre régulier du line-up des White Sox frappe plus de .300 cette saison, le rookie Tim Anderson (.304, 4 HR, 10 RBI), et il est loin d’être un cadre indispensable du roster. Melky Cabrera, quant à lui, poste de justesse le seul OPS supérieur à .800 dans le groupe de Chicago, au cours d’une saison bien inférieure à ses standards récents (.297, 8 HR, 41 RBI, OPS : .801). S’ils trouvent le moyen de produire des points, les hommes de Robin Ventura peuvent encore revenir dans la course, mais pour cela Chicago devra probablement aller chercher des battes capables de faire une véritable différence, et elles ne sont pas nombreuses sur le marché.
Et puis il y a les Detroit Tigers. Absents des play-offs l’an dernier pour la première fois depuis 2010, on s’imaginait qu’ils reviendraient vite jouer les premiers rôles en American League, mais pour l’instant, comme en 2015, c’est la déception qui prime.
Si Chicago ne semble pas capable de soutenir ses lanceurs avec des runs, Detroit vit le problème inverse. Confortablement installés vers le haut du tableau en termes de points marqués (426, 10e) et de moyenne au bâton (.267, 6e), les Tigers sont victimes comme en 2015 d’un pitching staff parmi les moins performants de la ligue, et ce tant en termes d’ERA (4.57, 24e) que de runs concédés (427, 24e).
Verlander (8-6, 4.07), Zimmerman (9-4, 3.95) et Fulmer (9-2, 2.11), candidat au titre de Rookie of the Year, s’en sortent pourtant plutôt bien. Mais derrière, c’est beaucoup trop fragile à commencer par Mike Pelfrey, acquis des Twins cet hiver et affligeant cette saison (2-8, 4.58). Avec un bullpen moyen au mieux, les Tigers ne peuvent espérer briller qu’avec des battes en fusion.
Et ce n’est pas tout à fait le cas. Certes, les Tigers sont efficaces même si Miguel Cabrera, peut-être le meilleur joueur de sa génération, réalise pour l’instant la saison la moins satisfaisante de sa superbe carrière, malgré des statistiques qui feraient rêver de nombreux Major Leaguers (.293, 18 HR, 53 RBI, OPS : 878). Certes, Cabrera est bien secondé par Castellanos (17 HR, 51 RBI), Victor Martinez (17 HR, 52 RBI) et Ian Kinsler (16 HR, 52 RBI), mais derrière, les déceptions s’empilent. Les recrues hivernales (Justin Upton et Cameron Maybin) sont loin de leur meilleur niveau, et le reste du roster ne contribue que très peu en termes de points produits ou marqués. Une batte comme celle de Yoenis Cespedes, encore à Detroit l’an dernier à la même époque, ne serait-pas de trop si les Tigers veulent encore rêver un peu de postseason.

Tout en bas, les Minnesota Twins
Et puis, loin derrière ces quatre équipes qui s’accrochent encore à leurs rêves de postseason, il y a les Twins. Surprenants seconds de leur division en 2015, et pas loin d’accrocher une Wild Card, les hommes du Minnesota réalisent une saison cataclysmique et s’offrent le douteux honneur d’afficher le pire bilan d’American League pour le All Star Break (32-56, .364), a vingt victoires des Indians.
Avec un ERA collectif de 4.84 (3eme pire bilan de MLB) et une rotation principale (Nolasco, Santana, Duffey, Gibson, Hugues) qui affiche un bilan de 15-35 et un ERA de 4.94, difficile de construire quoi que ce soit. Et comme la franchise du Minnesota n’a pas vraiment de bullpen non plus et a vu son closer Kevin Jepsen, décevant en début de saison, filer chez les Rays, autant dire que le pitching staff n’a pas apporté grand-chose aux Twins en 2016. Ajoutons-y une des pires défenses de la Ligue (66 erreurs, un Fielding Percentage de .981) et l’on comprendra que les Twins ne peuvent compter que sur leurs battes pour s’en sortir.
Mais là non plus, avec une moyenne au bâton de .249 et 413 points marques (18e et 21e totaux des majeurs), les Twins ne sont rien de plus que moyens. Brian Dozier (.246, 14 HR, 43 RBI), Eduardo Nunez (.321, 12 HR, 40 RBI) et Miguel Sano (.243. 14 HR, 36 RBI) ont beau sauver les meubles, ils sont bien seuls pour essayer de faire rentrer les points. Et, si le prospect allemand Max Kepler montre de belles promesses, le prospect numéro 1 des Twins Byron Buxton déçoit énormément : celui que l’on présentait comme un potentiel Rookie of the Year affiche un bilan famélique à mi-saison, entre mauvaises performances et blessures (.212, 12 RBI, 1HR). Peut-être amené trop tôt au niveau des Ligues Majeures, le jeune Outfielder illustre à la perfection tous les problèmes actuels des Minnesota Twins, sur le terrain comme dans le back office !
La bonne surprise : Michael Fulmer
Il y a un an, un jeune lanceur des Mets arrivait à Detroit sur la pointe des pieds, Michael Fulmer. En compagnie de Luis Cessa, un autre lanceur du système de formation des Mets, aujourd’hui releveur chez les Yankees, Fulmer servait de monnaie d’échange pour l’un des trades de l’année : Yoenis Cespedes aux New York Mets.
Fulmer, qui n’avait lancé qu’en Double A dans le système des Mets, restait au même niveau pour le reste de la saison 2015 chez les Erie Seawolves, avant de monter au niveau Triple A en Mars, puis de rejoindre les Tigers à la fin Avril.
Depuis, Fulmer n’en finit plus d’épater, avec des débuts proches de la perfection dans les Ligues Majeures. Celui que l’on considère comme l’un des candidats sérieux au titre de Rookie of the Year affiche un bilan de 9-2 en 14 matchs lancés depuis sa promotion dans les Majeures, pour un ERA de 2.13, tout simplement le meilleur d’American League et le troisième de MLB pour un starter ayant lancé cinq matchs ou plus derrière Kershaw et Bumga (1.79) et Bumgarner (2.12), rien que ça….
Et au vu de la vélocité de Fulmer, avec une balle rapide évoluant en moyenne autour de 95 MPH, on ne peut que penser que son léger manque au niveau des strikeouts (8.19 K/9 IP, 44e en American League) est un axe de progression évident pour le natif d’Oklahoma City. Alors, assiste-t-on a une saison unique ou à la naissance d’un très grand lanceur, le temps le dira, mais il est certain que Fulmer a déjà comblé – au moins en partie – le vide laissé par Cespedes dans le cœur des Tigers.
La Déception : Justin Upton
Detroit encore, car si les Tigers sont ni bons ni mauvais à mi-parcours, leur recrutement 2015 offre des résultats des plus spectaculaires : Justin Upton, c’était censé être LE gros coup de la franchise du Michigan l’hiver dernier, et la batte d’expérience venue remplacer celle de Yoenis Cespedes. Voyez plutôt : Upton, 28 ans, trois fois ALL Star, sortait de trois saisons a plus de 25 Home Runs et affichait en 2015 un WAR de 4.4 chez des Padres en grande difficulté, suffisamment pour s’assurer une place dans le Top 50 de la MLB.
Alors quand il s’est agi de sortir le carnet de chèques, Detroit n’a pas hésité une seconde, offrant au slugger de Virginie un contrat de six ans et 132.75 millions de dollars. Beaucoup trop pour un joueur comme Upton, affirmaient de nombreux observateurs, et force d’avouer qu’Upton semble décidé à leur donner raison : à mi-saison, Upton affiche un WAR négatif (-1.2) pour la première fois depuis 2010, et ses statistiques au bâton sont indignes d’un joueur de son standing : .235, 10 HR, 39 RBI pour un OPS de .671. La saison est encore longue – et son contrat encore plus – mais pour le moment, Justin Upton représente sans aucun doute l’une des plus grosses déceptions des premiers mois de 2016 en American League.

Les Rangers dominent, les Astros recollent
Pendant les premières semaines de la raison, on pouvait légitimement se poser des questions sur la capacité des Astros à répéter leurs exploits de l’an dernier, malgré toutes les promesses montrées par un effectif encore jeune.
Derniers d’American League West à la fin Avril, quatrièmes avec 7.5 victoires de retard au 31 Mai, les Astros étaient revenus à 3.5 victoires des Rangers avant le All Star Break (et ils continuent de revenir pas à pas), grâce notamment aux performances d’un petit Vénézuélien extraordinaire, Jose Altuve !
Dominant quand son équipe était en souffrance, exceptionnel maintenant qu’elle tourne bien, Altuve fait sans aucun doute partie des MVP potentiels pour 2016, avec un WAR de 5.6 (Seuls Mike Trout (6.1) et Josh Donaldson (6.0) font mieux cette année pour le moment) et une ligne de stats spectaculaire malgré son déficit de puissance : .347, 15 HR, 54 RBI, 25 bases volées pour un OPS de .990, le sixième des Ligues Majeures.
Derrière Altuve, les Astros se mettent lentement en ordre de marche. George Springer impressionne par sa puissance (.257, 21 HR, 55 RBI), Carlos Correa fait rentrer les coureurs (.266, 14 HR, 62 RBI) et Gattis, Valbuena, Rasmus, assurent les arrières. Malgre cela, Houston ne peut faire mieux qu’etre bien cale au milieu de tableau en termes de performances offensives. Alors, leur succès se situe-t-il au niveau du lancer ?
Huitièmes au classement de l’ERA collectif, septièmes au nombre de runs concédés, les Astros ne sont pas non plus exceptionnels sur la butte, à commencer par Dallas Keuchel. Le Cy Young d’American League 2016 ne semble pas avoir trouvé sa balle en 2015, et a bouclé la première moitié de saison sur un piteux bilan de 6-9 et un ERA de 4.80 (il avait terminé 2016 avec un bilan de 20-8 et un ERA de 2.48).
Presque aussi impressionnant que Keuchel l’an dernier (19-7, 3.89), Colin McHugh souffre tout autant avec un bilan de 5-6 et un ERA de 4.50. Ce sont Mike Fiers (6-3, 4.35) et Doug Fister (8.6, 3.55) qui tiennent la baraque pours les Astros, mais les texans auront besoin de leurs aces à leur meilleur niveau pour envisager participer (et faire plus que de la figuration) aux Playoffs en 2016.
Devant, les Rangers qui semblaient si facile (aucun manque de respect pour les Mariners, qui ne pouvaient pas raisonnablement espérer tenir la distance) restent la force dominante de la division, dans leur recherche perpétuelle d’un premier titre. Mais les Texans n’ont plus le droit à l’erreur s’ils veulent s’éviter un labyrinthe de complications et de contrariétés.
Adrian Beltre (.281, 12 HR, 55 RBI), Ian Desmond (.322, 15 HR, 55 RBI) et Rougned Odor (.275, 16 HR, 46 RBI) sont efficaces à défaut d’être impressionnants en ce début de saison, et feraient presque oublier le début de saison décevant de Prince Fielder (.216, 8 HR, 44 RBI, OPS : .639). Derrière, Elvis Andrus et les rookies Noman Mazara et Jurickson Profar comptent parmi les atouts supplémentaires des Rangers, qui se placent comme la sixième franchise de MLB en termes de points inscrits (443) et de moyenne au bâton (.267) .
Ce n’est pas la même histoire au lancer, puisque les Rangers affichent, à mi-saison , le 19eme ERA collectif de MLB (4.44) et des statistiques similaires en terme de WHIP et de (1.41, 20e) et de moyenne concédée (.266, 21e) . Les Rangers possèdent pourtant l’un des meilleurs lanceurs d’American League en Cole Hamels (9-2, 3.21) et de belles deuxièmes gâchettes en Martin Perez (7.5, 3.85) et Colby Lewis (6-1, 3.21). Mais derrière, c’est plutôt le vide : Yu Darvish est encore convalescent, et la foule de lanceurs testés par Jeff Bannister ne répond pas véritablement aux attentes, tant et si bien que les Rangers recherchent un lanceur d’élite supplémentaire et auraient même contacté l’entourage de Chris Sale ces derniers jours.
Les Mariners en chasse-patate
Apres un printemps de grande qualité, sans surprise, les Mariners sont largement rentrés dans le rang depuis le début du mois de Juin, et sont maintenant bien calés entre les Rangers et les Astros d’un cote, et les Athletics et Angels de l’autre.
Menés par les battes surpuissantes de Kyle Seager (.287, 18 HR, 61 RBI), Robinson Cano (.313, 21 HR, 58 RBI) et Nelson Cruz (.280, 23 HR, 58 RBI), les Mariners n’ont clairement aucun problème de production offensive avec la neuvième place de MLB en termes de runs marqués (435), et la cinquième en termes de Slugging Percentage (.444).
Ils ne sont pas plus largués en termes de pitching, puisque leur ERA collectif (3.95, 10e) et la moyenne concédée (.253, 11e) les placent, là encore, aux alentours de la dixième place. Mais c’est là tout le problème des Mariners, qui semblent condamnes à flotter à la limite du territoire des playoffs, sans vraiment pouvoir trouver l’entrée de la cour des grands.
Pour cela, il leur faudrait notamment une amélioration en termes de performance des lanceurs partants. Si Iwakuma (10-6, 4.01) et Nathan Karns (6-2, 4.81) ont plutôt tenu leur rang, on ne peut pas en dire autant de Felix Hernandez qui affiche pour l’instant un bilan de 4-4 après onze départs (ERA : 3.23) et est en danger d’afficher son premier bilan de saison négatif depuis 2008. On n’en est pas encore là, mais si les Mariners veulent rêver encore un peu de postseason, King Felix devra sans aucun doute montrer la voie aux joueurs de Seattle. [A noter que les Seattle ont depuis bien entamé la deuxième partie de saison pour pointer à 5.5 victoires des Rangers. Alors, faut-il parier sur les Mariners ?]

Angels et Athletics : Plus dure sera la chute
C’était il n’y a même pas deux ans, en Octobre 2014. Les Angels et les Athletics, premiers et seconds d’American League West, se qualifiaient ensemble pour la postseason. Depuis, les deux franchises de Californie ont suivi une même trajectoire. Entre méforme et fuite des talents, Oakland et Anaheim ne seront certainement pas représentés lors des Play-offs à l’automne, et on peut commencer à se poser des questions au sujet de leurs ambitions à long terme.

Comment les Angels peuvent-ils envisager de garder Mike Trout, l’un des tous meilleurs joueurs de baseball de sa génération a seulement 24 ans, s’ils ne lui offrent pas les moyens de viser le titre suprême? Trout, qui affiche cette saison un bilan parmi les tous meilleurs des Ligues Majeures (.322, 18 HR, 58 RBI pour le quatrième OPS de MLB, .990) et le meilleur WAR (6.1) d’American League, comme tous les ans depuis son arrivée au plus haut niveau en 2012, peut bien compter sur la batte du vétéran Albert Pujols, triple MVP et dix fois All-Star et toujours frais à 36 ans (.249, 15 HR, 60 RBI) pour le soutenir, mais derrière, ça coince. Kole Calhoun (.285, 10 HR, 49 RBI) et C.J. Cron (.278, 11 HR, 50 RBI) sauvent les meubles, mais derrière il n’y a pour ainsi dire personne.
Et chez les lanceurs, me direz-vous ? Et bien ce n’est pas beaucoup mieux, dans une rotation qui est composée quasi entièrement de lanceurs d’expérience, autour de la trentaine, qui ont prouvé au fil des années leur qualité en tant que lanceurs de compléments. Mais si Jered Weaver (8-7, 5.02) ou Hector Santiago (8-4, 4.32) ne déméritent pas, il manque un as dans ce roster. Les Angels espèrent bien avoir réussi un bon coup en embauchant Tim Lincecum au mois de Juin, mais l’ancien héros des San Francisco Giants n’est clairement pas (encore ?) au niveau qui fut le sien (2-3, 6.59) et ne pourra probablement jouer un rôle majeur dans la destinée des Angels avant 2017 au plus tôt.
En attendant, Trout et Pujols, deux des meilleurs joueurs de baseball du 21e siècle, ne peuvent que prendre leur mal en patience et ravaler leur frustration. Mais si le second est en fin de carrière, pour combien de temps encore le premier restera-t-il propriété des Angels, si ceux-ci ne construisent pas un roster solide pour le soutenir ?

Les Athletics aussi avaient un joueur de ce calibre, mais il y a déjà bien longtemps qu’ils ont tradé Josh Donaldson aux Blue Jays, après le play-off perdu face aux Kansas City Royals en 2014. Depuis cette défaite synonyme de lancement d’un nouveau cycle, les protégés de Billy Beane n’ont pas vraiment quitte le fond de l’AL East, avec un bilan de 68-94 (.420) en 2015 et un bilan provisoire (38-51, .427) qui ne s’annonce pas beaucoup plus brillant en 2016.
Là encore, ce n’est pas que le roster des Athletics manque de qualité, Oakland aligne de bons joueurs de baseball mais rien de plus. Pas de stars, pas de gros frappeurs, pas de véritables leaders même si l’outfielder Khris Davis (.248, 19 HR, 55 RBI) et le shortstop Marcus Semien (.242, 19 HR, 47 RBI) se démarquent. Malheureusement, les Athletics qui ne frappent pas assez (.250, 17e de MLB) affichent surtout l’un des pires taux de présence sur base des Ligues Majeures (.305, 26e). Ça complique tout de suite la tâche pour faire rentrer les points…
Et comme le pitching staff présente des statistiques parmi les pires de MLB, avec un ERA de 4.73 et 830 runs concédés à mi-parcours (26e à chaque fois), les Athletics n’ont simplement pas les capacités pour espérer faire mieux que se battre pour éviter la dernière place de leur division. Le vétéran Rich Hill, 36 ans, fait pourtant une saison exemplaire pour les A’s (9-3, 2.25, WHIP : 1.09) mais derrière ça ne suit pas. A commencer par l’Ace Sonny Gray qui réalise une saison indigne de son talent (3-8, 5.16) tandis que Graveman, Manaea, Surkamp, Hahn, Mengden et Bassit se sont partagés les places dans la rotation sans que l’un d’entre eux ne réussisse à afficher un bilan positif.
A eux six, ils totalisent seulement 11 victoires (pour 26 défaites) en 56 matchs débutés, pour un ERA de 5.33. Rédhibitoire.
La bonne surprise :
On le savait déjà, Jose Altuve a tout d’un grand, mais la saison 2016 voit le seconde base Vénézuélien des Astros franchir un nouveau palier et venir se mêler à la course pour le titre de MVP, rien de moins.
Malgré son déficit de taille et de puissance, Altuve a déjà frappé 15 Home Runs et produit 55 points en 2016, égalant à mi-saison sa meilleure saison dans les Majeures. Mais il a surtout épaté par sa régularité et sa capacité à enchainer les hits. Sa moyenne au bâton de .358 est tout simplement la meilleure de MLB cette saison (et la meilleure depuis les .359 de Josh Hamilton en 2010), tout comme son OBP de .427. Quatrième OPS de MLB avec un score de .990, il affiche également un WAR de 5.6, le troisième des Majeures derrière les deux derniers MVP d’American League, Josh Donalson (6.0) et Mike Trout (6.1).
Ajoutez-y des performances défensives plus que raisonnables (.992, 3 erreurs en 2016) et vous avez le véritable leader des Astros, et un joueur dont l’on connaissait le talent mais que l’on ne voyait tout simplement pas atteindre un niveau aussi stratosphérique en 2016 !
La déception : Ou sont les As ?
Certes, Cole Hamels tient son rang pour les Rangers, mais parmi les As annoncés de la division, il est bien le seul. A Houston, Dallas Keuchel et Collin Mc Hugh ont commencé la saison de manière catastrophique. Le premier nommé affichait un bilan de 2-6 et un ERA de 5.92 à la fin mai, avant de se reprendre en compagnie de son équipe, pour émarger a 6-9 (et 5.02) au moment du All Star Game. Pour un lanceur qui s’était offert un bilan de 20-8 et un ERA de 2.48 en 2015, ça fait désordre !
McHugh, quant à lui, était sorti au bout de 0.1 inning lors de son premier match de la saison, après avoir concédé 6 Runs lors de ce tiers de manche. Depuis, il souffle le chaud et le froid et, s’il montre un bilan équilibré (6-6, 4.25) il est lui aussi très loin de son meilleur niveau.
A l’équilibre lui aussi (4-4, 3.23), « King Felix » Hernandez n’a pas forcement été aidé par sa défense et son bullpen, mais l’As des Mariners n’a clairement pas trouvé son meilleur niveau en 2016.
Et puis il y a Sonny Gray, qui composait avec Scott Kazmir une doublette de choc il y a tout juste un an. Tandis que Kasmir satisfait avec les Dodgers (8-3, 4.30), Gray est en plein naufrage avec les A’s (4-9, 5.49) .
Alors, de Gray, Hernandez ou Keuchel, lequel retrouvera son flow pour tirer son équipe vers le haut ?
LES PRONOSTICS DE LA REDACTION
Vainqueur AL West : Texas Rangers
Vainqueur AL Central : Cleveland Indians
Vainqueur AL East: Toronto Blue Jays
Wild Cards: Boston Red Sox et Baltimore Orioles
MVP : David Ortiz (Red Sox)
Cy Young: Chris Sale (White Sox)
Rookie of the Year: Nomar Mazara (Rangers)
Et vous, qui voyez vous triompher en fin de saison?