Ce sera l’une des grosses affiches de ce week-end en National League. Côte Ouest contre Côte Est, San Francisco contre New York, les Giants viennent à Citi Field pour y affronter les Mets ! Deux équipes qui se battent pour revenir au contact avec les machines de guerre qui mènent la danse dans leurs divisions respectives, au terme d’un mois d’Avril commencé discrètement. Comme les Mets (13-7), qui n’ont plus qu’une demi-victoire de retard sur les Nationals (14-7), les Giants (12-11) sont revenus au niveau de Dodgers (12-11) à la recherche d’un second souffle à l’aube du mois de mai. Pour l’occasion, les deux équipes ont affuté leurs rotations, et la série de trois matchs culminera, Dimanche soir, avec un duel très attendu entre Noah « Thor » Syndergaard et Madison « Madbum » Bumgarner.
Les Mets ont lancé la machine
Après une première semaine que l’on qualifiera de poussive au mieux, de médiocre si l’on veut être un peu plus sévère, les New York Mets semblent être rentres dans leur saison 2016.
Les souvenirs d’Octobre ont été mis au placard, les lanceurs retrouvent la mire, et les battes, quelque peu rouillées lors des premières séries de cette saison, flinguent a tout va dans la foulée d’un Neil Walker monstrueux (déjà 9 Home Runs en Avril, 16 RBI) et bien soutenu par Yoenis Cespedes (6 HR, 17 RBI) Lucas Duda (4 HR, 14 RBI) ou encore le « quasi-rookie » Michael Conforto (3 HR, 13 RBI).
Du coté des lanceurs, si Matt Harvey (2-3) est pour l’instant encore loin de son meilleur niveau, Noah Syndergaard a réalisé des débuts de très haute facture (4 matchs, 2-0, 38 strikeouts, ERA : 1.69), Steven Matz (2-1) et Jacob De Grom (2-0) montent en puissance, et Bartolo Colon (1-1) fait toujours le boulot en attendant le retour de Zack Wheeler.
Et si ça ne suffisait pas, les Mets ont également à leur avantage un bullpen en pleine forme avec notamment Jeurys Familia (Déjà 7 saves sur 7 possibles en 2016) et l’atout Logan Verrett, capable de couvrir les absences en tant que lanceur partant (2 matchs, 2-0, aucun run concédé) ou de faire le boulot en releveur (Statistiques totales : 14.1 IP, 1ER, 12K, ERA : 0.63).
Cette solidité combinée à la capacité des Mets d’enflammer les fins de matchs (exemple parfait leur victoire 4-3 contre les Reds de Cincinnati, alors qu’ils étaient menés 3-0 dans le bas de la troisième manche) pourrait faire la différence dans des matchs encore ouverts à l’approche du dernier tiers.
Vainqueurs de neuf de leurs dix derniers matchs, les Mets se sont bien replacés dans la foulée des Washington Nationals au sommet de la National League East et voudront continuer sur leur lancée face à des Giants contre lesquels ils ont partagé les victoires de manière équitable la saison dernière (trois victoires chacun)
Les Giants ronronnent et avancent
Du côté de la Californie, la saison 2016 commence un peu comme la saison 2015. Les San Francisco Giants semblent en mesure de faire de grandes choses, à condition de trouver le déclic qui lancera leur saison. Le souci, c’est que ce déclic qui n’est jamais venu l’an dernier, dans une saison respectable mais insuffisante, ne semble pas pressé de venir encore cette saison.
Il y a toujours un strike qui devient ball pour quelques centimètres, une opportunité gâchée avec des coureurs en position de marquer, un bullpen qui ne tient pas la fin de partie… Alors les Giants se retrouvent, certes, avec un bilan équilibré (12-11) mais l’on sent toujours que les californiens peuvent basculer du côté de l’excellence comme de celui de la médiocrité, et ce parfois sur un même match.
Si Johnny Cueto (4-1) tient son rang en ce début de saison, et si Jeff Samardzija (3-1) commence à trouver son rythme de croisière, Madison Bumgarner (2-2) n’est lui pas encore complètement rentré dans sa saison. Surtout, le bas de la rotation des Giants semble bien limite pour une équipe qui vise le titre dans une division ultra-compétitive. Matt Cain (0-2, ERA : 6.43) et Jake Peavy (1-1, ERA : 6.86) ne sont tout simplement pas à la hauteur pour le moment.
Quant au bullpen, privé de Sergio Romo et de George Kontos, il montre un manque criant d’expérience en ce début d’exercice, et l’on peut s’attendre à voir les Mets pousser les lanceurs partants des Giants à de longs at-bats, afin d’atteindre les releveurs le plus vite possible, et tenter de profiter de ce léger déficit de bouteille au niveau Majeur.
Pourtant les Giants frappent, ils frappent même beaucoup. La franchise de Californie est dans le top trois des Ligues Majeures au nombre de Coups-Surs, de Points et de Points Produits (211, 118, 110), au coude à coude notamment avec les Arizona Diamondbacks, leur autre adversaire majeur dans la National League West. Mais comme pour la franchise de Phoenix, le diagnostic est clair et net : marquer beaucoup de points, c’est bien, mais en marquer plus que l’adversaire c’est encore mieux.
Par ailleurs, si les batteurs des Giants semblent tous capables de marquer et faire marquer, il semble leur manquer un joueur « clutch » en ce début de saison. Hunter Pence, auteur de 4 Home Runs et 16 RBI, et Brandon Belt (3 HR, 16 RBI) semblent le mieux placés pour remplir ce rôle d’artilleur en chef, s’ils peuvent tenir (et hausser) le rythme au fil de 2016. Mais pour le moment, les supporters ne feront pas la fine bouche : Tout point marqué sera le bienvenu, dans la course déjà effrénée pour reprendre le trône de leader de la division aux rivaux du Sud.
Les Lanceurs Probables :
Jake Peavy (Giants) vs Steven Matz (Mets)
Matt Cain (Giants) vs Jacob deGrom (Mets)
Madison Bumgarner (Giants) vs Noah Syndergaard (Mets)