Apologie de la offseason des Dodgers

Après une saison marquée par des records d’affluence dans les ballparks et devant les écrans, et le succès surprise des Texas Rangers face aux Dbacks de l’Arizona, le monde du baseball était accroché à la décision de Shohei Ohtani. Fraichement agent libre, MVP unanime et joueur unique, la star japonaise devait affoler les compteurs. Au final, ce sont les Dodgers qui ont décroché le jackpot… et ils ne se sont pas contentés de signer Ohtani! Un véritable All-in cet hiver pour laver l’affront de la postseason 2023 et enfin renouer avec le titre (au terme d’une vraie saison de 162 matchs de régulière!). Analyse de la fièvre acheteuse californienne.

D’un côté : la star incontestée du baseball mondial : seul two-way player de MLB, capable de postuler chaque saison pour le titre de MVP et de Cy Young, tout aussi performant à la batte que sur les bases, sur la butte qu’en champ. Des qualités sportives qui ne l’empêchent pas d’être connu aussi pour ses qualités humaines, pour sa modestie et son humilité.

(photo : the Japan Times)

De l’autre : des franchises prêtes à sortir le carnet de chèque et s’endetter pour des décennies afin de s’offrir ses services… mais également aller toucher un marché où le baseball est une religion, le Japon.

A ce petit jeu qui se joue au plus grand nombre de zéros qu’une franchise est capable d’aligner, ce sont les Los Angeles Dodgers qui ont raflé la mise : 700 millions de dollars sur 10 ans. Une signature pas si surprenante pour un joueur qui vit déjà à Los Angeles et qui, à presque 30 ans, ciblait une franchise jouant le titre chaque saison.

La particularité de cette signature record réside dans l’arrangement financier qui a surpris tout son monde : 20 millions de dollars sur les 10 prochaines années, 680 millions sur les 10 suivantes. Une somme en différé dans des proportions historiques.

Jusque-là, le report le plus important d’un contrat concernait Max Scherzer et sa signature avec les Nationals. A l’époque, 50% de la somme allait être versée à la fin du contrat, et échelonnée sur plusieurs années. Les Nats lui versent d’ailleurs 15 millions par an, depuis 2022 et ce jusqu’en 2028. Les Nats, toujours, ont réalisé la même opération avec Stephen Strasburg, qui touchera 27 millions de dollars par an en 2027, 2028 et 2029.

Yelich, Lindor, DeGrom, Freeman, Sale, Alex Cobb, … autant de joueurs qui, toute proportion gardée, bénéficient de ce schéma financier et qui a pourtant connu ses prémices il y a plusieurs décennies : De Bonilla à Griffey Jr, sans oublier Todd Helton, Matt Holiday ou encore… Ichiro Suzuki, autant de stars passées qui se sont mises d’accord avec leurs franchises pour toucher une partie du pactole après la fin du contrat.

Cette proposition californienne a été suggérée par la star nipponne, lui qui voulait même jouer gratuitement les 10 premières années comme le rapporte le journaliste Tom Verducci. Car Ohtani veut gagner, et ne veut pas plomber la masse salariale de sa franchise… en tout cas pas lors de sa période d’activité.

Les raisons évoquées par le joueur et la franchise ont été claires : cet arrangement a pour but de recruter davantage de joueurs : un montant annuel de 70 millions aurait clairement empêché tout autre mouvement des Dodgers cet hiver.

L’arrivée de Shohei Ohtani chez les Dodgers a, par ricochet, permis la signature d’une autre star japonaise, Yoshinubo Yamamoto, et, par ailleurs deuxième agent libre de renom de ce marché des agents libres 2023-2024.

Pitcher d’excellence, le jeune japonais de 25 ans possède déjà un palmarès remarquable : 5 fois All-star NPB en 7 saisons, 3 triples couronnes lors de chacune des 3 dernières saisons (2021, 2022, 2023), MVP lors de ces mêmes années, 3 titres de Pacific League avec les Orix Buffaloes et une Japan Series en 2022… En carrière, c’est une ERA de seulement 1,82 ! Sans oublier les World Baseball Classic en 2023 et l’or olympique en 2021 à Tokyo !

Le joueur voulait rejoindre une franchise dans laquelle évoluait un japonais et avait déjà fléché Los Angeles comme destination favorite . Quoi de mieux que celle de son ami en sélection, Shohei Ohtani ?

Les marges dégagées par le contrat de Shohei ont permis cette signature record. Record de part notamment sa longévité : 325 millions de dollars sur 12 ans. Le joueur ne touchera d’ailleurs « que » 5 millions la première année, puis 10 en 2025 et 12 en 2026 avant d’être rémunéré entre 26 et 29 millions les saisons suivantes. Là encore, un arrangement qui offre pour les 3 prochaines années de la souplesse dans le recrutement des Dodgers.

Au final, si les deux joueurs japonais ont paraphé deux contrats records et astronomiques pour une somme commune de plus de 1 milliard d’euros, ils ne toucheront en 2024 que 7 millions en cumulé… soit le salaire annuel de Max Stassi, catcher vétéran de 33 ans des White Sox de Chicago.

La franchise californienne ne s’est pas arrêtée à ces deux « seules » signatures. Le lanceur All-star des Rays, Tyler Glasnow, débarque dans la vallée de Chavez Ravine en échange de la pépite Ryan Pepiot. Celui qui est calibré pour être Cy Young, s’il n’était pas si souvent blessé, a paraphé dans la foulée une prolongation de contrat : 136 millions de dollars sur 5 ans.

Enfin autre signature de choix : l’arrivée du slugger dominicain Teoscar Hernandez, voltigeur au champ gauche pour 23 millions sur une saison (après avoir refusé d’autres offres de 80 millions de dollars sur 4 ans).

Ces quatre acquisitions ont surpris par l’ampleur des sommes proposées et par l’agressivité d’une franchise qui, malgré des résultats plus qu’encourageants en saison régulière, déçoit une fois les playoffs arrivés. En effet, lors des 4 dernières saisons complètes (2019, 2021, 2022, 2023), les Dodgers ont atteint la barre des 100 victoires à chaque fois, un record historique.

4 saisons qui avaient suivi 2 défaites en World Series (2017 et 2018). 4 saisons qui ont vu les Dodgers se faire éliminer trop précipitamment. [Le titre de 2020, à l’issue d’une saison tronquée par le covid, n’est malheureusement pas reconnu comme tel par le monde du baseball]. De quoi nourrir l’amertume des fans et du front office.

2020, dernier titre des Dodgers, à la suite d’une saison de 60 matchs

Ce succès – car oui c’en est pourtant un – de 11 apparitions consécutives en playoffs, de 3 apparitions en World Series (2017, 2018, 2020) n’est absolument pas anodin. Il est le fruit d’un véritable travail inscrit dans la durée : un farm system et un scouting à l’international des plus performants en MLB.

De Clayton Kershaw à Bobby Miller, en passant par Walker Buehler, Tony Gonsolin, Dustin May, sans oublier Julio Urias… les Dodgers ont toujours disposé de nombreux pitchers « maison ». Et les deux prospects Michael Grove et Gavin Stone, qui poussent la porte du dug out, confirment cette tendance à maintenir un niveau d’excellence dans la formation des jeunes joueurs (l’autre jeune en devenir, Ryan Pepiot a été tradé par manque de place). Sans oublier le champ centre James Outman, révélation en 2023, ou encore l’infielder Miguel Vargas.

Emmet Sheehan, James Outman, Bobby Miller, trois rookies 2023 qui se sont imposés dans le roster (photo : The Orange Country)

Les Dodgers ont également formé des stars actuels qui évoluent sous d’autres couleurs désormais : Cody Bellinger, Corey Seager, Joc Perderson, pour ne citer qu’eux.

En 2024, les Dodgers compteront d’ailleurs au moins 17 joueurs sur les 40 du roster élargi, à avoir été formés au club. C’est autant que les Orioles, et plus que les Braves (12).

Car à quelques exceptions près, les vainqueurs des World Series disposent très souvent d’une base de joueurs issus du farm system : des joueurs qui ont grandi ensemble dans les ligues mineures, qui ont appris lors de leur développement la culture de la franchise, ont adopté et maitrisent les stratégies dessinées par un Front office d’une maison-mère qui rayonne sur les équipe affiliées.

Cette stratégie a fait ses preuves. En 2023, les Rangers avaient basé leur succès sur une ossature de jeunes issus de la maison entourés de stars fraichement signées. Les Dbacks, finalistes malheureux, étaient portés par des jeunes issus du farm system également. En 2022, les Astros remportaient les World Series avec 26 joueurs sur 40 issus de la maison texane. En 2021, ces mêmes Astros perdaient face à des Braves qui eux aussi comptaient principalement sur des joueurs issus de leur développement. Et en 2020, les Dodgers et Rays s’inscrivaient dans cette même stratégie. Il faut remonter loin pour trouver un champion qui ne s’inscrit pas dans ce projet sportif basé sur la formation.

Des 4 sports majeurs, le baseball reste d’ailleurs le seul à pouvoir s’assurer que le succès est le fruit d’un projet à moyen ou long terme basé sur le développement. Et à ce petit jeu, les Dodgers font figure d’élève modèle en MLB.

Les joueurs issus de la maison Dodgers ont, durant cette période de 11 ans, été accompagnés ou portés par des stars. Deux- si on se limite à ce chiffre – sont encore présentes dans cet effectif : Mookie Betts, arrivé en trade de Boston en 2020 et Freddie Freeman, agent libre en 2022 en provenance d’Atlanta. Deux joueurs respectivement 2ème et 3ème pour le titre de MVP en National League en 2023.

On peut également citer les JD Martinez, all-star en 2023, mais aussi des anciens qui portent de nouvelles couleurs : les Justin Turner, AJ Pollock, Yasel Puig, Trevor Bauer… Contrairement aux idées reçues, durant cette longue période de 11 saisons, les Dodgers n’auront pas abusé de contrats exorbitants et se sont bien basés, comme on l’a vu, sur les joueurs issus de leur farm system pour durer si longtemps au plus haut niveau de leur division.

Mookie Betts et Freddie Freeman, deux stars débauchées pour aller chercher le titre

Cette dépense hivernale de plus d’1 milliard d’euros, sans précédent dans l’histoire du baseball, n’est toutefois pas sans rappeler les dérives similaires réalisées sans succès par les Mets ou les Padres les années précédentes. La stratégie de « dépenser sans compter » façon John Hammond, offrir des contrats records aux meilleurs joueurs libres sans réflexion sur les besoins réels de l’équipe et sans compenser les carences sportives de l’effectif tout en dépeuplant son farm system, n’ont jamais permis de remporter des World Series.

En 2022 et 2023, lorsque les Mets et les Padres ont fait le choix de sortir le carnet de chèques, aucune des deux équipes ne bénéficiaient réellement d’une base de joueurs « maison » solide. En 2024, San Diego ne disposera que de 8 joueurs issus du farm system sur les 40, franchise qui a par ailleurs emprunté pour rémunérer ses nombreuses stars… Quant aux Mets, malgré 4 joueurs maison toujours en place, une taxe portant le nom de son propriétaire a vu le jour pour éviter toute dérive au sein d’une ligue qui refuse le salary cap (même si la stratégie sportive a semble t’elle changé du côté de Citi Field, avec l’arrivée d’un nouveau GM. Et il faut le saluer).

Alors, qu’en est-il des Dodgers ? Ont-ils décidé de faire table rase du passé et sont-ils partis également pour dépenser sans compter ?

La réponse se trouve dans l’analyse du montant des deux contrats des recrues japonaises. Celui de Yoshinubo Yamomoto tout d’abord correspond à une somme annuelle de 27 millions de dollars. C’est bien moins que les 43 millions dépensés par les Mets pour Scherzer ou la somme identique pour Verlander et autant que Carlos Rodon ou Aaron Nola. Le prix à payer, que beaucoup de franchises étaient donc prêtes à débourser, pour mettre la main sur le lanceur étoile japonais. Et si la seule question le concernant reste son acclimatation à la MLB, le contrat proposé correspond bien à sa valeur sur le marché actuel. Difficile d’imaginer alors que les Dodgers surpayent Yamamoto afin d’être seuls en course à sa signature.

Le profil de joueur qu’est Shohei Ohtani est différent à apprécier de toutes les autres stars de MLB. Car lorsqu’une franchise engage Shohei Ohtani, elle engage 2 joueurs : le pitcher capable d’être Cy Young, et le slugger hors pair combiné à son base running (et donc un joueur qui offre un spot supplémentaire dans l’effectif, du moins les années où il peut lancer).

En comparaison avec d’autres MVP et superstars de la ligue, le Shohei Hitter pourrait donc valoir 40 millions de dollars annuel (revenu de Judge), 37 millions (Trout), 35 millions (Seager, Lindor, Correa, Bregman ou encore Betts).

Le pitcher Ohtani (3,01 ERA en carrière, 11,4 K9, 1,08 WHIP) pourrait obtenir un revenu supérieur à 30 millions de dollars en comparaison aux montants annuels touchés par des pitchers de son standing et les montants mirobolants des agents libres de cette offseason.

Le cumul des deux valeurs de Shohei Ohtani s’approche ou dépasse les 700 millions de dollars sur une décennie, qu’il va percevoir sur une durée de 20 ans. C’est, selon certaines sources proches de la MLB, le même montant qui lui était proposé par d’autres franchises. A noter toutefois que le joueur ne lancera pas en 2024 (en tout cas, en saison régulière) en raison d’une blessure contractée la saison dernière.

Les propriétaires des Dodgers, le Guggenheim Baseball management, comptant notamment Magic Johnson (photo : Los Angeles Time)

Un des sujets qui a été le moins évoqué lors des signatures de Shohei Ohtani et Yoshinubo Yamamoto concerne leur pays d’origine, le Japon [pour l’anecdote : leur nouveau manager, Dave Roberts, est né au Japon d’une mère japonaise].

En signant ces deux stars japonaises, les Dodgers s’assurent également des retombées économiques massives au pays du soleil levant : des retransmissions TV aux produits dérivés, la 2ème puissance mondiale offre un potentiel économique, qui curieusement, a été jusque là très peu exploité. A l’exception d’Ichiro, et à moindre mesure les quelques autres joueurs japonais qui ont foulé les pelouses américaines, la MLB n’a que peu utilisé des joueurs japonais pour investir ce marché dans un pays où le baseball est roi.

Les Dodgers comptent évidemment sur l’impact de ces deux joueurs au Japon, où ils sont très populaires et notamment présents sur les réseaux sociaux (7 millions de followers pour Ohtani sur Intagram).

Mais ils comptent aussi sur la popularité d’Ohtani au sein mêmes des USA. La décision sur sa nouvelle destination faisait l’objet de quasi « live » sur des chaînes d’infos américaines et jamais des produits dérivés pour un joueur n’avaient été aussi vite écoulés dans l’histoire du sport US. A n’en pas douter, et malgré le prix très élevé des places au Dodger Stadium, l’antre la plus ancienne de la côte West affichera complet (56 000 places tout de même) et nulle doute que les Dodgers sauront remplir les ballpark adverses tout au long de la saison.

le baseball, religion au pays du soleil levant

Il s’agit donc là d’un milliard de dollars savamment dépensés puisqu’il a également été imaginé comme un investissement. Le baseball a toujours été rattaché à ce que les américains appellent le business. Adam Jones, de passage en France, et interviewé par le posdcast « Dodger Talk » ce 10 janvier 2024, l’expliquait très clairement. L’ancien coéquipier de Yoshinubo Yamamoto au Japon, ancienne star des Orioles de Baltimore, rappelait que les Dodgers faisaient coup double : s’assurer d’être favoris pour les World Series et s’implanter au Japon en améliorant leur notoriété à l’international.

« Business is business » et l’adage a toujours collé au baseball. Babe Ruth n’a t’il pas été « vendu » par les Red Sox de Boston aux Yankees de New York pour 125 000 dollars en 1920 (une somme record pour l’époque et que seule la franchise du Bronx pouvait débourser) afin de compenser des pertes financières de spectacles produits à Broadway par le richissime propriétaire bostonien ? La MLB, c’est « The Show » comme le rappelait Adam Jones et comme beaucoup aime à le dire.

Les Dodgers ont donc fait le show en cet hiver 2023-2024. Ils ont investi comme jamais une franchise MLB ne l’avait fait auparavant. Ils ont investi sur la star ultime du baseball actuel, Shohei Ohtani. Ils ont investi pour les 10 prochaines années en espérant remporter une, voire plusieurs World Series.

Le groupe Guggenheim Baseball Management, propriétaire des Dodgers, va également s’assurer une nette progression de la valeur marchande de la franchise et faire fructifier leur patrimoine.

Bien évidemment, se pose et s’impose la question du salary cap. Car les seules équipes capables d’offrir un tel contrat à Ohtani ou Yamamoto restaient les gros marchés. On en a d’ailleurs parlé dans le dernier podcast Hype, n’hésitez pas à aller l’écouter (dispo sur toutes les plateformes). Seuls les Yankees ne se sont pas alignés sur le dossier Ohtani, eux qui venaient de s’assurer les services de Juan Soto.

L’autre question concerne la décence des sommes, avouons-le, de plus en plus extravagantes. Mais elle concerne tous les sports à travers le monde. Lorsque Shohei sera rémunéré 70 millions de dollars l’année en pleine possession de ses moyens, certains footballeurs en fin de carrière toucheront 250 millions l’année en Arabie Saoudite. Il est toujours délicat de définir le montant de l’indécence, mais la MLB a encore une belle marge de progression dans le domaine.

Ce milliard d’euros, aussi pharaonique voire indécent soit-il, reste finalement un choix économique et sportif classique dans le pays de l’oncle Sam et du dollar vert. On peut toutefois se poser la question de la pertinence sportive des acquisitions hivernales.

Les Dodgers avaient besoin de renforcer leur rotation, avec le possible départ de Kershaw, les blessures des Gonsolin, May, et la fragilité qu’offre toujours, malgré les espoirs entrevus, des rookies comme Bobby Miller ou Emmet Sheehan.

C’est chose faite avec l’arrivée de Yamamoto. Mais Tyler Glasnow a pour lui un lourd passé de blessures. Et à 30 ans, il n’aura dépassé qu’une fois les 120 manches ; c’était en 2023. Quant à Ohtani, il ne pourra pas lancer en 2024.

L’autre chantier concernait le bullpen, mis à mal en postseason. Il ne reposait d’ailleurs lors de la saison dernière que sur Brusdal Graterol (1,2 ERA, 0,96 WHIP, 67,1 IP) et le closer Evan Philips (2,05 ERA, 0,83 WHIP, 61,1 IP). Ryan Brasier (1,00 ERA, 0,72 WHIP, 38 IP) est agent libre. Et il n’y a pour l’heure pas de nom qui circule pour venir les renforcer.

Défensivement, les Dodgers ne disposeront pas de l’outfield le plus solide : Teoscar Hernandez (-0,6 defensive WAR en 2023) étant plus connu pour son batting (et ses 30% de K au marbre) que son jeu défensif et Manuel Margot (arrivé de Tampa dans la valise de Glasnow) n’a jamais assuré avec le gant (-0,3 def WAR en 2023). Viendront-ils renforcer les 3 outfields en place? A savoir la belle surprise James Outman (+0,5 def WAR en 2023), Jason Heyward (-0,1 WAR en 2023 mais plusieurs gold gloves en carrière) ou Chris Taylor (0,0 def WAR en 2023). Rien n’est moins sûr.

Dans l’infield, Galvin Lux n’a pas joué en 2023 suite à une longue convalescence. Et il n’est pas shortstop de formation. Or ce poste, défensivement, est essentiel pour assurer un long parcours en postseason où chaque erreur ou prouesse défensive compte. Les Rangers ont pu compter sur Seager (un ancien Dodger), les Astros sur Pena et avant lui Correa, les Braves sur Swanson, … Derrière chaque équipe soulevant le trophée, il y un shortstop digne de ce nom.

L’arrivée d’un Ohtani (MVP 2023 de l’AL), entouré dans le lineup probable de Betts (2ème au titre de MVP 2023 de la NL) et de Freeman (3ème pour le titre de MVP 2023 en NL), sans oublier celui qui est reconnu comme le possible meilleur catcher, offensivement et défensivement, de la NL, le all-star Will Smith (19 HR, 76 RBI en seulement 126 matchs, .261 AVG, .359 OBP) offre toutefois assez d’arguments pour palier aux possibles lacunes de cet effectif étoilé.

Jason Heyward, outfielder aux 5 Gold Gloves venu en 2023 renforcer la défense en champ

Au final, les Dodgers n’ont rien inventé et n’ont rien révolutionné dans le monde du baseball. A l’exception sans doute du très large paiement différé voulu par leur nouveau joueur vedette, la franchise californienne tente de se renforcer pour espérer gagner enfin un titre.

L’envolée du prix sur le marché des joueurs libres de tout contrat ne date pas de cet hiver, les contrats offerts à Ohtani et Yamamoto ne sont pas surpayés au regard de la valeur sur le marché.

Les caméras seront braquées sur les Dodgers tout au long de la saison. A Dave Roberts de gérer son effectif afin d’éviter les blessures et arriver en postseason dans les meilleures conditions. Car un échec en 2024 aura un retentissement médiatique qui lui, sera historique et inédit.


Une réflexion sur “Apologie de la offseason des Dodgers

Laisser un commentaire