Beastie Boys – “The Negotiation Limerick File”
Subway Series ’23, part II
Posons le décor. Je suis au Yankee Stadium en mode touriste.
Pas question de me faire chahuter pendant trois heures avec femme et enfant, parce que j’affiche un maillot ou un t-shirt des Mets. Je souffre suffisamment devant ma télé depuis le début de la saison sans m’infliger de nouveaux sévices ( Même si les fans des Mets ont un côté masochiste refoulé ; Il y en a même qui supporte le SRFC).
Quand bien même, après avoir traversé (à pieds) Midtown, Central Park et Harlem sans encombre avec ma casquette des Amazin’, l’acceuil est plutôt glacial du côté de la « House that $G. Steinbrenner$ build » et du South Bronx.
Pour commencer, l’arrivée 2h avant le first pitch pour voir le batting practice (argument de poids pour hyper un minimum mon adoléchiant) tombe à l’eau. Littéralement. Orage et pluie limitent les échauffements au strict minimum, Ottavino, Alvarez et Verlander côté Mets, « Punch Drunk Love » German côté Yankees.
On y reviendra avec le second match, mais Alvarez est un bourreau de travail. Ce sera le seul « Baby Mets » qui s’échauffera pendant 45mn dehors, enchaînant les lancers et catchs avec les coachs et dans le bullpen.
A l’approche du début du match, les rangées se remplissent, et nos voisins juste derrière s’installent, initiant ce qui va être partie prenante de l’accueil « maison ».
Passé le rituel de l’hymne et de la montée en pression du stade vers le climax du first pitch, nos voisins Yankees-Miller Lite fans se rendent compte de 2 choses :
- Ma superbe casquette orange & blue, siglée WS’69
- On cause pas l’english lors des discussions avec ma femme et mon fils.
S’ensuit moults doigts d’honneurs, coups dans le siège et autres insultes. Comme je suis un touriste bien élevé (et que je ne m’en suis rendu compte que quand ma femme me l’a dit plus tard), je ne réagis pas. A froid, je me dis que finalement, un supporter alcoolisé, n’importe où dans le monde, il y a de grande chance que ce soit un abruti. Pas de chance, ceux-là se déplaçaient en groupe.
Ironie du sort, karma, whatever, le déroulement du match va de lui-même calmer les ardeurs belliqueuses de mes nouveaux amis.
En effet, et au vu de ce qui se passe depuis la trade deadline, on assiste à la dernière très grosse performance des Mets 2023.
Tout d’abord, Justin Verlander en mode vintage nous gratifie de 6 manches sans points encaissés, avec 6 strikeouts et allouant seulement 2 hits. Seule ombre au tableau, 4 walks et 98 pitchs, ce qui provoque l’ouverture du bullpen, une hantise depuis mai pour tout supporter des Mets.
Car au cours de ces 6 manches de qualité, l’attaque ne fut pas en reste, martyrisant un Domingo German enfin à la place de la victime. Le Polar Bear envoie un line drive juste en-dessous de nous dans la 3e, puis envoie la balle en orbite dans le centre field dans la 6e, imité par Daniel Vogelbach à l’at-bat suivant.
Comme c’est plaisant le silence dans mes oreilles. Je me permet même un grand sourire ironique en me levant chercher un morceau de quelque chose frit. On ne peut pas dire que mes nouveaux amis soient réceptif à cette touche d’humour, mais restent fair-play. Et il reste 3 manches avec notre bullpen de la terreur.
Ni une, ni deux, à peine entré, Raley, Leone et Hartwig ressortent. Ils affrontent respectivement 4, 3 et 4 batteurs pour un résultat de 3 walks, 3 hits et 3 earned runs. Heureusement que McNeil ajoute 3 RBI afin que mes voisins ne se remettent pas en marche et puissent sagement regagner leurs pénates, tout en appréciant les « Let’s Go Mets » qui descendent des travées.
Le plus frappant de la soirée sera le nombre de personnes se prenant en photo devant le panneau de la station de métro Yankees Stadium – 161th Street Station. Malgré tous les apriori qui peuvent exister, les allégeances envers les équipes, aller voir un match au Yankee Stadium, s’imprégner de l’histoire de cette franchise, que l’on aime ou pas, cela reste un des passages obligés pour le passionné de baseball qui vient à NYC, ou pour le simple touriste qui veut s’imprégner d’un gros bout d’histoire du National Pastime.
Magnificient seven (eight, but…)
2 jours après le (seul) succès des Mets au Yankees Stadium de 2023, un deuxième date avec les Mets s’annonce, sous une chaleur suffocante.
Cette fois-ci, ce sera à domicile, au Citi Field, face aux Nationals de Washington. Le plus de la soirée, l’accès au batting practice depuis la home plate, au plus près de la batting cage.
De nouveau, le match en soirée est l’occasion de pouvoir passer l’après-midi à découvrir la ville en suivant l’axe menant du logement au stade. Et bien que le Queens ne soit pas le borough le plus sympa pour randonner, les abords directs du Citi Field sont des plus accueillants.
Niché au bord du Flushing Meadows-Corona Park, il est tout à fait possible de passer une agréable après-midi au calme dans la verdure, au milieu des courts de tennis abritant l’US Open, des vestiges de l’exposition universelle de 1939 et de la foire internationale de 1964.
De véritables décors de films, utilisés notamment dans Men in Black (premier du nom), avec le bon vieux Shea Stadium et Bernard Gilkey.




Pas le temps de niaiser aujourd’hui, c’est grand soleil, donc batting practice ! Et comme on a la chance de pouvoir le suivre depuis la home plate, on est présent 2h avant le premier pitch à la porte Gill Hodges.
Passage dans les entrailles du Citi Field, on se fait bousculer par un Ron Darling visiblement pressé (et très costaud). A l’arrivée sur le terrain, les Mets sont déjà en place pour leurs échauffement. Une seule batting cage, qui ne servira qu’à un petit nombre de joueurs.
Alors que les infielders répètent leurs gammes, les Baby Mets (Alvarez, Vientos, Baty) sont pris en charge par Alonso. 2-3 conseils plus tard, la séance de frappe commence. Le plus étonnant, c’est qu’Alvarez, bien que n’étant pas titulaire, s’astreint la même séance d’échauffement que les batteurs, ainsi qu’une avec les lanceurs. Bourreau de travail.
Bien sûr, les plus jeunes fans présents réclament à corps et à cris une balle ou une signature. Etonnamment, peu de joueurs viennent à la rencontre des fans pour quelques signatures. Brett Baty signent 2-3 cartes, me snobe ostensiblement et s’en va. Francisco Alvarez n’aura de contact qu’avec quelques invités de la Make-A-Wish Foundation. Tommy Pham prend plus de temps pour signer quelques balles et cartes.
Mais rien ne bat Pete Alonso. Après avoir été un grand frère avec les jeunes joueurs, il va passer quasiment autant de temps (un trentaine de minutes) avec nous, les fans, à signer des balles et des cartes, même aux adultes (même si j’ai eu le droit à un regard mi-étonné, mi-déçu). et le petit gars qui est venu et a donné son maillot d’école au Polar Bear repartira avec une batte signée. Grand Seigneur Mr Alonso (#ExtendPeteALonso).
La question que tous le monde se pose à ce moment de mes élucubrations : Et ton adolechiant ? Il est hypé aujourd’hui ou bien ça le saoule et il veut sa xBox ?
Et bien, la hype vient d’où on ne l’attend pas. C’est en effet le starter de la soirée, Kodai Senga, qui motive le jeune. Au point de devoir lui acheter un t-shirt (bon, le nom en kanji, ça claque). Et on peut féliciter le département communication/marketing qui vend très bien chaque apparition de l’ace japonais.
On attaque donc ce match qui va s’avérer être un duel d’All-Star pitchers entre Senga et Josiah Gray. 6 manches de baseball bien défensif, avec seulement 2 hits de chaque côté.
Frisson en 6e manche quand Senga accorde un run après une séquence walk, walk, hit, sac fly. Mais le japonais se sort de la panade et laisse sa place à David Peterson, qui inaugure son nouveau job de releveur. Un job qu’il tient bien, n’accordant « que » 3 hits en 2 manches.
Puis arrive la 8e manche, le moment WTF de la soirée, semaine, saison ? Sur un jeu tout à fait normal, Daniel Vogelbach frappe un single qui permet à Jeff McNeil de rentrer et aux Mets d’égalise. Mendick pinch run pour Vogelbach en 1ère, Alonso est en 2e, le releveur des Nationals, Mason Thompson, décide d’envoyer une patate, qui passe à 3km de son catcheur. tout le monde avance, avec Demetrius Jerome Stewart en 1ère.
C’est alors que les arbitres annoncent que le match passe en rain delay. La situation n’est pas pire qu’il y a 30 mn mais elle se dégrade d’un coup et Citi Field se transforme en Vaison-la-Romaine. Un orage stagne pendant 1 heure au-dessus du Queens et ne permet la reprise du jeu qu’après 1h30 d’interruption.
1h30 qui ont permis au GM des Mets d’échanger le closer David Robertson aux Marlins pour 2 prospects et d’ouvrir le grand vide-greniers Mets 2023.
Retour au jeu, sans closer, mais avec les bases pleines. Mark Cahna envoie un sac fly qui permet aux Mets de mener 2-1 et d’envoyer Brooks Raley pour sauver le match en 9e. Raley qui nous a offert une performance indigeste 2 jours plus tôt dans le Bronx. Qui commence avec un walk, mais supporte bien la pression et élimine le très bon CJ Abrams (1 hit, 1 run, 1 walk) sur strikeout pour finir le match.
Si tout le monde est d’accord pour dire que c’est une victoire assez chanceuse, l’espoir de faire les playoffs est encore là en ce 27 juillet…
De grandes espérances…
Aussi bien pour les Yankees que les Mets, la saison 2023 était placée sous le signe de la confiance. Mais les mauvais choix de la saison morte, ainsi que les déficits structurels des organisations ont mis hors des playoffs les 2 équipes, et ce assez tôt dans la saison.
Des efforts ont été faits (surtout chez les Mets), pour remédier à cela à partir de la trade deadline : départ des gros salaires, amélioration de certains départements du FO, intensification du recrutement d’un POBO, temps de jeu plus important pour les prospects,…
Espérons que ces efforts vont payer pour que le prochain rapport de voyage soit un « Fall in NY, World Series edition »











Une réflexion sur “From Bronx to Queens : Summer in NYC, jusqu’ici tout va bien…”