Preview 2023 – Miami Marlins : le changement, c’est maintenant!

Une rotation avec de l’or dans les doigts, une attaque avec du plomb dans les battes et au final une saison 2022 tristement ordinaire pour les Miami Marlins, désormais habitués à leur rôle de faire-valoir en NL East. Pourtant, les pièces du puzzle s’assemblent doucement du côté du LoanDepot Park, et 2023 pourrait être le point de départ d’une nouvelle belle aventure pour la franchise floridienne. Les grands succès ne sont pas encore pour cette année, mais commencez à préparer vos bagages pour les saisons à venir : le train de la Hype n’est plus très loin de Miami.

Skip Schumaker, nouveau manager des Miami Marlins

Retour sur la saison 2022

On attendait une équipe des Marlins performante au pitching et déplorable au bâton, on a eu une équipe des Marlins abyssale au bâton, et spectaculairement inégale au pitching, alternant le Magnifique (Sandy Alcantara, Cy Young unanime, ou le releveur Anthony Bass, tradé à Toronto au mois d’août) et le Vraiment pas top (on ne vous cachera pas que l’on attendait plus de Trevor Rogers, vice ROY et All Star en 2021 mais un ERA à 5.47 et 107 manches lancées en 2022).

Résultat : les Marlins terminent l’exercice 2022 avec la 28e attaque de MLB (586 runs marqués) et le 14e ERA de Major League (3.87), la rotation (8e, 3.70) comblant efficacement les manques du bullpen (22e, 4.15). Au bilan final, les Marlins terminent tout de même avec 69 victoires contre 93 défaites, dans une division NL East relevée… mais on ne vas se mentir, la différence entre les Marlins et les pires équipes des Majors est simplement dans le bilan des Marlins contre… la pire équipe des Majors. Un bilan de 14-5 contre les Washington Nationals, et le tour est joué !

Si le bilan collectif au bâton est bien peu reluisant, tout n’est pas non plus tout noir. Le DH Garrett Cooper, à défaut de faire des étincelles, a fait le boulot (44 XBH dont 9 HR, 50 RBI et une moyenne de .262). Jazz Chisholm, lui, a fait des étincelles pendant 60 matchs (38 XBH dont 14 HR, 45 RBI et 12 SB pour 2.4 WAR), le temps de décrocher une invitation au All Star Game avant de partir au repos en raison de problèmes au dos.

Pour le reste du lineup, on navigue entre le « pas pire » (Charles Leblanc, Jesus Aguilar, Bryan De La Cruz) et le franchement décevant : A commencer par Avisail Garcia et Jacob Stallings, deux des recrues stars de l’hiver qui terminent la saison avec des OPS+ respectifs de 65 et 67 OPS+, des moyennes au bâton de .224 et .223 et un total de 157 hits à eux deux, en 212 matchs disputés. Ouch… Ajoutons la troisième recrue phare, l’Infielder Joey Wendle qui a réalisé une saison correcte mais bien en deçà de ses précédentes performances avec Tampa Bay (couronnées par une participation au All Star Game 2021) et l’on se dit que tout ne peut que mieux se passer en 2023.

Sur le monticule, outre l’excellentissime Sandy Alcantara (lire plus haut, plus bas, enfin partout…), on attendait la jeune rotation des Marlins et, à l’exception de Trevor Rogers, elle n’a pas déçu : Edward Cabrera, le prospect #1 des Marlins, a parfaitement tenu son rang lorsqu’il a été appelé dans les Big Leagues (71.2 IP, 3.01 ERA, 75 SO et un WHIP de 1.074), exhibant notamment un changeup presque aussi effrayant que celui de son Cy Young de coéquipier. Jesus Luzardo semble lui aussi trouver ses marques en Floride (100.1 IP, 3.32 ERA, 120 SO) tout comme Braxton Garrett qui a répondu présent a chaque start (17 GS, 88 IP, 3.58 ERA). Seuls Rogers donc, et Elieser Hernandez (6.35 ERA et un WHIP de 1.426), parti depuis rejoindre les New York Mets, ont vraiment déçu chez les partants.

Côté bullpen, hormis Anthony Bass qui a été tout aussi impérial en début de saison avec les Marlins qu’en fin de saison avec les Blue Jays (avant de s’effondrer lors de la Wild Card contre Seattle), la saison de Tanner Scott (62.2 IP, 20/27 SV, 4.31 ERA) résume celle de l’ensemble du groupe de relève : pas mal, mais perfectible. Richard Bleier, Dylan Floro et Steven Okert combinent notamment pour un peu plus de 150 manches, 143 SO et un ERA de 3.18, mais aussi 11 sabotages sur 22 opportunités de Save.

Au final, vous l’aurez compris, les pièces du puzzle se mettent en place et il y a du talent naturel un peu partout, mais Don Mattingly n’avait clairement plus les armes ou l’énergie (7 ans chez ces Marlins, il y a de quoi vous épuiser un homme) pour aller de l’avant…

Jazz Chisholm et Sandy Alcantara, le duo de superstars (et All Stars) des Miami Marlins (Photo – MLB)

Qu’attendre de la saison 2023?

Pour le remplacer, Kim Ng a fait le pari de la jeunesse en embauchant l’une des étoiles montantes du coaching en MLB, en la personne de Skip Schumaker. Vétéran de MLB avec 11 saisons dans le show et vainqueur des World Series en 2011 avec les Cardinals, Schumaker a connu une progression rapide dans sa nouvelle carrière puisqu’il est devenu first-base coach des Padres en 2017, un an après avoir pris sa retraite, bench coach des Cardinals en 2021, et donc Manager des Marlins à partir de 2023. A lui de faire passer les Marlins du rang de nourriture pour les grosses écuries de la NL East à celui de poil à gratter de la division voire mieux, puisque lui-même annonce la couleur : « Nous sommes prêts à gagner. La question que je me pose tous les jours en tant que coach c’est ” comment se qualifier pour la postseason “. Pas juste une fois, mais une année après l’autre, après l’autre… »

Pour ce faire, le front Office floridien a joué principalement sur la stabilité, gardant la plupart des éléments clés de la saison dernière mis à part Miguel Rojas et Brian Anderson dans le lineup (remplacés par Luis Arraez – lire plus bas – et le vétéran Jean Segura) et Pablo Lopez sur la butte, remplacé numériquement par l’infatigable Johnny Cueto. Autres recrues notables, le prometteur releveur A.J. Puk, obtenu des A’s en février, ainsi que l’expérimenté Matt Barnes, dernières pièces d’un bullpen qui semble bien équipé pour continuer sa progression en 2023.

Le tableau est positif, l’avenir semble radieux, mais l’environnement est évidemment une donnée important à prendre en compte ici. Et par environnement, je parle bien entendu de la Division NL East et de ses mastodontes, les Braves, les Mets et les Phillies. Que peuvent accomplir les Marlins, au-delà de la quatrième place, dans une division d’une telle densité ?

Avec Jazz Chisholm, qui glissera au champ centre cette saison et Luis Arraez, les Marlins ont deux jeunes leaders, deux All-Star avec une marge de progression pour mener le lineup. En Stallings, Garcia, Wendle, Soler, ils ont quatre battes dont l’on attend plus, bien plus en 2023. Peut-être manque-t-il un facteur X, un joueur superstar, peut-être un vrai frappeur de puissance pour dynamiser cet ensemble plutôt séduisant sur le papier ?

En attendant, attendez-vous à voir cette équipe de Miami, son impressionnante rotation et son lineup en attente de décollage faire souffrir plus d’un adversaire cette saison au LoanDepot Park, en attendant de commencer à nourrir de réelles ambitions pour la postseason dans les deux saisons à venir.

Le joueur à suivre : Luis Arraez

Recruté comme Agent libre international en 2013 par les Minnesota Twins, il était alors âgé de 16 ans, Luis Arraez a patiemment franchi les étapes dans le farm-system de la franchise de Minneapolis pour faire ses débuts de Major Leaguer six en plus tard, en 2019.

Sixième au Rookie of the Year d’American League cette année-là, Luis Arraez s’est bâti la réputation d’un bon joueur de club, avec un batting average de .314 sur ses quatre première saisons de MLB. Polyvalent et capable de défendre efficacement dans l’infield, où il a occupé toutes les positions, comme dans l’outfield, où il a régulièrement dépanné au poste de left fielder, Arraez est un élément précieux dans un lineup de Major League.

Excellent en 2022, avec le batting title donc, mais aussi une invitation au All-Star Game et un Silver Slugger, Luis Arraez semble avoir passé un cap et a tous les aspects de l’un de ces joueurs, peut-être sous-coté par manque de puissance, qui pourrait aider à poser les bases d’un nouveau projet dans un club comme… mais les Marlins dites donc !

Pour l’amener en Floride, Kim Ng et le front office n’ont pas hésité à laisser filer l’un de leurs excellents starter, Pablo Lopez (180 IP, 174 SO, et un ERA de 3.75 l’an dernier) ainsi que deux prospects dont le prometteur infielder Jose Salas, d’ores et déjà 9e prospect des Twins avant la saison 2019. A lui maintenant de prouver que le show Arraez ne fait que commencer, et de progresser au fil de la construction de ces Miami Marlins enfin ambitieux.

La star : Sandy Alcantara

Il est le présent et le futur de ces Miami Marlins alors que se dessinent les derniers contours de la reconstruction du ballclub floridien. Recruté en 2013 comme Free Agent international par les Cards, avec lesquels il a fait de très discrets débuts en Major League (8.1 IP) en 2017, il fut tradé l’hiver de cette même année en compagnie de Zac Gallen, Magneuris Sierra et Daniel Castano contre Marcell Ozuna. Un trade dont l’on pourrait parler pendant très longtemps !

Après une bonne saison 2019 dans un ballclub en perdition (57-105), et une courte saison 2020 très solide, il commence a vraiment impressionner en 2021 avec un ERA de 3.19, 205.2 manches lancées et 201 Strike Outs en 33 matchs lancés. Monstre d’endurance, il confirmera lors d’une saison 2022 absolument stratosphérique ou il lancera notamment 6 Complete Games (second en MLB, Framber Valdez en a lance 3) pour un total de 228.2 manches lancées (1er en MLB) et un ERA de 2.28 (2e en NL, 5e en MLB). Ajoutez-y 207 Strike Outs et vous avez les ingrédients d’une saison d’All-Star, de Cy Young et de Top 10 au MVP.

Prolongé pour 5 ans et 56 Millions en novembre 2011, Alcantara est la pièce centrale du projet des Marlins, et il s’annonce comme l’un des principaux As des Ligues Majeures pour la décennie à venir, si son corps ne lui joue pas de vilains tours. Tout Miami croise les doigts, et nous aussi, car nous ne nous lasserons jamais, en particulier, des change-ups incroyables et surpuissants du lanceur dominicain.

Le prono

Dans une autre division (au hasard, une division Central), les Marlins pourraient probablement envisager de passer le cap fatidique des 81 victoires dès 2023. La rotation est excellente, les qualités du lineup sont réelles et une bonne dynamique pourrait les pousser dans les eaux positives. En NL East, cela semble un peu complique, mais en grappillant des victoires ici et la et en continuant de massacrer ces pauvres Nationals, les Marlins devraient tout de même approcher la ligne de flottaison, avant peut-être de la franchir en 2024.

77-85, 4e en National League East


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